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jeudi 4 avril 2024

Point de vue. Relations avec Lula: naïveté coupable ou stratégie brillante de Macron?


On se rappelle des insultes proférées par le prédécesseur de Lula à la présidence brésilienne à l’encontre d’Emmanuel Macron.

Bolsonaro, extrémiste populiste de la pire espèce et admirateur inconditionnel de Trump s’en était pris vertement au Président de la république notamment en août 2019 tandis que pour son ministre de l’Eduction c’était «crétin opportuniste» et pour un de ses fils un «idiot».

Le retour au pouvoir de Lula a donc été particulièrement saluée par Emmanuel Macron.

Reste que l’on est quelque peu surpris par les si bonnes relations entre les deux hommes, une si grande amitié que les médias brésiliens s’en sont gentiment moqués mais que Macron a totalement avalisé en twettant:
«
Certains ont comparé les images de ma visite au Brésil à celles d’un mariage, je leur dis: c’en était un!»

Car beaucoup sépare le Président du Brésil de celui de la France au niveau politique et géopolitique.

Lula est un populiste de gauche – qui a fait de la prison pour corruption avérée – dont les autres «amis» sur la scène internationale sont Vladimir Poutine et Xi Jinping, deux dictateurs dont le but est d’abattre la démocratie républicaine libérale pour la remplacer par un nouvel ordre mondial qui ressemblera beaucoup aux régimes totalitaires qu’ils ont mis en place et à un nationalisme forcené.

Deux régimes que combat la France – même s’il existe une certaine ambiguïté avec la Chine actuellement – et qui menacent son existence et la paix mondiale.

Mais Lula représente le pays le plus grand d’Amérique latine et même si son poids géopolitique est bien moindre depuis que son miracle économique a fait un flop retentissant, il pèse sur la scène internationale et regorge encore de matières premières.

Sans oublier qu’avec la Guyane, la France possède une frontière avec le Brésil.

Et depuis l’élection récente de l’extrémiste populiste Milei en Argentine – Lula et lui se détestent –, le Brésil a acquis encore un peu plus d’intérêt pour le gouvernement français.

Dès lors, on peut se poser la question de savoir si la grande amitié encore une fois célébrée lors de la visite d’Emmanuel Macron au Brésil, est, de la part de celui-ci, sincère ou avant tout intéressée.

Non pas que les deux hommes ne s’apprécient pas mais la chaleur de leurs relations fait tout de même contraste avec les divergences voire les oppositions vis-à-vis de leur intérêts et des politiques menées de chaque côte de l’Atlantique.

C’est pourquoi il faut souhaiter qu’il existe une lucidité derrière cette amitié avec un personnage dont la fiabilité est questionnable et les prises de position problématiques (il ne soutient pas l’Ukraine et a comparé Israël au régime nazi pendant qu’il se veut un leader d’un «Sud global» dirigé en sous-main par la Russie et la Chine).

Surtout que cette «naïveté» cache en réalité un soubassement de realpolitik qui en ferait une politique brillante.

Mais cela reste à démontrer.