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samedi 27 février 2021

American centrism is back!

Les premiers jours et les premières mesures prises par le nouveau président des Etats-Unis, Joe Biden, le confirme: le centrisme américain est de retour!

La preuve: sa présidence est déjà critiquée, et par la Gauche, et par la Droite!

Plus sérieusement, la volonté de s’appuyer sur la classe moyenne pour réduire les inégalités, la protection des plus faibles sans stigmatisation de ceux qui réussissent, la recherche de consensus et de compromis, la restauration de l’Etat de droit tellement affaibli par son prédécesseur, la mise en avant des valeurs humanistes, une politique étrangère où réapparait le multilatéralisme et, surtout, la défense des droits de l’humain ainsi que de la démocratie sont autant de jalons d’une politique centriste.

Bien sûr, la crise de la covid19 qui a des implications sanitaires, économiques et sociales, impose une forte réaction de la part du gouvernement fédéral et le «American rescue plan» plan de sauvetage de l’Amérique d’un montant 1900 milliards de dollars – qui vient d’être voté par la Chambre des représentants et doit maintenant être discuté au Sénat – ne respecte sans doute pas les canons centristes en matière budgétaire (tout comme le prochain plan de quatre ans sur les infrastructures qui sera de 2000 milliards de dollars).

Mais il est d’inspiration keynésienne comme le furent les plans de sauvetage mis en place en 2009 par l’administration Obama alors que l’économie du pays était, comme aujourd’hui, au bord du gouffre à cause de la crise des subprimes et du crédit à tout va – c’était la Grande récession –, plans qui ont permis de sortir l’Amérique du marasme et d’éviter une crise comme celle de 1929 sa Grande dépression.

Ici, c’est un autre des fondamentaux centristes qui est mis en œuvre, le pragmatisme, c’est-à-dire d’utiliser les outils nécessaires pour réparer les dysfonctionnements sans se demander si l’on respecte ou non une orthodoxie idéologique.

De même, certaines mesures qui visent plus spécifiquement à lutter contre les ravages sanitaires du coronavirus peuvent être plus intrusives que la manière dont un pouvoir centriste agi en temps normal.

Les décisions de Joe Biden ressemblent à celles que tous les gouvernements centristes ont prises à travers le monde que ce soit, par exemple, en France ou au Canada pour protéger les populations et sauver la machine productive.

Toutefois, ce plan quel que soit son ampleur tente de rester dans une sorte de juste équilibre global ce qui, évidemment ne fait pas plaisir à la Droite et à la Gauche.

Comme on pouvait s’en douter, les républicains ont rué dans les brancards pour le critiquer et ne le voteront pas sauf exception tout autant par idéologie (ils sont arcboutés sur les théories de l’offre, c’est-à-dire d’aider les entreprises en baissant les charges et les réglementations) que pour des raisons bassement politiciennes ainsi que par leur dépendance à Donald Trump qui va jouer la politique du pire puisqu’il projette de se représenter en 2024…

De leurs côtés les libéraux de gauche et les quelques socialistes du Parti démocrate ont déjà attaqué la politique globale de Biden en la trouvant trop timorée et demandent des mesures sociales plus fortes et des dépenses publiques plus élevées ainsi qu’une politique fiscale moins favorable aux plus riches même si ceux-ci vont payer plus d’impôts comme l’a promis le président pendant sa campagne.

Si, pour l’instant, le nouveau président bénéficie d’une marge soutien de la population comme le montre les sondages (près de 70% des Américains sont en faveur de son plan de relance), il est évident que cette double opposition bien connue des pouvoirs centristes (ce fut le cas pour Obama en son temps et ça l’est pour Macron en France) deviendra sans doute plus virulente et pourrait bien bloquer l’action de son gouvernement.

Mais il ne semble pas, qu’au-delà d’une certaine limite pour rassembler le plus de monde autour de ses projets, Joe Biden soit enclin à céder aux diktats des uns et des autres en sacrifiant sa gouvernance centriste.

D’autant qu’elle lui semble capitale et essentielle pour ce qui est un de ses principaux objectifs, si ce n’est le principal, réconcilier la société américaine si divisée depuis la président de Ronald Reagan dans les années 1980 et dont les antagonismes ont pris une dimension critique avec la présidence de Trump.

