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vendredi 31 mai 2024

Le Focus. Etats-Unis - Trump coupable, un tournant dans la campagne présidentielle


Donald Trump a du écouter un juré déclaré 34 fois de suite qu’il était coupable.

Un calvaire pour lui.

Ce jeudi, après une délibération assez courte, le jury l’a en effet reconnu coupable des 34 charges qui pesaient contre lui au tribunal de New York dans l’affaire Stormy Daniels, une star du X avec qui il a eu des rapports sexuels et dont il avait acheté le silence lors de la campagne présidentielle de 2016 pour ne pas oblitérer ses chances face à Hillary Clinton.

Il connaîtra sa peine le 11 juillet prochain mais il est déjà le premier président des États-Unis à jamais avoir été jugé coupable dans un procès pénal.

Une première peu reluisante qui sera à jamais associée à son nom dans l’Histoire.

La question est de savoir si cette condamnation qui n’est sans doute pas définitive (il peut faire appel) va jouer un rôle dans la campagne présidentielle de cette année et si cela va l’handicaper face à Joe Biden ou, au contraire, le favoriser.

Poser cette question est déjà, en soi, la preuve d’une démocratie américaine qui fonctionne mal.

Comment en effet un ex-président qui a tenté un coup d’Etat pour ne pas quitter le pouvoir (et qui doit être jugé pour cela) et qui vient d’être reconnu coupable pénalement pourrait encore avoir une chance d’accéder à la Maison blanche en novembre prochain?!

D’abord parce que cette condamnation ne le rend pas inéligible.

Ensuite, et le plus important, parce qu’il a le soutien indéfectible d’une énorme majorité des électeurs républicains alors que Joe Biden ne bénéficie pas d’un tel soutien dans l’électorat démocrate et que les «independents», les Américains qui ne sont affiliés à aucun parti, ne sont pas aussi majoritairement qu’il le faudrait avec le président actuel pour en faire un gagnant assuré.

Néanmoins, on sait que nombre d’électeurs républicains ont déclaré, notamment dans les sondages, qu’ils ne voteraient pas pour Trump s’il était reconnu coupable dans un des quatre procès auxquels il devait faire face.

Le fait qu’il ait été reconnu coupable des 34 chefs d’accusation qui étaient portés contre lui dès le premier de ces quatre procès peut avoir des conséquences négatives sur sa candidature.

Mais il faudra attendre les sondages de ces prochaines semaines pour constater quel effet cette condamnation a en termes d’intention de vote.

A la sortie du tribunal, Donald Trump a, dans une rage à peine contenue, accusé tout ce qu’il a pu, notamment Joe Biden et son gouvernement (alors que le cas était porté par l’Etat de New York et que les autorités fédérales ne sont pas intervenues dans ce procès), d’être responsables de sa condamnation, estimant qu’elle n’était que politique, discours qu’il va évidemment tenir dans les prochains jours dans ses meetings et ses interventions médiatiques.

Reste à savoir si, malgré tout, une brèche ne se fera pas jour chez ses soutiens.

Toujours est-il que cette condamnation est, quoiqu’il arrive, un tournant dans cette campagne présidentielle.

 

jeudi 30 mai 2024

Editorial. Bien sûr que nous sommes en guerre déclenchée par Poutine et Xi


Pas besoin de chars, de bombardiers, de missiles et de troupes au sol pour qu’un pays déclenche et mène une guerre.

Il n’a même pas besoin de la déclarer!

La guerre a de multiples facettes surtout à notre époque où elle prend divers aspects allant du conflit comme celui de Poutine contre l’Ukraine jusqu’à la déstabilisation comme celle que mène la Chine vis-à-vis des pays démocratiques par la propagande, les fake news et le complotisme en passant par l’aide au terrorisme de l’Iran, ces trois pays étant, de plus, des alliés.

Et oui les despotes et criminels XI Jinping et Vladimir Poutine nous mènent une guerre sans l’avoir formellement déclarée, ce qui ne change rien à cette réalité.

