Les Actualités sur www.ecoinfosmonde.com

jeudi 7 décembre 2017

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. La démocratie est en danger

Les adversaires de la démocratie républicaine n’aurait pu rêver meilleur argument et objet de propagande: à la tête de la plus grande et plus vieille démocratie du monde, celle où toutes les élections se sont toujours tenues en lieu et en heure, se trouve un clown dangereux que l’on savait menteur, incompétent, cupide, raciste, égotiste et malhonnête mais que l’on découvre – selon bien des spécialistes, des observateurs et d’anciens alliés – crétin (au sens littéral du terme), incapable, paranoïaque, inculte et peut-être mentalement dangereux.
Quand un général américain fait une déclaration publique fracassante indiquant que si Donald Trump lui donnait l’ordre de lancer des missiles nucléaires, il n’obéirait pas, on peut raisonnablement se poser des questions sur le personnage et ressentir une certaine angoisse.
Mais la question principale qui se pose, et pas seulement aux Etats-Unis, c’est comment peut-on protéger la démocratie républicaine contre l’élection d’un Trump.
Et, dans le cas où c’est impossible, cela remet-il en cause l’existence même du régime démocratique?
Il faut rappeler des choses simples mais ô combien essentielles.
D’abord, la démocratie est un régime fragile, non pas parce qu’elle n’est pas légitime mais parce qu’elle est constitutivement ouverte et bienveillante, donc facilement attaquable par ses ennemis qui ne s’embarrassent guère de principes à son encontre.
Ensuite, pour qu’elle fonctionne, elle a besoin de rationalité tout en canalisant les passions destructives partisanes et clientélistes attisées par l’unique recherche d’un intérêt égoïste et égocentrique.
En conséquence, un gouvernement démocratique et républicain doit être humaniste, équilibré, honnête, responsable, digne, respectueux, protecteur de la minorité et doit s’appuyer sur des citoyens qui reconnaissent et adhèrent à ces valeurs.
Or, avec Trump, ses soutiens et ses supporteurs, c’est tout le contraire.
Ils ne remplissent aucun de ces critères même ad minima.
Pire, ils sont prêts à jeter aux orties toutes leurs croyances (comme les évangélistes qui n’ont plus que faire des préceptes défendus par leur religion), pour garder le pouvoir et l’utiliser à leur guise.
On rappellera également qu’un des objectifs affichés de Donald Trump est de dérégler complètement l’action gouvernementale pour la rendre inefficace, le tout dans la haine incommensurable et totale vis-à-vis de son prédécesseur, Barack Obama.
Plus le mandat du président américain avance, plus les dégâts sont nombreux pour la démocratie.
Du coup, il faut bien se demander si un régime qui permet d’être détruit légalement de l’intérieur par un de ses ennemis affichés doit être défendu ou devons-nous nous résoudre à déclarer que la démocratie républicaine n’a plus beaucoup de présent et aucun avenir.
Ses tares ne sont pas nouvelles et nombre de penseurs et de philosophes les ont pointé sans relâche depuis des siècles, même ceux qui la défendent.
Néanmoins, dans une vision dynamique et progressiste, beaucoup d’entre eux estimaient jusqu’à maintenant que l’évolution démocratique était inéluctable car elle suivait celle d’une progression du niveau de vie et, surtout, du niveau intellectuel des populations.
Or, la montée constante des populismes démagogiques ces dernières années dans l’ensemble des pays démocratiques semblent indiquer le contraire.
N’avons-nous pas vu la démocratie et la république trop belles, trop fortes, trop «incontournables»?
En émancipant l’individu, tâche première d’une démocratie, sans lui inculquer assez les notions de responsabilité et de respect, n’a-t-on pas creusé la tombe même de ce régime?
Le constat actuel de l’existence d’une autonomie irresponsable, irrespectueuse, égoïste, égocentrique et assistée de l’individu partout dans le monde et plus précisément dans les démocraties ne montre-t-il pas que tout espoir est vain de construire une société, humaniste, libre, égale, fraternelle et respectueuse?