Ici, il ne s’agit pas de sauver l’économie américaine mais les Etats-Unis tout court!

Jusqu’à présent il parvient à maintenir un climat apaisé en ce sens mais cela ne fait qu’un peu plus d’un mois qu’il est à la Maison blanche…

 

 

jeudi 25 février 2021

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. La force de la démocratie réside dans sa fragilité et inversement

La faiblesse de la démocratie, le pouvoir du peuple par le peuple pour le peuple, c’est ce qui fait sa solidité; la force de la démocratie, apporter la liberté et l’égalité à tous, c’est ce qui la rend fragile.

S’en remettre au choix du peuple pour élire ses dirigeants est un pari sur la responsabilité et la sagesse de celui-ci, voilà qui est évidemment fragile mais cela donne à la démocratie sa puissante légitimité et donc fait sa force par rapport à tout autre régime.

Donner la liberté dans l’égalité est le cadeau indépassable de la démocratie à chacun, qui lui donne cette aura particulière mais est également un pari sur l’humain qui peut être la source de tout désordre et revendication exagérés.

Les fragilités et les forces de la démocratie sont donc entremêlées et celle-ci ne peut exister sans leurs connexions.

D’où les corollaires qui vont avec.

Le premier est que la démocratie ne se défend pas toute seule, c’est-à-dire qu’elle ne peut exister sans une protection constante face à ses ennemis parce qu’il est facile d’instrumentaliser les bienfaits de la démocratie pour les retourner contre elle.

Le deuxième est que la démocratie ne peut pas vivre sur le temps long sans des individus de plus en plus responsables, c'est-à-dire de plus en plus formés et informés, donc capables de comprendre non seulement les enjeux de la démocratie mais aussi leur intérêt et d’adopter leurs comportements en conséquence pour être de véritables citoyens émancipés et non plus des gouvernés soumis du régime politique en place, des sujets à part entière de l’histoire qui se déroule et qui la modèlent et non des objets qui la contemplent passivement en la subissant.

Le pari démocratique est donc un défi constant face à des attaques et des dysfonctionnements récurrents qui impactent sa bonne marche.

Et il faut bien comprendre qu’il en sera toujours le cas.

Quelle que soit sa protection, quel que soit le degré du citoyen éclairé et averti, le processus démocratique comportera en permanence les mêmes fragilités parce que le monde sera immuablement gouverné en grande partie par les passions.

Même si la raison peut progresser, elle partira toujours avec un handicap avec ce qui fait de nous des êtres doués de sentiments.

Et c’est heureux car cela nous permet d’avoir de l’amour, de l’affection, de la solidarité, de la tolérance et de la fraternité pour l’autre, du respect pour sa dignité et de posséder des capacités si essentielles d’empathie et d’indignation face à l’inacceptable et l’insupportable.

D’autant que la raison dans sa froideur peut être aussi dangereuse que les passions si elle n’est pas portée par les valeurs humanistes.

Par ailleurs, il est bien évident que la démocratie ne sera jamais parfaite, que son organisation et que son fonctionnement sont toujours perfectibles et qu’elle aura du mal à réaliser tout le temps et pour tous en même temps ses promesses.

Mais même avec ses défaillances, elle demeure sans conteste le meilleur régime parce que ses bénéfices collectivement et individuellement parlant seront toujours bien meilleurs que ceux proposés par ses régimes concurrents.

Nous devons donc faire avec les friabilités de l’édifice démocratique et nous serons perpétuellement obligés de combler les fissures qui le lézardent sans interruption tout en renforçant constamment ses fondations.

Mais, en retour, cette démocratie, à la fois forte et faible, à la fois solide et fragile, donne des fruits à la saveur incomparable.

C’est si vrai que tous les peuples à travers le monde qui n’y ont jamais goûté ou si peu et ceux qui les ont déjà dégustés ne rêvent que d’en faire leur met principal et sont prêts à donner leur vie pour y avoir accès.

Oui, être à la table des Dieux pour prendre part au banquet se mérite même si nous devons préparer le repas et faire la vaisselle.

