Les Actualités sur www.ecoinfosmonde.com

vendredi 30 novembre 2012

ACTUS-MONDIALISATION. Croissance: mieux que prévu aux Etats-Unis, défaillante en Europe, très décevante en Inde et énigmatique en Chine

La croissance économique est toujours est des gros points d’interrogation dans la plupart des grands pays avancés et émergents. En cette fin 2012, les situations sont assez contrastées avec des prévisions pour l’année 2013 de la part des organisations internationales qui ne le sont pas moins.
Aux Etats-Unis, le département du commerce a indiqué que la croissance avait été de 2,7% au cours du troisième trimestre, un chiffre révisé à la hausse et qui est le plus haut depuis trois ans. Pour autant, il ne satisfait pas les économistes et les entrepreneurs américains qui estiment que le taux est encore trop faible pour faire baisser fortement le chômage ou pour permettre aux entreprises de voir l’avenir de manière optimiste.
Pire, certains estiment qu’un retournement de tendance est possible voire probable dans le courant de l’année 2013.
Sans oublier le fameux rendez-vous de fin d’année avec la «fiscal cliff» (augmentations d’impôts et réductions des dépenses publiques automatiques) qui pourrait, si les démocrates et les républicains ne se mettent pas d’accord sur de nouvelles mesures, entraîner le pays dans une nouvelle récession.
Pourtant, le taux de croissance US serait une véritable aubaine pour les pays de l’Union européenne et en particulier ceux de la zone euro. Celle-ci est en récession même si ce n’est pas le cas de l’Allemagne et pas encore de la France.
En Inde, la douche froide continue avec une croissance de 5,3% pour la période juillet-septembre ce qui laisse entrevoir une croissance annuelle pour 2012, la plus faible depuis dix ans.
Le gouvernement ne sait plus comment faire repartir la machine et s’est résolu à ne plus annoncer le rebond tous les mois. D’autant que la libéralisation de l’économie qu’il a prévu de mettre en place pour redynamiser celle-ci rencontre toujours autant d’oppositions politiques et que l’inflation a réapparu, empêchant toute politique monétaire moins restrictive pour favoriser le crédit d’être adoptée.
Quant à la Chine, on navigue à vue, une partie des experts prédisant un rebond de la croissance quand une autre estime que les difficultés que connaît actuellement le pays, devraient perdurer et affecter la progression du PIB.
Toujours est-il que les pouvoirs publics affirment désormais que la croissance devrait atteindre les 7,5% cette année et même les dépasser.
Alexandre Vatimbella avec la rédaction LesNouveauxMondes.org
© 2012 LesNouveauxMondes.org

dimanche 18 novembre 2012

UNE SEMAINE EN MONDIALISATION. Quel sera le nouveau monde Barack Obama-Xi Jinping?

