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mercredi 14 octobre 2015

Présidentielle USA 2016. Primaires démocrates – Examen de passage réussi pour la centriste Clinton

Le premier débat opposant les prétendants à la candidature démocrate pour la présidentielle de novembre 2016 a eu lieu hier soir à Las Vegas.
Comme prévu, il a été principalement animé par les deux personnalités en tête dans les sondages, Hillary Clinton et Bernie Sanders, les trois autres présents (Webb, O’Malley et Chafee) faisant de la simple figuration comme, d’ailleurs, dans les sondages.
Sanders, fidèle à lui-même et à son populisme anti-milliardaire qui lui a permis de remplir les stades, a expliqué qu’il voulait changer la société américaine en profondeur par une lutte contre la violence du capitalisme dans une démarche socialiste qu’il revendique même s’il la nomme «social-démocrate».
Clinton, fidèle quant à elle à sa démarche centriste – même si elle préfère se présenter comme «progressiste» plutôt que «modérée» – a parlé de réformer ce même capitalisme en luttant contre ses «excès» et en faveur des classes moyennes trop laissées pour compte ces dernières années tout en rappelant sans équivoque que les Etats-Unis étaient le pays des opportunités et que la réussite passait par la liberté d’entreprendre.
«Quand je pense au capitalisme, je pense à toutes les PME qui ont été créées car nous avons l'opportunité et la liberté de faire cela dans notre pays», a-telle notamment affirmée.
Deux visions donc différentes qui se sont confrontées et non opposées dans des échanges courtois, n’ayant rien à voir avec le cirque des débats entre républicains où l’invective et les gros mots ont remplacé le fond quasiment absent lors des deux premières éditions où Donald Trump a mené la danse.
D’ailleurs, ce dernier a tenté de parasiter le débat démocrate en envoyant des tweets agressifs et populistes, affirmant qu’il n’y avait «aucune star» sur le plateau de la chaîne CNN qui organisait l’évènement, tout au long de sa tenue sans parvenir à faire le buzz.
Ce dernier, c’est à Hillary Clinton qu’on doit le créditer car elle a su expliquer clairement sa démarche et sortir des polémiques où les républicains et les médias tentent de l’enfermer depuis des mois, notamment celle de ses e-mails lorsqu’elle était secrétaire d’Etat, n’ayant rien à voir avec son programme et sa capacité à gouverner la première puissance mondiale.
La presse américaine a salué sa prestation, certains médias la trouvant «impressionnante», surtout balayant les critiques sur sa faiblesse présumée et redonnant ainsi «confiance avec les démocrates», selon le New York Times qui ne l’avait pas épargnée de ses critiques ces dernières semaines.
Comme l’écrit le Washington Post, «il n’y a pas débat pour savoir qui a gagné le premier débat démocrate pour la présidentielle. (…) Hillary Clinton était bien informée, détendue, drôle, totalement pertinente et, plus important encore, présidentielle».
Alexandre Vatimbella

© 2015 LesNouveauxMondes.org


mercredi 7 octobre 2015

Focus. Mondialisation – Pour la Chine, la Russie est l’exemple à ne pas suivre

Si la Russie est dans l’état où elle est, c’est sa faute.
C’est en tout cas ce que pensent les dirigeants chinois au premier rang desquels Xi Jinping, le premier secrétaire du parti communiste et chef de l’Etat.
En réalité, dans un retour au maoïsme et au marxisme, le nouveau pouvoir de Pékin estime que la fin de l’Union soviétique dans les années 1980-1990 pourrait être ce qui pourrait arriver à la Chine si une démocratisation du régime se produisait.
Car, Xi Jinping est persuadé que le PC soviétique s’est sabordé en acceptant les valeurs démocratiques alors même que selon tous les analystes sérieux la chute de l’empire des soviets est bien l’échec cuisant de son modèle politique, économique et social.
Mais le maître de la Chine signifie par là que le PC soviétique aurait du faire ce que Den Xiaoping a fait en 1989 aux étudiant de la place Tienanmen, tirer sur les étudiants puis reprendre en main le semblant de liberté politique qui s’était installé dans le pays.
Si l’on y regarde de plus près en termes de puissance, il est vrai que l’Union soviétique était la grande sœur  de la République populaire de Chine alors qu’aujourd’hui cette dernière est devenue la grande sœur de la Russie.
Mais, encore une fois, c’est bien le modèle soviétique qui a tourné au fiasco.
D’ailleurs, c’est bien en tournant le dos à ce modèle et en inventant un capitalisme d’Etat tout en gardant un système politique totalitaire et dictatorial que la Chine s’est développé, tournant le dos à la vulgate marxiste sans aucun remord.
C’est le grand drame de Vladimir Poutine.
Ce dernier, pour tenter de faire retrouver un certain standing à la Russie ainsi que tenter de faire revivre d’une manière ou d’une autre l’Union soviétique en annexant des territoires, en concluant des accords avec les anciennes républiques de l’empire et en provoquant des glacis dans celles qui ne veulent pas coopérer (Géorgie, Ukraine) ainsi qu’en jouant les va-t-en-guerre contre l’Occident partout où c’est possible comme en Syrie, a du s’allier avec Pékin en étant le suiveur et non plus le guide.
Une alliance où la Chine y trouve un énorme avantage: ne pas être isolée sur la scène mondiale notamment depuis qu’elle y montre une agressivité qui inquiète tous ses voisins (sans doute même la Russie!) et toutes les démocraties de la planète.
Or cette alliance, malgré ce que l’on croit généralement et ce que disent les propagandes russe et chinoise, ne va pas de soi.
Les intérêts de la Chine et de la Russie sont souvent totalement antinomiques et chacun des deux pays craint les visées hégémoniques de l’autre.
Actuellement, dans l’état dans lequel elle se trouve, c’est la Russie qui a le plus à craindre d’une Chine qui retrouve son standing du début du XIX° siècle et qui domine son voisin de l’ouest économiquement de manière outrageuse.
Poutine essaye donc de se servir de la Chine pour tenter de garder le statut de grande puissance à la Russie alors même qu’en l’état les deux grands du monde sont cette même Chine et les Etats-Unis à son grand désespoir...
De même, Poutine aimerait copier l’exemple chinois mais les différences entre les deux nations sont telles qu’il n’y a aucune chance que cela se produise.
Car si la Russie est l’exemple à ne pas suivre pour la Russie, il est tout aussi sûr que la Chine est bien l’exemple que la Russie voudrai suivre…
Alexandre Vatimbella
© 2015 LesNouveauxMondes.org


