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mercredi 25 septembre 2013

ACTU-MONDIALISATION. Etats-Unis-Europe – Convergences des opinions publiques sur la nécessité de liens transatlantiques

Comme chaque année le German Marshall Fund publie son étude sur l’état de l’opinion publique des deux côtés de l’Atlantique (*).
Comme l’explique les auteurs du rapport, «comme les années précédentes, des majorités des deux côtés de l’Atlantique ont des vues favorables l’une de l’autre et voient d’une manière positive un fort leadership de l’Union européenne et des Etats-Unis dans les affaires du monde. Les personnes interrogées tant aux Etats-Unis qu’en Europe sont d’accord pour estimer que ni la Chine, ni la Russie ne doivent avoir ce leadership et que la Chine représente une menace économique pour la communauté transatlantique».
Concernant cette dernière, les Américains estiment même qu’elle est une menace militaire pour le monde et leur pays alors que d’autres grands pays émergents comme l’Inde, l’Indonésie ou le Brésil sont plutôt vus comme des opportunités économiques.
En outre, «des majorités aux Etats-Unis et en Europe expriment une nouvelle fois leur conviction dans l’utilité de l’OTAN, estimant que l’importance de l’organisation transatlantique vient plutôt de ce qu’elle est la réunion d’une communauté de démocraties plutôt que dans son rôle de partage d’un fardeau ou dans celui de protection contre les menaces militaires».
55% des citoyens de l’Union européenne disent qu’il faut que les Etats-Unis exercent un fort leadership dans les affaires du monde et 70% d’entre eux ont une vision positive des Etats-Unis.
Alexandre Vatimbella avec la rédaction de l’agence
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(*) Transatlantic trends 2013 / German Marshall Fund of the United States

mardi 24 septembre 2013

ACTU-MONDIALISATION. Emergents: le rattrapage sur les pays avancés devraient être beaucoup plus lent

Lors de la présentation de la dernière livraison de l’ouvrage sur l’économie mondiale du CEPII (*), les économistes du think tank ont fait le point sur la croissance des grands pays émergents.
Selon eux, elle devrait être nettement moins forte ces prochaines années, notamment dans les pays du Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) et plus particulièrement en Chine et en Inde.
Du coup, le rattrapage de leurs économies sur celles des pays avancés devrait être beaucoup plus lent.
De même, si les turbulences actuelles de leurs marchés financiers impactent les économies émergentes, les difficultés viennent aussi et surtout de leurs problèmes structurels, de l’Inde au Brésil, de la Chine à la Turquie.
Et Christophe Destais et Sophie Piton de prévenir: «le ralentissement sera d’autant plus difficile à gérer que, après dix années de croissance exceptionnelle et dans un contexte de mutation économique rapide, les revendications sociales sont pressantes».
Alexandre Vatimbella avec la rédaction de l’agence
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(*) L’économie mondiale 2014 – CEPII / ouvrage collectif sous la direction de Benjamin Carton et Agnès Chevalier / La Découverte

lundi 23 septembre 2013

ACTU-MONDIALISATION. Thierry de Montbrial: la revanche des Etats-nations face à la mondialisation