Vouloir le nier est d’une effarante irresponsabilité de la part de certains dirigeants et politiques occidentaux, surtout en Europe.

Nous savons tous quel est le but de cette guerre: supprimer la démocratie de la surface de la terre et imposer un ordre mondial totalitaire où les nationalismes se feraient face avec, évidemment, un avantage aux puissances les plus surarmées et les plus belliqueuses.

En s’enfouissant la tête dans le sable, l’Occident creuse en même temps sa tombe.

Heureusement, des voix se font toujours entendre et ce sont souvent celles des centristes parce qu’ils ne sont pas dans le déni idéologique ou le clientélisme et que le principe de réalité est le fondement de leurs agirs.

C’est pour cela qu’ils sont les principales cibles des régimes autoritaires et totalitaires qui tentent de les décrédibiliser et de les menacer.

Le plus désespérant est qu’une nouvelle fois l’Histoire nous ressert les mêmes plats, certes avec des garnitures un peu différentes, et que nous n’avons aucune mémoire et parfois aucun courage.

 

 


 

 

lundi 27 mai 2024

Commentaire. Droit international: mais y a-t-il vraiment un Etat qui respecte cet outil indispensable pour civiliser le monde?


Mais qui respecte le droit international? La Chine? Non. La Russie? Évidemment non! Les États-Unis? Malheureusement non. Et ainsi de suite.

Comme le disait mon professeur de droit international à l'Université Paris I, le droit international n'est respecté que par ceux qui ne peuvent faire autrement, c'est-à-dire les États les moins forts.

Les grandes puissances, elles, le respectent quand il va dans leur sens…

Ce qui ressemble comme deux gouttes d’eau au système des rapports de force que pourtant le droit international devait remplacer…

Voilà une réalité qui ne date pas d'aujourd'hui, ni d'hier ou même d'avant-hier.

De ce constat désabusé, le procès des dirigeants nazis à Nuremberg et les interventions des Nations unies dans certains conflits font partie des quelques exceptions.

Pour autant, le droit international est bien autre chose qu’une coquille vide, existe et est même en expansion, ce qui serait un point positif si ce n’était pas souvent que du faux-semblant et du maquillage de la loi du plus fort.

Mais, on aurait tort de trop pinailler pour réduire le droit international à une sorte de bonne conscience que l’on ressort toujours pour l’afficher et que l’on remet dans la naphtaline quand il s’agit de passer aux choses sérieuses!

Car ce droit a appris à se faufiler dans les interstices, à s’imposer subrepticement, à être une sorte de mauvaise conscience pour les Etats-voyous ou les volontés trop criantes de le considérer comme un rien du tout, affirmant ainsi son existence et capable dans certains cas de civiliser les rapports de force qui dominent toujours et encore la scène mondiale.

Et l’on doit le soutenir dans sa subversion d’un ordre international cynique et violent.

Parce que, oui, pour tout démocrate, tout humaniste, tout universaliste, tout centriste, le droit international est indispensable pour créer une humanité civilisée, obéissant à des règles juridiques et à des principes humanistes.

De ce point de vue, les centristes comme Aristide Briand ou Robert Schuman et quelques autres ont toujours été des promoteurs d’un droit international et d’organisations internationales afin de réguler les rapports mondiaux.

Reste un point fondamental: le droit international ne peut être et ne doit être une contrainte sur les Etats qui ont décidé de l’appliquer vis-à-vis des Etats qui l’ignorent.

Il ne peut-être un handicap pour ceux qui décident de l’appliquer face à ceux qui tirent parti de cette contrainte pour imposer leur rapport de force.

Le droit international pour vraiment exister doit être symétrique et multilatéral ou il n’est pas.

C’est pourquoi, aujourd’hui, il ne concerne réellement que les relations bilatérales entre quelques Etats, l’énorme majorité étant des démocraties, alors que les pays totalitaires et autoritaires s’assoient le plus souvent dessus sauf quand ils peuvent l’utiliser à leur unique profit.

