Les Actualités sur www.ecoinfosmonde.com

mercredi 31 août 2022

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Ce n’est pas la planète qu’il faut sauver, c’est l’Humanité et ça n’en est que plus urgent!

Je reviens encore sur cette confusion persistante qui me semble parasiter grandement et de manière extrêmement dommageable la perception que nous devrions avoir de l’absolue nécessité de prendre les décisions adéquates et fondamentales pour notre avenir ou, plus précisément pour que nous ayons un avenir.

Car, contrairement à ce que l’on entend et lit dans les médias, à ce que nous disent les politiques ou les auteurs de multiples ouvrages, cette avenir ne concerne pas la planète en tant que telle mais le vivant qu’elle abrite dont, en premier lieu, l’Humanité, c’est-à-dire nous, vous et moi.

Oui nous devons sauver, non ce n’est pas la planète!

C’est de l’Humanité qu’il s’agit et, par extension, de tout le vivant sachant que nous ne pouvons vivre sans les multiples expressions de la vie.

Nous devons bien comprendre que le simple fait mais ô combien essentiel de désigner l’Humanité comme étant en danger de disparition plus ou moins totale, fait plus que désigner l’objet du sauvetage, le met à sa juste place qui est centrale et permet de définir très exactement en quoi consiste notre mission et notre devoir qui ne concernent pas quelque chose d’extérieur à nous mais bien nous-mêmes ainsi que notre capacité à construire un futur.

Mettre l’Humanité là où elle doit être donne la vraie dimension de la tâche à accomplir parce que l’on éjecte ce paravent de la nature, on évacue cette sorte d’euphémisme où le terme «planète» remplace «Humanité».

Vous ne vous voyez sans doute pas sauver un astre de 36.000 km2 de circonférence mais vous vous voyez bien sauver votre communauté et, par extension, l’Humanité.

La réalité nue est alors en face de nos consciences: c’est de nous qu’il s’agit.

Exit les discours où l’on peut déshumaniser la cause du combat afin de la minimiser ou de la transformer en une croisade plus virtuelle que réelle.

Sauver la planète, non seulement ce n’est pas le combat mais, en plus, c’est impossible!

En revanche, sauver le vivant et donc l’Humanité est tout à fait réalisable.

Le concret et le faisable contre une vision romantique qui plombe l’action.

La réalité, ici, c’est qu’il s’agit de notre vie ou de notre mort, de notre conservation ou de notre disparition.

Alors, cessons d’instrumentaliser le terme «planète» et ayons le courage de parler de celui d’«Humanité».

 

 

mardi 30 août 2022

Editorial. Retourner sur la Lune, est-ce vraiment nécessaire?

En 1969, lorsque des humains ont posé le pied sur la Lune pour la première fois, c’était un exploit retentissant et une avancée technologique majeure ainsi que la réalisation d’un rêve que tous ceux qui regardaient l’événement en direct à la télévision vivaient avec bonheur.

Mais, déjà à cette époque, l’intérêt d’aller sur la Lune avait été mis en doute notamment pour le coût astronomique du programme Apollo et de la démesure dans la consommation énergétique alors même qu’il ne semblait guère y avoir de gain pour l’Humanité.

Beaucoup ont pensé que les 250 milliards de dollars dépensés pour cette aventure auraient pu avoir une utilité plus grande s’ils avaient été dépensés pour une meilleure vie sur terre.

En réalité, l’épopée lunaire était déjà essentiellement un fait politique.

La course à la Lune était alors une confrontation idéologique, directe et médiatique entre le champion de l’Ouest, les Etats-Unis – qui en sont sortis vainqueurs – et le champion de l’Est, l’Union soviétique, entre le libéralisme et le communisme pour savoir quel serait le système le plus efficient.

John Kennedy, qui avait intimé l’ordre à la Nasa de se rendre sur la Lune en moins d’une décennie, ne savait absolument pas comment faire pour y aller et nombre de scientifiques d’alors avaient estimé que sa décision était complètement irréaliste parce que personne ne le savait non plus!

D’où d’ailleurs une grande partie de cette euphorie lors de l’alunissage du LEM emmené par Apollo 9.

Aujourd’hui, nous pouvons être fiers d’avoir réussi sans pour autant perdre de vue son côté superflu.