Toutes ces interrogations sont légitimes et il serait dangereux des les balayer d’un revers de main.
Heureusement, nous n’avons pas encore atteint le point de non-retour.
Oh, il n’est pas si éloigné que cela mais nous avons encore un peu de temps afin d’éviter le pire, un peu comme pour le changement climatique.
Car, ne nous berçons pas de belles illusions, les forces anti-démocratiques et anti-républicaines sont puissamment implantées et sont en marche.
De multiples sondages montrent que beaucoup de citoyens sont prêts à s’y rallier, incapables de réfléchir à ce qu’ils ont et ce qu’ils perdraient en cas de disparition de la démocratie républicaine.
Ce qui permet de garder l’optimisme, c’est que dans le cas emblématique de Trump aux Etats-Unis, celui-ci a gagné la présidentielle de 2016 sans le vote populaire et que si l’élection avait lieu aujourd’hui, il le perdrait à nouveau.
Rappelons qu’il l’a emporté parce qu’il a bénéficié, à la fois, d’un système électoral injuste, de l’abstention d’une partie de l’électorat démocrate chauffé à blanc contre Hillary Clinton par Bernie Sanders et par l’adoption de lois iniques dans les Etats dirigés par le Parti républicain et qui empêche une bonne partie de l’électorat favorable au Parti démocrate d’aller voter.
Mais que l’on ne s’y méprenne pas ici sur les enjeux par rapport à tous les doutes qui nous assaillent et les craintes qui nous étreignent.
Il se peut que les peuples ne méritent pas la démocratie républicaine (car, oui, celle-ci se mérite).
Mais cela ne signifie pas que ce ne soit pas le meilleur système, voire le système «naturel» car il est le seul à garantir le plus de liberté possible à l’individu dans le respect de l’autre.
De ce point de vue, la démocratie républicaine ne peut être à la merci d’une décision de la majorité, ni même de la totalité de la population car personne ne peut décider de supprimer la liberté de l’autre ou des générations à venir.
Alors, la tâche de tous les démocrates républicains, dont les centristes, est de travailler sans relâche à ce que la population mondiale mérite cette démocratie, en l’aidant à prendre conscience que trois concepts sont indépassables pour la vie bonne, trois concepts que, nous Français, avons mis au fronton de tous nos édifices publiques: liberté, égalité, fraternité auquel nous devons ajouter respect.
L’action doit toucher d’abord tout le système de transmission du savoir (école et information).
De ce point de vue, on ne peut que se féliciter que celui-ci soit une priorité d’Emmanuel Macron.
Mais nous devons également rendre cette société plus équilibrée, plus juste et faire de tout ceux qui y vivent des gardiens responsables.
Enfin, pour garder cet optimisme que certains qualifieront de béat, réjouissons-nous que le magazine américain Time n’ait finalement pas nommé Trump comme sa «personne de l’année».
Non seulement celui-ci s’étai vanté un peu vite d’avoir été choisi puis, devant la réaction indignée de la rédaction du magazine, avait insulté ce dernier en affirmant ne plus vouloir cette distinction même si elle lui était finalement attribuée.
En faisant le choix de récompenser les femmes agressées sexuellement et qui ont rompu le silence cette année, Time a adressé un formidable pied-de-nez à ce populiste démagogue doublé d’un prédateur sexuel qui entrait dans les loges des jeunes filles concourant à «Miss USA» sans frapper et qui déclarait que la bonne technique de drague était d’«empoigner la chatte» de femmes tout en reconnaissant l’avoir fait (des femmes ont également témoigné en ce sens).
D’autant que le bonhomme déclare désormais que tout cela est mensonger et que ses propos enregistrés à ce sujet étaient faux alors même que celui à qui il les a tenus dit le contraire et que l’enregistrement est bien authentique…
Oui, la décision de Time est un acte de résistance que tout démocrate se doit de saluer.

