Les Actualités sur www.ecoinfosmonde.com

mercredi 22 novembre 2017

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Nous n’avons rien appris et nous n’avons même pas honte…

En France, plus d’un tiers des électeurs ont voté pour une candidate d’extrême-droite à la dernière élection présidentielle.
En Allemagne, 92 députés d’extrême-droite, certains revendiquant une proximité avec les thèses nazies viennent d’entrer au Bundestag.

Aux Etats-Unis, un clown grotesque, incompétent et dangereux a fait alliance avec l’extrême-droite et refuse de condamner les thèses racistes des suprémacistes blancs.

En Chine, le secrétaire général du Parti communiste se fait qualifier de «nouveau Mao» et agit comme le dictateur sanguinaire de triste mémoire avec un pouvoir sans partage.

En Russie, un médiocre ex-agent du KGB, revendique l’héritage tsariste et soviétique en souhaitant imposer un nouvel ordre mondial dont le principal ennemi est la démocratie républicaine tout en enfermant ou assassinant ses opposants.

Au Royaume Uni, les extrémistes de droite, xénophobes et racistes, ont fait sortir leur pays de l’Union européenne.

En Pologne, en Hongrie, en République tchèque, en Autriche, les nationalistes xénophobes et réactionnaires sont au pouvoir ou gagnent du terrain à chaque élection.

En Inde, c’est un nationaliste hindou responsable de tueries contre la communauté musulmane qui est au pouvoir.

En Turquie, nous assistons à la naissance d’un dictateur qui ne rêvait que d’imposer sa loi et restreindre les libertés depuis son accession au pouvoir.

Aux Philippines, un tueur ordurier qui se vante d’avoir éliminé de ses propres mains des soi-disant dealers de drogue est président.

En Arabie Saoudite, l’un des régimes les plus obscurantistes de la planète veut faire croire aux Occidentaux à son évolution «démocratique» parce qu’il autorise les femmes à conduire alors qu’il continue à emprisonner et à décapiter ceux qui ne pensent pas comme lui.

Au Qatar, une royauté corrompue se voit dérouler le tapis rouge dans l’ensemble des démocraties grâce à son carnet de chèques pendant qu’elle soutient les mouvements terroristes les plus violents dont le but est d’abattre partout la liberté et revenir à l’obscurantisme, voire en créer un encore plus obscure...

En Syrie, Bachar Al-Assad, qui gaze ses populations, assassinent ses opposants après les pires tortures, est défendu par ses alliés peu recommandables, l’Iran et la Russie, «toléré» par les démocraties.

Au Zimbabwe, un dictateur continue à ruiner son pays, à tuer ses opposants sans que la «communauté internationale» ne fasse quoi que ce soit.

Et ne parlons pas d’Al Qaida, de Daesh, de Boko Haram que nous n’avons pas combattu dès leur émergence et dont les agissements et les idéologies nous rappellent celles des nazis (dont les dirigeants sont d’ailleurs des admirateurs d’Hitler pour ce qu’il a fait aux juifs).

Et je pourrais, malheureusement, continuer pendant longtemps, pendant très longtemps.

Non, nous, nous tous, citoyens du monde, n’avons rien appris et, le pire, c’est que nous n’avons même pas honte!

Et, nous, citoyens de pays démocratiques où nous pouvons choisir nos dirigeants, nous n’avons pas été à la pointe du combat pour la liberté, pour l’égalité, pour la fraternité et pour le respect.

Après la seconde guerre mondiale, nous avions dit, «plus jamais», mais nos serments et nos sermons se sont perdus dans les poubelles de l’Histoire et dans la realpolitik, dans le refus d’enseigner correctement le passé et le civisme, dans l’incapacité à faire émerger un citoyen respectueux et responsable, à éviter l’égoïsme qui finit toujours par se retourner contre les égoïstes.

Le combat pour la dignité n’a pas été gagné.

Est-ce qu’il faut, pour autant, jeter nos valeurs et nos principes, renoncer à nos idéaux?

Ces personnages, ces régimes et ces organisations que je viens de citer le souhaitent ardemment.

Mais, non, nous ne devons pas parce que nous savons que le combat que nous menons pour émanciper l’individu et la Humanité est juste.

La tâche a toujours été rude et elle le devient encore plus.

Raisons de plus pour ne pas abandonner.

Et comme le disait Sénèque, «Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles.»

Alors, au boulot!

