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vendredi 31 décembre 2010

CHINE-INTERNET. La Chine revendique 450 millions d’internautes


Pékin a publié les dernières statistiques concernant le web qui en font le premier pays du monde en nombre de connectés.
Si la Chine avait déjà démontré que le capitalisme pouvait se passer de la démocratie, elle démontre également qu’internet, média le plus libre du monde, peut s’accommoder d’un régime plus qu’autoritaire. Ainsi, les chiffres publiés par le gouvernement montre une constante progression du nombre de connectés sur la toile. Par rapport à l’année dernière, celui-ci a augmenté de 20,3% pour se monter à 450 millions d’internautes. Ceci représente 33,9% de la population, soit un pourcentage au-dessus de la moyenne mondiale qui est de 30%.
Nicolo Morfino
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jeudi 30 décembre 2010

MONDIALISATION-CHINE-INVESTISSEMENT. La Chine, cinquième investisseur mondial en IDE


Les entreprises chinoises ont dépensé près de 217 milliards de dollars ces cinq dernières années en investissements direct à l’étranger.
Les IDE (investissements directs étrangers) chinois non-financiers dans le monde ont progressé de 38,8% ces cinq dernières années selon les statistiques officielles publiées par Pékin. D’un montant de 216,6 milliards de dollars, ils permettent au pays de grimper de la dixième place mondiale en la matière à la cinquième. Sur les onze premiers mois de 2010, ces IDE chinois ont augmenté de 10% en glissement annuel pour un montant de 17,5 milliards de dollars. A noter que cette progression et l’augmentation des achats d’entreprises commencent à inquiéter les pays occidentaux.
Alexis Levé
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mercredi 29 décembre 2010

MONDIALISATION-CHINE-MATIERES PREMIERES. La Chine limite ses exportations de terres rares au grand dam de l’Occident


La controverse sur ces matières premières indispensables aux entreprises technologiques produites à 95% par les Chinois est loin d’être terminée.
En décidant de réduire, en 2011, de 11,4% l’exportation des dix-sept terres rares dont elle détient 95% de la production mondiale et, dans le même temps, de créer un organisme chargé de gérer les achats des étrangers, la Chine a, de nouveau, généré une forte inquiétude et un fort mécontentement dans les pays avancés dont les entreprises technologiques ont absolument besoin de celles-ci pour leurs produits.
Selon Pékin, cette baisse de la production (seules 14.446 tonnes seront produites l’année prochaine) entre dans une politique de long terme qui est, à la fois, de ne pas dilapider ses réserves de terres rares et de limiter la pollution importante qui est la conséquence de leur extraction. Le gouvernement ajoute même que beaucoup de pays ont de fortes réserves de ces matières premières et qu’ils doivent rouvrir leurs exploitations afin de partager les inconvénients de leur production. C’est le cas, notamment, des Etats-Unis et de l’Australie.
Cependant, la remise en état des installations prendra du temps. Pour autant, Washington a autorisé la reprise de l’extraction de terres rares sur le territoire des Etats-Unis. L’Europe va en faire de même et va faire un inventaire de ses réserves. En attendant, les pays occidentaux critiquent ce qu’ils estiment être une entrave au commerce mondial et des mesures protectionnistes cachées (les entreprises chinoises n’étant pas concernées par des quotas).
Alexandre Vatimbella
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mardi 28 décembre 2010

CHINE-INFLATION. La stabilisation des prix devient la préoccupation première de la Chine


Alors que la croissance était jusqu’à présent le seul objet de la politique économique chinoise, la lutte contre l’inflation devrait être prégnante en 2011.
Pour la deuxième fois en deux mois, la Banque Populaire de Chine (la banque de réserve) a augmenté ses taux d’intérêts de 25 points afin de lutter contre les tendances inflationnistes de l’économie qui se traduisent par une hausse des prix qui dérape ces derniers mois (avec un indice de +5,1% en novembre).
Cette décision est le prélude à une politique de lutte contre l’inflation qui devrait être beaucoup plus forte en 2011. Comme l’explique les autorités monétaires, citées par l’agence de presse officielle Xinhua, la Chine mettra en œuvre «une politique prudente l’année prochaine» et «rendra ses politiques monétaires plus ciblées, flexibles et efficaces, utilisant divers outils monétaires pour contrôler la liquidité et diriger la croissance des crédits vers un niveau normal» afin de stabiliser les prix.
Pour Hu Xiaolian, vice-gouverneur de la banque centrale, citée par l’agence Reuters, «L'objectif principal de notre politique monétaire l'année prochaine est de ramener la masse monétaire à un niveau normal. (…) L'expansion du crédit bancaire doit s'adapter avec les principaux objectifs économiques, notamment les objectifs de croissance économique et d'inflation».
Dans ce cadre, la Banque Populaire de Chine veut que davantage de crédits  soient «canalisés vers l'économie réelle, tout particulièrement vers les programmes pour l'agriculture, les régions rurales, les agriculteurs et les petites et moyennes entreprises, afin d'aider à promouvoir la restructuration stratégique et économique», selon Xinhua.
Alexandre Vatimbella
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lundi 27 décembre 2010

RUSSIE-ECONOMIE. Selon Dmitri Medvedev, la modernisation du pays prendra du temps

Le Président de la Russie a estimé que les réformes sont en train de se mettre en place. Mais, à son goût, trop lentement.
Dans une interview télévisée, le président russe, Dmitri Medvedev, a estimé que «la modernisation (de la Russie) fait des progrès. Son rythme a pu s'accélérer depuis le début de l'année. (…) Je pense qu'il y a des résultats. Mais ils ne sont pas assez nombreux (...) on ne peut pas obtenir des succès colossaux en l'espace d'un an».
Pour celui qui n’a de cesse de fustiger les archaïsmes de son pays et qui voudrait le dynamiser et accroître la compétitivité de son système économique, les efforts à entrepris mettront du temps à produire les effets escomptés.
Jean-Louis Pommery
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dimanche 26 décembre 2010

LA SEMAINE DE LA MONDIALISATION. La Chine va-t-elle sauver l’Europe? / Les Etats-Unis vont-ils se relever plus vite? / Le Brics sera-t-il plus efficace que le Bric?