Mais retourner sur la lune en 2025, comme le prévoit la Nasa avec la fusée Artémis qui aurait du être lancée à vide hier (un problème technique a repoussé son départ) pour un test grandeur nature, est-ce vraiment nécessaire?

L’agence spatiale américaine qui milite depuis des années pour réactiver ses grands programmes et revivre ses heures de gloire dit évidemment que oui.

Mais la réalité est tout autre.

Ce programme de retour sur notre satellite naturel pris à l’initiative de Trump qui voulait que des humains se posent sur Mars avant 2020 (sic!) n’a que peu d’intérêt scientifique et économique.

Mais il garde un intérêt politique puisque les Etats-Unis sont désormais en lutte avec la Chine qui veut également envoyer des cosmonautes sur la Lune.

Certains nous disent que retourner sur la Lune préparera notre futur voyage sur Mars.

C’est totalement faux.

Rappelons qu’actuellement nous ne savons pas aller sur Mars car les contraintes physiques, chimiques et technologiques sans parler de celles humaines ne sont absolument pas domptées concrètement.

Visiter Mars c’est partir pour un an minimum avec un équipage qui devra se supporter dans un espace extrêmement réduit – les études comportementales montrent que c’est énormément risqué voire impossible sans que des conflits éclatent qui pourraient être extrêmement violents – qui devra emporter du matériel et de la nourriture en très grande quantité dans un fusée qui consommera une quantité astronomique de carburant avec des risques d’échec énormes notamment pour le retour où la fenêtre sera très limitée dans le temps.

Dès lors, prendre prétexte d’un voyage sur Mars pour retourner sur la Lune n’a aucun sens.

Ainsi, aucune justification autre qu’une victoire politique de prestige n’est recevable.

Est-ce vraiment suffisant pour dépenser des centaines de milliards de dollars?

dimanche 21 août 2022

Point de vue. Afghanistan-Mali, même combat impossible contre le terrorisme?

Qui y a-t-il de commun entre les interventions occidentales en Afghanistan et au Mali?

Peu de choses si ce n’est un point fondamental, l’échec d’une stratégie où, avec l’aide des puissances démocratiques, les régimes et les peuples des deux pays devaient devenir la première ligne de défense contre le terrorisme international.

L’intervention en Afghanistan, suite aux attentats du 11 septembre 2001, et celle au Mali à la demande de son gouvernement alors que les djihadistes étaient aux portes de la capitale Bamako, ont permis, dans un premier temps, de repousser la menace terroriste et de la contenir.

Mais pour que le cordon sanitaire soit efficace et qu’il puisse même, à terme, détruire les foyers terroristes, il était indispensable que les pays aidés prennent le relais et, in fine, soient capables d’assurer leur propre sécurité.

Le fiasco a été total en Afghanistan avec un régime corrompu et une population apathique qui a permis aux talibans de revenir au pouvoir à Kaboul avec une facilité qui les a surpris eux-mêmes.

Et il pourrait en être de même avec la clique des militaires qui a pris le pouvoir au Mali et qui est plus préoccupée de piller le pays à son profit avec l’aide des mercenaires russes de Wagner tout en réactivant les guerres ethniques, qu’à empêcher Daesh d’installer un califat à Bamako.

Bien sûr, pour l’instant, les talibans sont plus en train de ruiner le pays qu’à réactiver le terrorisme même s’ils accueillent à nouveau des membres d’Al-Qaïda comme en témoigne la présence d’al-Zawahiri à Kaboul qui a été éliminé par un drone américain.

De même, le travail effectué par les forces françaises – qui sont toujours présentes dans la région – et européennes ainsi que leurs alliés africains, a porté des coups très durs aux djihadistes du Sahel qui ne sont pas encore en mesure de s’emparer du Mali, du Niger ou du Burkina-Faso.

Mais si les interventions occidentales n’ont fait que repousser le danger, alors elles sont un échec qui est surtout celui des autochtones parce qu’ils seront les premières victimes de leurs incapacités.

Ce qui demande de s’interroger sur une autre stratégie plus efficace et plus pérenne.