Alexandre Vatimbella

 

mardi 23 février 2021

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. L’universalisme est la seul solution humaniste pour le bien vivre ensemble

Non, l’universalisme n’est pas une idée obsolète (et doit se nourrir des différences) qu’il soit philosophique, moral, politique, juridique, démocratique ou républicain et, qu’in fine, la seule société légitime est celle qui regrouperait dans un seul monde toute l’Humanité.

L’universalisme est de dire que tout le monde est égal devant la loi mais différent dans son individua lité, dans son altérité.

L’universalisme est de dire qu’il y a des règles morales et éthiques qui s’appliquent à tous où qu’ils habitent sur la planète.

L’universalisme politique est de dire que la liberté, l’égalité, la fraternité sont les valeurs communes à l’humanité entière ce qui induit l’universalisme de la démocratie et de la république.

Que tout humain en vaut un autre parce que nous sommes tous de même nature.

Mais cet universalisme se construit évidemment sur la diversité, plus précisément sur la différence car chaque membre de la communauté mondiale possède son individualité irréductible à celle d’un autre.

Et à l’inverse des idéologies qui prônent le séparatisme et le cloisonnement du communautarisme, l’universalisme pose qu’il n’existe qu’une seule et unique Humanité dans laquelle chacun peut vivre sa vie comme il l’entend au seul impératif de respecter la dignité de l’autre.

La solution pour le bien vivre ensemble réside dans la ressemblance et non dans la dissemblance, dans l’union plutôt que dans le séparatisme.

Ce n’est pas le « ou » qui est important mais bien le « et », c’est-à-dire le lien plutôt que l’opposition mais un « et » qui n’additionne pas stupidement les individualités (ici 1=1 est faux) mais fondamentalement les conditions (ici 1=1 est juste).

Faire société ne peut se concevoir dans la contrainte mais, à l’inverse, ne peut exister dans la licence.

Dans le premier cas on aboutit à une fiction de vivre ensemble et dans le second à une fiction de l’individualisme.

Or, il s’agit bien de marier individualisme et solidarisme, non de les opposer comme le font la plupart des intellectuels à la mode actuellement dans ce remake constant du «tout va mal» qui permet certains à tenir leur boutique à idées sur le malheur et l’angoisse plutôt que sur les réelles solutions et de réclamer une reprise en main où l’ennemi est l’individualisme alors que c’est de le dévoiement de celui-ci qui est le coupable.

Oui, les problèmes existent, il serait naïf, niais voire irresponsable de les nier.

Oui, l’humain est bourré de contradictions et de défauts et les défis du bien vivre ensemble sont gigantesques.

Mais, en divisant en myriades de groupes et de communautés tout en fustigeant les différences individuelles plutôt qu’en unissant dans un seul ensemble d’êtres qui partagent la même condition tout en permettant à chacun de se réaliser du mieux possible dans sa vie au regard de ses propres espoirs et non ceux d’une vision holiste totalitaire et accablante, on ne fait qu’augmenter les cassures sans jamais trouver le lien indispensable qui est indispensable si nous voulons avoir un avenir et bâtir un présent pour tous.

Certains se désolent qu’il n’y est plus d’oppositions frontales en matière politique, ce qui inciterait tous ceux qui ne se reconnaissent pas dans le consensus existant à se tourner vers les extrêmes et les populismes.

D’abord, ils semblent ignorer que toute l’histoire de l’humanité a toujours été marquée par cette réalité…

Quant aux oppositions au modèle démocratique, force est de reconnaitre qu’il est toujours aussi puissant et qu’il a même retrouvé des couleurs depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale puis de la chute du communisme.

Ensuite, ils se trompent parce que c’est bien à un délitement du consensus – qui a toujours et constamment été très fragile dans les démocraties, les «accidents» jalonnant leur existence le prouvent – auquel nous assistons.

Et celui dont nous avons besoin urgemment est bien de celui qui reconnait la dignité de l’humain, le respect de l’individualité de l’autre.

