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mercredi 7 octobre 2015

Focus. Mondialisation – Pour la Chine, la Russie est l’exemple à ne pas suivre

Si la Russie est dans l’état où elle est, c’est sa faute.
C’est en tout cas ce que pensent les dirigeants chinois au premier rang desquels Xi Jinping, le premier secrétaire du parti communiste et chef de l’Etat.
En réalité, dans un retour au maoïsme et au marxisme, le nouveau pouvoir de Pékin estime que la fin de l’Union soviétique dans les années 1980-1990 pourrait être ce qui pourrait arriver à la Chine si une démocratisation du régime se produisait.
Car, Xi Jinping est persuadé que le PC soviétique s’est sabordé en acceptant les valeurs démocratiques alors même que selon tous les analystes sérieux la chute de l’empire des soviets est bien l’échec cuisant de son modèle politique, économique et social.
Mais le maître de la Chine signifie par là que le PC soviétique aurait du faire ce que Den Xiaoping a fait en 1989 aux étudiant de la place Tienanmen, tirer sur les étudiants puis reprendre en main le semblant de liberté politique qui s’était installé dans le pays.
Si l’on y regarde de plus près en termes de puissance, il est vrai que l’Union soviétique était la grande sœur  de la République populaire de Chine alors qu’aujourd’hui cette dernière est devenue la grande sœur de la Russie.
Mais, encore une fois, c’est bien le modèle soviétique qui a tourné au fiasco.
D’ailleurs, c’est bien en tournant le dos à ce modèle et en inventant un capitalisme d’Etat tout en gardant un système politique totalitaire et dictatorial que la Chine s’est développé, tournant le dos à la vulgate marxiste sans aucun remord.
C’est le grand drame de Vladimir Poutine.
Ce dernier, pour tenter de faire retrouver un certain standing à la Russie ainsi que tenter de faire revivre d’une manière ou d’une autre l’Union soviétique en annexant des territoires, en concluant des accords avec les anciennes républiques de l’empire et en provoquant des glacis dans celles qui ne veulent pas coopérer (Géorgie, Ukraine) ainsi qu’en jouant les va-t-en-guerre contre l’Occident partout où c’est possible comme en Syrie, a du s’allier avec Pékin en étant le suiveur et non plus le guide.
Une alliance où la Chine y trouve un énorme avantage: ne pas être isolée sur la scène mondiale notamment depuis qu’elle y montre une agressivité qui inquiète tous ses voisins (sans doute même la Russie!) et toutes les démocraties de la planète.
Or cette alliance, malgré ce que l’on croit généralement et ce que disent les propagandes russe et chinoise, ne va pas de soi.
Les intérêts de la Chine et de la Russie sont souvent totalement antinomiques et chacun des deux pays craint les visées hégémoniques de l’autre.
Actuellement, dans l’état dans lequel elle se trouve, c’est la Russie qui a le plus à craindre d’une Chine qui retrouve son standing du début du XIX° siècle et qui domine son voisin de l’ouest économiquement de manière outrageuse.
Poutine essaye donc de se servir de la Chine pour tenter de garder le statut de grande puissance à la Russie alors même qu’en l’état les deux grands du monde sont cette même Chine et les Etats-Unis à son grand désespoir...
De même, Poutine aimerait copier l’exemple chinois mais les différences entre les deux nations sont telles qu’il n’y a aucune chance que cela se produise.
Car si la Russie est l’exemple à ne pas suivre pour la Russie, il est tout aussi sûr que la Chine est bien l’exemple que la Russie voudrai suivre…
Alexandre Vatimbella
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