Si elle existe…

 

jeudi 18 août 2022

Commentaire. Le terrible choix des Afghans entre corruption ou obscurantisme

Cela fait un an que les Talibans ont confisqué à nouveau le pouvoir en Afghanistan après que les Etats-Unis en aient eu assez de soutenir un régime tellement corrompu qu’il s’est effondré dès le départ des troupes américaines ce qui a permis aux obscurantistes talibans de revenir au pouvoir.

Ces fanatiques remettent en place exactement le même régime qu’ils avaient dirigé pendant des années et qui fit du pays un des plus rétrograde de la planète et ce malgré les promesses qu’ils avaient prises devant la communauté internationale de respecter les droits humains.

Mais il faut être clair également.

Le peuple afghan ne s’est absolument pas soulevé pour empêcher le retour de ses anciens tortionnaires dont ils connaissaient pourtant les intentions, démontrant une incapacité chronique à se battre pour des valeurs démocratiques voire simplement des principes humanistes.

Toute l’histoire de l’Afghanistan depuis son indépendance après le retrait des Britanniques dans les années 1920 le montre où régimes corrompus et obscurantistes le plus souvent autocratiques voire même dictatoriaux se sont succédé au pouvoir, toujours à la suite d’actions violentes et meurtrières.

La tentative de mettre en place une démocratie après que les talibans furent chasser du pouvoir par une coalition internationale suite à leur soutien à Ben Laden et à leur refus de le livrer à la justice internationale après les attentats du 11 septembre 2001 a donc échoué, le peuple afghan en portant une grande responsabilité mais en étant aussi aujourd’hui la principale victime.

Famine, maladies, droit des femmes bafoués, chômage de masse, violences quotidiennes, liberté inexistante, voilà le terrible bilan des talibans en un an avec, en plus, des liens renoués avec Al-Qaïda, la présence de son chef à Kaboul, al-Zawahiri, éliminé tout récemment par une frappe de drone américain il y a peu, en étant la preuve.

Il est terrible et décourageant de voir qu’un pays qui a bénéficié de sommes considérables, d’un appui sécuritaire et logistique énorme, de l’attention constante d’organisations internationales dans tous les domaines n’est pas été capable de se prendre en main avec un régime démocratique ou, en tout cas, proche de la démocratie qui garantisse à chacun le respect de sa dignité.

Il faut évidemment blâmer les élites totalement corrompues et incompétentes en premier lieu, regretter que la communauté internationale ait échoué – mais pouvait-elle réussir? – et se demander comment il aurait fallu agir pour que les Afghans prennent conscience de la nécessité de défendre un régime de liberté qu’ils semblaient soutenir très majoritairement.

Parce que l’échec afghan pèse avant tout sur les Afghans eux-mêmes et nul doute qu’aucun pays, à part le Pakistan, un des grands responsables du chaos et du régime violant régnants à Kaboul, n’a envie de se réinvestir dans leur avenir après ce fiasco.

 

mercredi 17 août 2022

Le Focus. Etats-Unis - Le soutien de la Gauche et du Centre à une conservatrice pure et dure montre une démocratie en danger

Liz Cheney, comme on le prévoyait, a perdu la primaire républicaine pour le siège qu’elle occupe à la Chambre des représentants pour les élections de mi-mandat de novembre prochain face à une fanatique de Donald Trump.

Mais ce qui est certainement le plus inhérent et symptomatique dans ce duel, c’est le soutien que celle-ci a reçu de la Gauche et du Centre alors même qu’elle est une républicaine pure et dure, qu’elle assume être à la droite de la droite.

Ainsi, que le bord opposé au votre vous soutienne – comme par exemple Chirac fut soutenu par la Gauche face à Le Pen à la présidentielle de 2002 –démontre au-delà de votre cas personnel, une démocratie fragilisée et en danger.

Et c’est bien le cas avec un Parti républicain qui fait une allégeance à un personnage corrompu, menteur, raciste, qui a tenté un coup d’Etat pour se maintenir au pouvoir et qui est désormais proche de n’être plus qu’une formation d’extrême-droite.

Liz Cheney – qui participe à la commission d’enquête de la Chambre des représentants sur l’invasion du Capitole le 6 janvier 2021 – est donc devenue une alliée objective de camps politiques qu’elle n’a cessés de fustiger durant toute sa carrière.