Parce que, sur cette base là, on construit une vraie société humaniste car de cette injonction du respect de la dignité de chacun découlent toutes les valeurs essentielles qui font une vraie démocratie républicaine, voire son dépassement vers quelque chose d’encore plus grand.

Pourquoi le Centrisme est par son essence, l’universalisme par excellence?

Parce qu’il refuse les clientélismes qui sont le fonds de commerce de la Droite et de la Gauche mais aussi celui de tous les séparatismes.

Parce qu’avec sa notion de juste équilibre il parle à tous comme des égaux et des personnes possédant chacune son individualité propre et combat les extrêmes qui réclament la rupture et la violence.

Parce qu’en mettant en avant la personne qui ne peut se réaliser que dans la liberté et la solidarité, il refuse d’opposer la liberté à l’égalité mais affirme que ce n’est qu’en les associant que l’on construit un vrai monde d’humains dignes et fraternels.

L’universalisme, face à tous défis de ce XXI° siècle, des guerres au réchauffement climatique en passant par les inégalités sociales et la destruction des richesses naturelles, est la seule réponse efficace comme nous le prouve malheureusement l’Histoire où la violence et la désolation se sont nourries des divisions.

 

 

dimanche 7 février 2021

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Pourquoi les extrêmes reviennent toujours?

 On pourrait penser qu’après tant d’échecs et de fiascos, tant de crimes et d’indignité, les mouvements extrémistes de droite comme de gauche seraient un vestige d’une époque où l’on pouvait encore croire à la fable du grand soir tout simplement parce qu’il n’était jamais arrivé jusque-là.

Le XX° siècle nous a ainsi donné une bonne leçon sur cette faribole qui a produit tant d’horreurs qui a recouvert l’Humanité d’une indignité qu’elle devra porter encore longtemps avant de pouvoir s’exonérer de ses fautes immenses.

Néanmoins, après la seconde guerre mondiale, beaucoup pensaient dans l’euphorie de la victoire en avoir fini avec l’extrême-droite et ses deux représentants les plus malfaisants, le fascisme et le nazisme.

Puis, après l’effondrement de l’Union soviétique et le réveil de la Chine dans les années 1980, beaucoup, les mêmes et d’autres, dans l’euphorie de la chute du Mur de Berlin, pensaient en avoir fini avec l’extrême-gauche et son représentant le plus malfaisant, le communisme, et ses diverses branches (léniniste, trotskyste, maoïste).

Le legs des quatre plus odieux dictateurs du XX° siècle, Hitler, Staline, Mao et Mussolini, semblaient être enfin soldé avec, à la clé, des centaines de millions de morts.

D’autant que, dans les poubelles de l’Histoire se trouvaient également Franco, Pol Pot, Pinochet, Khomeyni et quelques autres criminels de la même espèce.

Avions-nous commencé notre repentance collective?

Pas le moins du monde.

Car, en ce début de troisième décade du XXI° siècle force est de reconnaitre que ces «beaucoup», dont votre serviteur, se sont trompés et que le plus grand nombre d’entre ces «beaucoup» a vu s’évanouir l’espoir qu’une démocratie républicaine enfin dominante s’impose «naturellement» dans un monde confraternel, hanté des génocides et des massacres récents, et où l’on célèbrerait les valeurs humanistes.

Bien sûr, nous n’étions pas dupes de ce que l’Histoire n’était ni terminée, ni que son tragique ait disparu dans les limbes.

Ni même que les créatures immondes du totalitarisme avaient pourri définitivement la gueule ouverte dans quelques caniveaux aux eaux boueuses.

Nous savions qu’elles étaient encore tapies dans l’ombre prêtes à bondir sur la démocratie quand l’occasion se présenterait.

Certaines avaient d’ailleurs réussi à survivre à la grande lessive et s’affichait au grand jour comme Mobutu, Kim-Il Sung ou Saddam Hussein.

Les piqûres de rappel furent nombreuses et douloureuses.