Bien sûr, ils n’avaient jamais abdiqué leurs pouvoirs et leurs souverainetés mais au cours des premières années du XXI° siècle on avait cru à une percée définitive de la coopération mondialisée avec des organismes internationaux qui semblaient devenir des assemblées décisionnelles de la gouvernance mondiale comme, par exemple, l’OMC ou le FMI sans parler, après 2008, du G20 qui devait ainsi devenir le nouveau gouvernement mondial.
Mais, en cette année 2013, la realpolitik semble avoir balayé tout cela avec le fiasco de ces grandes messes mondialisées incapables de prendre de véritables décisions et le retour en force des Etats-nations dans le cadre de relations bilatérales et multilatérales dont ils demeurent les acteurs décisionnaires principaux comme l’estime Thierry de Montbrial dans le nouveau rapport Ramsès de l’IFRI (*).
Ainsi, le directeur de l’IFRI affirme qu’«il suffit d’ouvrir les yeux pour constater que les Etats continuent d’exister, qu’ils tendent même à s’affirmer davantage, et que les valeurs du nationalisme (ou du patriotisme!) se portent au mieux, pour le meilleur ou pour le pire».
Et ce n’est pas pour lui déplaire, lui qui pense qu’«il faut en finir avec la vision naïve d’une mondialisation qui aurait rendu le monde ‘plat’».
Car les Etats forts sont ceux qui peuvent s’opposer à un monde où l’instabilité est de règle, notamment par les actions violentes des mouvements terroristes, en particulier au Moyen Orient (mais aussi largement en Afrique et en Asie) où règne encore un «monde préwestphalien», c’est-à-dire qu’«on ne peut souvent comprendre les situations qu’«en prenant acte de ce que les réseaux traditionnels, clairement distincts des Etats et beaucoup plus anciens qu’eux (familles, tribus, ethnies, etc.) l’emportent sur les cadres plaqués à l’occasion des discontinuités de l’histoire».
Fort de ce constat, Thierry de Montbrial approuve largement la vision russe du conflit syrien d’une lutte entre un pouvoir laïc dirigé par le clan Assad (qui protège notamment la minorité chrétienne du pays) et des forces islamistes menées essentiellement par Al Qeida qui veulent instaurer un régime religieux radical.
Non pas que le régime d’Assad représente le bien mais que, dans une vision de realpolitik évoquée plus haut, il est le rempart à quelque chose d’encore pire que lui, pour la stabilité de la région et du monde comme il l’a expliqué lors de la conférence de présentation du rapport.
Même en matière économique, le directeur de l’IFRI affirme que le nationalisme est plus fort que la mondialisation et pas seulement dans des pays comme la Chine: «avec l’idéologie de la mondialisation libérale s’est développé le mythe des entreprises transnationales flottant en quelque sorte en dehors des Etats».
Tout au contraire, selon lui, «l’un des critères de puissance d’un Etat est le nombre et l’importance des entreprises ayant la nationalité de cet Etat».
Et de poursuivre: «ce sont les Etats les plus forts qui sont les mieux placés pour défendre leurs intérêts nationaux dans le domaine des entreprises, en utilisant toutes les ressources de leurs réseaux, y compris dans leurs prolongements étrangers».
Au vu de la situation de la planète, la vision de Thierry de Montbrial semble loin d’être incongrue…
Alexandre Vatimbella avec la rédaction de l’agence
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(*) Ramsès 2014 – Les jeunes vers l’explosion? / Direction de Thierry de Montbrial et Philippe Moreau Defarges / Dunod / 32 €

dimanche 22 septembre 2013

ACTU-MONDIALISATION. Les multiples politiques chinoises des Etats-Unis

Que ce soit au sein de l’Administration ou au sein du Congrès, il n’existe pas de vision commune sur la Chine selon James Przystup du Center for Strategic Research de Washington et ancien du département d’Etat.
Lors d’une conférence organisée par l’Asia Centre et le German Marshall Fund à Paris, il a expliqué qu’«il n’y a pas une politique chinoise des Etats-Unis mais autant de politiques qu’il y a d’élus au Congrès. Au niveau de l’Administration, tout dépend à qui vous vous adressez. Pour le département d’Etat, la Chine est un challenge. Pour le Pentagone, c’est un adversaire. Pour le Département du commerce, c’est une opportunité. Pour le département du Trésor, c’est une manne financière qu’il ne faut pas froisser. Et dans vingt ans, pour moi, ce sera toujours la même chose!»
Alexandre Vatimbella avec la rédaction de l’agence

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mardi 10 septembre 2013

ACTU-MONDIALISATION. Etats-Unis et crise syrienne: les limites de la «méthode Obama»?

