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lundi 30 mai 2022

Le Focus. La «drôle confrontation» entre l’Europe et la Russie

Face à l’inqualifiable et l’inacceptable invasion de l’Ukraine par Poutine, l’Union européenne et la Russie se font face dans ce que l’on pourrait appeler une «drôle de confrontation».

Ce n’est pas la guerre, ce n’est pas la paix, ce n’est même pas un entre-deux, c’est une sorte de guerre dans la paix ou de paix dans la guerre où les acteurs semblent participer à un jeu aux règles incohérentes.

Comment se combattre par pays interposé, en l’occurrence l’Ukraine, sans se faire vraiment la guerre tout en se la faisant mais en continuant de commercer, permettant pour ce qui est de l’Union européenne, à la Russie de financer sa guerre, et à la Russie, de ne pas perturber plus que cela les économies des membres de celle-ci alors que pendant ce temps les armes des deux détruisent et se détruisent?!

On a bien compris que les Européens ne veulent pas d’une guerre frontale avec la Russie et que cette dernière n’a pas les moyens de se mesurer à l’OTAN.

De même, on a bien compris qu’il n’est pas possible pour les Européens de laisser Poutine gagner sa guerre contre l’Ukraine et que le dictateur russe ne peut la perdre.

En outre, on a bien compris que les Européens ne peuvent et ne veulent se passer des matières premières russes, au premier rang desquelles les énergétiques, pour ne pas pénaliser leurs économies et que la Russie a un besoin absolu des milliards d’euros que cela lui procure, non seulement pour faire sa guerre mais pour que son économie ne sombre pas tout court.

Dès lors, on aboutit à une situation ubuesque qui serait une farce risible tant les participants sont, à des titres différents, de grotesques comédiens, s’il n’y avait pas les milliers de morts et une crise mondiale qui pourrait aboutir à une famine qui tuerait des millions d’êtres humains à travers le monde.

Peut-on espérer sortir de ce nonsense qui permet à un criminel d’agir en toute impunité grâce à l’impasse dans laquelle se mettent ceux qui veulent le punir?

La réponse est sans doute positive, encore faudrait-il que les peuples européens soient prêts à de grands sacrifices pour mettre à genoux le régime scélérat de Poutine.

En revanche, on n’est pas sûr du tout qu’ils y soient prêts.

D’où cette drôle de confrontation qui, pour l’instant, évite également que la guerre de Poutine en Ukraine se transforme en conflit mondial.

Mais il ne faudrait pas oublier qu’une autre drôlesse, en 1939, se transforma, un an plus tard, en la plus meurtrière guerre de tous les temps…

dimanche 29 mai 2022

Point de vue. L’homme fort et providentiel, une plaie pour l’Humanité

Vladimir Poutine et Xi Jinping sont en train de démontrer une évidence que l’on avait tendance à oublier qui est que l’homme fort providentiel est une plaie pour l’Humanité.

L’invasion de l’Ukraine par le despote russe est en train de créer une crise mondiale dont on ne peut encore mesurer les dégâts à moyen et long terme et qui va des crises énergétiques et alimentaires avec un risque de famine dans certaines régions à une instabilité qui pourrait mettre à mal pour longtemps la sécurité du monde.

Les agissements du dictateur chinois avec ses «pacifications» du Tibet au Xinjiang en passant par Hongkong et ses multiples erreurs tant en matière de gestion de l’épidémie de la covid19 – peut-être provoquée par ses laboratoires de recherche – que d’erreurs dans celle de l’économie ainsi que ses menaces contre tous les voisins de la Chine comme le Japon ou le Vietnam et, bien sûr, Taïwan, déstabilisent toute l’Asie mais aussi toute la planète.

Sans oublier leurs énormes dépenses pour leurs armées auxquelles ils assignent des missions agressives et violentes.

L’hubris, la mégalomanie, le narcissisme, la volonté de puissance de ces deux hommes et de tous ceux qui leur ressemblent à travers la planète ne sont ni un facteur de stabilité, ni un gage de paix, ni une assurance d’une bonne gestion de leurs pays respectifs comme le prétendaient nombre de politiques et d’«experts» en Occident qui regardaient avec envie les soi-disant bienfaits qu’ils apportaient à leurs populations qui en réalité vivent souvent difficilement pour une grande partie d’entre elles et dans la terreur.