2648 milliards de dollars, tel est le montant des réserves monétaires de la Chine. Et, après les avoir massivement investies aux Etats-Unis (pour 907 milliards de dollars), Pékin s’apprête à agir de la même façon en Europe. Ceci permettra, sans doute, de donner du répit à la crise de l’euro dans les mois à venir et apaiser les angoisses des dirigeants du vieux continent.
Mais, ne nous y trompons pas, il ne s’agit absolument pas d’un geste amical de la Chine en direction de l’Union européenne et, plus particulièrement des pays de la zone euro. Point de bons sentiments. Il s’agit de l’intérêt bien compris de la première puissance exportatrice qui va protéger son principal client (l’Europe), tout en investissant ses réserves dans des produits financiers plus productifs que les bons du Trésor américains et dans des investissement économiques qui sont stratégiques pour ses produits (comme, par exemple, l’achat du port du Pirée en Grèce).
Néanmoins, les pays européens ne se plaindront pas de cet intérêt intéressé (!) de la Chine, eux qui fustigeaient voilà peu le manque de responsabilité de la désormais deuxième puissance économique dans les affaires mondiales. Mais si la mainmise chinoise sur l’Europe devait prendre des proportions beaucoup plus importantes, les sauveurs pourraient se muer en protecteurs fort encombrants…
Après les succès de Barack Obama en matière législative au cours des dernières semaines et la reconduction des baisses d’impôts couplée avec le rallongement de la durée d’indemnisation chômage pour les demandeurs d’emploi en fin de droit et le versement de nouvelles aides aux petites et moyennes entreprises, les économistes américains se montrent beaucoup plus optimistes pour la croissance en 2011 d’autant que les mesures de soutien décidées avant même la prise de fonction d’Obama, fin 2008-début 2009, semblent également permettre un redémarrage plus fort que prévu. Evidemment, tout cela devra être confirmé et le premier trimestre de l’année qui vient sera scruté avec attention…
La décision des pays du Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine), d’admettre dans leur club, l’Afrique du Sud (club qui s’appellera désormais Brics, S pour South Africa), va-t-elle donner une plus grande ampleur à des réunions qui affirment une bonne entente entre les grands pays émergents mais qui débouchent rarement sur de grandes décisions? Peut-être pas dans l’immédiat où la forte croissance de ces pays ne les engage pas à trop se concerter entre eux mais plutôt à jouer chacun sa partition à son profit et souvent contre ses soi-disant partenaires! Néanmoins, cette structure a le grand avantage d’exister et l’on peut s’y parler entre pays qui ont des objets de conflit parfois importants. De même, dans un futur plus ou moins proche, ce club pourrait bien se poser en concurrent du G7 (et non G8 puisque la Russie serait sans doute dans le premier)…
Alexandre Vatimbella
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samedi 25 décembre 2010

MONDIALISATION-BRIC-BRICS-ECONOMIE. Le Bric devient officiellement le Brics


Le club qui comptait le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine a décidé de s’ouvrir à l’Afrique du Sud. En attendant l’Indonésie?
Le club du Bric regroupant le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine a décidé de s’élargir pour la première fois en acceptant dans ses rangs l’Afrique du Sud et en devenant ainsi le Brics (S pour South Africa). Cet élargissement était prévisible et souvent évoqué par les membres du Bric mais aussi par les experts. Parmi ces derniers, beaucoup estiment que l’Indonésie devrait également en faire partie (Bricsi).
Rappelons que nombre d’entre eux pensent que la Russie ne devrait pas en faire partie (Bics ou Bicis). D’autres voudraient ajouter plusieurs autres pays. Cependant, cette dernière opération diluerait sans doute un club qui, déjà, n’est pas très homogène quant aux intérêts communs des pays en faisant partie mais qui résiste aux tendances centrifuges depuis son officialisation en 2008.
L’Afrique du Sud sera donc présente au prochain sommet qui se déroulera en Chine au cours du premier trimestre 2011.
Alexandre Vatimbella
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vendredi 24 décembre 2010

MONDIALISATION-EMERGENTS-ECONOMIE. Réduction des écarts de salaires entre pays émergents et pays avancés


Selon une étude de l’Organisation mondiale du travail le salaire moyen du travailleur des pays émergents à doublé voire triplé en dix ans.
L’écart de croissance entre les pays émergents et les pays avancés a comme conséquence mécanique une augmentation des salaires beaucoup plus rapide dans les premiers nommés par rapport aux seconds. Et selon l’OIT (Organisation mondiale du travail), cette différence sur dix ans est particulièrement nette. Alors que dans les pays avancés le salaire moyen n’augmentait que de 5%, il a doublé, voire triplé dans les pays émergents. Le salaire moyen a, lui, augmenté de 25% durant la même période.
Néanmoins, l’écart réel demeure encore très élevé et n’a pas encore entamé la compétitivité des pays émergents même si l’on s’attend dans les années à venir à ce que les salaires augmentent encore fortement, notamment en Chine, du fait d’une pression sociale qui inquiète les autorités de Pékin. Mais cette hausse des salaires pourrait permettre à certains pays émergents de créer un véritable marché intérieur qui prendrait alors le relais des exportations comme moteur de la croissance.
Alexandre Vatimbella
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jeudi 23 décembre 2010

BRESIL-AUTOMOBILE. Le marché automobile se hisse à la quatrième place mondiale


A quelques jours de la fin de l’année, l’association des constructeurs automobiles brésiliens indique que 3,5 millions de véhicules ont été vendus en 2010.
Le marché automobile brésilien est en train d’exploser si l’on en croit les chiffres que vient de publier l’association locale des constructeurs. Ainsi, au cours de l’année 2010, 3,5 millions de véhicules ont été vendus ce qui permet au Brésil de passer aujourd’hui à la quatrième place mondiale derrière la Chine, les Etats-Unis et le Japon mais devant l’Allemagne. Et la marge de progression demeure importante puisque l’on ne compte actuellement qu’une automobile pour six habitants. A noter que le principal constructeur du pays est Fiat devant Volkswagen et General Motors.
Jean-Louis Pommery
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mercredi 22 décembre 2010

MONDIALISATION-CHINE-ECONOMIE. Sommet Chine-Europe: Pékin se veut bienveillante vis-à-vis de l’Union européenne


La rencontre entre les officiels chinois et européens a été l’occasion de déclarations de bonnes intentions notamment du côté chinois. Pour le concret, il faudra attendre et voir.
Pékin s’est félicité des mesures prises par les pays de la zone euro pour supporter leur monnaie et régler leurs déficits et y apporte son soutien. Cette simple déclaration suivie d’aucune annonce d’actes concrets a pourtant suffit aux commentateurs pour prétendre que la Chine allait aider l’Union européenne dans ses problèmes de déficit budgétaire. Néanmoins, cela confirme les bonnes intentions des dirigeants chinois déjà affichées vis-à-vis de la Grèce et du Portugal, deux pays en proie à des déficits publics abyssaux comme l’Irlande.
Lors de la rencontre de Pékin entre Chine et Europe qui a été le théâtre de ce soutien, le gouvernement chinois a également indiquer qu’il garantirait aux Européens l’accès aux terres rares (essentiels pour la fabrication de nombreux produits technologiques) dont le pays est le quasi-exclusif producteur depuis que les autres nations ont abandonné leur extraction pour des questions de coût et de pollution.
De même, il semble que la Chine ait décidé de revenir sur une des mesures protectionnistes les plus discutables de l’année 2010, celle de demander aux entreprises étrangères de technologies voulant travailler sur le sol chinois de localiser leur recherche dans le pays.
Comme d’habitude avec le gouvernement chinois, il faudra cependant attendre pour savoir ce qui se concrétisera de toutes ses annonces.
Alexandre Vatimbella
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mardi 21 décembre 2010