mercredi 22 novembre 2017

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Nous n’avons rien appris et nous n’avons même pas honte…

En France, plus d’un tiers des électeurs ont voté pour une candidate d’extrême-droite à la dernière élection présidentielle.
En Allemagne, 92 députés d’extrême-droite, certains revendiquant une proximité avec les thèses nazies viennent d’entrer au Bundestag.

Aux Etats-Unis, un clown grotesque, incompétent et dangereux a fait alliance avec l’extrême-droite et refuse de condamner les thèses racistes des suprémacistes blancs.

En Chine, le secrétaire général du Parti communiste se fait qualifier de «nouveau Mao» et agit comme le dictateur sanguinaire de triste mémoire avec un pouvoir sans partage.

En Russie, un médiocre ex-agent du KGB, revendique l’héritage tsariste et soviétique en souhaitant imposer un nouvel ordre mondial dont le principal ennemi est la démocratie républicaine tout en enfermant ou assassinant ses opposants.

Au Royaume Uni, les extrémistes de droite, xénophobes et racistes, ont fait sortir leur pays de l’Union européenne.

En Pologne, en Hongrie, en République tchèque, en Autriche, les nationalistes xénophobes et réactionnaires sont au pouvoir ou gagnent du terrain à chaque élection.

En Inde, c’est un nationaliste hindou responsable de tueries contre la communauté musulmane qui est au pouvoir.

En Turquie, nous assistons à la naissance d’un dictateur qui ne rêvait que d’imposer sa loi et restreindre les libertés depuis son accession au pouvoir.

Aux Philippines, un tueur ordurier qui se vante d’avoir éliminé de ses propres mains des soi-disant dealers de drogue est président.

En Arabie Saoudite, l’un des régimes les plus obscurantistes de la planète veut faire croire aux Occidentaux à son évolution «démocratique» parce qu’il autorise les femmes à conduire alors qu’il continue à emprisonner et à décapiter ceux qui ne pensent pas comme lui.

Au Qatar, une royauté corrompue se voit dérouler le tapis rouge dans l’ensemble des démocraties grâce à son carnet de chèques pendant qu’elle soutient les mouvements terroristes les plus violents dont le but est d’abattre partout la liberté et revenir à l’obscurantisme, voire en créer un encore plus obscure...

En Syrie, Bachar Al-Assad, qui gaze ses populations, assassinent ses opposants après les pires tortures, est défendu par ses alliés peu recommandables, l’Iran et la Russie, «toléré» par les démocraties.

Au Zimbabwe, un dictateur continue à ruiner son pays, à tuer ses opposants sans que la «communauté internationale» ne fasse quoi que ce soit.

Et ne parlons pas d’Al Qaida, de Daesh, de Boko Haram que nous n’avons pas combattu dès leur émergence et dont les agissements et les idéologies nous rappellent celles des nazis (dont les dirigeants sont d’ailleurs des admirateurs d’Hitler pour ce qu’il a fait aux juifs).

Et je pourrais, malheureusement, continuer pendant longtemps, pendant très longtemps.

Non, nous, nous tous, citoyens du monde, n’avons rien appris et, le pire, c’est que nous n’avons même pas honte!

Et, nous, citoyens de pays démocratiques où nous pouvons choisir nos dirigeants, nous n’avons pas été à la pointe du combat pour la liberté, pour l’égalité, pour la fraternité et pour le respect.

Après la seconde guerre mondiale, nous avions dit, «plus jamais», mais nos serments et nos sermons se sont perdus dans les poubelles de l’Histoire et dans la realpolitik, dans le refus d’enseigner correctement le passé et le civisme, dans l’incapacité à faire émerger un citoyen respectueux et responsable, à éviter l’égoïsme qui finit toujours par se retourner contre les égoïstes.

Le combat pour la dignité n’a pas été gagné.

Est-ce qu’il faut, pour autant, jeter nos valeurs et nos principes, renoncer à nos idéaux?

Ces personnages, ces régimes et ces organisations que je viens de citer le souhaitent ardemment.

Mais, non, nous ne devons pas parce que nous savons que le combat que nous menons pour émanciper l’individu et la Humanité est juste.

La tâche a toujours été rude et elle le devient encore plus.

Raisons de plus pour ne pas abandonner.

Et comme le disait Sénèque, «Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles.»

Alors, au boulot!