L’homme fort providentiel est un personnage déstabilisateur que l’on doit éradiquer ou empêcher d’agir à sa guise comme l’Histoire nous l’a enseigné.

Aujourd’hui, nous payons le prix de notre passivité voire de notre complicité avec les régimes qu’ils dirigent.

Les crises qui sont déjà là et celles qui menacent de survenir à cause d’eux doivent être une leçon que, cette fois-ci, nous ne devrions pas oublier.

Aris de Hesselin

 

Editorial d'Alexandre Vatimbella. Respecter la nature, c’est respecter l’autre

Il est surprenant que nombre de défenseurs de l’environnement choisissent de centrer leur message sur une culpabilisation l’espèce humaine qui serait responsable d’une prochaine destruction de la planète et de l’extinction de la vie animale et végétale.

D’abord, concernant la Terre, celle-ci n’en à cure qu’il y ait ou non une vie sur sa surface, cela ne changera guère son existence…

Ensuite, la principale conséquence de la catastrophe environnementale qui se prépare si nous ne faisons pas ce qu’il faut pour l’en empêcher, ce sera d’abord et avant tout notre disparition à nous, l’Humanité!

Parce que, ce qui est essentiel à expliquer sans relâche, c’est que respecter la nature, c’est respecter l’autre.

Point de rapport distancier avec un objet et des sujets en-dehors de notre espèce, mais que cela nous concerne nous-mêmes et, surtout, pour chacun de nous l’autre, notre rapport face à ses droits et sa dignité.

Polluer jusqu’au point de non-retour l’air, la terre et l’eau, anéantir la faune et la flore, consommer sans restriction les matières premières, c’est nier l’autre, son droit à la vie et à vivre bien dans la dignité.

Dans mes gestes de tous les jours, j’ai la responsabilité de ma qualité de vie mais aussi de celle de l’autre.

Se débarrasser de détritus sur le sol au lieu de les mettre dans une poubelle, jeter de la nourriture encore consommable, laisser couler l’eau sans raison, utiliser sa voiture ou sa moto par flemme de marcher quelques minutes sont quelques exemples parmi une multitude d’autres de comportements quotidiens qui, pris chacun de leur côté ne bouleversent guère les grands équilibres écologiques mais qui, mis bout à bout, participent de leur grave dégradation.

Que dire alors quand on parle d’agissements à une toute autre échelle dans la pollution des mers et de l’atmosphère, dans le pillage des ressources naturelles?

Réintégrer l’autre dans sa prégnance de ma responsabilité et de mon devoir – d’autant que j’attends de celui-ci le même agir – est primordial pour que je sois conscient que mes comportements mauvais voire fautifs impliquent un irrespect de celui-ci, in fine, de moi-même.

Et si mes ancêtres pouvaient croire que leur utilisation de l’environnement était réparable, je ne puis plus utiliser un tel argument désormais devant les progrès de la science et la constatation des évidentes conséquences négatives d’une action humaine débridée.

Alors, ayons ce courage collectif – qui implique de nombreux changements dans notre manière de vivre – de nous confronter à l’énorme impératif qui fonde le vrai humanisme du vivre ensemble, le respect de l’autre.

Non seulement cela provoquera de nombreux bouleversements rapides et positifs mais cela sera le fondement de la seule véritable politique qui, d’abord, nous évitera le pire mais nous permettra également de bâtir notre existence terrestre sur des valeurs humanistes qui seules constituent la vraie solution pour nous sortir de l’ornière dans laquelle nous nous sommes mis nous-mêmes.

Alexandre Vatimbella

 

samedi 28 mai 2022

Editorial. Crise alimentaire: le cynisme de Poutine n’a pas de bornes

Pour éviter la crise alimentaire qui a déjà commencé et qui menace le monde, la Russie propose… qu’on lève les sanctions prises à son encontre – autant en ce qui concerne ses exportations que le blocage de son système financier – de par son invasion injustifiée de l’Ukraine qui est à l’origine de… la crise alimentaire!

Le cynisme du régime Poutine n’a aucune borne avec, ici, une communication destinée aux pays qui souffrent le plus de cette crise qu’il a provoqué et qui souvent sont… ses alliés!

Cynisme qui atteint son paroxysme quand l’Europe est accusée de vouloir affamée l’Ukraine en sortant les céréales du pays alors que l’on sait que la Russie pille les entrepôts et les champs sans oublier le vol des moyens de production comme les engins agricoles.

