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samedi 28 décembre 2024

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Les idéologies de haine prospèrent sur le mensonge


Comment des partis qui mentent systématiquement obtiennent pourtant de si bons résultats aux élections?

Parce que la haine est leur moteur et que celle-ci prospère essentiellement par le mensonge.

Haine et mensonge sont ainsi le duo inséparable des extrémismes et des populismes.

Non pas que le mensonge n’existe pas dans tous les partis politiques et que la haine n’y soit pas présente parfois.

Mais dans le cas des partis extrémistes et du populistes, ils sont inséparables de leur discours et de leur stratégie.

Pourquoi?

Parce qu’ils ont besoin, non d’un concurrent ou d’un opposant mais d’un ennemi qui doit être diabolisé le plus possible pour faire naître chez leurs sympathisants et leurs électeurs ces fameuses passions tristes que sont la peur et la violence.

Exacerber le plus possible la confrontation et rejeter systématiquement toute forme de consensus et de compromis est leur mode d’action ce qui en fait des destructeurs déterminés de la démocratie républicaine libérale qui repose sur ces deux piliers pour pouvoir fonctionner réellement.

Dès lors, il leur faut constamment provoquer une confrontation violente au moins dans les mots en inventant des motifs le plus souvent en prétendant que leurs adversaires ont telle ou telle intention, ont fait telle ou telle déclaration, se propose de faire telle ou telle chose sans que cela ne repose sur aucune réalité.

Ce comportement que l’on retrouve depuis toujours chez les tenants des idéologies totalitaires et des conduites populistes a été évidemment dopé par la multiplication des chaines d’information en continu et les réseaux sociaux ce qui leur a permis de créer un véritable vortex où se mêlent tout ce qui peut exciter et provoquer les passions tristes dans une grande partie de la population, de la fake news aux théories élucubrationistes (complotistes).

Face à cela, les discours responsables et raisonnables apparaissent bien démunis parce qu’ils n’agissent pas sur les émotions négatives mais sur l’intelligence et l’empathie, résonnant souvent comme des prêches ennuyeux et lénifiants.

Pour autant, afin de contrecarrer ce déversoir de mensonges et de haines qui s’attaquent aux fondements même de la démocratie républicaine, seules les armes de la raison et la responsabilité sont celles dont disposent ses défenseurs et promoteurs.

Ainsi, quand certains de ceux-ci répondent aux provocations des extrêmes et des populismes en utilisant leur stratégie, ils commettent une erreur grossière et dangereuse qui est de valider leur désir de confrontation et de guerre civile larvée.

La dignité des démocrates est de lutter avec les valeurs humanistes sans faillir même lorsqu’il faut entrer en résistance.

Alexandre Vatimbella

 

 

vendredi 13 décembre 2024

Le Focus. Etats-Unis -La loi du plus fort, la seule que connait Trump


Tout le monde a remarqué que les nominations de Donald Trump pour sa future administration (gouvernement) répondent à deux critères parfois couplés: l’ignorance quasi-totale du domaine dont ils auront la charge et la volonté farouche de détruire l’action de l’Etat fédéral dans celui-ci.

Démanteler l’Etat et les services publics est donc la principale tâche de l’extrémiste populiste élu une seconde fois et cette fois-ci grâce au vote populaire des électeurs étasuniens.

Mais cette haine viscérale de l’action étatique surtout dans sa mission sociale et sociétale ne va-t-elle pas à l’encontre d’une présidence impériale voire autocratique, voire plus que veut mettre en place Trump?

N’a-t-il pas nommé à la tête de la police fédérale, le FBI, un ennemi de l’institution qui veut sa disparition?

Ce qui semble un paradoxe n’en est pourtant pas un.

En réalité, le ex-futur hôte du bureau ovale veut avant tout mettre la main sur les ministères et administrations régaliens (armée, justice, police) pour les purger de ses opposants, c’est-à-dire de ses éléments qui défendent la démocratie républicaine, pour nommer ses affidés et en faire des armes contre ses ennemis de l’intérieur comme ils les appellent et jouer dans la cour des autocrates et autres dictateurs de la planète, ses véritables amis avec les milliardaires.

Quant aux autres ministères, comme ceux de l’Education et de la Santé, il espère les faire disparaître dans une vision néolibérale qui est dominée par deux dogmes capitalistiques radicaux (et qui ont montré leur inanité), le laisser-faire total et la «main invisible» du marché qui ont toujours profité aux plus riches et ont toujours conduit à plus de pauvreté et d’inégalités sociales.

N’oublions pas qu’il a nommé pour «réformer» l’Etat, un libertarien de la pire espèce, Elon Musk.

Car la seule loi que Trump respecte est celle du plus fort.

Ceux qui croient qu’il mettra de l’eau dans son vin (comme ils l’ont cru béatement lors de sa première présidence qui s’est terminée avec une tentative de coup d’Etat!) sont ses idiots utiles.

Malheureusement ils sont nombreux.

 

lundi 9 décembre 2024

Commentaire . Syrie: espoirs et craintes après la défaite d'Assad et la victoire des rebelles dominés par les islamistes


Quel démocrate et humaniste ne fêterait-il pas avec joie et enthousiasme la chute du boucher Assad en Syrie, cet héritier d’un des pires régimes familiaux de la planète au même titre que celui des Kim en Corée du Nord, deux régimes alliés et choyés par la Russie de Poutine…

Comme son père, Bachar Al-Assad a opprimé son peuple, a commis des massacres, a torturé et a violé, a volé et s’est allié aux pires dictateurs de la planète dont il fait partie.

Son départ du pouvoir une excellente nouvelle si…

Si ceux qui viennent de le chasser ne sont pas des islamistes du même acabit que Daesh, Al-Qaida ou le Hamas, des groupes terroristes sunnites, sunnites comme le sont les rebelles.

Or ces derniers sont dirigés par le groupe fondamentaliste Hayat Tahrir al Shams (HTS, Organisation pour la libération du Levant) dont les dirigeants ont un passé qui ne plaide pas en la faveur d’un futur régime démocratique aux valeurs humanistes mais plutôt à celui, si ce n’est aussi brutal que celui de Daesh, que l’on peut trouver en Afghanistan ou que veulent implanter les Frères musulmans dans tous les pays arabes.

Néanmoins, le chef de HTS, Abou Mohammad al-Jolani (de son vrai nom Ahmed al-Chareh) a fait des déclarations plutôt modérées, répondant ainsi aux vœux de son principal allié, le président de la Turquie, Erdogan.

Reste que, dans le passé, ce genre de propos n’a engagé que ceux qui y croyaient…

D’autant que des chercheurs spécialisés sur la Syrie sont plus que dubitatifs sur la «modération» d’un homme au passé plus que radical et qui a été récemment accusé de crimes de guerre selon l’ONU.

Même si, quoi qu’il arrive, il faut se réjouir de la défaite d’un tel régime qui est également une défaite des régimes de Poutine et des mollahs iraniens, rien ne permet de dire que la Syrie des islamistes sera moins une dictature que celle des Al-Assad et, tout aussi préoccupant, qu’elle ne deviendra pas une nouvelle base du terrorisme mondial.