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lundi 9 mai 2022

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. L’Europe n’est plus une ardente volonté mais un devoir impératif

En ce 9 mai, c’est la fête de l’Europe mais certainement pas l’Europe en fête…

L’agression de la Russie de Poutine contre l’Ukraine est bien sûr l’élément majeur de cette ombre funeste qui plane au-dessus du continent des Lumières.

Mais elle est également un révélateur, tout comme l’a été la pandémie de la covid19.

Jusqu’il y a peu, l’Union européenne, à bien des égards, était devenue une coquille vide qui, faute de volonté politique, se résumait à une sorte d’amicale du libre-échange et de la paix où chacun y mettait ce qu’il voulait et rechignait à appliquer les règles communes.

Déjà pas si mal, pourrait-on dire, au vu de ce que les Européens ont été capables de faire dans l’infamie et de produire avec les charniers à grande échelle au cours du 20e siècle…

Totalement insuffisant si l’on se réfère aux défis qu’ils doivent relever, qu’ils connaissent, dont ils savent les dangers extrêmes qu’ils recèlent et pour lesquels ils agissent, pas ou peu.

Parce qu’il faudrait que les peuples et les dirigeants de l’Union européenne comprennent une bonne fois pour toute que l’Europe n’est plus une ardente volonté mais un devoir impératif.

De ce point de vue, le discours d’Emmanuel Macron depuis cinq ans est salutaire.

Point de doux idéalistes lunaires et d’utopie romanesque, ici, juste un constat brut, sans fioritures, qui s’appuie uniquement sur un réel concret.

La construction de l’Europe n’est plus cette joyeuse promenade où l’on avait le temps de flâner sans qu’il y ait des conséquences, c’est désormais le parcours du combattant, sans pitié, qui déterminera ce que nous serons pour les décennies à venir, des maîtres de notre destin commun ou des esclaves des grandes puissances dont nous ne saurons pas membres du club et qui décideront pour nous.

Tout ceci doit être martelé pour que le rêve européen se bâtisse sur la réalité concrète et ne serve pas seulement à des effets de manche lors de discours dont les paroles s’envolent pour se perdent dans le souffle du vent de l’oubli.

Quand on entend les adversaires de l’Union européenne qui viennent nous expliquer que nous serons plus libres et plus maître de notre destin si l’on sort de celle-ci ou qu’on la transforme en une association d’Etats souverains, on est interloqué devant leur incapacité à comprendre le monde qui les entoure, à moins que leurs propos ne soient que de la démagogie populiste pour surfer sur la vague d’angoisse d’une partie de la population.

Dans l’un et l’autre des cas, ce n’est que de l’irresponsabilité fautive et condamnable.

Mais on se rappelle que ce sont eux aussi qui venaient nous dire que l’avenir était dans une relation d’extrême proximité avec Vladimir Poutine qui vient de nous rappeler avec une sauvagerie cynique et une barbarie féroce ce qui nous pend au nez si nous refusons notre devoir impératif.