Ce qui a dominé dans le monde au cours des dix derniers jours a été, évidemment, les élections aux Etats-Unis et la désignation des dirigeants en Chine, les deux premières puissances mondiales.
Ironiquement, on pourrait dire que le plus grand changement a certainement été la réélection de Barack Obama à la présidence que le renouvèlement en profondeur des dirigeants Parti communiste chinois! Une sorte de «on en prend d’autres et on recommence comme avant»…
Evidemment, cette analyse superficielle est on ne peut plus minimale et seul l’avenir nous dira si le changement viendra d’outre-Atlantique ou de l’autre bout du continent eurasien.
Il se peut que Xi Jinping, le nouveau numéro un chinois (président de la république et secrétaire général du parti) et son acolyte Li Keqiang, se révèlent, dans les mois ou les années à venir comme des réformateurs qui vont faire changer un système socio-politico-économique de la Chine qui en a bien besoin pour permettre au pays de prendre le nouvel élan dont il a besoin pour ne pas sombrer dans ses contradictions de plus en plus fortes.
De l’autre côté, Barack Obama qui revient requinqué après une campagne dure et l’obstruction systématique des républicains au Congrès, bénéficie de quelques cartes intéressantes pour mettre en place son agenda qui tient en une phrase, «aider les classes moyennes et les petites entreprises pour relever les Etats-Unis».
Mais, rien de ne dit qu’il en sera capable et que le «political as usual» ne barrera pas ses ambitions d’une Amérique enfin dans la dynamique du XXI° siècle.
Quoi qu’il en soit, le nouveau monde dirigé par ce G2 hypothétique Etats-Unis-Chine changera même si les deux premières puissances économiques mondiales ne changeaient pas.
Il changera parce que l’Asie est en train de se transformer et parce que l’Europe est en train d’essayer de se sauver. Cette transformation et ce sauvetage vont, de toute façon, impacter fortement la mondialisation dans le court et le moyen terme.
Sans oublier les turbulences du Moyen Orient qui auront des répercussions géopolitiques et géoéconomiques importantes.
Une des révolutions qui se préparent vient de faire l’actualité avec la publication d’un rapport de l’Agence internationale de l’énergie, même si l’on en parle depuis maintenant deux ans au moins, le passage des Etats-Unis d’importateur de pétrole et de gaz à celui de pays autosuffisant en la matière, puis d’exportateur grâce à l’extraction de ceux-ci dans les roches par fragmentation.
Les experts ont du mal à analyser les implications de cette nouvelle donne énergétique qui fera que la première puissance mondiale n’aura plus besoin stratégiquement de se déployer aux quatre coins du monde afin d’assurer ses approvisionnements en la matière.
Bien sûr, les Etats-Unis ne vont pas quitter la scène mondiale pour autant. Ils ont compris depuis longtemps que la première puissance mondiale ne pouvait demeurer dans un splendide isolement si elle veut marquer de son empreinte la planète, ce qui est une obligation pour demeurer la nation dominante.
Mais on peut imaginer que ses priorités ne seront plus les mêmes. Que la réorientation de sa politique étrangère vers l’Asie, entamée voici quelques décennies, sera encore plus forte au détriment du monde arabe et, même, de l’Europe (même s’il ne faut pas oublier qu’une communauté occidentale entre les deux bords de l’Atlantique est une réalité plus grande que ce que pensent souvent certains commentateurs).
La Chine, elle, ne sera pas autosuffisante en matière énergétique, loin de là, même si elle met le turbo pour développer son parc nucléaire ou si elle entreprend, elle aussi, d’utiliser la technique de la fragmentation.
Du coup, elle va devoir se faire de plus en plus présente chez les pays producteurs, ce qui ne va pas manquer de créer des tensions avec les Etats-Unis mais aussi avec l’Europe, sans oublier les grands pays émergents au premier rang desquels l’Inde qui est exactement dans la même situation énergétique que sa grande rivale asiatique.
En ce qui concerne l’Europe, on a appris cette semaine que la zone euro est à nouveau en récession après le repli de son PIB au cours de deux trimestres consécutifs.
La tâche s’annonce difficile pour les Européens mais pas impossible. Tout le monde sait que la sortie de la crise passe par une dose plus importante de fédéralisme dans l’Union européenne, que ce soit avec les 27 Etats qui la composent ou avec ceux qui veulent aller plus loin ensemble.
Car une union à deux vitesses devient de plus en plus évidente si l’on veut que l’Europe s’en sorte et demeure un des lieux de pouvoir et de puissance dans la mondialisation.
Dans quel monde seront-nous dans quatre ans quand Barack Obama terminera son deuxième mandat ou dans dix ans quand ce sera au tour de Xi Jinping de laisser sa place?
Certainement dans celui où les interconnexions, qu’on le veuille ou non, que l’on soit un défenseur ou un adversaire de la mondialisation, seront encore plus importantes et plus intriquées qu’aujourd’hui car le mouvement d’ouverture malgré les difficultés, malgré les soubresauts, malgré les oppositions est une nécessité pour tous.
Pour autant, cela ne veut pas dire une mondialisation débridée et sans règles.
Celle-là est peut-être le plus grand danger d’un monde plus pacifiée et plus collaboratif. Personne n’en veut mais personne ne semble vouloir encore faire les efforts nécessaires pour l’empêcher d’émerger…
Alexandre Vatimbella
© 2012 LesNouveauxMondes.org