lundi 5 octobre 2015

Présidentielle USA 2016. Et si le centriste Michael Bloomberg se présentait?

Ancien maire de New York (2002-2013) et milliardaire, Michael Bloomberg a eu des velléités passées de se présenter à la présidentielle.
Mais même s’il demeure intéressé par la politique et qu’il soutient financièrement plusieurs causes qui lui sont chères (comme l’interdiction des armes à feu ou la lutte contre le tabagisme ou l’obésité) ainsi que des personnalités modérées des deux camps (républicains et démocrates), il a toujours déclaré qu’il ne souhaitait pas se présenter en 2016.
Néanmoins, celui qui est un centriste assumé (enregistré d’abord comme démocrate, puis comme républicain et enfin comme indépendant, mais nous sommes à New York…) pourrait peut-être revoir sa copie s’il se trouvait que les candidats des deux grands partis soient des extrémistes et/ou des dangereux populistes comme Donald Trump ou Ben Carson (chez les républicains) ou Bernie Sanders (chez les démocrates).
Pour l’instant, ce sont ses amis, comme le magnat de la presse, Rupert Murdoch, qui l’appellent à considérer une candidature mais sans succès.
Et le tweet du consultant politique, Ian Bremmer, affirmant que «Bloomberg considère maintenant sérieusement une candidature indépendante» n’a pas été confirmé par l’intéressé.
Lui se dit plutôt focalisé sur la reprise en main la direction de son groupe de communication financière qu’il a fondé en 1981 et qu’il avait confié à d’autres pendant son mandat.
Mais il est vrai que l’ancien maire de New York a pris une nouvelle dimension depuis son départ de City hall du fait que son successeur, le démocrate Bill de Blasio, soit considéré comme un homme de gauche plutôt diviseur et ayant pris plusieurs mesures controversées depuis son élection.
Du coup, Michael Bloomberg retrouve un certain statut qui pourrait lui permettre de rassembler ce qui reste de centristes au Parti républicain et les centristes, beaucoup plus nombreux, du Parti démocrate si les circonstances s’y prêtaient.
Surtout, il pourrait aussi être le catalyseur de tous ces «independents» qui se disent au centre et qui cherchent vainement un leader pour défendre leur cause depuis des années, même s’ils sont plutôt enclins à être proches d’Hillary Clinton.
Selon le site internet conservateur Politico, l’ancien maire de New York douterait que sa victoire soit possible.
Car en bon Newyorkais, «il est à la gauche du président Obama sur plusieurs questions sociales, ce qui n’est pas où est une majorité du pays. Mais il pourrait changer d’avis si les deux partis choisissaient un candidat qu’il considère inéligible et qu’il était clair qu’il était temps de bâtir une campagne viable».
Cette observation fait écho à ce que Bloomberg avait lui-même déclaré au New York Magazine en 2013: «Je suis convaincu à 100% que vous ne pouvez pas gagner une élection dans ce pays si vous n’êtes pas le candidat d’un des deux grands partis. La seconde chose dont je suis convaincu est que je ne pourrais pas l’emporter dans la primaire d’aucun des deux partis».
Alexandre Vatimbella

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