INDE-TRANSPARENCE. Corruption: Le scandale des licences de téléphonie mobile bradées éclabousse le premier ministre


Dans un pays malheureusement habitué à des affaires de pots de vin et de détournements de fonds, cette affaire prend une ampleur inédite autant que les montants en cause.
Après les révélations d’une gigantesque corruption par le ministre des télécommunications (qui a démissionné depuis) qui a bradé à des firmes amies les licences de téléphonie mobile 3G, aboutissant à un manque à gagner de pas moins de 40 milliards de dollars pour le pays, les partis d’opposition avaient bloqué le travail parlementaire.
Ces partis reprochaient au gouvernement dirigé par Manmohan Singh d’avoir voulu étouffer l’affaire et de refuser de mettre en place une commission d’enquête parlementaire multipartis. Récemment, la Cour suprême a critiqué l’inaction du gouvernement dans cette affaire. Du coup, le Premier ministre a répondu en ce début de semaine devant les membres de son parti, le Parti du Congrès, qu’il était prêt à répondre devant une commission parlementaire de son action dans cette affaire. Il veut ainsi éviter que cette affaire pourrisse le climat et n’entraîne une nouvelle paralysie du Parlement.
Manmohan Singh, qui a une réputation forte d’intégrité jamais mise en défaut, n’est pas attaqué pour avoir trempé dans les magouilles de son ministre, ni de s’être enrichi à cette occasion. C’est sur le plan politique qu’il est critiqué pour ne pas avoir diligenté d’enquête et pour n’avoir pas autorisé les poursuites judiciaires contre son ministre.
Mais la position du Premier ministre est difficile car ledit (ex-)ministre fait partie d’un parti allié au Congrès, le DMK, et qui est absolument nécessaire à celui-ci pour avoir la majorité au Parlement.
Rappelons que l’Inde est un des pays les plus corrompus du monde et que des affaires de ce type sont malheureusement monnaie courante. Seul le montant de cette malversation sort de l’ordinaire…
Louis-Jean de Hesselin
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lundi 20 décembre 2010

MONDIALISATION-BRIC-COMMERCE. Où sont les gros contrats de Nicolas Sarkozy?


Il est allé en Inde, au Brésil, en Chine et en Russie, il a reçu les dirigeants de ces pays. A chaque fois, il a annoncé des gros contrats dont beaucoup ne se sont jamais concrétisé ou ne le sont pas encore…
La France a du mal avec son commerce extérieur. Et elle encore plus de mal à commercer avec les pays du Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine), les quatre grands émergents qui ont pourtant des besoins énormes et où la France possède une image positive. Mais celle-ci ne semble guère avoir d’effet sur la vente de nos produits qui ne représentent guère plus de 6% de nos exportations.
Du coup, Nicolas Sarkozy, à l’instar de nombreux dirigeants de la planète, s’est transformé en VRP de luxe depuis son élection en 2007. Néanmoins, un des gros problèmes qu’il rencontre dans ce rôle vient de ce que les contrats qu’il annonce à chacune de ses rencontres avec ses homologues du Bric sont, pour beaucoup, pas encore concrétisés et ne le seront sans doute jamais. Certains ne sont ainsi que des protocoles d’accord (sans aucune finalisation autre que de discuter comme avec le Kazakhstan et son oléoduc) tandis que d’autres sont de simples accords de principe n’engageant évidemment aucune des parties, surtout l’acheteuse…
Sa dernière visite en Inde a été un modèle du genre. Seize milliards d’euros de commandes ont été annoncés par le président de la république française alors que même pas la moitié de cette somme concerne de vrais signatures et encore certaines d’entre elles sont antérieures à sa visite. Dans le lot, il faut mettre aussi la vente des avions Rafale au Brésil qui a de fortes chances de ne jamais voir le jour (comme ce fut le cas avec la Lybie et les Emirats Arabes Unies, entre autres). Même chose vis-à-vis de vente de matériel militaire vers la Russie (même si la vente de navires Mistral a encore des chances de se réaliser). Sans oublier que lorsque la France vend des Airbus à l’Inde et surtout à la Chine, il s’agit en réalité de la vente d’avions d’une entreprise européenne à capitaux français mais aussi allemands, britanniques et espagnols, donc loin de remplir uniquement des caisses nationales.
Alexandre Vatimbella
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samedi 18 décembre 2010

LA SEMAINE DE LA MONDIALISATION. La Chine et le monde / Inde & Chine dans le même bateau? / Bric, un club d’adversaires? / Il faut sauver l’Euro(pe)


Un débat fort instructif et réunissant d’éminents sinologues et spécialistes de l’Asie (François Godement, Jean-Luc Domenach, Jean-Pierre Cabestan, Claude Meyer) s’est tenu au CERI (Centre de recherche sur les relations internationales de Sciences Po) sur le thème «la politique extérieure de la Chine a-t-elle changé?». Entre retenue et agressivité, l’Empire du milieu hésite encore mais, ont rappelé les intervenants, tout milite dans l’histoire pour que la Chine veuille se replacer au centre du monde en faisant prévaloir ses uniques intérêts et ce avec une certaine suffisance ainsi qu’une dureté si elle demeure gouvernée par un régime autoritaire. Il faudra bien que l’on se pose la question de savoir pourquoi les intérêts économiques à courte vue des démocraties les ont aveuglées à ce point pour permettre à la Chine de devenir un concurrent certes efficace mais de plus en plus dangereux. Si les multinationales occidentales n’en avaient pas fait l’usine du monde, la Chine ne pourrait être ce qu’elle est aujourd’hui. Ce n’est pas la première fois que les démocraties agissent avec autant d’aveuglement ou pour des profits immédiats. Tout cela ne pourra qu’empirer à moins que les germes de la démocratie ne poussent rapidement du côté de Pékin.
La Chine qui a rendu une visite à l’Inde, tout sourire. L’Inde l’a accueillie avec un sourire mais un peu plus crispé même si Wen Jiabao, le Premier ministre chinois a parlé gros sous avec d’importants contrats et développement commun, reprenant les propos de Manmohan Singh, le Premier ministre indien, qui avait déclaré en 2005, que la Chine et l’Inde, si elles s’alliaient ensemble, pourraient gouverner le monde. On en est encore très loin, et comme le rappelle Christophe Jaffrelot, autre éminent spécialiste mais de l’Inde dans le Figaro, les pays du Bric sont alliés aujourd’hui mais ils le sont avant tout contre les pays avancés afin de se faire une place au soleil à leur détriment. Et le jour où ils auront détrônés les Etats-Unis, l’Europe et le Japon, alors une lutte à mort s’engagera entre eux.
En tout cas, les pays du Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine) ont monté en puissance en cette année 2010. Cependant, leur club, même s’il ne s’est pas désintégré, a montré ses limites car il est bien évident que leurs intérêts commencent à se télescoper et qu’il en sera de plus en plus le cas dans les années à venir. Deux exemples parmi bien d’autres l’illustrent. Lorsque la monnaie chinoise est sous-évaluée cela a des conséquences négatives sur la monnaie brésilienne qui est alors surévaluée. De même, les exportations chinoises tuent les petites et moyennes entreprises indiennes. Et l’on ne parle même pas des différends frontaliers que la Chine a avec ses voisins russes et indiens ou de la lutte pour conquérir des nouveaux marchés ou pour sécuriser les approvisionnements en matières premières.
Les dirigeants de l’Europe sont encore montés au créneau pour affirmer que l’Euro serait sauvé quoiqu’il en coûte. Car, d’une part, l’abandon de la monnaie unique serait encore plus désastreux qu’une grave crise de la zone euro et, d’autre part, cela sonnerait sans doute la mort de l’Union européenne. Or, les vingt-sept pays membres doivent se rendre compte qu’ils sont déjà assez faibles unis (même si cette union est en ce moment bancale), alors, chacun de leur côté, ils ne pèseraient plus grand-chose. Comme l’a expliqué Nicolas Sarkozy à Bruxelles, vendredi, «si l’Euro tombe, c’est l’Europe qui, à ce moment-là, explosera. (…) Qui peut penser que la France, seule dans le monde d’aujourd’hui, serait plus forte?» Ni les Etats-Unis, ni la Chine, ni le monde entier n’ont également intérêt à la disparition de l’Union européenne qui est un pôle de stabilité démocratique dans le monde.
Alexandre Vatimbella
© 2010 LesNouveauxMondes.org

