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samedi 31 mai 2008

CHINE-INDUSTRIE. Tremblement de terre : les entreprises du Sichuan auraient perdu 19 milliards d’euros


Le bilan économique du tremblement de terre devrait être particulièrement élevé dans la province du Sichuan où a eu lieu le séisme. Les pertes des entreprises industrielles sont déjà évaluées à 19 milliards d’euros (29 milliards de dollars, 204 milliards de yuan).


Nul doute que l’estimation de 19 milliards d’euros de pertes touchant les entreprises industrielles du Sichuan n’est que provisoire et que le montant réel devrait être plus élevé. Lieu du tremblement de terre, la province du Sud-ouest de la Chine devrait payer un très lourd tribut à cette catastrophe. L’estimation des pouvoirs publics est donc déjà très élevée. Ce sont les entreprises des villes de Chengdu (capitale de la province), Deyang, Mianyang, Guangyuan, Aba et Ya’an qui sont les plus touchées avec des pertes estimées à 18,4 milliards d’euros. Sans parler du coût des dommages économiques de villes rayées de la carte…


Louis-Jean de Hesselin
© 2008 LesNouveauxMondes.org

INDE-CROISSANCE. La croissance de l’Inde a été de 9% en 2007-2008


Bonne nouvelle pour l’Inde, son taux de croissance a été révisé à la hausse pour l’exercice fiscale 2007-2008. De 8,7%, il est passé à 9%. Il est néanmoins en baisse par rapport à l’année précédente où il était de 9,6%.


« Malgré la hausse du prix des matières premières et du pétrole et les turbulences du marché financier, l'Inde a été capable d'atteindre une croissance de 9% pour la troisième année d'affilée », s'est réjoui le ministre des Finances Palaniappan Chidambaran à l’annonce de la rectification à la hausse de la croissance pour l’année fiscale 2007-2008. Et on comprend la joie du gouvernement empêtré actuellement dans une inflation qui n’en finit pas de monter et dont de nombreux experts estiment, en plus, qu’elle a été sous-évaluée ces dernières années et qu’elle dépasserait les 10%. A moins d’un an des élections législatives, voilà donc de quoi donner du baume au cœur du Parti du Congrès actuellement à la tête du pays.

Ce chiffre de 9% est néanmoins en baisse par rapport à l’année fiscale précédente (9,6%, le plus haut taux de croissance depuis 1989) mais place l’Inde en deuxième position pour la croissance juste derrière l’inatteignable Chine. Plus inquiétant pour le gouvernement, le taux de croissance pour l’année fiscale en cours devrait se situer entre 7% et 8%, soit une baisse plus importante que prévue initialement mais qui doit être comprise principalement par rapport à la crise financière mondiale et à la hausse importante du pétrole et des denrées alimentaires, ces deux dernières causes pesant lourdement sur le taux d’inflation du pays.


Alexandre Vatimbella

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vendredi 30 mai 2008

INDE-ENERGIE. Sans hausse de l’essence, plus d’essence ?


Les compagnies pétrolières indiennes s’inquiètent. Elles demandent le relèvement du prix de l’essence, prix contrôlé par l’Etat, et mettent en garde : sans cette hausse, les compagnies n’auront plus les moyens d’acheter du pétrole brut dans les mois qui viennent…


Le prix de l’essence est depuis toujours un sujet très sensible en Inde. Contrôlé rigoureusement par l’Etat qui maintient un prix en-dessous du marché et donne des subventions aux compagnies indiennes, toutes publiques, afin de ne pas pénalisé la population la plus pauvre, il n’augmente que très rarement. Devant l’actuelle flambée des prix du pétrole, une hausse exceptionnelle avait déjà eu lieu au cours de cette l’année. Mais elle ne suffit plus alors que les prix du brut sont au plus haut selon les compagnies pétrolières qui agitent la menace d’une pénurie d’essence si le gouvernement ne se résout pas à une nouvelle hausse du prix, mesure qui serait, à coup sûr, de très mauvais aloi pour le Parti du Congrès au pouvoir à moins d’un an des élections générales alors que l’inflation est elle aussi au plus haut depuis le début de l’année.

Selon les propos du président d’Indien Oil Corporation, Sarthak Behuria rapportés par le quotidien Hindustan Times, les compagnies pétrolières n’auront, dans les mois qui viennent, plus assez de cash pour importer du pétrole et il se pourrait qu’un rationnement à la pompe soit instauré. C’est pourquoi l’ensemble des compagnies pétrolières du pays demandent une hausse du prix de l’essence (mais pas des autres produits pétroliers comme le fioul domestique) et une baisse de la taxe pétrolière.


Jean-Louis Pommery
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CHINE-ECONOMIE. Tremblement de terre : malgré de très lourdes pertes le PIB devrait être peu affecté selon les autorités


Un état des lieux plus complets que les précédents vient d’être publié et commenté par les autorités chinoises. Comme les précédents, il fait état de lourdes pertes mais le gouvernement affirme toujours que le tremblement de terre aura peu d’impact sur l’économie.


Lors d’un nouveau briefing, le vice-président de la Commission d'Etat pour le développement et la réforme (CEDR) Mu Hong a indiqué que selon les estimations, les pertes causées par le violent séisme de Wenchuan seront nettement plus importantes que celles provoquées par les intempéries qui ont touché le sud du pays en début d’année. Néanmoins, comme les autres experts chinois, il estime que leur impact sur le PIB (Produit intérieur brut) national demeurera restreint et limité même si le bilan humain et matériel du séisme est très partiel actuellement. En outre, en période de tensions sur les prix agricoles, Mu Hong a affirmé que l'acheminement vers les régions sinistrées des céréales de réserve ne constituera pas une menace sur les approvisionnements du pays et le prix des denrées alimentaires

Le vice-président de la CEDR a ainsi expliqué que la Commission d'Etat pour la réduction des calamités naturelles, le Bureau sismique d'Etat et le gouvernement de la Province du Sichuan sont en train d'établir séparément les statistiques des pertes provoquées par le séisme. Mais ce travail statistique avance lentement car leurs effectifs respectifs s'occupent d’abord et principalement des opérations de secours et de l'installation des sinistrés. C'est pourquoi il est pratiquement impossible pour le moment d'avoir une juste idée des pertes causées par le séisme. « Mais, a-t-il affirmé, ce qui est certain c'est que les pertes sont extrêmement énormes et considérables en raison de la terrible force destructrice de ce séisme de magnitude 8,0 sur l'échelle Richter. » Il a poursuivi en indiquant que les régions les plus touchées par le séisme sont celles dans le nord de la Province du Sichuan et qu'effectivement ce dernier a gravement porté atteinte à l'économie de l'ensemble du Sichuan. Toutefois, a-t-il fait remarquer, le PIB du Sichuan représente seulement près de 4% du PIB national et que celui des régions sinistrées les plus touchées représente environ quelques millième de ce dernier. C'est pourquoi on estime que le séisme aura qu’un impact réduit sur le PIB.