Alexandre Vatimbella




mardi 21 novembre 2017

L'Editorial d'Alexandre Vatimbella. Non à l'Europe des nationalistes et des indépendantistes

Au moment où la Catalogne veut devenir une nation, où les populismes nationalistes gagnent du terrain un peu partout et notamment en Europe de l’Est, il faut réaffirmer sans ambages que le projet européen, celui que soutien les centristes depuis le début de la construction européenne, celui de Robert Schuman et de Jean Monnet, est fédéral et non confédéral.
Cela signifie que l’Europe sera une Europe des peuples et pas des nations.

Et qu’elle sera le plus proche des citoyens parce qu’elle sera une Europe décentralisée, c’est-à-dire des régions mais pas des nations.

Car si l’Union européenne (ou un autre projet ou une autre appellation) devient vraiment une entité unie, ce n’est pas par le morcellement qu’elle y parviendra, bien au contraire comme certains tentent de le faire croire.

Si l’Europe au cours de son histoire mouvementée a été si souvent et si longtemps en guerre, c’est à cause de sa désunion, de la volonté de toutes les entités ethniques et communautaires de demeurer séparées ou de se séparer d’un ensemble plutôt que de s’unir.

Le conflit en ex-Yougoslavie n’est pas si loin que l’on ne se rappelle déjà plus de son effroyable déroulement et de ses conséquences terribles.

Quant les indépendantistes catalans disent qu’ils veulent renforcer l’UE en devenant indépendant, non seulement ils disent des bêtises mais ils mentent à leur population.

Comment, en effet, renforcer l’union de vingt-sept pays en se séparant de l’un d’entre eux?!

Il ne faut pas nous prendre pour des imbéciles…

Oui, l’autonomie actuelle de la Catalogne peut être un exemple de ce que pourrait être une régionalisation européenne efficace (avec la possibilité  de régions englobant des territoires de pays différents).

Non, l’indépendance demandée par les indépendantistes catalans ne renforcera pas l’UE mais la fragilisera.

Regardons toutes les demandes nationalistes venues de pays comme la Pologne, la république Tchèque, la Hongrie, la Slovaquie et maintenant l’Autriche.

Regardons toutes les demandes indépendantistes venues de Corse, d’Italie du Nord, de Catalogne, du Pays basque, de Flandre...

Regardons l’exemple scandaleux du Royaume Uni qui, avant de rentrer dans l’Europe a voulu la détruire de l’extérieur (notamment avec son association de libre-échange) puis, une fois dedans, a voulu profiter de sa manne tout en refusant d’être un vrai européen et qui, maintenant, en voulant la quitter veut le beurre et l’argent du beurre.

Inacceptable et irresponsable!

Enfin, nous disent tous les nationalistes et les indépendantistes, il faut respecter la volonté du peuple.

Sans doute et personne ne retiendra les Britanniques s’ils s’en vont réellement (et s’ils payent enfin leur dû et s’ils comprennent que dehors ce n’est pas dedans tout en étant dehors…) car l’UE nécessite des peuples plus solidaires et capables d’avoir une vision plus responsable.

En revanche, dans la cadre de pays démocratiques et républicains comme l’Espagne, ce n’est pas une partie de la population qui peut se donner le droit de faire sécession alors même que la population peut vivre libre dans sa différence.

Surtout si l’on pense que la construction de l’Europe aboutira à une plus grande reconnaissance des différences (mais, évidemment pas, à une organisation communautariste).

Mais plus fortement, c’est bien à une refondation du projet européen qu’il faut s’atteler comme veut le faire Emmanuel Macron avec le soutien réservé de certains pays européens et l’hostilité d’autres.

Ainsi, c’est bien, comme le propose le président français, une Europe à plusieurs vitesses qu’il faut mettre sur pied.

Ou, plutôt, à une véritable union de pays européens qui veulent sceller ensemble leur avenir parce qu’ils savent que si ce n’est pas le cas ils seront broyés par la mondialisation et parce qu’ils ont de la mémoire avec les deux guerres mondiales dont l’Europe désunie et nationaliste est l’unique responsable.