La marche du droit international est une nécessité mais elle est semée constamment d’embûches.

Tout comme la démocratie républicaine libérale.

Aris de Hesselin

 

 

dimanche 26 mai 2024

Editorial d’Alexandre Vatimbella. Le grand basculement antidémocratique est-il en cours?


Où que l’on regarde dans les démocraties, les mouvements autocratiques ont le vent en poupe.

Pendant ce temps les régimes despotiques et totalitaires croissent dans le monde.

Est-on dans la phase d’un grand basculement avec en ligne de mire la disparition de la démocratie républicaine libérale?

Tout semble se conjuguer en ce début de troisième millénaire et troisième décennie de ce vingt-et-unième siècle pour que ressorte la bête immonde qui sommeille en chaque peuple.

Car celle-ci n’était sans doute qu’endormie ou, plutôt, tombée dans un coma qui commença en 1945 avec la défaite du nazisme et du fascisme et qui en remis une légère couche en 1989 avec celle du communisme soviétique.

Mais, avec notre cécité légendaire, nous aurions pu constater que la bête immonde bougeait encore comme le démontrait avec tout le cynisme et la violence requise le Parti communiste chinois.

Bien sûr, nous avions encore l’espoir de la terrasser définitivement – notamment en espérant que le régime despotique chinois accepte dans une sorte d’épiphanie démocratique soudaine se saborder lui-même! – puisque le sens de l’Histoire semblait donner raison à la démocratie et à l’humanisme.

Quelle déception!

Non seulement la bête n’était pas morte mais elle n’était même pas dans un coma profond!

Elle était plutôt en hibernation, ménageant ses forces pour, une fois sortie de sa tanière logée dans nos fragiles cerveaux, elle se montre avec sa fourrure toute luisante et sa cruauté réaiguisée.

Les temps sont-ils revenus aux pires moments qui commencèrent, est-ce un mauvais tour de l’Histoire, dans la troisième décennie du 20e siècle?

Et le grand basculement interrompu par l’échec du nazisme et du fascisme pendant la Deuxième guerre mondial et par la soi-disant mort du communisme après la chute du mur de Berlin, est-il en train de reprendre sa marche inexorable?

Les preuves de ce mouvement global qui semble se dessiner dans le monde.

Des totalitarismes qui gagnent du terrain, des autocrates qui prennent le pouvoir dans les démocraties, partout des représentants d’une société autoritaire voire totalitaire qui damnent le pion aux défenseurs de la démocratie républicaine.

Et, la plupart du temps avec l’assentiment et le soutien des populations.

Comme ce fut le cas pour le nazisme et le fascisme et peut-être même le stalinisme et le maoïsme tellement les crapules de Staline et Mao furent pleurer à leurs morts par les Russes et les Chinois.

Cette constatation explique pourquoi Donald Trump est en position de se faire réélire à la tête des Etats-Unis, pourquoi Marine Le Pen est en tête dans les sondages ainsi que son parti le RN en France, pourquoi Orban est toujours au pouvoir en Hongrie, pourquoi Meloni l’a conquis en Italie, pourquoi Wim Wilders va diriger les Pays-Bas, pourquoi Vox en Espagne et surtout l’AfD en Allemagne progressent, pourquoi après un Bolsonaro au Brésil, un Milei a pu se faire élire en Argentine, pourquoi un Modi triomphe en Inde, pourquoi les juntes militaires ont pu s’installer au Mali et au Niger et ainsi de suite, les exemples sont malheureusement trop nombreux.

Et nous parlons ici que de régimes qui étaient ou sont démocratiques, des pays où étaient ou sont encore organisées des élections.

Faudra-t-il encore l’échec dans la violence et le sang dont ils étaient les responsables, pour que ces régimes totalitaires et autoritaires s’effondrent?