lundi 12 novembre 2012

MONDIALISATION-ETATS-UNIS. L’agenda économique et social d’Obama #2 est chargé

Après sa réélection remportée beaucoup facilement qu’on pouvait l’imaginer une semaine avant le scrutin (les résultats définitifs lui donnent désormais 332 grands électeurs contre 206 à Mitt Romney puisque le recomptage ordonné en Floride le donne vainqueur), Barack Obama va devoir vite se remettre au travail avec, en ligne de mire, la nécessité de conforter la reprise économique que l’on constate depuis plusieurs mois aux Etats-Unis mais qui n’est pas assez forte actuellement pour sortir le pays d’un taux de chômage important.
De même, il va devoir s’attaquer à cette fameuse «fiscal cliff» qui se mettra automatiquement en place en janvier (suite à l’accord de 2011 au Congrès sur le relèvement du plafond de la dette publique) avec impôts supplémentaires et coupes budgétaires si aucun nouvel accord n’est trouvé auparavant entre les républicains et les démocrates à propos des impôts sur les plus riches et de la réduction des dépenses en matière sociale.
Dans cette optique, il va devoir prendre des mesures afin d’éviter la dérive des déficits publics, en coupant, entre autres, dans les programmes sociaux et militaires.
Sans oublier le suivi de la mise en place de sa loi sur l’assurance-santé, la réindustrialisation du pays, la modernisation d’infrastructures obsolètes (ponts, routes, réseaux électriques, etc.) ainsi qu’une politique énergétique qui permette le développement de l’extraction du gaz de schiste tout en mettant en œuvre un plan ambitieux d’énergie verte.
Il devra également s’attaquer à la pauvreté qui a progressé ces dernières années et qui menace, en plus, un certain nombre de personnes de la classe moyenne à terme, par exemple ceux qui ont perdu leur logement du fait de la crise des subprimes et alors que le marché de l’immobilier donne enfin des signes de reprise.
En matière de mondialisation, il va devoir travailler avec une Chine plus agressive tout en la contenant et la contrant, en particulier en matières commerciale et monétaire.
Quant à l’Europe, il devra s’en occuper, sans doute à contrecœur, afin d’éviter que ses problèmes ne rejaillissent négativement sur l’économie américaine.
On le voit, la tâche de Barack Obama et de son Administration ne sera pas de tout repos. Peut-il la réussir?
N’oublions pas que les débats qui ont dominé cette élection ont tourné autour du bilan économique des quatre dernières années, après la crise et la récession de 2008-2009, ainsi que de la situation de l’emploi, les deux préoccupations majeures des électeurs et de leur choix du 6 novembre selon les sondages «sortie des urnes».
Tout dépendra, à la fois, du contexte économique mondial, des mesures d’incitations à produire et consommer et, surtout, à la capacité de Washington (Présidence + Congrès) de travailler ensemble.
Mais aussi de la capacité de Barack Obama d’être un leader qui indique le bon chemin à prendre. Avec, au bout du compte, le jugement de l’Histoire sur sa présidence…
Alexandre Vatimbella
© 2012 LesNouveauxMondes.org

dimanche 11 novembre 2012

L’EDITORIAL D’ALEXANDRE VATIMBELLA. Les nouveaux dirigeants chinois seront-ils capables de conduire le pays vers un avenir radieux?