Mais elle est une vraie partisane de la démocratie, de ses valeurs et de ses principes – denrée de plus en plus rare au Parti républicain – comme le prouve encore une fois les propos d’une grande dignité et d’une grande force qu’elle a tenus après sa défaite:

«Cette élection primaire est terminée mais maintenant, le vrai travail commence. (…)
Le grand et vrai champion de notre parti, Abraham Lincoln, a été battu aux élections du Sénat et de la Chambre avant de remporter l'élection la plus importante de toutes. Lincoln a finalement prévalu, il a sauvé notre union et il a défini pour toujours notre obligation en tant qu'Américains. (…)
Aucun siège à la Chambre, aucun bureau dans ce pays n'est plus important que les principes que nous avons tous juré de protéger. Et j'ai bien compris les conséquences politiques potentielles du respect de mon devoir. (…)
Notre République compte sur la bonne volonté de tous les candidats aux élections pour accepter, honorablement, le résultat des élections. Et ce soir, Harriet Hageman a reçu le plus de voix dans cette primaire. Elle a gagné. Je l'ai appelée pour concéder ma défaite. (…)
Notre survie [en tant que démocratie] n'est pas garantie. (…) Si nous ne condamnons pas les conspirations et les mensonges, si nous ne tenons pas ceux qui en sont à l’origine responsables, nous excusons cette conduite et cela deviendra une caractéristique de toutes les élections. (…) L'Amérique ne serait plus jamais la même. (…) Notre grande nation ne doit pas être gouvernée par une foule provoquée sur les réseaux sociaux.»

A noter que Trump, comme prévu, s’est félicité de la défaite de Cheney en l’insultant, comme prévu, la qualifiant de «fielleuse» et de «sermonneuse», ajoutant que grâce à ce «résultat merveilleux pour l'Amérique, «elle peut enfin disparaître dans les profondeurs de l'oubli politique où, j'en suis sûr, elle sera beaucoup plus heureuse qu'elle ne l'est en ce moment»

Rappelons que Trump et Cheney sont membres du même parti.

 


dimanche 14 août 2022

Editorial. Poignarder Rushdie, c’est poignarder la liberté

L’émoi créé dans les pays démocratiques par la tentative d’assassinat de Salman Rushdie par un illuminé qui obéissait à une fatwa émise trente-trois plus tôt par un vieillard sanguinaire, l’ayatollah iranien Khomeiny, est à la hauteur du symbole que les ennemis de la liberté ont tenté d’éliminer.

Tout comme la tuerie de Charlie hebdo, tout comme l’assassinat de Samuel Paty pour ne parler que de la France, c’est bien la liberté d’opinion et d’expression qui sont visées sous de prétendues et fallacieuses revendications selon lesquelles le droit de dire et d’écrire ce que l’on pense serait une atteinte aux croyances de certains.

L’ensemble des démocrates ont ce devoir de s’indigner et de condamner toute atteinte à la liberté d’opinion surtout quand elle prend la forme d’une attaque contre des personnes.

Mais, au-delà de cet acte misérable et ignoble, cette liberté de dire et d’écrire ce que l’on pense est de plus en plus en danger dans le monde avec le raidissement des totalitarismes comme en Chine ou en Russie mais aussi dans les autocraties comme en Turquie et même dans l’Union européenne avec le triste exemple de la Hongrie.

Et quand elle n’est pas restreinte par les régimes en place, elle est trop souvent mise en danger par tous les extrémistes qui des Etats-Unis à la France menacent de violences et même de mort ceux qui ne pensent pas comme eux.

L’agression dont a été victime l’écrivain britannique d’origine indienne sur le sol américain à propos d’un livre qui parle de la religion musulmane et condamnée par l’Iran mais aussi d’autres pays islamique comme le Pakistan, résume à elle seule les enjeux et les défis que doit affronter la liberté en ce troisième millénaire débutant et où le 21e siècle pourrait très bien être celui de régression historique.

La mobilisation est donc de mise comme elle le fut de manière spectaculaire lors de l’attentat contre Charlie hebdo sachant que cette époque avec une réaction aussi puissante et une mobilisation aussi forte est peut-être déjà révolue.

Un attentat qui a eu lieu de 7 janvier 2015 soit seulement il y a sept ans…