Alexandre Vatimbella




mardi 21 novembre 2017

L'Editorial d'Alexandre Vatimbella. Non à l'Europe des nationalistes et des indépendantistes

Au moment où la Catalogne veut devenir une nation, où les populismes nationalistes gagnent du terrain un peu partout et notamment en Europe de l’Est, il faut réaffirmer sans ambages que le projet européen, celui que soutien les centristes depuis le début de la construction européenne, celui de Robert Schuman et de Jean Monnet, est fédéral et non confédéral.
Cela signifie que l’Europe sera une Europe des peuples et pas des nations.

Et qu’elle sera le plus proche des citoyens parce qu’elle sera une Europe décentralisée, c’est-à-dire des régions mais pas des nations.

Car si l’Union européenne (ou un autre projet ou une autre appellation) devient vraiment une entité unie, ce n’est pas par le morcellement qu’elle y parviendra, bien au contraire comme certains tentent de le faire croire.

Si l’Europe au cours de son histoire mouvementée a été si souvent et si longtemps en guerre, c’est à cause de sa désunion, de la volonté de toutes les entités ethniques et communautaires de demeurer séparées ou de se séparer d’un ensemble plutôt que de s’unir.

Le conflit en ex-Yougoslavie n’est pas si loin que l’on ne se rappelle déjà plus de son effroyable déroulement et de ses conséquences terribles.

Quant les indépendantistes catalans disent qu’ils veulent renforcer l’UE en devenant indépendant, non seulement ils disent des bêtises mais ils mentent à leur population.

Comment, en effet, renforcer l’union de vingt-sept pays en se séparant de l’un d’entre eux?!

Il ne faut pas nous prendre pour des imbéciles…

Oui, l’autonomie actuelle de la Catalogne peut être un exemple de ce que pourrait être une régionalisation européenne efficace (avec la possibilité  de régions englobant des territoires de pays différents).

Non, l’indépendance demandée par les indépendantistes catalans ne renforcera pas l’UE mais la fragilisera.

Regardons toutes les demandes nationalistes venues de pays comme la Pologne, la république Tchèque, la Hongrie, la Slovaquie et maintenant l’Autriche.

Regardons toutes les demandes indépendantistes venues de Corse, d’Italie du Nord, de Catalogne, du Pays basque, de Flandre...

Regardons l’exemple scandaleux du Royaume Uni qui, avant de rentrer dans l’Europe a voulu la détruire de l’extérieur (notamment avec son association de libre-échange) puis, une fois dedans, a voulu profiter de sa manne tout en refusant d’être un vrai européen et qui, maintenant, en voulant la quitter veut le beurre et l’argent du beurre.

Inacceptable et irresponsable!

Enfin, nous disent tous les nationalistes et les indépendantistes, il faut respecter la volonté du peuple.

Sans doute et personne ne retiendra les Britanniques s’ils s’en vont réellement (et s’ils payent enfin leur dû et s’ils comprennent que dehors ce n’est pas dedans tout en étant dehors…) car l’UE nécessite des peuples plus solidaires et capables d’avoir une vision plus responsable.

En revanche, dans la cadre de pays démocratiques et républicains comme l’Espagne, ce n’est pas une partie de la population qui peut se donner le droit de faire sécession alors même que la population peut vivre libre dans sa différence.

Surtout si l’on pense que la construction de l’Europe aboutira à une plus grande reconnaissance des différences (mais, évidemment pas, à une organisation communautariste).

Mais plus fortement, c’est bien à une refondation du projet européen qu’il faut s’atteler comme veut le faire Emmanuel Macron avec le soutien réservé de certains pays européens et l’hostilité d’autres.

Ainsi, c’est bien, comme le propose le président français, une Europe à plusieurs vitesses qu’il faut mettre sur pied.

Ou, plutôt, à une véritable union de pays européens qui veulent sceller ensemble leur avenir parce qu’ils savent que si ce n’est pas le cas ils seront broyés par la mondialisation et parce qu’ils ont de la mémoire avec les deux guerres mondiales dont l’Europe désunie et nationaliste est l’unique responsable.

Et puis, à côté, à la frange de cette véritable Union européenne, il peut y avoir des cadres d’accueil – sortes de cercles concentriques – pour d’autres pays mais qui ne seront pas intégrés puisqu’ils ne veulent pas jouer le jeu de l’Europe unie.

Oui, l’Europe de la paix et de la prospérité du XXI° siècle ne peut qu’être fédérale.

Ce n’est même pas une question de préférence mais de nécessité.