vendredi 17 décembre 2010

MONDIALISATION-BRIC-COMMERCE. Seules 6% des exportations françaises sont destinées aux pays du Bric


La part de la France dans les importations du Brésil, de la Russie, de l’Inde et de la Chine est de 2% selon un rapport des Douanes.
Alors que les économies des grands pays émergents sont en plein boom, notamment celles des pays du Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine), les exportations françaises vers ces derniers ne parviennent pas à décoller. Elles ne représentent, sur les trois premiers trimestres de 2010, que 2% du total de leurs importations et 6% du total des exportations françaises (contre 9% pour l’Allemagne, par exemple).
A l’inverse, la part des importations françaises venues des pays du Bric ne cessent de progresser étant passé de 4% en 1994 à 13% en 2010.
Selon les Douanes, ces importations montent en gamme, notamment celles venues de Chine qui concernent de plus en plus des produits technologiquement plus sophistiqués. Néanmoins, ce que ne dit pas le rapport, c’est que la valeur ajoutée de la Chine sur ces produits est encore généralement assez faible puisque le pays n’est qu’un lieu d’assemblage de composants venus des pays les plus avancés. Pour autant, dans les années à venir, on s’attend à ce que cette valeur ajoutée augmente.
Jean-Louis Pommery
© 2010 LesNouveauxMondes.org

jeudi 16 décembre 2010

MONDIALISATION-CHINE/INDE-ECONOMIE. L’Inde et la Chine veulent une coopération économique beaucoup plus profonde


La visite officielle du Premier ministre chinois à New Dehli a été l’occasion de déclarations fortes pour rapprocher les deux pays. Ce qui serait une vraie nouveauté, c’est qu’elles soient suivies d’effet…
A chaque fois que les dirigeants chinois et indiens se rencontrent, les discours et les communiqués officiels parlent de coopération, de rapprochement et de vision commune. Ceux de la visite officielle actuelle de Wen Jiabao, le Premier ministre chinois, en Inde ne dérogent pas à cette règle.
Ainsi, Manmohan Singh, le Premier ministre indien, et Wen Jiabao ont publié un communiqué commun dans lequel il est dit qu’il y a «assez de place dans le monde pour le développement de l’Inde et de la Chine et, évidemment, assez d’espaces de coopération entre l’Inde et la Chine».
Par ailleurs, une des revendications de l’Inde vis-à-vis de la Chine, à savoir un rééquilibrage de leur commerce bilatéral, a trouvé une oreille favorable à Pékin. Le communiqué indique que «les deux parties se sont mises d’accord pour prendre des mesures afin de promouvoir de plus importantes exportations indiennes vers la Chine en vue de réduire le déficit commercial de l’Inde». Une des façons d’y parvenir sera d’augmenter le montant des échanges entre le deux pays pour qu’il se monte, en 2015, à cent milliards de dollars contre soixante milliards aujourd’hui (avec un déficit indien qui se monte à 19 milliards de dollars pour l’année fiscale 2009-2010).
D’autres bonnes résolutions ont été prises comme d’aider l’Inde à occuper une place plus importante dans la gouvernance mondiale, notamment au Conseil de sécurité des Nations unies.
Mais toutes ces déclarations ne sont pas nouvelles tout comme l’inertie qui les suit… La rivalité entre New Dehli et Pékin s’est plutôt accrue ces deux dernières années (après un rapprochement qui mettait un terme aux fortes tensions des années 1950-1990) avec la montée en puissance de la Chine et son agressivité dans les questions régionales et internationales. L’Inde se méfie toujours de la politique du Parti communiste chinois et n’a qu’une confiance limitée dans ses déclarations d’amitiés si l’on se rappelle les efforts chinois pour empêcher l’Inde de signer un accord nucléaire avec la communauté internationale, de lui mettre des bâtons dans les roues dans sa revendication d’un poste au Conseil de sécurité des Nations unies, dans son soutien sans faille au Pakistan et dans sa politique commerciale agressive qui met en péril, de plus en plus, l’activité industrielle et, c’est nouveau, l’activité des services indiennes.
Il sera donc intéressant de suivre les effets de ces nouvelles déclarations avant de les prendre au mot.
Alexandre Vatimbella
© 2010 LesNouveauxMondes.org

mercredi 15 décembre 2010

INDE-ECONOMIE. Prévision du PIB en hausse et inflation en baisse


Alors que le gouvernement a revu à la hausse la croissance pour l’année budgétaire 2010-2011, l’inflation a marqué une pause qu’il espère durable.
Au mois d’octobre, le taux d’inflation sur un an a été de 7,48%, une baisse notable par rapport au mois d’octobre (8,58%) et encore plus notable par rapport à il a quelques mois où il dépassait les 10%. Du coup, la Banque de réserve a indiqué qu’elle reportait ses mesures anti-inflationnistes même si les analystes estiment que cette baisse n’est pas durable à l’inverse des souhaits du gouvernement.
La raison en est une hausse plus forte que prévue du PIB selon les dernières prévisions officielles qui table sur un chiffre compris entre 8,4% et 9,1% (soit une moyenne de 8,75% contre 8,5% auparavant pour l’année budgétaire qui se termine en mars 2011. Et, en Inde, croissance forte et inflation élevée vont toujours de pair…
Louis-Jean de Hesselin
© 2010 LesNouveauxMondes.org