Elu en grande partie pour mettre un terme aux guerres d’Irak et d’Afghanistan, Barack Obama, en recevant son prix Nobel quelques semaines après son élection, avait expliqué qu’il ne s’interdisait pas de faire la guerre si cela s’avérait nécessaire pour le bien de son pays.
De même, en arrivant au pouvoir, il avait pris tout le monde par surprise en remettant à l’honneur le travail législatif en faisant en sorte, lors de la loi sur l’assurance-santé, de laisser au Congrès une large autonomie pour décider de son contenu, ce qui avait généré un débat citoyen dans tout le pays.
La crise syrienne vient nous rappeler ces deux importants piliers de la «méthode Obama»: l’action, en l’occurrence ici militaire, doit, non seulement être juste et morale, mais être bénéfique aux intérêts américains; la discussion au sein du Congrès mais également dans toute la population doit être de mise pour toute décision importante.
En ce qui concerne ce dernier point, c’est, dans le cas qui nous intéresse ici, à la fois une grande victoire et une grande défaite pour la démocratie!
Il s’agit d’une victoire pour la démocratie américaine puisque celle-ci délibère au grand jour sur la nécessité de frappes contre la Syrie.
Dans le même temps, c’est également une défaite de la démocratie qui montre sa faiblesse et son indécision face à ses ennemis ainsi que face aux victimes de ces derniers.
La contradiction du système démocratique entre ses principes de fonctionnement et sa défense face aux menaces extérieures est posée dans toute sa dimension.
Personne ne peut regretter le débat démocratique qui a saisi les Etats-Unis quand Obama a décidé de laisser les élus choisir ou non l’action militaire pour punir la Syrie mais personne, non plus, ne peut se satisfaire de l’indécision dans laquelle cela a mis le gouvernement de Washington.
La délectation avec laquelle Vladimir Poutine a rejoué les plus belles partitions de la guerre froide le montre aisément.
Quant à ceux qui reprochent à Barack Obama cette voie qu’il aurait choisie par faiblesse et incohérence de sa vision du monde, ils ont oublié qu’il a toujours été pour une démocratie délibérative et qu’il l’a toujours promue même dans les pires moments de sa présidence.
Bien sûr, que ses compatriotes refusent de punir le dictateur syrien et son régime pour ses crimes abominables vis-à-vis de ses civils ne peut être une victoire des valeurs véhiculées par la démocratie.
Pour autant, dans le même temps, c’est bien le fonctionnement de la démocratie qui en sort grandi…
Quant à la guerre juste et morale qui sert les intérêts des Etats-Unis, deux points importants.
D’une part, la défaite du régime autocratique syrien ne serait pas une victoire pour les Américains – et n’a jamais été considérée comme telle à Washington – puisque la plus grande probabilité serait aujourd’hui que les fondamentalistes islamistes s’emparent alors du pays ou d’une grande partie de celui-ci et mènent des attaques terroristes conte l’Occident après avoir massacré les chrétiens syriens.
Mais la victoire de Bachar El-Assad serait une défaite pour les Américains qui, en tant que leader du monde démocratique, n’auraient pu empêcher un dictateur d’utiliser à sa guise et sans aucune sanction des armes interdites par la communauté internationale contre des civils et, en particulier, des enfants.
Certains pensent que Barack Obama a refilé la patate chaude aux sénateurs et représentants américains tout en faisant valoir son point de vue mais en espérant qu’il n’aurait pas à mener une action militaire afin de ne pas devoir choisir entre deux mauvaises solutions et ne pas être responsable de l’option choisie.
De ce point de vue, les déclarations de son secrétaire d’Etat, John Kerry, sur la seule façon qui rendrait les frappes inutiles, la destruction de toutes les armes chimiques syriennes après qu’elles aient été confiées à la communauté internationale, est vue, non comme un malheureux lapsus lors d’une conférence de presse, mais comme un moyen malin de se désengager sans trop d’humiliation alors même que le Congrès ne sait pas, non plus, trop quoi faire avec ladite patate...
Sans aller jusqu’à créditer l’administration américaine de tant de machiavélisme, il est vrai que si la crise se résolvait par cette réelle destruction, les Etats-Unis n’en seraient pas les perdants malgré le fait que les frappes militaires, au départ, n’avaient aucun rapport avec l’élimination de ces armes mais était une punition pour les avoir utilisées…
Quoiqu’il en soit, la crise syrienne montre à l’évidence que les dictatures sont plus fortes que les démocraties dans les bras de fer internationaux car elles n’ont pas à prendre en compte leurs fameuses opinions publiques, ce qu’Hitler avait bien compris et que les accords de Munich avaient entériné en 1938.
Cependant, on ne peut critiquer le fait que les règles démocratiques fonctionnent.
Tout au plus, on peut et on doit regretter que les peuples ne soient pas assez informés des réalités du monde et des conséquences d’un refus d’intervenir pour des motifs aussi importants.
Car après Munich, il y a eu la Deuxième guerre mondiale et tous ceux qui croyaient qu’il suffisait de détourner les yeux pour sauver leur peau en ont été pour leurs frais…
Quant à la «méthode Obama», elle sera jugée par l’Histoire sur ses résultats à long terme que ce soit en politique intérieure et en politique étrangère.
En revanche, que ce soit en 2008 lors de sa première élection ou en 2012 lors de sa réélection, on ne peut pas dire qu’il a pris les Américains en traître.
Cette démocratie délibérative dont il a appris le maniement quand il était travailleur social dans les quartiers pauvres de Chicago et qu’il devait trouver des solutions dans une atmosphère de violence endémique, est bien son mode de fonctionnement.
La mettre à l’honneur dans un pays où l’on parle depuis la président de Nixon dans les années 1970 de «présidence impériale» est une bonne chose dans une démocratie mature.
Malheureusement, elle suppose une majorité de citoyens également matures et là, rien n’est moins sûr…
Alexandre Vatimbella