Alexis Levé & Alexandre Vatimbella
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BRESIL-ECONOMIE. Renforcement des institutions et amélioration de la réglementation nécessaires


Selon un nouveau rapport de l’OCDE sur le Brésil, le pays doit renforcer ses institutions et améliorer sa réglementation dans des secteurs clés comme l’électricité, les télécommunications et les transports, afin d’accélérer sa croissance économique et d’améliorer la qualité et la valeur des services de base pour ses citoyens.


Dans son nouveau rapport sur le Brésil intitulé « Brazil – Strengthening governance for growth », l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) estime que l’action des autorités de régulation dans les principaux secteurs conjuguée à une concurrence renforcée a contribué aux performances économiques du pays. « Mais, continue l’OCDE, s’il veut continuer de tirer avantage de la mondialisation, le Brésil devra mettre en place un cadre de régulation et de réglementation renforcé et moderniser encore certaines de ses infrastructures de base, notamment dans l’énergie, les communications et les transports. Cela permettra d’augmenter les investissements dont le pays a besoin et d’améliorer la qualité des services publics ». Pour l’organisation, les autorités ont joué un rôle dans l’amélioration des standards de service, en particulier dans le secteur de l’assurance maladie privée. Néanmoins, les experts économiques de l’OCDE estiment qu’il subsiste encore des problèmes et fait les recommandations suivantes au gouvernement brésilien :

« • accentuer son effort pour mettre en place une approche intégrée au niveau interministériel de la qualité de la réglementation, avec l’appui du niveau politique le plus élevé ;

• améliorer la coordination entre les ministères, les autorités de régulation et les différents niveaux d’administration. Des réformes s’imposent également dans des secteurs comme l’énergie (gaz naturel), les autorisations environnementales, les télécommunications et les transports ;

• adopter un dispositif d’évaluation de l’impact économique et social des nouvelles réglementations, comportant des procédures formelles de consultation ;

• améliorer les réglementations en vigueur pour mieux servir les intérêts des citoyens et du secteur privé ;

• consolider l’autonomie et le statut des autorités de régulation afin de renforcer leurs pouvoirs et leurs ressources, leurs effectifs et leur structure de gouvernance ;

• renforcer le cadre stratégique de planification et de prise de décision dans les secteurs réglementés et de donner plus de moyens aux ministères, en particulier dans les transports et les communications ;

• faire en sorte que les autorités de régulation rendent davantage de comptes au public, tout en préservant leur autonomie ;

• envisager certaines réformes institutionnelles dans le domaine des recours judiciaires de façon à réduire les délais et à accroître la sécurité juridique des investisseurs. Il faudrait peut-être pour cela désigner des juges et des instances de recours spécialisés. »


Louis-Jean de Hesselin

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jeudi 29 mai 2008

BRIC-EMPLOI. Les emplois devraient augmenter fortement dans les pays du Bric


Selon KPMG, le nombre d’emplois devraient augmenter dans tous les pays du Bric à commencer par la Russie et l’Inde. Reste que l’optimisme des chefs d’entreprise s’est effrité depuis l’automne dernier.


Selon le cabinet de consultants américain, KPMG, le nombre d’emplois devraient augmenter dans tous les pays du Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine) au cours de douze prochains mois. Le pays qui devrait connaître la plus forte hausse, selon l’étude « Spring 2008 KPMG business Outlook Survey », est la Russie suivi de l’Inde. Ainsi, la moitié des entreprises russes ont déclaré leur intention d’augmenter leur masse salariale. Pour 41% des entreprises indiennes interrogées, l’emploi dans le pays devrait connaître une hausse importante mais les emplois délocalisés en dehors de l’Inde devraient aussi augmenter fortement. L’optimisme indien est décrit par KPMG comme ressortissant de sa position unique, à la fois avec un marché intérieur en grande progression et une position unique dans l’outsourcing notamment dans les nouvelles technologies de l’information. Un optimisme bien moins important, selon le rapport pour les entrepreneurs chinois et brésiliens.

De même, par rapport à l’étude de l’automne 2007, l’optimisme général a baissé d’un cran dans les pays du Bric notent les experts de KPMG. Reste que la majorité des entreprises estiment que leur activité va croître avec une augmentation de leur chiffre d’affaire mais aussi de leurs profits malgré la crainte d’une augmentation des coûts de production et d’un environnement économique plus incertain. Si l’on s’intéresse aux secteurs industriels, ce sont les entreprises de transport et de stockage qui ont le plus confiance en l’avenir à propos de l’emploi puisque 46% d’entre elles estiment qu’elles vont embaucher. Une confiance que partagent les entreprises de télécommunications et de services. A l’inverse, ce sont les entreprises du secteur financier qui se montrent les plus pessimistes.


Jean-Louis Pommery
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RUSSIE-AGRICULTURE. Annulation des taxes à l’exportation pour le blé et l’orge


Instaurer lors du déclenchement de la crise alimentaire, au début de l’année, la Russie va annuler deux taxes à l’exportation touchant le blé et l’orge. En cause : les bonnes récoltes et la baisse des prix


Un peu partout dans le monde les récoltes s’annoncent bonnes. Ainsi en devrait-il être en Russie notamment celles de blé et d’orge (La récolte devrait atteindre cette année 85 millions de tonnes de céréales contre 82 millions de tonnes en 2007). C’est la raison pour laquelle la Russie prévoit d'annuler les taxes à l'exportation sur ces deux céréales à partir de juillet.

"Etant donné que nous nous attendons à une bonne récolte, nous ne voyons pas de nécessité d'introduire des limitations sur l'exportation du blé à partir du 1er juillet", date à laquelle expirent celles en cours, a déclaré le ministre de l'Agriculture Alexeï Gordeïev. Ces taxes d’un montant de 105 euros par tonne de blé et de 70 euros par tonne d'orge avaient été introduites en janvier. Elles avaient contribué à créer une pression supplémentaire sur les prix alimentaires mondiaux qui avait déjà connu une hausse de 40% en 2007. Le gouvernement russe a expliqué cette décision par la baisse du prix du blé et les bonnes réserves accumulées en Russie. "Les prix, qui ont atteint leur sommet à 9.500 roubles par tonne (256 euros) à la mi-avril de cette année, ont chuté à 8.500 roubles (229 euros). Selon nos pronostics, ils devraient se stabiliser en juillet à 6.000 roubles", a par ailleurs indiqué le ministre.