Une manière, peu subtile mais malheureusement efficace pour tous les haineux des Occidents qui sont nombreux de par le monde.

Peut-être que le Kremlin aurait pu proposer la seule solution acceptable et efficace: arrêter sa guerre contre l’Ukraine, retirer ses troupes, rendre les terres qu’elle s’est accaparée ce qui ferait en sorte de permettre un retour à la situation normale.

On peut rêver…

Cependant pour ceux qui sont dans le réel et l’action, si la proposition de Moscou était acceptée cela aurai comme conséquence de valider toutes les atrocités commises par les sbires de Poutine ainsi que ses visées impérialistes et néocolonialistes.

La crise alimentaire que le dictateur a créée de toute pièce devra également lui être imputé devant le tribunal russe ou international qui le jugera.

 

vendredi 27 mai 2022

Le Focus. La calamité Boris Johnson

Boris Johnson est l’archétype du populiste démagogue au même titre qu’un Donald Trump.

Un homme sans vergogne prêt à tout pour prendre le pouvoir et le garder en utilisant le mensonge, en faisant de fausses promesses et en agissant en-dehors de la loi.

La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne lui doit beaucoup, ce qui a mis le pays dans une situation difficile à tous les niveaux sans qu’il assume quoi que ce soit.

En ce moment, c’est le «partygate» qui l’éclabousse avec sa participation à de nombreuses réceptions à sa résidence officielle pendant les pires moments de la pandémie de la coviod19 alors que son gouvernement avait pris des mesures interdisant tout rassemblement même familial.

Non seulement Johnson a menti en expliquant qu’il n’avait pas participé à celles-ci mais quand des enquêtes, notamment de la police ont démontré le contraire, au lieu d’assumer en démissionnant, il pratique toutes les contorsions possibles pour demeurer au pouvoir.

En cela, il est aidé par un Parti conservateur croupion dont la majorité ne le lâche pas alors même que ses frasques couplées à sa totale incompétence ont fait perdre au Tories la plupart des élections notamment dans des fiefs qu’il contrôlait depuis des décennies.

La question est évidemment de se demander comment un tel personnage qui avait déjà sévi par le passé, entre autres comme maire de Londres, a pu être élu à la tête des conservateurs puis élu au poste de premier ministre par ses concitoyens.

Eh bien, comme tout populiste démagogue, en critiquant le pouvoir en place avec l’utilisation de fake news, en prenant la tête de tout mouvement de foule pouvant lui permettre d’avoir une exposition médiatique maximum – en l’occurrence le Brexit –, en épousant tous les clientélismes possibles et en cachant son incompétence par une rhétorique nationaliste et trivial, souvent crasse.

En un mot, en étant un politicien charlatan et malhonnête.

Et partout, dans les démocraties, de tels personnages existent avec souvent un extrémisme supplémentaire et sont au pouvoir, tel Orban, l’ont été, tel Trump, ou espèrent à l’être, tels Le Pen et Mélenchon.

 

jeudi 26 mai 2022

Commentaire. Quand l’Amérique tue ses enfants au nom de la liberté et de la sécurité!

Posséder une arme à feu aux Etats-Unis pour les défenseurs d’une interprétation pour le moins extensive du deuxième amendement de la Constitution, c’est être libre d’assurer sa sécurité.

Mais où se trouvent la liberté et la sécurité des 19 enfants qu’un esprit dérangé de dix-huit ans vient d’abattre froidement dans une école primaire d’Uvalde au Texas comme celles des 20 enfants de l’école de Sandy Hook dans le Connecticut assassiné par un autre esprit dérangé de 20 ans en décembre 2012?

Sans parler de tous les adolescents tués dans les collèges et les lycées chaque année.

Oui, où se trouvent leur liberté et leur sécurité?!

Refuser d’interdire la vente d’armes à feu est déjà la porte ouverte à toutes ces tragédies qui jalonnent l’histoire du pays.

Mais refuser même de légiférer pour que les esprits dérangés ne puissent être en capacité de se procurer une arme puis de venir pleurer devant les caméras de télévision comme l’a fait le gouverneur d’extrême-droite du Texas, Greg Abbott est d’un cynisme révoltant et effrayant.

Car les politiques et plus spécialement les élus du Parti républicain portent une responsabilité écrasante dans leur véto à toute réglementation de la vente et de la possession d’armes à feu.