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mardi 3 septembre 2013

L’EDITORIAL D'ALEXANDRE VATIMBELLA. La démocratie est un combat

Faut-il ou non intervenir en Syrie? Comment se comporter face à l’autocrate Poutine et au régime communiste chinois? Quelle est la meilleure façon de protéger la liberté?
Autant de questions qui se sont entrechoquées ces derniers mois que ce soit avec les combats en Syrie, les affrontements en Egypte, les fuites sur les pratiques de la NSA aux Etats-Unis, les provocations russes contre les gays et le soutien du régime aux dictateurs de tous poils sur fond de reprise en main intérieure, le tour de vis chinois depuis l’arrivée de Xi Jinping qui se réfère à Marx et, surtout, à Mao en lui rendant des hommages appuyés et répétés, souhaitant marcher dans ses pas.
Les démocraties sont donc, une fois de plus, devant des dilemmes importants.
Le président syrien, comme son père avant lui, tue ses concitoyens avec du gaz sarin, les Frères musulmans et l’armée égyptienne rivalisent d’intolérance, les écoutes américaines mettent en émoi une partie du monde qui place la liberté au-dessus de la sécurité, les agissements du président russe nous rappelle tous les jours qu’il a été formé par le KGB dont on pouvait comparer les pratiques lors de la guerre froide à la tristement célèbre Gestapo et les sombres prédictions des défenseurs chinois de la démocratie sur la personne du nouveau maître de l’Empire du milieu se révèlent malheureusement trop vraies.
Que faire?
Se faire tuer pour sauver des enfants syriens? Laisser une dictature quelle qu’elle soit se mettre en place en Egypte? Accepter de perdre de la liberté pour de la sécurité sans être sûr que le deal est exactement celui-là? Continuer à faire comme si Poutine et Xi étaient des gens charmants et fréquentables pendant que leurs opposants soient pourchassés et emprisonnés?
Les réponses ne sont pas simples et, surtout, ne doivent pas être simplistes.
Prenons l’exemple syrien. Se lancer dans une guerre totale avec le clan Assad tête baissée serait aussi stupide que de ne rien dire et faire en se lavant les mains de massacres horribles et inacceptables.
Pourquoi?
Parce que, dans le premier cas, intervenir alors que  la chute d’Assad aurait de grandes chances de permettre aux intégristes islamistes de mettre le pays sous leur coupe et à en faire une base de l’extrémisme et du terrorisme, faisant en quelque sorte d’avoir sauver les enfants syriens pour que nos enfants soient éventuellement tuer dans de futurs attentats.
Et, dans le deuxième cas, il est impossible pour toute communauté ayant une conscience de fermer les yeux en prétendant qu’un dictateur a le droit de tuer son peuple, notamment ses enfants, sans vergogne, sans devoir rendre des comptes mais aussi sans porter un coup à l’image de la démocratie, incapable de réagir face à des comportements qui la provoquent dans son essence même.
Ce dilemme est celui de Barack Obama aujourd’hui. Mais il est celui de toute la communauté internationale, en tout cas de celle qui revendique des valeurs humanistes.
Même cas de figure ou presque en Egypte où il faut se demander si une organisation, les Frères musulmans, qui s’est battue pendant des décennies contre les valeurs démocratiques et ne les a endossées que parce qu’elle a gagné les élections – et dont la pratique démocratique a laissé à désirer pendant son passage au pouvoir – vaut mieux qu’une armée qui n’a guère prouvé son attachement à ces mêmes valeurs.