Louis-Jean de Hesselin
© 2008 LesNouveauxMondes.org

mercredi 28 mai 2008

BRESIL-INFRASTRUCTURES. Suez va construire un barrage ; Alstom bien placé pour construire un TGV


Les entreprises françaises sont bien positionnées au Brésil. Alors que Suez vient de décrocher un gros contrat dans le secteur hydroélectrique, Alstom est bien placé dans le domaine ferroviaire pour construire une ligne à grande vitesse.


Bonne nouvelle venue du Brésil pour Alstom qui vient déjà de remporter le marché du TGV argentin : la société française est bien placée pour remporter le marché de la construction de la ligne à grande vitesse entre Rio de Janeiro et Sao Paulo dont l'appel d'offres sera lancé fin octobre, selon les propos même du gouverneur de l'Etat de Rio, Sergio Cabral. Celui-ci a tout de même indiqué que d’autres entreprises étaient en lice venant de Corée du Sud, d'Allemagne, du Japon et d'Italie.

De son côté, Suez et un consortium regroupant des entreprises brésiliennes publiques et privées a remporté la concession pour la construction et l'exploitation du barrage hydroélectrique de Jirau, dans le bassin de l'Amazone. Il s’agit d’un contrat de 5,3 milliards de dollars soit environ 3,4 milliards d'euros. Suez détient une participation de 50,1% dans ce projet.


Jean-Louis Pommery
© 2008 lesnouveauxmondes.org

CHINE-CROISSANCE. La demande intérieure devrait devenir le moteur de la croissance


Avec le ralentissement de la croissance mondiale et les difficultés des Etats-Unis, mais surtout avec la hausse des salaires, la demande intérieure devrait prendre le relais des exportations comme moteur de la croissance de la Chine.


« Pour la première fois, cette année, l’augmentation moyenne des salaires en Chine a dépassé celle des profits, ce qui fait que la demande dans les années qui viennent sera réorientée vers la demande intérieure plutôt que dans les exportations avec plus de consommation et plus d’achats immobiliers. » Tel est l’analyse de l’économiste Richard Herd. Lors d’une intervention à l’IFRI (Institut français des relations internationales), le Chef du bureau Chine et Inde à l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) a ajouté que cette réorientation de la croissance chinoise allait avoir comme conséquence, « une augmentation des importations qui allait surtout bénéficier aux pays de l’Asie de l’Est » même si les Etats-Unis et l’Union européenne verraient également leurs exportations vers la Chine augmentées mais dans une moindre mesure. Par ailleurs, il a indiqué que ces cinq dernières années la croissance de la Chine avait participé pour 0,2% de la croissance mondiale.


Alexandre Vatimbella
© 2008 lesnouveauxmondes.org

INDE-CROISSANCE. La croissance de l’Inde ne serait pas aussi élevée


Lors d’une conférence à Paris, l’économiste indien Amitabh Kundu a expliqué que les taux de croissance de l’Inde devaient être utilisés avec prudence.


« Le taux de croissance de 9% de l’économie est-il réel et soutenable alors que 65% de la population, au moins, travaille dans l’agriculture ? » s’est demandé l’économiste Amitabh Kundu lors d’une conférence donnée au Ceri (Centre d’études et de recherche internationales) de Sciences Po Paris. D’autant que la population rurale est sous-estimée par les statistiques officielles qui ne prennent pas en compte la population de petites villes. Si cette dernière n’était pas comptabilisée à tort dans la population urbaine, c’est plus de 70% de la population de l’Inde qui serait alors rurale, 75% même selon les estimations du professeur Venkatesh Athreya de l’université Bharathidasan du Tamil Nadu. Difficile donc, selon le professeur d’économie à l’université Nehru de New Delhi pour l’économie de l’Inde d’atteindre des taux de croissance aussi importants et, surtout, de pouvoir les soutenir plusieurs années de suite. Dans ce petit arrangement des statistiques, Amitabh Kundu y voit, avant tout, une séparation nette entre deux entités que son collègue, Deepak Nayyar, appelle «l’Inde globale » et « l’Inde locale ». Une séparation qui produit, en outre, une inégalité croissance entre l’Etat central et les Etats de la fédération puisque ces derniers s’occupent de tout le volet social ce qui a comme conséquence des déficits vertigineux des finances des Etats les plus pauvres.

Alexandre Vatimbella
© 2008 lesnouveauxmondes.org

mardi 27 mai 2008

CHINE-TELECOMMUNICATIONS. La Chine réorganise son réseau de télécommunications


Avant de mettre en route l’attribution de licences 3G, la Chine procède à la réorganisation de ses télécommunications et notamment de son réseau de téléphonie mobile avec le rapprochement des opérateurs locaux autour de China Telecom


Dans la volonté du gouvernement chinois de réorganiser son réseau de télécommunications, la déclaration conjointe du ministère de l'Industrie et de l'Information, de la Commission d'Etat pour le Développement et la Réforme et du ministère des Finances est on ne peut plus claire : "Etant donnée la situation actuelle de l'industrie des télécommunications, nous encourageons China Telecom à acheter le réseau CDMA (Code Division Multiple Access) de China Unicom et China Unicom de s'unir avec China Netcom. (…) Nous encourageons China Telecom à combiner l'unité des services de télécommunications de base de China Satcom avec China Mobile Communication Corp. (CMCC) pour prendre le contrôle de China Tietong Telecommunications Corp.".
Les autorités chinoises souhaitent créer trois leaders nationaux capables d’offrir le choix aux consommateurs chinois en matière de norme 3G : "Les licences 3G seront attribuées pour aider à créer trois opérateurs compétitifs possédant des ressources de télécommunications dans tout le pays, à puissance et envergure égales et capables d'offrir des services mobiles et de ligne fixe", ajoute ainsi la déclaration officielle.


Alexis Levé

INDE-DEVELOPPEMENT. La croissance indienne ne crée pas un vrai développement


Lors d’un colloque organisé par le Ceri de Science Po Paris, le vice-président de l’université de New Delhi a affirmé que la croissance indienne ne produisait que peu de développement et de bien être pour les pauvres.


