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jeudi 10 janvier 2013

ACTU-MONDIALISATION. Etats-Unis: 2013, année charnière pour la stature historique de Barack Obama

Barack Obama débutera son second mandat cette année. Les avis sont partagés sur sa capacité à gouverner de manière consensuelle et à parvenir à faire passer les mesures qu’il a promises aux Américains durant la campagne électorale.
On a vu ainsi avec quelles difficultés le Congrès est parvenu à un accord minimum sur les hausses d’impôts fin décembre et début janvier afin d’éviter un blocage qui aurait conduit à des difficultés économiques et financières pour le pays (appelées trivialement la «fiscal cliff».
Cet accord que l’on a qualifié de «victoire» pour Obama, est demeurée en travers de la gorge de nombreux républicains jusqu’au-boutistes qui veulent, d’après nombre de commentateurs, la lui faire payer très cher en bloquant désormais toutes ses initiatives, quelles qu’elles soient, au mépris même de l’avenir du pays.
Dans ce contexte, les réformes urgentes sur la fiscalité (priorité d’Obama), les finances publiques (priorité des républicains), la protection sociale (priorité des républicains et d’Obama), le port d’arme (priorité d’Obama et des démocrates) mais aussi les remises à plat du budget de la défense (priorité de tous) et des axes de la politique étrangère (priorité de tous) risquent de n’être que des prétextes à des affrontements idéologiques et des tribunes partisanes sans des décisions à la hauteur des enjeux.
L’espoir de faire sauter le blocage viendrait alors des élections de mi-mandat, en 2014, qui sanctionneraient l’obstruction des républicains les plus radicaux afin de donner une vraie majorité consensuelle capable de prendre ses responsabilités dans la direction du pays.
Rappelons tout de même que la volonté des Américains a été assez claire en novembre dernier puisque, non seulement Barack Obama a été réélu mais le Sénat est demeuré à majorité démocrate et que si les élections à la Chambre des représentants ont certes ramené une majorité de républicains, ce n’est que grâce aux charcutages des circonscriptions puisque les démocrates ont été, là aussi, majoritaires en voix.
Toujours est-il que, comme le pensent beaucoup d’historiens, c’est au cours d’un deuxième mandat qu’un président des Etats-Unis bâtit sa stature historique.
Et l’on connait la passion de Barack Obama pour l’Histoire, à la fois pour la découvrir et s’en imprégner ainsi, et surtout, que pour la faire.
Dès lors, il semble que celui-ci cherchera, dans plusieurs domaines sensibles et hautement symboliques, à parvenir à changer la donne actuelle.
On pense bien sûr à mettre enfin les Etats-Unis de plain-pied dans le XXI° siècle en matière d’innovation, d’énergie, d’environnement et d’un Etat fédéral plus efficace tout en étant moins dépensier.
Mais il y aura aussi le contrôle du port d’arme (tout au moins pour les fusils d’assaut), la politique de l’immigration (il a promis une grande loi à ce sujet) ainsi qu’une initiative importante dans le domaine de la politique étrangère (plusieurs pistes sont évoquées que ce soit au Moyen-Orient ou en Asie, par exemple).
Sans oublier la consolidation des réformes qui ont été mises en place lors de son premier mandat comme celle sur l’assurance-santé ou sur la régulation financière, entre autres.
En tout cas, il est une chose certaine: même si Barack Obama a fait l’histoire en 2008 en étant le premier afro-américain à être élu président des Etats-Unis d’Amérique et s’il l’a fait également (et surtout) en 2012 en étant réélu malgré le fait d’être afro-américain et face à une situation économique difficile, cela ne lui suffit pas. Car, comme il l’a souvent dit, c’est l’action qui déterminera s’il a été ou non un grand président.
Alexandre Vatimbella
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