La Chine devrait devenir la première puissance économique de la planète en 2016 selon une prévision de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique). Attendons encore quatre ans pour savoir si celle-ci serait une réalité.
Pour l’instant, les dirigeants chinois s’occupent de leur congrès, le dix-huitième du nom qui est celui de la passation de pouvoir d’une génération (celle de Hu Jintao et de Wen Jiabao) à une autre (celle de Xi Jinping et Li Keqiang qui remplaceront les premiers nommés à la têtte du Parti communiste et de l’Etat).
Rien d’imprévu ne devrait survenir dans le Palais du Peuple où se déroule cette réunion. Tout est prévu et policé pour que cette transition se fasse sans accros.
Mais ce qui est intéressant pour la Chine ainsi que pour le reste du monde, c’est que ce congrès intervient à un moment-clé pour le pays tant en matière politique que sociale, économique, sociétale et diplomatique.
- Politique: La démocratisation de la Chine n’a guère avancé ces dix dernières années sous le règne de Hu Jintao et Wen Jiabao. Et la population commence à trouver le temps long car, comme prévu, le développement économique et la montée en puissance d’une classe moyenne qui en a résulté, a produit une demande de démocratie et de liberté qui n’a pas été prise en compte.
Pire, l’état de droit est encore une notion très relative en Chine. Elle ne s’applique que quand les maîtres du Parti communiste en ont envie ou à l’encontre des étrangers (notamment des sociétés) pour leur mettre des bâtons dans les roues, voire les spolier…
Le petit peuple qui manifeste de plus en plus son mécontentement et continue à pétitionner (une pratique ancestrale), n’a pratiquement aucune chance de se faire entendre sauf cas rarissimes et souvent parce que le pouvoir n’a pas pu étouffer ces derniers à temps.
De leur côté, nombre de ceux qui ont profité de l’expansion économique pour faire fortune quittent ou veulent quitter la Chine pour s’installer dans des pays où la stabilité politique et juridique leur permettra de vivre en sécurité avec leur famille.
Va-t-on vers une libéralisation du régime dans les cinq ou dix à venir avec Xi Jinping et les dirigeants qui vont l’entourer au bureau politique du PCC? Bien malin qui pourra répondre avec exactitude car toutes les thèses circulent à ce sujet, d’une vraie démocratisation à une fermeture encore plus forte!
- Economique: L’économie chinoise va-t-elle s’effondrer sous le poids des problèmes structurels et de ses dysfonctionnements graves ou va-t-elle être capable de repartir de plus belle, c’est l’interrogation numéro un en ce moment.
Tout concoure à penser que le système productif chinois est à bout de souffle et n’est maintenu en l’état que par des dépenses publiques et des crédits aux grandes entreprises d’Etat.
Pourtant, la croissance demeure forte, les exportations ont l’air de repartir et un certain nombre d’indicateurs économiques semblent s’améliorer en cette fin 2012.
Evidemment, les statistiques chinoises sont peu crédibles mais la situation ne parait pas aussi catastrophique que le disent nombre d’experts.
Est-ce une rémission avant une chute encore plus forte, la question est posée quand on regarde l’endettement des provinces, les crédits bancaires qui ne seront jamais remboursés, les dépenses inutiles en infrastructure de l’Etat pour soutenir la machine économique, le marché immobilier qui continue à tanguer et une consommation intérieure qui n’est pas à la hauteur des espoirs des économistes.
- Social: Le climat social de la Chine est inquiétant et l’on est loin de l’«harmonie sociale» souhaitée par le PCC mais il ne semble pas pour autant que l’on soit proche d’une explosion sociale comme le redoutent les dirigeants et certains analystes.
Certes, les chefs du PCC lisent et relisent «L’Ancien régime et la Révolution» d’Alexis de Tocqueville pour comprendre comment un système fermé et incapable de se réformer pour prendre en compte les désidératas de sa population a engendré une révolution aussi forte mais l’effondrement n’est pas un scénario à court terme.
En revanche, la montée constante des inégalités, toutefois tempérée ces derniers temps par des hausses de salaires importantes, ne pourra par continuer de la sorte indéfiniment.
Comme la corruption à tous les niveaux de l’Etat et du Parti communiste qui engendrent des ressentiments et une colère puissante dans la population même si celle-ci est, pour l’instant, plus fataliste que prête à prendre des Bastilles.
- Sociétal: C’est certainement dans ce domaine que les Chinois sont le plus satisfait. La société civile chinoise se développe de manière assez libérale et permet, quand on ne s’aventure pas sur le terrain politique, de vivre sa vie plus ou moins comme on veut et de bénéficier de nombreuses opportunités.
Reste que plus la société avancera, plus ses membres auront des demandes qui iront de pair avec une libéralisation politique. C’est là le danger pour le pouvoir autoritaire de Pékin.
- Diplomatique: La politique de «gros bras» de la Chine vis-à-vis de ses voisins et ses accès de nervosité et d’agressivité ont terni énormément son image dans le monde entier, faisant de la volonté affichée de Pékin de mettre en avant prioritairement son soft power une illusion à laquelle plus personne ne croît sérieusement.
La constante augmentation du budget militaire n’est pas fait, non plus, pour calmer les inquiétudes de pays comme l’Inde, le Japon, le Vietnam, les Philippines et quelques autres qui se tournent vers les Etats-Unis pour endiguer la montée en puissance de l’arsenal chinois.
En outre, que ce soit en Afrique, en Amérique latine ou ailleurs, plus personne ne se fait d’illusions sur la volonté de la Chine de défendre avant tout ses propres intérêts et non ceux de pays en développement ou émergents comme une grande sœur.
Après ce tour d’horizon rapide, il est évident que la Chine est devant des choix importants pour son avenir. Y aura-t-il un dirigeant qui sera le Deng Xiaoping de la libéralisation politique intelligente? Peu de personnes pensent que Xi Jinping, le nouveau numéro un du pays sera celui-là. Si cette prédiction s’avère juste, alors la Chine va encore prendre du retard dans ce domaine là pendant dix ans (les deux mandats de cinq ans qui sont généralement donnés au secrétaire général du Parti communiste et président de la république).
A moins que des événements précipitent le cours de l’Histoire…
Alexandre Vatimbella
© 2012 LesNouveauxMondes.org