Alexandre Vatimbella

lundi 20 novembre 2017

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Le projet deTrump: détruire la démocratie et la république

Voilà un an qu’un cataclysme s’est abattu non seulement sur les Etats-Unis mais sur l’ensemble des démocraties mondiales.
Le 8 novembre 2016, date qui demeurera dans l’Histoire comme une injure à la liberté, à la responsabilité et au respect, le démagogue populiste, menteur, agresseur de femmes, ayant fait quatre fois faillite dans ses affaires, le tristement célèbre Donald Trump – surtout connu alors pour ses émissions bas de gamme de téléréalité et sa haine de Barack Obama – a remporté la présidentielle américaine malgré avoir obtenu trois millions de voix en moins que sa rivale, la centriste Hillary Clinton.
Depuis, toutes les appréhensions qui existaient si par accident il était élu ont été validées.
Et l’ensemble des médias (sauf peut-être Fox News et le Wall Street journal aux Etats-Unis, propriété d’un autre triste sire, Rupert Murdoch) ont pointé tous ses agissements dangereux (notamment en politique étrangère) mais aussi son incapacité à faire passer une quelconque législation en un an de pouvoir – encore un record lié à son incompétence et à son déséquilibre mental –  ainsi que ses propos racistes, sa défense des suprémacistes blanc et des armes à feu lors des différentes tragédies qui ont ensanglanté son pays (Las Vegas, Texas, etc.) et d’autres (France, Allemagne, Royaume Uni, Espagne, etc.).
On pourrait s’arrêter là si le principal danger représenté par Trump n’était pas ailleurs.
Car, attention, derrière l’incapacité, la bêtise et la grossièreté évidente du personnage, se cache un projet bien plus alarmant: la volonté affirmée de détruire les bases de la démocratie et de la république.
Trump a ainsi expliqué avant son accession au pouvoir qu’il voulait mettre le chaos à Washington pour enrayer la machine gouvernementale et détruire ce qu’il appelle le «deep state», l’Etat profond, c’est-à-dire, au-delà des fantasmes complotistes d’un populiste démagogue, toute la base de fonctionnement de l’Etat fédéral.
Des propos qu’il a souvent répété depuis mais qui sont souvent passés inaperçus tellement ses frasques prenaient le dessus, ce qui n’était pas innocent…
Le but, détruire le système actuel basé sur la démocratie et le républicanisme au nom d’une vision libertarienne d’extrême-droite où la démocratie représentative libérale et sociale est l’ennemi numéro un afin de faire des Etats-Unis une sorte de jungle où les plus forts et les plus riches pourraient faire ce qu’ils veulent.
Pour y parvenir, il faut également détruire la représentation de ce système en abreuvant la société de fausses nouvelles et de propagande mensongère tout en s’attaquant aux médiateurs d’information, en premier lieu, la presse.
Il faut constamment déstabiliser la société par des actes et des propos qui semblent complètement erratiques mais aussi instillé le doute sur la réalité des choses pour construire une sorte de monde parallèle pendant que l’on détruit le vrai.
Et, force est de reconnaitre, qu’à l’abri des regards, pendant que l’on occupe la population à un cirque grotesque, l’entreprise connait un certain succès comme le montre plusieurs enquêtes de médias américains.
Elle est actuellement en cours dans des domaines comme de l’environnement, la santé, le droit des minorités (notamment en leur déniant le droit de vote par des lois iniques dans les Etats dominés par les républicains), l’économie et la finance mais pas seulement.
Ce projet n’a évidemment pas été pensé par Trump mais par les idéologues d’extrême-droite qui sont auprès ou proches de lui ou ont été à ses côtés comme Steve Bannon.
Trump, lui, n’a fait – si l’on peut dire – que le reprendre à son compte parce qu’il sert ses intérêts financiers, ses projets personnels et des fantasmes d’un monde où ne règnent que des soi-disant complots.
Sans oublier sa haine de Barack Obama d’où la destruction de toute l’œuvre législative quelle qu’elle soit de l’ancien président centriste.
Dès lors, on comprend que la lutte pour se débarrasser de Donald Trump n’est pas seulement alimentée par une haine d’un crétin égotiste.
Elle est un combat de la démocratie républicaine contre ses ennemis de l’intérieur.
Donc, un combat centriste qui doit être mené à son terme même si, aujourd’hui, la sidération de voir Trump fêter sa première année à la Maison blanche est forte...

Alexandre Vatimbella