La croissance de l’Inde n’a que peu de répercussions sur le développement du pays et, en particulier, sur l’amélioration du sort des plus pauvres. Tel est le message qu’a délivré le professeur d’économie et vice-président de l’université de New Delhi, Deepak Nayyar lors d’un colloque organisé à Paris par le Ceri (Centre d’études et de recherches internationales) de Sciences Po et intitulé « Economie de l’Inde : croissance sans développement ? ».

Pour Deepak Nayyar, économiste réputé et respecté, « Cette histoire merveilleuse de la croissance de l’Inde n’est pourtant pas un conte de fées car cette croissance n’a que peu bénéficié à l’amélioration du quotidien de la population et au développement du pays ». Et d’expliquer qu’il faut faire « une distinction entre le taux de croissance et l’efficacité de la croissance car cette dernière doit bénéficier avant tout au développement. Mais l’Inde a été incapable de transformer la croissance en développement depuis 1950 ». Evidemment, note-t-il, il y a eu des avancées avec une baisse du taux de mortalité infantile, une augmentation de l’espérance de vie, une augmentation de la production d’électricité, entre autres. Néanmoins, dans le même temps, « de 1950 à 1970 les pauvres sont passés de 45% à 55% de la population malgré la croissance ». Et même si « une réduction de la pauvreté a eu lieu dans les années 1990 après la libéralisation de l’économie, un quart ou un tiers de la population, selon les estimations des économistes, vit toujours dans une pauvreté absolue ». De cette situation, Deepak Nayyak en conclut « qu’en 2000, l’Inde n’a pas réussi à donner à toute sa population le minimum vital. Aujourd’hui, en nombre, vu la poussée démographique du pays, il y a plus de pauvres en Inde que lors de son accession à l’indépendance en 1947 ! »

Une des raisons de cet échec est, selon lui, que « la croissance indienne de ces vingt-cinq dernières années n’a pas créé assez d’emplois. C’est peut-être la raison principale qui fait que la croissance ne s’est pas transformée en développement. »


Alexandre Vatimbella


lundi 26 mai 2008

CHINE-ECONOMIE. Tremblement de terre : malgré les morts et les destructions les autorités estiment que l’économie sera peu affectée


Les économistes chinois se succèdent pour affirmer d’une même voix que le séisme n’aura que peu de conséquences sur l’économie chinoise et sa croissance. Une foi inébranlable qui demande à être confirmée par les faits. Reste que la note de la reconstruction sera salée mais devrait à terme, paradoxalement, booster le taux de croissance puisque créant une activité économique…


Selon le Quotidien du peuple, « le Centre d'études du développement du Conseil des Affaires d'Etat, a indiqué récemment que le séisme ne changera aucunement la tendance à la croissance de l'économie chinoise et que l'aspect essentiel de celle-ci est de maintenir et de poursuivre sa croissance saine et rapide ». Et ce même si Le violent tremblement de terre a causé à la Chine de grandes pertes en vies humaines (on parle de plus de 80.000 morts et disparus, bilan encore provisoire) et en biens, sans parler des catastrophes qui pourraient survenir si les lacs artificiels créés par les éboulements des montagnes venaient à se libérer d’un coup...

Comme l’explique le Quotidien du Peuple, « dans les régions sinistrées, les installations d'infrastructure et les entreprises industrielles et commerciales ont été détruites totalement ou partiellement, ce qui empêche et entrave la production industrielle de même que la production agricole et gêne terriblement le développement économique local ». Ainsi, au 22 mai, rien que les pertes des entreprises d'Etat installées dans ces régions sont estimées à plus de 2,75 milliards d’euros (4,32 milliards de dollars). Les premières estimations indiquent que dans la Province du Sichuan, quelques 14.207 entreprises industrielles ont subi des désastres et que leurs pertes économiques directes sont évaluées à près de 5,5 milliards d’euros (9,65 milliards de dollars), tandis que celles subies par les secteurs du commerce et du service se chiffrent à 1,83 milliards d’euros. Liu Xi, professeur à l'Institut des relations publiques de l'Université du Peuple de Chine, a indiqué « que les dégâts sont effectivement énormes et considérables, mais qu'ils sont limités dans certaines régions et que leur influence est restreinte sur la croissance économique de tout le pays ».

En vue de la reconstruction des zones dévastées, le gouvernement central a alloué un fond d'un montant total de 6,40 milliards d’euros (10,1 milliards de dollars) pour la reconstruction des régions sinistrées, dont 2,29 milliards d’euros pour les opérations de secours (alors que les dons offerts par les personnes et les entreprises atteignent 1,46 milliards d’euros). Si on y ajoute les investissements ultérieurs des gouvernements locaux et des divers milieux de la société, les experts estiment que les fonds accumulés destinés à la reconstruction des zones sinistrées dépasseront 9,15 milliards d’euros (14,40 milliards de dollars ou 100 milliards de yuans).

La banque centrale de Chine a déjà annoncé l'adoption de politiques financières préférentielles et spéciales à l'égard des régions sinistrées, ce qui signifie selon le Quotidien du Peuple, « que le prêt d'argent sera plus souple pour les entreprises et les particuliers de ces régions et que des mesures politiques complémentaires en matière de l'économie feront bientôt leur apparition ».


Alexandre Vatimbella

samedi 24 mai 2008

RUSSIE-CHINE-INTERNATIONAL. Le Russie veut fortifier ses liens économiques avec la Chine


En visite d’Etat en Chine, le nouveau président russe, Dmitri Medvedev souhaite augmenter notablement le commerce entre la Chine et la Russie tout en resserrant les liens politiques entre les deux pays membres du Bric.


Dès son arrivée en Chine, le nouveau président russe, Dmitri Medvedev, a signé un contrat dans le secteur du nucléaire d’un montant d’un milliard de dollars consistant dans la fourniture de combustible pour les centrales nucléaires et l’extension d’une usine d’enrichissement d’uranium. Car si sa visite à un caractère politique entre les deux voisins asiatiques au passé commun sulfureux, pays membres tous deux de la nouvelle association Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine) formalisée officiellement la semaine dernière en Russie, il s’agit aussi pour le président russe de booster le commerce entre ces deux nations qui connaissent une croissance exceptionnelle.