CHINE-ECONOMIE. La Chine prévoit une croissance de 8% en 2011… comme d’habitude


Pas étonnant que le gouvernement prévoit d’années en années une hausse du PIB de 8 points. Huit est le chiffre porte-bonheur en Chine…
En 2011, comme en 2010, 2009, 20008, 2007, le gouvernement chinois prévoit que la croissance de l’économie sera de 8%! Il est probable, en se référant aux prévisions des organismes internationaux tels l’OCDE, le FMI ou la Banque mondiale, que ce chiffre sera dépassé. Mais Pékin se veut toujours, dans un premier temps, prudent sur ses prévisions.
Plus étonnant, il s’agit aussi, pour un régime qui se réfère encore au communisme – et donc au matérialisme historique – d’utiliser le chiffre porte-bonheur du pays, le huit… D’autant que la Chine a décrété, sur des bases aussi ésotériques et aussi peu scientifiques voici plus de vingt ans, que le taux de croissance qui permettait le plein emploi était de 8%. Mais peut-être que ceci explique cela.
En matière d’inflation, petite nouveauté, ce n’est pas un taux de 3% qui est prévu mais de 4%. Il faut dire que les tensions inflationnistes qui se sont réveillées depuis le début de cette année devraient peser encore l’année prochaine notamment si la croissance est supérieure à… 8%!
Alexandre Vatimbella
© 2010 LesNouveauxMondes.org

mardi 14 décembre 2010

CHINE-ECONOMIE. La Chine promet une «régulation proactive»


Les bonnes résolutions chinoises pour 2011 seront de «renforcer et d’améliorer la régulation macro-économique». Il y a urgence.
Les équilibres économiques de la Chine sont menacés avec une inflation bien plus forte que prévue et un système financier qui n’est pas à l’abri de possibles défaillances. Sans parler de la bulle spéculative dans l’immobilier (qui fait que pratiquement plus aucun chinois à part les riches ne peut se payer actuellement un appartement dans les grandes villes) et celle dans le marché boursier.
C’est pourquoi, Pékin va mettre en place, en 2011, «une régulation macro-économique proactive, stable, prudente et flexible» qui a pour but de «renforcer et d'améliorer la régulation macro-économique afin d'assurer un développement économique sain et stable». Et «L'accent sera mis sur une meilleure maîtrise des relations entre un développement économique stable et relativement rapide, la restructuration économique et la gestion des prévisions inflationnistes, et cela de manière active et stable».
Au-delà de ces formules alambiquées qui signifient que la Chine s’inquiète d’une croissance déséquilibrée, on notera avec intérêt que le mot «stable» revient systématiquement. Ce n’est guère étonnant quand on sait que le pire cauchemar des dirigeants communistes est une explosion sociale due à ces risques économiques qui sont une menace de déstabilisation…
Alexandre Vatimbella
© 2010 LesNouveauxMondes.org

lundi 13 décembre 2010

MONDIALISATION-EMERGENTS-FINANCE. Les investissements ne quitteront pas les Etats-Unis pour les pays émergents


Lors d’une conférence de l’IFRI des économistes ont affirmé que l’attractivité du marché financier américain demeure bien plus forte que celle de la Chine, de l’Inde ou du Brésil.
La forte croissance se trouve actuellement dans les pays émergents. Ainsi que les gros profits sur les marchés boursiers. De même que les bonnes affaires pour les capitaux à la recherche des meilleurs rendements. Pour autant, en termes de maximisation des investissements, les Etats-Unis sont encore le pays où il vaut mieux mettre son argent.
Tout simplement parce que la sécurité de l’investissement s’y trouve alors que le risque, dans les pays comme la Chine, l’Inde ou le Brésil demeure important. C’est ce qu’a rappelé Eric Chaney, chef économiste chez Axa, et William Gale, chercheur à la Brookings Institution, lors de la conférence annuelle sur les Etats-Unis organisée par l’IFRI (Institut français des relations internationales).
Dès lors, il y a peu de risques, dans les années à venir, que le marché financier américain soit asséché par le manque de capitaux. De même, d’ailleurs, que pour ceux des principaux marchés européens. Et ce, même si, en terme de rattrapage économique, Eric Chaney estime que la crise mondiale a fait gagner trois à quatre ans aux pays émergents face aux pays avancés.
Alexandre Vatimbella
© 2010 LesNouveauxMondes.org

dimanche 12 décembre 2010

LA SEMAINE DE LA MONDIALISATION. La Chine hausse le ton… et les prix / Brésil: Rafale ou pas Rafale / Les faux achats français de l’Inde / La Russie proche de l’OMC grâce à l’Europe / Les Etats-Unis entre deux législatures