Ce fut Tienanmen en Chine, la prise de pouvoir de Poutine en Russie, la résilience du castrisme à Cuba et de la dynastie Kim en Corée du Nord, les nouveaux habits des dictatures militaires comme en Thaïlande ou au Myanmar, les chefs de guerre en Afrique, du Libéria au Congo, du Rwanda au Zimbabwe en passant par l’Ouganda ou la Centre-Afrique, sans oublier les régimes violents dans le monde arabo-musulman, de l’Arabie Saoudite à l’Afghanistan, de la Syrie au Qatar en passant par l’Algérie ou la Libye.

Et la liste pourrait continuer en une sombre litanie.

Il faut y ajouter, bien entendu, le terrorisme avec ses deux plus ignobles figures, Al Qaida et Daesh.

Quant aux pays qui ont instauré la démocratie, ils ont vu les montées des extrémistes et des radicaux, leurs tentations et même leurs tentatives séditieuses qui sont devenues parties du paysage politique depuis maintenant une trentaine d’années avec une accélération de leur capacité à nuire depuis une dizaine d’années.

Voilà pour le constat.

Mais la question essentielle ici est de se demander pourquoi ce pire est toujours possible alors qu’il a démontré son incapacité, ses méfaits et ses atrocités?

Pourquoi l’humain est toujours prêt à accepter d’être sous le joug plutôt que de vivre en la liberté?

Sur CNN une partisane de Trump et des contributeurs du réseau élucubrationiste (complotiste) QAnon a expliqué qu’elle croyait tout ce que lui disaient celui-ci et ceux-là parce qu’elle avait toujours été élevée pour obéir et suivre…

Ce genre de comportement est malheureusement bien connu mais il n’est pas une raison satisfaisante et certainement pas unique qui ferait que des esprits faibles se laissent embobiner par des démagogues vicieux et des propagandistes malins.

Lorsque l’on voit les mouvements de foule dans les pays démocratiques, on est frappé de la haine et de la rage qu’ils exhalent de tous les pores de leurs participants.

Rage et haine sont deux des moteurs favoris des extrêmes contre les démocraties libérales.

Ce sont aussi deux carburants essentiels des totalitarismes.

De même, un monde inconnu et angoissant fait que beaucoup cherchent des réponses qui les rassurent et les idéologies fermées des extrêmes qui expliquent tout, qui pointent de manière manichéenne les bons et les méchants ainsi que les boucs émissaires du tout ce qui ne va pas bien, qui affirment où est la seule vérité possible sont, pour eux, les bienvenus.

Les mouvements terroristes sont là pour le démontrer jusqu’à l’ignominie.

Et puis il y a cette liberté dont tous ces gens ne savent pas quoi en faire et qui devient plus anxiogène qu’émancipatrice parce qu’elle requiert respect et responsabilité – deux attitudes qui nécessitent de penser à autre chose qu’à son unique intérêt – plus un objet gênant dont il faut se débarrasser qu’un outil pour vivre son projet de vie et faire épanouir son individualité.

Oui, le terreau qui permet la résilience des extrêmes malgré leurs échecs constants et les exemples vivants de leurs turpitudes, n’est pas prêt de disparaitre.

Même le fait qu’en ce XXI° siècle, il y ait un nombre de citoyens mieux formés et informés ne suffit pas qu’à ce qu’un grand nombre demeurent prêts à s’embrigader derrière les hérauts de l’autoritarisme et de l’intolérance ou à leur laisser le champs libre sans réagir.

Parce qu’il y a cette évidence que nous voulons oublier lorsque nous parlons d’extrémisme et totalitarisme: aucun parti liberticide dans une démocratie ne peut exister sans électeurs et aucun régime despotique ne peut survivre sans l’appui d’une partie significative de la population, que celui-ci soit tacite ou s’exprime (c’est un peu différent pour une organisation terroriste).

Et les indifférents sont leurs complices.

Alors, le constat est que l’extrémisme existera toujours et que, corrélativement, la démocratie sera toujours un combat et jamais une guerre définitivement gagnée.

Ce n’est pas que nous ne soyons pas capables intrinsèquement de vivre en liberté mais cela requiert des individus qui savent et qui savent utiliser ce qu’ils savent.

Surtout, il faut des individus qui acceptent le prix de la liberté.

Trop nombreux sont encore ceux qui ne veulent pas le payer.

Des sortes de radins de la dignité humaine…