Quant à savoir si nous devons adresser la parole à Poutine et à Xi, la realpolitik répond oui à coup sûr. Mais cela ne doit pas nous empêcher de dire ce que nous pensons de leurs agissements et de tenter toutes les pressions pour les mettre en échec? A voir certains responsables politiques occidentaux faire allégeance à ces deux hommes et à leurs régimes donnent parfois des nausées.
Comme le montre crûment les révélations d’Edward Snowden sur les pratiques de l’agence de renseignements américaine, la NSA, l’éminente question de savoir où se situe le curseur entre défense de la démocratie, défense des démocraties et intérêt des démocraties n’a pas de solution évidente.
Pour autant, les précédents devraient inciter à ne pas baisser la garde.
Ainsi, elle s’est déjà posée lors de la montée en puissance du fascisme et du nazisme entre les deux guerres mondiales puis lors de la guerre froide avec le bloc soviétique avec les résultats que l’on sait.
Le renoncement face à l’Allemagne nous a plongés dans une guerre à 50 millions de morts alors que l’on aurait pu agir contre Hitler quand il en était encore temps.
L’affrontement avec les Russes s’est révélé problématique jusqu’à l’implosion de l’URSS, exsangue par ses dépenses militaires démesurées et incapable d’apporter le bien-être à sa population.
Avec, à la clé, des camps de concentration dans les deux pays.
Le régime en place à Moscou – comme à Pékin d’ailleurs – est encore largement dominé par une idéologie qui diabolise la liberté qualifiée d’«occidentale».
Xi Jinping, le nouveau maître du Parti communiste chinois ne parle que de maoïsme, de renforcement de l’armée et des valeurs occidentales erronées et dangereuses mettant en avant un «rêve chinois» qui risque de devenir le cauchemar des démocraties.
Le ralentissement préoccupant de la croissance chinoise sur fond de corruption, de pollution catastrophique et de menaces de toutes sortes sur le régime va sans aucun doute renforcer, au moins dans un premier temps, les tendances autoritaires de celui-ci.
Les prisons sont à nouveau pleines d’opposants, internet est de plus en plus contrôlé et censuré, le peuple est invité à se faire moins critique et à suivre la ligne officielle.
Tout ceci nous amène à cette vérité basique, pure et dure: la démocratie a été, est et restera à jamais un combat quotidien contre des forces qui, de tous les côtés ainsi que de l’intérieur même, travaillent à la rogner, à la dénaturer et, in fine à l’abattre.
La démocratie américaine est née d’une guerre de libération. Ce sont des révolutions qui ont accouché des valeurs démocratiques françaises. Même le système démocratique britannique a nécessité après la Grande Charte de 1215, une lutte au cours des siècles pour s’établir.
Ceux qui renoncent à vouloir mener ce combat condamnent la démocratie, d’abord à s’affaiblir puis à disparaître.
Ils font le jeu des ennemis des valeurs et des principes démocratiques.
Peut-être que les peuples qui goûtent à un régime démocratique, certes imparfait mais envié par tous ceux qui en sont privés, ne veulent pas ou plus se battre pour le protéger et le faire exister.
Peut-être qu’ils préfèrent leur sécurité ou tout simplement leur confort quotidien à leur liberté.
Peut-être qu’ils préfèreraient vivre esclaves que mourir libres.
Les sondages, généralement, disent le contraire.
Alors, mettons nos actes en accord avec nos paroles: défendons la démocratie avant qu’on nous défende de le faire.

Alexandre Vatimbella

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