Et puis, à côté, à la frange de cette véritable Union européenne, il peut y avoir des cadres d’accueil – sortes de cercles concentriques – pour d’autres pays mais qui ne seront pas intégrés puisqu’ils ne veulent pas jouer le jeu de l’Europe unie.

Oui, l’Europe de la paix et de la prospérité du XXI° siècle ne peut qu’être fédérale.

Ce n’est même pas une question de préférence mais de nécessité.

Alexandre Vatimbella

lundi 20 novembre 2017

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Le projet deTrump: détruire la démocratie et la république

Voilà un an qu’un cataclysme s’est abattu non seulement sur les Etats-Unis mais sur l’ensemble des démocraties mondiales.
Le 8 novembre 2016, date qui demeurera dans l’Histoire comme une injure à la liberté, à la responsabilité et au respect, le démagogue populiste, menteur, agresseur de femmes, ayant fait quatre fois faillite dans ses affaires, le tristement célèbre Donald Trump – surtout connu alors pour ses émissions bas de gamme de téléréalité et sa haine de Barack Obama – a remporté la présidentielle américaine malgré avoir obtenu trois millions de voix en moins que sa rivale, la centriste Hillary Clinton.
Depuis, toutes les appréhensions qui existaient si par accident il était élu ont été validées.
Et l’ensemble des médias (sauf peut-être Fox News et le Wall Street journal aux Etats-Unis, propriété d’un autre triste sire, Rupert Murdoch) ont pointé tous ses agissements dangereux (notamment en politique étrangère) mais aussi son incapacité à faire passer une quelconque législation en un an de pouvoir – encore un record lié à son incompétence et à son déséquilibre mental –  ainsi que ses propos racistes, sa défense des suprémacistes blanc et des armes à feu lors des différentes tragédies qui ont ensanglanté son pays (Las Vegas, Texas, etc.) et d’autres (France, Allemagne, Royaume Uni, Espagne, etc.).
On pourrait s’arrêter là si le principal danger représenté par Trump n’était pas ailleurs.
Car, attention, derrière l’incapacité, la bêtise et la grossièreté évidente du personnage, se cache un projet bien plus alarmant: la volonté affirmée de détruire les bases de la démocratie et de la république.
Trump a ainsi expliqué avant son accession au pouvoir qu’il voulait mettre le chaos à Washington pour enrayer la machine gouvernementale et détruire ce qu’il appelle le «deep state», l’Etat profond, c’est-à-dire, au-delà des fantasmes complotistes d’un populiste démagogue, toute la base de fonctionnement de l’Etat fédéral.
Des propos qu’il a souvent répété depuis mais qui sont souvent passés inaperçus tellement ses frasques prenaient le dessus, ce qui n’était pas innocent…
Le but, détruire le système actuel basé sur la démocratie et le républicanisme au nom d’une vision libertarienne d’extrême-droite où la démocratie représentative libérale et sociale est l’ennemi numéro un afin de faire des Etats-Unis une sorte de jungle où les plus forts et les plus riches pourraient faire ce qu’ils veulent.
Pour y parvenir, il faut également détruire la représentation de ce système en abreuvant la société de fausses nouvelles et de propagande mensongère tout en s’attaquant aux médiateurs d’information, en premier lieu, la presse.
Il faut constamment déstabiliser la société par des actes et des propos qui semblent complètement erratiques mais aussi instillé le doute sur la réalité des choses pour construire une sorte de monde parallèle pendant que l’on détruit le vrai.
Et, force est de reconnaitre, qu’à l’abri des regards, pendant que l’on occupe la population à un cirque grotesque, l’entreprise connait un certain succès comme le montre plusieurs enquêtes de médias américains.
Elle est actuellement en cours dans des domaines comme de l’environnement, la santé, le droit des minorités (notamment en leur déniant le droit de vote par des lois iniques dans les Etats dominés par les républicains), l’économie et la finance mais pas seulement.
Ce projet n’a évidemment pas été pensé par Trump mais par les idéologues d’extrême-droite qui sont auprès ou proches de lui ou ont été à ses côtés comme Steve Bannon.
Trump, lui, n’a fait – si l’on peut dire – que le reprendre à son compte parce qu’il sert ses intérêts financiers, ses projets personnels et des fantasmes d’un monde où ne règnent que des soi-disant complots.
Sans oublier sa haine de Barack Obama d’où la destruction de toute l’œuvre législative quelle qu’elle soit de l’ancien président centriste.
Dès lors, on comprend que la lutte pour se débarrasser de Donald Trump n’est pas seulement alimentée par une haine d’un crétin égotiste.
Elle est un combat de la démocratie républicaine contre ses ennemis de l’intérieur.
Donc, un combat centriste qui doit être mené à son terme même si, aujourd’hui, la sidération de voir Trump fêter sa première année à la Maison blanche est forte...