Si l’on cherchait encore l’excès de confiance en soi de la Chine, ses rodomontades indécentes à propos du prix Nobel décerné au démocrate pacifiste Liu Xiabo emprisonné dans les geôles de Pékin, la pression qu’elle a exercé pour que les pays n’assistent pas à la remise du prix à Oslo (les régimes totalitaires comme l’Iran ou des républiques bananières comme le Venezuela ont répondu favorablement à cette demande mais aussi des pays soi-disant démocratiques), en sont une preuve éclatante et quelque peu inquiétante. Tout cela démontre, en outre, que le Parti communiste chinois ne parvient pas à garder son calme et n’a encore pas vraiment intériorisé les réflexes démocratiques dans son fonctionnement opaque et totalitaire. Pékin aurait sans doute mieux à faire en s’attaquant réellement à l’inflation qui n’arrête pas de grandir mois après mois. Mais l’incapacité actuelle du pouvoir à régler le problème vient de la volonté de privilégier à tout prix la croissance en injectant des liquidités à ne plus savoir qu’en faire dans la machine économique tout en initiant des grands travaux inutiles pour beaucoup d’entre eux (les fameuses «roads to nowhere», c’est-à-dire des routes qui ne conduisent nulle part - en réalité terme qui vaut pour toutes les infrastructures inutiles -  mais que l’on construit pour doper l’activité). Du coup, l’inflation pourrait bien, sans mesures drastiques, être le cauchemar des caciques du PCC dans les prochains mois.
De son côté, la Russie qui ne parvient pas à initier une vraie démocratie (elle n’a pas envoyé de représentants à la remise du prix Nobel, suite à la demande chinoise, comme au bon vieux temps de l’Union soviétique…) va enfin faire son entrée à l’OMC (Organisation mondiale di commerce), l’Union européenne, après les Etats-Unis, ayant levé ses dernières réserves et signé un accord cette semaine à Bruxelles avec Moscou.
La croissance brésilienne a connu un petit ralentissement au cours mois d’octobre selon les statistiques officielles. De même, les tensions inflationnistes ont été importantes ce qui a amené la Banque de réserve du Brésil à intervenir. Comme les autres pays émergents, le pays est victime d’une très forte croissance qui pourrait dérégler les équilibres économiques internes.
A noter que la président brésilien, Lula da Silva, grand ami de Nicolas Sarkozy, surtout depuis qu’il avait décidé d’équiper l’armée de son pays de l’avion de combat français invendable à l’étranger, le Rafale, vient de décider de ne pas décider in fine de l’achat de ce dernier en refilant la patate chaude à sa successeur, Dilma Rousseff, qui prendra ses fonctions en 2011. Selon certains analystes, cela enterre le contrat, qui n’avait pas les faveurs de l’état major brésilien, même si Paris veut encore y croire.
Toujours en matière de contrats à l’exportation de la France, Nicolas Sarkozy a voulu faire le buzz lors de son voyage en Inde en indiquant que cette dernière avait acheté pour 15 milliards d’euros de produits français, une performance meilleure que celle de Barack Obama quelques semaines plus tôt. Mais il se trouve que la majorité des annonces faites ne concernent que des intentions d’achat et non des contrats fermes et que dans le reste il y a des contrats signés de longue date…
Aux Etats-Unis, la session de l’ancien Congrès se terminera fin décembre avant que les nouveaux élus issus des «mi-term elections» ne prennent leur place à partir de janvier. Mais, à l’inverse de ce que souhaitait Barack Obama, peu de textes ont été votés par ce Congrès encore dominé par les démocrates dans les deux chambres. Du coup, le président américain a déjà décidé de passer des accords avec les républicains, notamment au niveau des baisses d’impôts et de la prorogation des allocations chômage pour les demandeurs d’emplois en fin de droits, au grand dam des démocrates dont certains crient à la trahison. De même, il semble bien que le traité Start de limitation des ogives nucléaires signé avec la Russie sera bien ratifié grâce à l’appui de plusieurs élus républicains.
Alexandre Vatimbella
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samedi 11 décembre 2010

CHINE-INFLATION. A 5,1%, l’inflation dérape en Chine


La hausse des prix, notamment ceux des aliments, a encore connu une poussée de fièvre en novembre. Et les mesures gouvernementales semblent incapables de l’enrayer.
Les autorités chinoises prévoyaient une hausse des prix de 4,7% en novembre et elles ont eu une très mauvaise surprise puisque l’inflation a atteint 5,1% sur un an (contre 4,4% en octobre) avec des prix alimentaires qui continuent à déraper, en progression de 11,7%.
«Les hausses de prix en novembre sont en effet supérieures aux attentes de beaucoup de gens» a déclaré Sheng Laiyun du Bureau ses Statistiques en dévoilant ces chiffres. Il a, par ailleurs, estimé que les mesures pour lutter contre l’inflation n’avaient pas été efficaces jusqu’à présent et qu’il faudrait du temps pour qu’elles «montrent clairement leurs effet».
C’est sans doute cela qui inquiète le plus Pékin qui devrait prendre de nouvelles mesures pour réduire la masse monétaire et pour contrôler les prix dans l’alimentation et l’immobilier. Néanmoins, en continuant dans le même temps à  jouer artificiellement sur l’activité pour maintenir  une forte croissance, le gouvernement chinois est pris dans une contradiction dont il a du mal à se sortir.
Alexandre Vatimbella
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vendredi 10 décembre 2010

MONDIALISATION-CHINE-INNOVATION. La Chine pas encore au niveau pour être le laboratoire du monde


Les secteurs de l’innovation de la recherche et développement et scientifique connaissent une progression rapide mais les études ne sont pas toujours à la hauteur.
La Chine n’est plus seulement l’usine du monde mais devient aussi son laboratoire scientifique et technologique. Voilà le message que veulent faire passer les autorités de Pékin, message relayé par de nombreux médias. Et si c’est vrai que l’effort financier en matière d’innovation, de recherche et développement et de recherche scientifique est important, ce n’est pas encore le cas au niveau qualitatif où il demeure derrière celui des Etats-Unis, de l'Europe ou du Japon.
Bien sûr, les chiffres sont impressionnants. Selon un rapport de l’Unesco, la dépense intérieure brute en recherche et développement a augmenté de plus de 260% entre 2002 et 2007 en passant de 30 milliards d'euros à 78,3 milliards d'euros. La Chine représentait 8,9% de cette dépense mondiale en 2007. Par ailleurs, La Chine s'apprêterait à rattraper les Etats-Unis et l'Union Européenne en nombres de chercheurs. Actuellement, elle possède 19,7% de l'effectif mondial de chercheurs contre 20,1% pour l'Union Européenne et 21,9% pour les Etats-Unis.
En outre, La production de publications scientifiques en Chine a plus que doublé en six ans, représentant 10,6% du total mondial en 2008, après l'Union Européenne (36,5%) et les Etats-Unis (31,1%). Les principales publications concernent, par ordre décroissant d'importance, la chimie, les sciences et techniques de l'ingénieur, la physique et la médecine clinique.
Mais quelle est la qualité de ces publications? Pour de nombreux spécialistes, la plupart n’ont aucun intérêt et ne font que reprendre d’anciennes recherches. De plus, le nombre de citations de ces recherches dans les travaux des chercheurs des autres pays (qui est une preuve de leur qualité) est très faible au vu, justement, de cet intérêt limité. Par ailleurs, la dépense en recherche et développement chinoise par chercheur ne représentait en 2007 que 55.000 euros en 2007, soit 3,5 fois moins que celle des Etats-Unis et 2,5 fois moins que celle de l'Union Européenne.
Dans les années à venir, la Chine devrait continuer sa progression mais elle devra faire un effort pour que la quantité rime avec qualité au-delà de quelques succès technologiques comme son train à grande vitesse et son superordinateur qu’elle a, elle-même, qualifiée de plus performant.
Alexandre Vatimbella
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jeudi 9 décembre 2010

MONDIALISATION-RUSSIE-COMMERCE. OMC: La Russie et l’Union européenne signent un accord


L’entrée de la Russie dans l’Organisation mondiale du commerce pourrait être effective dans le courant de l’année prochaine.
La lente mais sûre route vers l’entrée de la Russie dans l’OMC (Organisation mondiale du commerce) s’est poursuivi avec une étape importante, la signature, mercredi 8 décembre, d’un accord entres les autorités russes et européennes à Bruxelles. Celui-ci a levé les derniers obstacles des européens à cette adhésion.
La Russie devrait ainsi devenir membre de l’OMC dans le courant de 2011 ou, au plus tard, début 2012 selon les experts. Il lui reste à envoyer son dossier au siège de l’organisation puis à attendre de savoir si un pays déjà membre s’oppose à cette adhésion, ce qui ne devrait pas être le cas malgré la présence de quelques adversaires de Moscou à l’OMC comme la Géorgie.
Jean-Louis Pommery
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mercredi 8 décembre 2010