La coopération économique russo-chinoise est d’ailleurs en pleine expansion. Les échanges commerciaux entre les deux pays ont connu un bond de 44,3%, atteignant un chiffre record, 48,16 milliards de dollars en 2007. Selon des estimations ils pourraient encore augmenter, pour atteindre plus de 60 milliards de dollars cette année. C'est le pétrole qui représente l'essentiel des exportations russes vers la Chine (41,7%), suivis du bois et de la cellulose (21,3%), alors que Pékin fournit à la Russie des équipements techniques, des tissus, des vêtements, des produits chimiques et de l'alimentation. La croissance des exportations chinoises vers la Russie (multipliées par 15 entre 2002 et 2007) dépasse considérablement celle des exportations russes vers la Chine (multipliées par 3 au cours de la même période). Néanmoins, il est peu probable que les projets concernant la construction d’un gazoduc reliant les gisements russes à la Chine progressent. Ce dossier est freiner, à la fois, par des problèmes tarifaires mais aussi par l’intense concurrence entre pays d’Asie sur la destination de ce gaz. Jusqu’à présent, la Russie semblait avoir choisi comme destinataire de son gazoduc le Japon et dans une moindre mesure l’Inde au détriment de la Chine.


Louis-Jean de Hesselin & Alexandre Vatimbella

INDE-MONNAIE. Chute importante de la roupie


Ces derniers jours la monnaie indienne a plongé sur les marchés des changes face à l’euro et surtout face au dollar. Une aubaine pour les entreprises exportatrices qui réclamaient une baisse de la roupie mais un danger pour l’économie du pays


Bien que le dernier cours de vendredi ait montré un léger rebond, la roupie a plongé ces deux dernières semaines face au dollar et à l’euro. Cette chute soudaine n’a guère été combattue par le gouvernement de l’Inde et certains économistes estiment que cette passivité est voulue afin de faire un geste envers les entreprises exportatrices qui se plaignent depuis des mois de leurs difficultés face à une roupie forte et, surtout, à un dollar beaucoup trop faible. Preuve supplémentaire de cette volonté de laisser glisser la roupie, la RBI (Reserve Bank of India) n’est guère intervenue pour soutenir sa monnaie d’autant que le niveau actuel de cette dernière correspond à celui dont elle estimait sa valeur correcte l’année dernière. Néanmoins, la baisse de la roupie est un problème selon les analystes notamment au moment où les prix de l’énergie et plus particulièrement du pétrole explosent (on s’attend d’ailleurs à une hausse prochaine du prix de l’essence, prix contrôlé en Inde). Des projections estiment que la flambée de l’or noir aura comme conséquence un déficit accru de 2% du PIB pour l’année fiscale 2008-2009, ce qui aura des conséquences beaucoup plus négatives sur la croissance qu’une roupie forte. Ces analystes estiment, d’autre part, que la roupie ne devrait pas demeurer dans cette situation et parient sur une monnaie indienne forte à la fin de l’année.


Jean-Louis Pommery avec Alexandre Vatimbella

vendredi 23 mai 2008

CHINE-ECONOMIE. Tremblement de terre : première enveloppe de 10 milliards $ et 3 ans pour reconstruire


Le gouvernement de Pékin a décidé d’allouer une enveloppe de 10 milliards de dollars pour la reconstruction du Sichuan et les autorités locales estiment qu’il faudra au moins trois ans pour reconstruire la zone dévastée par le tremblement de terre.


80.000 morts et disparus, tel est le nouveau bilan encore provisoire du tremblement de terre qui a dévasté la région du Sichuan. Après les premiers secours et l’aide aux survivants, l’heure est maintenant aussi de réfléchir à la reconstruction des zones détruites par le séisme, reconstruction dont les premières estimations se montent à 20 milliards de dollars. Dans ce cadre, le Premier ministre, Wen Jiabao, vient d’annoncer que le gouvernement central allait fonder un fonds pour la reconstruction des régions touchées par le tremblement de terre et lui allouer une somme de 70 milliards de yuans, soit 10,14 milliards de dollars en 2008. Ce fonds sera alimenté pendant les deux ans qui viennent.

"Pour faire le plan de reconstruction, nous devons considérer totalement les conditions géologiques, les ressources naturelles et l'environnement de ces régions pour réaliser un équilibre entre les régions urbaines et rurales, entre les productions industrielle et agricole", a Wen Jiabao qui a ajouté : "Le séisme du 12 mai a apporté de nouveaux facteurs incertains à l'économie du pays mais les principes de l'économie restent inchangés, a-t-il dit. (…) D'une part, nous devons poursuivre nos efforts de secours, d'autre part, nous devons promouvoir un développement sain et rapide de la société et de l'économie".

En outre, le gouvernement va allouer 5% de ses dépenses à la reconstruction du Sichuan. Dans ce cadre, un groupe spécial d’experts va être constitué pour dresser un plan de reconstruction.

Dans le même temps, le vice-gouverneur de la région du Sichuan, Li Chengyun, a annoncé, de son côté, que les autorités chinois se donnent trois ans pour reconstruire la zone dévastée lors de la catastrophe.


Alexandre Vatimbella

jeudi 22 mai 2008

INDE-CROISSANCE. La croissance de l’Inde est « robuste et irréversible » selon la Banque Mondiale


Le Vice-président de la Banque Mondiale pour l’Asie du Sud-est est convaincu que la croissance de l’économie indienne est là pour durer même si les aléas de la globalisation et des crises extérieures peuvent la freiner conjoncturellement. Encore lui faut-il gérer correctement son secteur agricole.


« Le chemin de la croissance de l’Inde est robuste et irréversible » a déclaré Praful Patel, vice-président de la Banque Mondiale en Asie du Sud-est lors d’une visite dans la capitale économique du pays, Mumbai. « Dans la crise économique actuelle, a-t-il ajouté, la croissance de l’Inde peut être réduite mais elle possède la capacité de se relever rapidement. » Cependant, Praful Patel a également expliqué que pour accroître et soutenir cette croissance l’Inde devait « augmenter la productivité de son agriculture en faisant deux récoltes par an, en améliorant les procédures d’irrigation et en rechargeant correctement ses nappes phréatiques ». Mais, selon lui, le pays a les capacités technologiques pour gérer le problème alimentaire, prévenir les sécheresses, améliorer le stockage de l’eau et augmenter les zones irriguées. De même, comme les parcelles ne peuvent être augmentées, il convient d’utiliser les technologies efficaces d’ensemencement et de fertilisation pour améliorer la productivité de la terre tout en promouvant les partenariats public-privé dans ce secteur. Enfin, il a estimé que les premiers signes de la mousson étaient encourageants pour les récoltes de cette année, ce qui devrait permettre de produire dix millions de tonnes de blé, production suffisante pour la consommation interne de l’Inde mais aussi pour en exporter une partie.


Louis-Jean de Hesselin

CHINE-ECONOMIE. La Chine ne devrait pas connaître de récession après les Jeux Olympiques


Le contrechoc économique des Olympiades ne devrait pas toucher la Chine selon un responsable chinois du cabinet de consultants Morgan Stanley.