Alexandre Vatimbella

vendredi 26 mai 2017

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Ne jamais banaliser et normaliser Trump

Le sommet de l’OTAN puis celui du G7 ont confirmé ce que l’on savait, Donald Trump n’est pas qualifié pour être le président de la première puissance du monde et encore moins être le leader du monde libre.
Aux Etats-Unis, depuis son investiture, le gouvernement fédéral est en plein chaos, parasité par des affaires qui pourraient, à terme, éjecter le populiste démagogue de la Maison blanche, notamment celle de ses liens de plus en plus avérés avec la Russie et l’aide de celle-ci pour qu’il remporte l’élection face à Hillary Clinton.
De plus, aucune de ses promesses – sauf celles pour les riches qu’il promettait de combattre lors de sa campagne électorale – n’est mise en route ou celles qui le sont se révèlent catastrophiques.
Son ignorance des dossiers, son inculture et son narcissisme pathologique se révèlent à chacune de ses interventions ou de ses décisions.
Oui, aucun démocrate ne doit banaliser ou même normaliser Trump aux Etats-Unis ou en Europe.
Et il semble bien que les dirigeants européens le savent bien même s’ils l’ont accueilli sur leur sol avec la politesse requise pour le président d’une puissance (encore) amie comme cela a été le cas du nouveau président français, Emmanuel Macron.
Mais si ce dernier, comme il l’a dit lors de sa campagne électorale, veut travailler de manière efficace avec le chef d’une nation alliée, il ne doit jamais oublier que son projet politique est aux antipodes et totalement antinomique avec celui du milliardaire newyorkais dont l’obsession est de diviser que ce soit le monde mais aussi les Occidentaux et les Américains entre eux alors que Macron poursuit le but diamétralement opposé ayant fait de la réconciliation un de ses concepts favoris.
Et alors, comme le montrent les derniers sondages, que la partie des électeurs qui l’ont élu semblent enfin comprendre que Trump est une calamité et que les Américains regrettent de ne pas avoir élu Hilary Clinton à sa place, il ne faudrait pas qu’il puisse trouver une légitimité auprès des Européens et, en particulier, des Français.
Heureusement son comportement et son incompétence semblent un mur impossible à franchir même pour ceux qui souhaiteraient établir de meilleures relations!
Ainsi, non seulement, lors du sommet de l’OTAN, Trump a refusé de dire explicitement comme le contient pourtant le traité, qu’il défendrait tout pays membre qui se ferait agressé, mais il a de nouveau critiqué durement l’Allemagne au sommet du G7 tout en tentant de faire les yeux doux à la France – il a même prétendu à Macron qu’il avait été son candidat favori pour la victoire à la présidentielle! – afin de diviser l’Union européenne à propos de laquelle, on s’en rappelle, il a prononcé des insultes, espérant que le Brexit soit le commencement de la décomposition de celle-ci.
Même si la «realpolitik» doit évidemment être de mise dans les relations entre Etats et qu’il ne faut jamais perdre de vue les intérêts de celui que l’on dirige, espérons que les principes et les valeurs qui fondent et font les démocraties républicaines, au premier rang desquelles on trouve les Etats-Unis, ne seront pas passés par pertes et profits comme l’espère Donald Trump et son plus fervent supporteur, Vladimir Poutine.

Alexandre Vatimbella