MONDIALISATION-ECONOMIE. Réunion de deux cents «chasseurs de corruption» sous l’égide de la Banque mondiale


Représentants 134 pays différents, ils font partie d’un réseau qui traque les malversations privées et publiques dans le monde entier.
La Banque mondiale a réuni hier à Washington plus de deux cents officiels venant de 134 pays et qui font partie de l’Alliance internationale des chasseurs de corruption. C’est la première rencontre du genre qui a permis de discuter comment faire avancer les enquêtes et les procédures judiciaires à l’encontre des acteurs corrupteurs et corrompus. Ainsi que l’a déclaré Robert Zoellick, président de la Banque mondiale, «voler est déjà assez mal, dépouiller les pauvres est dégoûtant. Nous devons susciter une révulsion morale et une action légale» contre ces faits.
Il a également dressé un tableau peu reluisant de la situation mondiale: «dans de nombreuses régions du monde, la corruption achète l’impunité, étrangle l’équité, paralyse la compétition, encourage le conflit, empêche la transformation économique et amoindrit la croissance». Enfin, il plaidé pour que le respect de la loi soit au centre des réflexions dans les pays en développement.
Sans parler de la corruption endémique dans les pays les plus pauvres, de la Chine à l’Inde, de la Russie à l’Afrique du Sud, les grands pays émergents sont souvent pointés du doigt pour les affaires de corruption qui les touchent. Mais la corruption peut toucher tous les pays du monde ainsi que le rappelle chaque année le classement établi par l’organisation non-gouvernementale Transparency International.
Alexandre Vatimbella
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mardi 7 décembre 2010

CHINE-ECONOMIE. En 2011, le gouvernement chinois veut une politique monétaire prudente… comme en 2010!


La Chine fait face à plusieurs défis pour stabiliser son économie dont la nécessité de contrôler la masse monétaire pour éviter les bulles spéculatives et l’inflation. Mais les autorités ont du mal à s’attaquer à ce problème tout en continuant des politiques fiscales incitatives.
Entre la nécessité de continuer à avoir une croissance annuelle à 8% et celle de ne pas faire surchauffer la machine économique qui pourrait imploser, notamment par l’éclatement de bulles spéculatives ou par une inflation non-maîtrisable, tout cela pour assurer ce fameux «développement harmonieux» de la société afin d’éviter les troubles sociaux, la Chine va devoir prendre des mesures efficaces en 2011 pour mener à bien ce que l’agence de presse officielle, Xinhua, a bizarrement appelé, «la reconstruction de l’économie».
Car Pékin avait le même dilemme cette année et n’a pas réussi à mener de front une consolidation de l’activité économique avec son plan de relance qui a instillé de la liquidité dans tous les rouages de la machine et un refroidissement de celle-ci en évitant le trop-plein et le débordement créateur d’inflation et de déséquilibres monétaires pouvant alimenter des bulles spéculatives. D’où, en cette fin d’année, une forte inflation et des secteurs boursier et immobilier toujours en proie à de possibles crashs avec l’effondrement des cours ou des prix.
Dès lors, il faudra observer attentivement les prochaines décisions du gouvernement après que celui-ci ait déclaré, une nouvelle fois, qu’il allait mener une «politique monétaire prudente» en resserrant le crédit et en limitant la masse monétaire mais en n’asphyxiant pas les entreprises et les consommateurs en continuant ses «politiques fiscales incitatives».
Cet objectif global semble être assez difficile à tenir. Il suffit d’ailleurs de lire le communiqué du Comité central du Parti communiste chinois pour s’en convaincre. Celui explique que «les conditions actuelles en Chine fournissent une base saine pour une croissance stable et rapide l'année prochaine, mais le pays fera aussi face à de nombreuses difficultés et défis». Un bel exercice de dialectique…
Alexandre Vatimbella
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MONDIALISATION-INDE-COMMERCE. La France affirme avoir décroché pour 15 milliards d’euros de contrats en Inde


Nicolas Sarkozy a déclaré que les entreprises françaises ont engrangé d’importants contrats lors de sa visite de travail indienne. Mais certains ne sont pas encore signés et d’autre ne sont pas nouveaux…
La visite de travail de Nicolas Sarkozy en Inde qui ne devait pas déboucher sur des annonces spectaculaires concernant des contrats entre celle-ci et la France a pourtant été l’occasion par le président français de déclarer de manière officielle la signature pour quinze milliards d’euros d’accords commerciaux. Pour autant, certains de ces contrats juteux n’ont pas encore été signés et d’autres sont d’anciens contrats.... Voici les annonces faites par Nicolas Sarkozy.
Dans le secteur de la défense, une signature «imminente» d'un contrat de 1,5 milliard d'euros pour la modernisation des Mirages 2000 de l'armée de l'air indienne par Dassault et Thales. Ce dernier pourrait également vendre des missiles pour ces avions d’un montant d’environ 700 millions d'euros En outre, EADS a fait des «progrès décisifs»  pour la coproduction d'un missile sol-air de courte portée (montant estimé à deux milliards d'euros). Enfin Safran est en «discussion avancée» pour participer au programme d'avion de chasse indien (500 à 700 millions d'euros).
Dans le secteur nucléaire, Areva a signé un contrat cadre et un contrat de travaux préliminaires en vue de la fourniture de deux réacteurs nucléaires de type EPR de 1.600 mégawatts chacun. Ces deux contrats sont estimés à sept milliards d'euros mais le financement reste à réaliser. Le président de la république a annoncé que quatre autres centrales pourraient être livrées.
Dans le secteur pneumatique, Michelin a signé un protocole d’accord avec l'Etat du Tamil Nadu pour la construction d’une usine (600 millions d'euros).
Dans le secteur aéronautique, les contrats annoncés par Nicolas Sarkozy de la vente d’Airbus pour deux milliards d’euros ont déjà été signés.
Louis-Jean de Hesselin
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lundi 6 décembre 2010

BRESIL-INFLATION. La Banque centrale du Brésil limite la masse monétaire


En relevant les taux de réserve des banques, les autorités monétaires veulent peser sur l’inflation.
Dans tous les grands pays émergents qui connaissent une forte croissance, les tensions inflationnistes imposent aux pouvoirs publics de prendre des mesures pour contenir une hausse des prix portée, entre autres, par un crédit facile et une masse monétaire importante. C’est ce que vient de faire une nouvelle fois la Banque centrale du Brésil en relevant les taux de réserve des banques (ce qu’elle doivent mettre en réserve pour contrer tout problème financier) de 15% à 20% pour les prêts à long terme et 8% à 12% pour les prêts à court et moyen termes. Cette mesure devrait permettre de resserrer la masse monétaire en ponctionnant quelques 36 milliards de dollars de l’économie brésilienne.
Jean-Louis Pommery
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samedi 4 décembre 2010