Selon Wan Qing, économiste chez Morgan Stanley, cité par le Quotidien du Peuple, la Chine ne devrait pas connaître le contrecoup économique des Jeux Olympiques qui se manifeste généralement par un ralentissement de l’activité et de la croissance. Il a ainsi déclaré, lors d’un forum dans la province de l’Anhui : « Généralement, dans l'histoire des JO, quand le poids économique de la ville hôte occupe une grande place dans celle du pays, le pays connaît une récession économique après les jeux. Or, ce n'est pas le cas de Beijing, dont le poids économique est limité, tout comme son influence sur l'économie chinoise ».


Alexis Levé

mercredi 21 mai 2008

INDE-INFLATION. L’inflation pourrait faire chuter le gouvernement lors des prochaines élections


La forte inflation qui secoue l’économie indienne est partie pour durer selon les économistes réunis par l’IFRI lors d’une conférence sur l’Inde. Et ses risques politiques augmentent à moins d’un an des élections législatives.


L’inflation est devenue un problème politique en Inde à un an des élections législatives. Malgré les demandes pressantes de mesures anti-inflationnistes des partis de gauche qui soutiennent le gouvernement au Parlement, malgré les déclarations du Premier ministre et la volonté du gouvernement de s’attaquer à un problème qu’il qualifie « d’inquiétant », les chiffres se suivent et continuent à monter, le dernier taux hebdomadaire de l’inflation étant de 7,83%. Pour les économistes réunis par l’IFRI pour une conférence sur l’Inde, celle-ci pourrait même se situer en 7% et 10% à la fin de l’année, fourchette donnée par le spécialiste de l’Inde, Jean-Joseph Boillot, et pourrait être la cause, selon lui, de la défaite du Parti du Congrès lors des prochaines élections, défaite qui serait déjà actée par la direction du parti selon lui. D’ailleurs, plusieurs membres du parti au pouvoir estiment que l’inflation aura un impact sur le résultat des élections. Mais, plus profondément, c’est le choix de développement, une ouverture du pays avec un modèle économique libéral, qui pourrait être l’objet de fortes critiques, voire remis en cause. Ainsi, pour Olivier Louis, en charge de l’Inde à l’IFRI, « le problème de l’inflation pourrait conduire à un rejet de la population, rejet déjà perceptible pour d’autres raisons, du choix de développement économique ».


Alexandre Vatimbella

mardi 20 mai 2008

INDE-CINEMA. Reliance Big Entertainement va investir un milliard de dollars dans les 15 prochains mois


Filiale du premier groupe industriel et financier de l’Inde, Reliance Big Entertainement a annoncé à Cannes un investissement d’un milliard de dollars dans le cinéma et le divertissement indien.


« L’Inde a une position unique dans l’ordre économique globalisé. Nous pensons que c’est le bon moment de faire cet investissement d’un milliard de dollars dans les secteurs du cinéma et du divertissement. (…) Nous sommes en train de créer la vraie société de média et de divertissement intégrée du XXI° siècle. Et notre investissement d’un milliard de dollars est plus important que tous les investissements de toutes les autres sociétés de production indiennes réunies. » C’est ainsi qu’Amit Khanna, président de Reliance Big Entertainement, la filiale dans le secteur des médias et du divertissement de Reliance, le premier groupe indien a annoncé lors du festival de Cannes la stratégie de sa société dans les quinze mois qui viennent.

Dans le même temps, Big Entertainement a annoncé la sortie de pas moins de soixante-neuf films cette année dans neuf langues différentes dirigés par les metteurs en scène indiens les plus connus et les plus talentueux. Big Entertainement s’est aussi positionné pour racheter une cinquantaine de salles de cinéma en Malaisie après avoir racheté 250 salles aux Etats-Unis en début d’année. Il faut dire que le cinéma de Bollywood commence à séduire de plus en plus le public étranger mais qu’il bénéficie, surtout, de la forte diaspora indienne (plus de 20 millions de personnes) installées dans différents pays.


Jean-Louis Pommery

CHINE-CROISSANCE. Le tremblement de terre pourrait coûter entre 0,2 et 0,7 point de croissance


Les économistes chinois tentent d’analyser les conséquences du tremblement de terre qui a dévasté la région du Sichuan sur l’économie du pays. Celles-ci devraient être réelles mais limitées, estiment-ils.


Pour le gouvernement, une chose semble sûre, c’est que les conséquences sur l’économie du tremblement de terre qui a dévasté la région du Sichuan seront, de toute évidence, plus importantes que les très graves intempéries qui ont frappé le pays au début de l’année 2008.Le chiffre de 20 milliards de dollars est le montant de l’addition que devrait payer la Chine après le séisme selon des estimations réalisées par des économistes chinois. Ces derniers essayent par ailleurs de déterminer l’impact sur la croissance. En l’absence d’un bilan définitif des destructions humaines et matérielles, ceux-ci tablent entre une parte de croissance comprise entre 0,2% et 0,7%. L’estimation basse est défendue par Zhu Jianfang, expert de Citic Securities et cité par le China Securities Journal. Pour la société de courtage Boc International China, plus pessimiste, c’est dans une fourchette de 0,4% à 0,7% que devrait se trouver le bon chiffre.


Alexandre Vatimbella

EMERGENTS-MONDIALISATION. De plus en plus d’entreprises de pays émergents dans la cour des grands


Selon une étude du cabinet de consultants Ernst & Young, les grandes entreprises des pays émergents ont des performances financières et boursières qui sont comparables à leurs homologues occidentales.


L’étude « Mondialisation 2.0 : Pays émergents, entreprises émergées » que vient de publier le cabinet de consultants américain Ernst & Young affirme, chiffres à l’appui, que « Les performances financières et boursières des ‘géants économiques’ des pays émergents sont comparables voire meilleures à celles des ‘champions’ occidentaux »

Cette première étude sur les performances financières et boursières comparées a été réalisée en mettant en parallèle de 66 entreprises européennes, américaines ou japonaises avec de 32 entreprises de 8 pays émergents. Les résultats « viennent illustrer les premiers signes d’une tendance qui ne cessera de s’intensifier dans les prochaines années : les pays émergents ne sont plus seulement une destination pour les investissements occidentaux, ils ont su créer des ‘géants’ économiques qui, déjà très développés au niveau local, visent désormais les marchés internationaux ».

-Les entreprises des pays émergents représentent aujourd'hui 19% de la capitalisation boursière cumulée des 1000 premières entreprises mondiales (décembre 2007) contre 5% en 2000.