Alors, demain, comme aujourd’hui et hier, un autre monstre entrera dans une école pour tuer des enfants.

Alors, demain comme aujourd’hui et hier, des politiciens qui arment ces criminels viendront se dire horrifier de ces tueries.

Alors, demain comme aujourd’hui et hier, les cimetières se rempliront encore d’enfants innocents à qui on aura dénié, et la liberté, et la sécurité mais aussi de vivre tout simplement.

mardi 24 mai 2022

L'Editorial d'Alexandre Vatimbella. La démocratie tient-elle par l’union de ses soutiens ou la désunion de ses ennemis?

Est-ce une sorte d’union sacrée des forces démocratiques qui permet à la démocratie républicaine libérale de tenir ou la désunion de ses ennemis extrémistes et populistes?

Est-ce l’attachement à ses valeurs qui fait que la démocratie existe encore en France alors que le résultat des élections, notamment la dernière présidentielle, montre que les forces qui luttent pour l’abolir sont majoritaires – en tout cas en nombre de suffrages exprimés au premier tour même si ce n’est pas le cas en nombre d’électeurs inscrits?

Ainsi, malgré ces scores des extrêmes, les différents sondages réalisés sur la démocratie font apparaitre, à l’inverse, que son existence est encore souhaitée par une majorité de Français.

Pour autant, la question de l’attachement réelle aux valeurs de la démocratie mérite d’être posée aussi dérangeante soit-elle parce qu’elle en dit long sur ce qu’est aujourd’hui une société démocratique comme celle qui existe dans notre pays.

On a ainsi l’impression qu’en France mais aussi dans d’autres pays démocratiques, que le citoyen est devenu un simple consommateur qui évalue le régime politique dans lequel il vit par rapport aux bénéfices cash et immédiats qu’il peut lui procurer.

Cette propension a bien sûr toujours existé mais elle est devenue prégnante au fur et à mesure que la démocratie a accru sa longévité et que sa promesse a été perçue comme une simple normalité qui ne suffit plus aux individus pour y adhérer dont la propension à oublier leur bonne fortune est toujours un objet de fascination et de consternation.

En s’inspirant des générations qui avaient vécu les deux guerres mondiales et qui disaient de la jeunesse des années 1950-1970 qu’il faudrait qu’elle vive une «bonne guerre» pour se remettre les idées en place, on se dit qu’une abrogation de la démocratie serait peut-être un électrochoc salutaire pour faire prendre conscience aux populations des pays libres du trésor qu’elles possèdent…

Il ne faut évidemment pas souhaiter que cette catastrophe survienne.

En revanche, il suffit à celles-ci de juste regarder un petit peu plus long que le bout de leur nez pour voir ce qui se passe dans les pays autocratiques et totalitaires ainsi que les luttes parfois désespérées mais toujours grandioses des peuples qui luttent pour (re)trouver la liberté.

Pour en revenir à ce qui fait tenir la démocratie, on peut s’inquiéter de la mauvaise humeur des peuples tout en se rassurant par leur soutien sondagier à vivre dans un pays libre.

Mais on ne peut se satisfaire que des citoyens qui affirment leur adhésion au régime démocratique votent pour des personnages et des partis qui en sont de véritables adversaires, uniquement parce qu’ils ne sont pas contents de ceci ou de cela.

Parce qu’in fine, la démocratie n’est qu’un cadre dans lequel ce sont les citoyens qui imposent telle ou telle politique.

C’est donc à eux-mêmes qu’ils doivent s’en prendre avant d’attaquer la démocratie s’ils ne sont pas contents du résultat obtenu.

Reste que l’on pouvait dire la même chose dans l’entre-deux guerres où les peuples de pays démocratiques ont été séduits par les idéologies totalitaires, certains mettant même leurs représentants au pouvoir comme en Allemagne ou en Italie.

Dès lors, le constat que l’on peut faire aujourd’hui face à ce paradoxe d’un vote majoritaire pour des adversaires de la démocratie alors qu’un soutien à cette dernière demeure affichée, est inquiétante parce qu’elle traduit aussi toute l’irresponsabilité avec laquelle les peuples jouent avec leur présent et leur avenir.

Et l’on ne peut évacuer la perspective d’une union conjoncturelle entre les extrêmes pour faire chuter la démocratie.

On le sait les frontières sont poreuses entre les extrémismes qui partagent au moins un intérêt objectif, faire la peau à la liberté.

Alexandre Vatimbella