LA SEMAINE DE LA MONDIALISATION. Wikileaks, euro, jeux olympiques, Sarkozy en Inde


La publication des documents diplomatiques américains par le site internet Wikileaks  (où l’on trouve peu d’informations économiques, financières ou commerciales) n’a pas provoqué, pour l’instant, d’onde de choc particulièrement importante dans les relations internationales. Sans doute parce que ce qui est dit ne sont pas des révélations même si la façon dont c’est dit peut choquer parfois. La Chine a décidé de bloquer le site et de ne pas parler du contenu, la Russie s’est offusquée par la voix de son Premier ministre Vladimir Poutine, l’Europe est demeurée solidaire des Etats-Unis sauf en Allemagne où le Parti libéral a congédié un proche de son leader qui était un informateur de l’ambassade de Etats-Unis et l’Iran a expliqué qu’il s’agissait d’un complot international téléguidé par Washington…
Nicolas Sarkozy, l’ami de l’Amérique selon les dépêche diplomatiques US, est parti en fin de semaine pour l’Inde afin d’y passer quatre jours pour une «visite de travail» pour laquelle il a emmené avec lui quelques soixante-dix chefs d’entreprise surtout dans les domaines du nucléaire, de l’aérospatiale et du militaire. Une visite du président français essentiellement économique et commerciale  même si on y parlera également sécurité et terrorisme. La France peine dans beaucoup de pays émergents à augmenter ses parts de marché qui sont déjà assez basses. L’Inde est pourtant bien disposée pour commercer plus avec la France au-delà du nucléaire et du militaire (pour autant, elle n’a pas voulu acheter les avions Rafales…). D’autant plus que Paris fait les yeux doux à New Dehli en appuyant notamment l’Inde dans ses revendications pour que son poids dans les institutions internationales soit plus important et pour qu’elle puisse faire partie du Conseil de sécurité des Nations unies. Néanmoins, on ne s’attend pas à ce que des annonces de gros contrats soient faites (mais des accords économiques et financiers devraient être signés).
La FIFA (Fédération internationale du football) qui est une organisation opaque vient de créer la surprise en accordant les deux prochaines coupes du monde de football 2018 et 2022 – après le Brésil en 2014 - à la Russie (ce qui est une demi-surprise) et au Qatar (ce qui est une totale surprise). Pour beaucoup d’observateurs, il s’agit d’une histoire de gros sous, notamment pour le Qatar, petit pays, petite nation de football et qui ne possède actuellement aucune infrastructure digne de ce nom pour recevoir un tel événement mais qui a beaucoup de pétrodollars dans ses caisses. Néanmoins, Jeux Olympiques et Coupe du monde de football sont aujourd’hui les deux événements sportifs majeurs de la planète et, de ce fait, des événements également économiques, financiers et commerciaux de première importance. Il n’est donc pas étonnant que le lobbying entourant la désignation des pays organisateurs soit toujours soupçonné de faire la part belle aux intérêts financiers des deux parties.
L’euro s’est retrouvé une nouvelle fois dans la tourmente avec les problèmes de solvabilité de l’Irlande et de ses banques. La nouvelle poussée de fièvre après celle de la Grèce semble avoir été circonscrite et la devise européenne, après une baisse au début de la semaine, s’est reprise ces derniers jours. Pour autant, on attend maintenant le prochain épisode qui pourrait se dérouler au Portugal et en Espagne. Cependant, personne, à part quelques anti-européens notoires – ne remet en cause l’euro car son abandon serait encore plus catastrophique pour les pays de la zone euro (mais aussi pour toute l’Union européenne) que la crise larvée actuelle même si celle-ci pourrait s’aggraver.
Alexandre Vatimbella
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vendredi 3 décembre 2010

INDE-AUTOMOBILE. La Nano pourrait être un flop


Les ventes de «la voiture la moins chère du monde» s’effondre faute de clients mais aussi parce que le véhicule connaît des problèmes techniques.
Tata motors voulait révolutionner le monde de l’automobile en vendant «la voiture la moins chère du monde». Baptisée la Nano, le constructeur indien l’a lancée en grande pompe en novembre 2009 après de nombreux reports pour des problèmes politiques mais aussi techniques. Conçue d’abord pour le marché indien où la voiture demeure un luxe inabordable pour beaucoup mais aussi pour les pays en voie de développement ainsi que, dans une version améliorée, pour les pays avancés, Tata voyait grand.
La firme indienne comptait vendre entre 250.000 et 500.000 exemplaires par an. Or, au cours de sa première année de commercialisation seuls 71.300 exemplaires ont trouvé preneur. Et en novembre, seuls 509 exemplaires ont été vendus soit un baisse de 85% des ventes en un an…
En cause, la solvabilité de beaucoup des acheteurs potentiels qui ne peuvent trouver un crédit suffisant pour l’acquérir, des problèmes industriels sur les chaînes de montage mais aussi des problèmes de fiabilité technique qui ont écorné son image, notamment des départs intempestifs de feu sur plusieurs modèles.
S’il est trop tôt pour affirmer que la Nano est un échec, Tata va devoir réagir vite afin de relancer son modèle d’autant que les concurrents ne manquent pas sur ce segment que lorgnent tous les constructeurs automobiles de la planète.
Louis-Jean de Hesselin
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jeudi 2 décembre 2010

MONDIALISATION-CHINE-FINANCE. Afflux de capitaux spéculatifs étrangers


Les mesures pour empêcher les spéculateurs de continuer à inonder la Chine de leur argent n’ont que peu d’effets.
La bonne santé de l’économie, des cours de bourse élevés, des prix immobiliers constamment en hausse et une possible réévaluation du yuan dans un futur proche font de la Chine un paradis pour les capitaux spéculatifs au grand dam des autorités qui tentent depuis des mois d’infléchir cette tendance. Malgré toutes les mesures prises par la Banque populaire de Chine (la banque de réserve) les flux de capitaux ont approché, au mois d’octobre, leurs niveaux les plus élevés.
Nicolo Morfino
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mercredi 1 décembre 2010

CHINE-INFLATION. Le gouvernement chinois veut punir ceux qui veulent spéculer sur l’inflation


Pékin a décidé de relever les sanctions pour toutes les violations à la loi qui induiraient une hausse des prix.
Le Conseil des Affaires d’Etat, c’est-à-dire le gouvernement chinois, a décidé de revoir les sanctions pour violations de la loi sur les prix afin d’éviter un emballement de l’inflation qui s’est montée à 4,4% sur un an au mois d’octobre (avec un taux de 10,1% pour les aliments) et devrait être de 4,7% en novembre. Il s’agit de punir la manipulation des prix, la collusion, le stockage malveillant et la propagation des fausses informations afin de «maintenir l’ordre normal et les prix sur le marché», selon le communiqué officiel.
Alexis Levé
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