-Sur les 1000 premières capitalisations boursières mondiales, 221 viennent des pays émergents en 2007, contre une centaine en 2000.

-Au 31 décembre 2007, 8 groupes issus des pays émergents figurent parmi les 20 premières capitalisations boursières mondiales.

-Les performances opérationnelles et financières des « géants » des pays émergents sont comparables, voire meilleures que celles de leurs concurrents occidentaux

-Selon l’étude, le taux de croissance moyenne annuelle sur 5 ans du chiffre d’affaires des groupes de l’échantillon « pays émergents » est 2,9 fois plus important que celui des groupes de l’échantillon « pays développés »

-La marge opérationnelle moyenne des groupes des pays émergents s'élève à 25% contre 14% pour les groupes comparables des pays développés

-La progression des cours boursiers des groupes de l’échantillon « pays émergents » est en moyenne 2,5 fois supérieure à celle des groupes de l’échantillon « pays développés » sur 1 an (2,2 fois supérieure sur 5 ans).

Quant à savoir si cette montée en puissance des entreprises des pays émergents doit inquiéter les Occidentaux, Ernst & Young répond : « deux éléments sont à prendre en compte pour répondre à cette question. D’une part, de nombreux groupes européens, notamment les groupes français, sont eux aussi engagés dans une dynamique de croissance forte sur l’ensemble des marchés. D’autre part, la montée en puissance et l’internationalisation croissante des ‘champions’ émergents représentent une source d’opportunités pour les pays occidentaux, capables de rendre leurs territoires suffisamment attractifs pour les investisseurs étrangers, d’où qu’ils viennent. »


Louis-Jean de Hesselin

lundi 19 mai 2008

CHINE-INDE-ECONOMIE. L’inflation est un danger plus grand qu’un ralentissement de la croissance


Selon Merrill Lynch, le danger principal pour les économies d’Asie n’est pas le contrecoup de la crise des subprimes aux Etats-Unis mais une forte inflation.


Merrill Lynch, vient d’affirmer dans un rapport sur les économies asiatiques que le risque inflationniste était bien plus dangereux pour elles qu’un ralentissement de la croissance. Pour la banque d’affaire américaine, la forte croissance des économies du continent continuera en 2008 malgré les difficultés de l’économie américaine grâce à une diversification des exportations (notamment vers l’Europe) et la montée en puissance des marchés intérieurs des différents pays. Selon ses analyses, Merrill Lynch prévoit une croissance de 9% des économies asiatiques avec 10,5% pour la Chine (calcul réalisé avant le tremblement de terre). Les experts de la banque américaine font ainsi partie des partisans du « découplage », c’est-à-dire de la capacité des économies asiatiques de résister à la crise venue des Etats-Unis.


Jean-Louis Pommery

dimanche 18 mai 2008

BRIC-ECONOMIE. La Chine, l’Inde, la Russie et le Brésil concrétisent la dénomination Bric


Ce qui n’était qu’une appellation est devenu un club. Les quatre pays regroupés sous l’acronyme Bric ont décidé de créer un groupement afin de renforcer leur coopération dans tous les domaines et notamment économique dans le cadre de la mondialisation.


La Chine, l’Inde, la Russie et le Brésil sont les quatre pays émergents les plus dynamiques et leurs économies sont en pleine croissance même si le ralentissement mondial devrait freiner légèrement leur croissance cette année à part celle de la Russie. Fortes de leurs ressemblances dans leurs développements rapides, on avait pris l’habitude de les désigner sous l’acronyme Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine), terme inventé par la banque d’affaire américaine Goldman Sachs. Habitude qui a semble-t-il plu aux quatre gouvernements qui viennent de formaliser un groupement du même nom chargé d’intensifier leur coopération dans tous les domaines.

Une première réunion du Bric vient d’avoir lieu en Russie, vendredi 16 mai, à Iekaterinbourg (Oural) où se sont retrouvés les ministres des Affaires étrangères des quatre puissances émergentes. Ceux-ci y ont évoqué les questions de sécurité et d'efficacité énergétiques, les tendances actuelles de l'économie globale et les problèmes financiers mondiaux, ainsi que les problèmes liés au changement climatique selon Boris Malakhov, représentant du ministère des Affaires étrangères russe. "Cette coopération est dictée par la réalité: actuellement le BRIC réunit les grands centres de croissance économique comptant plus de moitié de la population de la planète, dont le rôle dans les affaires internationales va augmenter", a expliqué M. Malakhov. Selon lui, la Russie est intéressée à ce que la coopération des pays membres du BRIC devienne un facteur considérable de la diplomatie multilatérale et favorise la création des mécanismes non-formels du partenariat des Etats dirigeants du monde.

Dans un communiqué commun publié à la fin de la réunion, ils ont affirmé que « construire un système international plus démocratique fondé sur l’état de droit et la diplomatie multilatérale est un impératif de notre temps ». De même, ont-ils ajouté, « les aspirations des pays du Bric » sont de « coopérer les uns avec les autres et avec les autres pays dans l'optique d'un renforcement de la sécurité et de la stabilité internationales ». De sont côté, le ministre chinois des Affaires étrangères Yang Jiechi a indiqué que la coopération entre les quatre pays « était importante ».

La prochaine rencontre ministérielle des quatre pays se tiendra en Inde en 2009.


Alexandre Vatimbella & Louis-Jean de Hesselin


vendredi 16 mai 2008

CHINE-ECONOMIE. Le coût du tremblement de terre pourrait être de 20 milliards de dollars

Alors que les sauveteurs s’activent toujours pour tenter de retrouver des personnes vivantes dans les décombres, les autorités chinoises estiment que le coût du tremblement de terre pourrait être très important.

Des villes rasées, des usines détruites, des routes impraticables, des barrages et des installations nucléaires à contrôler, voilà la face économique de la catastrophe qui a touché la Chine à laquelle il faut bien évidemment ajouter tout ce que coûtera au niveau médical mais aussi en valeur humaine les dizaines de milliers de morts, voire les centaines de milliers (le bilan actuel étant de 50.000 morts et disparus), ainsi que les centaines de milliers de blessés dont beaucoup demeureront handicapés à vie. Pour les autorités, le coût global se monterait, pour une première estimation quatre jours après le séisme, à vingt milliards de dollars, une somme très importante mais qui ne semble pas exagérée lorsque l’on constate l’ampleur des destructions sur le terrain. Ainsi, il y a près de sept mille écoles, collèges et lycées qui se sont effondrés dans un décompte pour l’instant provisoire ce qui, par ailleurs, commence à provoquer des interrogations voire de la colère de la part de la population. Les milieux spécialisés japonais dans les séismes (le Japon subit le quart de tous les tremblements de terre annuels dans le monde) estiment que les autorités ont négligé le risque sismique. En tout cas, ces dernières ont annoncé des enquêtes pour savoir si les constructions qui se sont effondrées avaient bien été construites selon les directives ou si des malversations avaient été commises.