Problème: au train, qui s’est largement accéléré, où le grand basculement se déroule, restera-t-il assez de démocraties assez puissantes pour se dresser – encore une fois trop tard pour éviter le pire – contre ce qui semble inéluctable?

Je ne ferai pas ici de politique fiction parce que tout ce qu’il faut dire, redire et clamer ici et maintenant, c’est que le scénario est possible et, sans doute, n’a jamais été aussi possible que dans les années qui viennent.

Alexandre Vatimbella

 

 

mercredi 22 mai 2024

Commentaire. Être Israélien ou Palestinien ne fait pas de vous un innocent


Les malheurs vécus par les juifs à travers l’Histoire ne font pas que tous les Israéliens soient des victimes.

Les malheurs vécus par les Palestiniens depuis la seconde moitié du 20e siècle ne font pas que l’ensemble d’entre eux soit des victimes.

Être Israélien ou Palestinien ne vous donne pas un certificat à vie d’innocence.

Quand Karim Khan, le procureur auprès de la Cour pénale internationale, demande aux juges de ce tribunal d’émettre des mandats d’arrêt à l’encontre des Palestiniens du Hamas responsables de l’acte terroriste effroyable du 7 octobre 2023 et à l’encontre du premier ministre et du ministre de la défense israéliens pour la manière dont ils conduisent la guerre dans l’enclave de Gaza en représailles de cet acte, il est dans son rôle et ne fait que constater des faits qui sont contraire au droit international.

Peut-être peut-on lui reprocher d’avoir demandé des mandats d’arrêt à l’encontre de ces Palestiniens et de ces Israéliens, en même temps, semblant les mettre dans le même sac.

Or, les membres du Hamas sont des terroristes sanguinaires qui prônent un génocide contre les juifs (pas seulement les israéliens) dont les références en la matière sont celles du nazisme et de Mein Kampf.

Les membres du gouvernement israélien – quelle que soit leur responsabilité dans la crise humanitaire à Gaza ainsi que leur orientation politique d’extrême-droite – ne prônent pas eux l’élimination des Palestiniens et, en l’occurrence, ont décidé une guerre à la suite d’une attaque terroriste contre un Etat démocratique.

Afin de respecter le déroulement des faits qui est essentiel dans la crise qui touche actuellement le Moyen-Orient, une mise en cause des chefs du Hamas aurait du précéder celle des membres du gouvernement israélien.

Ne pas l’avoir fait revient à mettre dans le même sac une attaque terroriste contre les civils et une guerre menée contre une organisation terroriste qui a commis l’indicible.

Car même si c’est une guerre sale, rappelons un fait: si le Hamas avait libéré les otages et s’était rendu, il n’y aurait pas de crise humanitaire à Gaza.

En revanche, l’attaque terroriste du Hamas avait comme seul but d’assassiner des enfants, des femmes et des hommes innocents.

La décision du procureur de la Cour de justice internationale est, dans la forme, très critiquable et l’on voit bien comment tous les défenseurs du Hamas parlent uniquement ou quasi-uniquement de la mise en accusation des officiels israéliens d’autant que Karim Khan a surtout basé sa communication sur le mandat d’arrêt demandé à l’encontre Benjamin Netanyahou.

Dans son communiqué, le procureur parle aussi d’un «Etat palestinien» qui n’est pas reconnu par l’ONU, seulement par des Etats, et semble ignorer intentionnellement une réalité qui fait que le Hamas se sert de la population palestinienne, non seulement comme bouclier humain, mais également comme un outil de propagande, estimant que plus celui-ci connaîtra une situation catastrophique, plus l’organisation terroriste engrangera des soutiens.

Ce biais manifestement en faveur des Palestiniens et contre les Israéliens est dommage mais n’enlève pas la réalité où deux entités, l’organisation terroriste du Hamas, non le peuple palestinien, et le gouvernement israélien, non le peuple israélien, sont coupables, certes à des degrés différents, mais coupables.