Alexandre Vatimbella

INDE-CONSTRUCTION. Le français Lafarge devient le premier bétonnier de l’Inde


Le leader mondial du ciment vient de racheter l’indien L&T Concrete pour 226 millions d’euros et devient ainsi le premier producteur de béton du pays.


Leader mondial, le cimentier Lafarge vient d’investir massivement dans le béton en Inde avec l'acquisition de la firme indienne L&T Concrete pour un montant de 226 millions d'euros. Le groupe français acquiert ainsi 66 centrales à béton hautement performantes implantées sur tout le territoire de l'Inde, notamment dans les villes comme New Delhi, Kolkata (Calcutta), Mumbai (Bombay) et Bangalore qui connaissent une fièvre immobilière et une multiplication de projets d’infrastructures en tout genre, ce qui représente une part de marché d'environ 25%. Cette acquisition lui permet de devenir le leader indien du béton prêt à l'emploi. Un marché qui n'en est encore qu'à ses débuts mais offre selon le groupe français, cité par le quotidien La Tribune, "un énorme potentiel de croissance et de création de valeur".


Alexis Levé

RUSSIE- CROISSANCE. Vladimir Poutine prévoit une croissance de 6,5% pour les trois prochaines années

Le « nouveau » Premier ministre russe a déclaré, lors de son premier conseil des ministres qu’il prévoyait une croissance de 6,5% entre 2009 et 2011 et que la lutte contre l’inflation serait un de ses principaux combats.

Dans son nouvel habit de Premier ministre, Vladimir Poutine a indiqué lors de la première réunion du nouveau conseil des ministres depuis sa nomination le 8 mai par le président Medvedev que l'économie du pays croîtrait à un rythme moyen de 6,5% par an sur la période 2009-2011. Il a en outre déclaré qu’il fallait que la Russie contrôle sa forte inflation: "Nous devons contenir l'inflation à un nombre à un chiffre", a-t-il dit en faisant référence à l’importante hausse des prix qu’a connue le pays en 2007 avec un taux à 11,9% (pour une croissance du PIB de 8,1%).

Alexis Levé

jeudi 15 mai 2008

INDE-CROISSANCE. Le gouvernement ne sacrifiera pas la croissance dans sa lutte contre l’inflation


Autant les autorités indiennes sont inquiètes de la forte poussée inflationniste que connait actuellement le pays, autant elles sont conscientes que la croissance est encore plus nécessaire pour offrir à la population une amélioration de sa vie quotidienne sur le long terme.


L’Inde ne sacrifiera pas la croissance sur l’autel de sa lutte contre l’inflation. « Nous ne sacrifierons pas la croissance pour contrôler l’inflation a ainsi déclaré le président de la Commission du Plan de l’Inde alors que le dernier indice hebdomadaire de la hausse des prix se monte à 7,61% sur un an. Selon Montek Singh Ahluwalia qui s’adressait à des journalistes indiens, tout axer sur la lutte contre l’inflation serait, à terme, condamner les fondamentaux de la croissance indienne alors que la hausse des prix n’aura un impact que sur la croissance à moyen terme du pays. Il a, par ailleurs, estimé que la croissance devrait se situer entre 8% et 8,5% pour l’exercice fiscal 2008-2009 qui se terminera en mars de l’année prochaine. « Nous avons toujours dit que la croissance serait à ce niveau », a-t-il indiqué avant d’ajouter qu’il ne serait pas « surpris » si celle-ci se situait dans le bas de cette fourchette.


Jean-Louis Pommery

BRIC-ECONOMIE. Léger infléchissement de l’activité en Chine, en Inde et au Brésil, poursuite de la hausse en Russie selon l’OCDE


L’OCDE vient de publier ses traditionnels indices composites qui montrent un léger infléchissement de l’activité économique en Chine, en Inde et au Brésil alors que la Russie continue son expansion.


Les derniers indicateurs composites avancés que vient de publier l’OCDE (Organisation de la Coopération et de Développement Economiques) «suggèrent un ralentissement de l’activité économique dans la zone OCDE», selon le communiqué de presse de l’organisme international». Ainsi, les données du mois de mars 2008 montrent un affaiblissement des perspectives de croissance pour les sept grandes économies. Quant aux pays émergents, «Les données les plus récentes pour les grandes économies non membres de l’OCDE indiquent un éventuel infléchissement des perspectives au Brésil, en Chine et en Inde cependant qu’en Fédération de Russie les perspectives continuent de croître».

L’indicateur composite avancé pour la Chine a augmenté de 0,1 point en mars 2008 mais est 1,6 point en dessous de son niveau observé il y a un an. L’indicateur composite avancé pour l’Inde a diminué de 1,3 point en février 2008 et est 1,6 point inférieur à son niveau observé en février 2007. L’indicateur composite avancé pour la Fédération de Russie a augmenté de 0,1 point en mars et son niveau est 3,2 points supérieur à celui enregistré il y a un an. En mars 2008, l’indicateur composite avancé pour le Brésil a baissé de 1,9 point et est inférieur de 1,4 point de son niveau observé il y a un an.

(Les Indicateurs Composites Avancés de l’OCDE sont conçus pour signaler à l’avance les points de retournement (pics et creux) entre les phases d’expansion et de ralentissement de l’activité économique. L’indicateur composite avancé est un outil qui doit être utilisé avec précaution. Bien qu’il ait une moyenne de long terme = 100, l’indicateur composite avancé fournit des informations qualitatives sur les évolutions économiques à court terme plutôt que des mesures quantitatives. Par conséquent, le message principal des mouvements de l’indicateur composite avancé à travers le temps est dans la direction vers le haut ou vers le bas de ses mouvements dans le cycle de croissance, dont les phases cycliques sont définies comme suit : expansion – l’indicateur composite avancé augmente et est au-dessus de 100; infléchissement – l’indicateur composite avancé diminue et est au-dessus de 100; ralentissement – l’indicateur composite avancé décroît et est en dessous de 100; reprise – l’indicateur composite avancé augmente mais est en dessous de 100.)


Louis-Jean de Hesselin