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samedi 25 juin 2022

Le Focus. Etats-Unis – Si les électeurs démocrates étaient responsables, l’IVG serait toujours en vigueur

La décision d’aujourd’hui de la Cour suprême des Etats-Unis de révoquer son propre arrêt de 1973, Roe v. Wade, qui avait légalisé l’avortement sur tout le territoire du pays et de laisser désormais à chaque Etat de l’Union le choix d’autoriser ou non l’IVG est l’aboutissement d’un long processus dont les principaux responsables sont sans doute les défenseurs eux-mêmes de ce droit…

Car si une Cour suprême, non pas à dominante conservatrice comme le disent les commentateurs français mais bien d’extrême-droite a pu donner raison à des gouvernements d’Etats eux aussi d’extrême-droite, c’est parce que les électeurs démocrates et plus particulièrement ceux de gauche, les plus ardents défenseurs de l’IVG, ont failli d’élections en élections à aller voter ou à faire le bon choix.

L’exemple le plus emblématique est l’élection de Donald Trump en 2016 face à Hillary Clinton avec un nombre conséquent d’électeurs de gauche qui refusèrent de voter pour cette dernière en allant jusqu’à dire que les deux personnalités politiques étaient identiques!

Résultat, Trump se retrouva à la Maison blanche et au cours de ses quatre années de présidence, il eut l’opportunité de nommer trois juges, soit un tiers des membres de la Cour suprême.

Et il choisit des juristes d’extrême-droite.

Actuellement, sur les neuf membres, cinq sont d’extrême-droite, un est conservateur et trois sont libéraux.

Si Hillary Clinton avait été présidente, il y aurait aujourd’hui six membres libéraux, un conservateur et deux extrémistes de droite…

Mais ce n’est pas tout.

Traditionnellement, les électeurs démocrates et «independents» votent moins que les républicains lors des élections locales.

C’est pourquoi, une majorité d’Etats sont gouvernés par la droite et de plus en plus l’extrême-droite qui a fait ou va faire passer des lois anti-IVG.

Or, tout montre que si les électeurs démocrates se déplaçaient comme les républicains pour les scrutins locaux, la grande majorité des Etats seraient gouvernés par des libéraux centristes.

Ces deux phénomènes qui mettent en cause directement la responsabilité des électeurs démocrates ont abouti à cette situation à propos de l’avortement mais aussi d’autres questions importantes de société comme la vente libre d’armes, par exemple.

Ceux qui sont en train de manifester devant le bâtiment de la Cour suprême à Washington contre la décision des juges d’extrême-droite à propos de législations qui seront prises par des gouvernements locaux d’extrême-droite sont donc, en partie, ceux qui ont permis que cela se produise…

Ayant dit cela, il convient de rappeler que cette décision inique va en plus à contre-courant de la volonté des Américains qui sont très largement majoritaires en faveur de l’IVG.

Ensuite, il est bon de rappeler que les trois juges d’extrême-droite ont affirmé lors de leurs auditions télévisées au Sénat qu’ils estimaient que le droit à l’avortement faisait partie de la législation américaine et qui le respecterait.

Ce sont donc des imposteurs qui ont menti en direct devant le peuple américain et face aux élus de la nation.

Mais que pouvait-on attendre de personnages nommés par un populiste démagogue dont les Américains découvrent jour après jour, grâce aux travaux de la Commission d’enquête du Congrès sur les événements du 6 janvier 2021, qu’il avait bien été le mettre d’œuvre d’un coup d’Etat pour garder le pouvoir et transformer le pays en dictature.

 

lundi 20 juin 2022

Le focus. Xi, le complice obligé de Poutine

Xi, le Chinois, et Poutine, le Russe, forment un duo criminel qui menace le monde.

Mais si les deux sont des dictateurs qui oppriment leur peuple et ont une attitude belliqueuse sur la scène internationale, leurs intérêts semblaient diverger concernant l’invasion de l’Ukraine par le régime en place à Moscou.

D’autant que Pékin jusque là entretenait de bonnes relations diplomatiques et commerciales avec Kiev

Pourtant, sans pour autant apporter une aide publique à Poutine, Xi le soutien verbalement et sans doute matériellement de façon cachée.

Les raisons en sont évidentes si l’on se penche sur le fonctionnement de ces deux régimes assez proches quant à leurs méthodes de gouvernement et à leurs idéologies totalitaires.

De plus, les deux personnages ont bâti une grande partie de leur image et de la légitimité de leurs régimes respectifs sur l’opposition et la haine de l’Occident et de la démocratie républicaine libérale.

Tous deux commettent depuis des années et à périodes répétées des diatribes contre les Occidentaux qui seraient décadents et leur démocratie qui serait vouée à disparaitre pour laisser place au nouveau modèle dont ils sont les principaux représentants et les promoteurs qui selon eux va dominer ce siècle voire le millénaire celui d’une «vraie» démocratie qui est en réalité n’est qu’un vulgaire régime totalitaire de contrôle sur sa population et de domination sur ses voisins dirigé par un homme fort sorte de guide tout puissant.

N’oublions pas que Xi se compare avec Mao depuis toujours et que Poutine vient de déclarer qu’il était le nouveau Pierre le grand…

En outre, même si la Chine commerce plus avec les Occidentaux qu’avec la Russie dans des proportions énormes, elle est considérée par les démocraties comme la principale menace pour la paix et les libertés.

Dès lors, prendre le parti de Poutine pour Xi est donc soutenir un régime qui peut être un allié, plus sûrement un outil qui peut lui servir, dans la guerre potentielle qu’il rêve de faire à l’Occident afin de devenir la première puissance mondiale.

En réalité, celui qui a le plus à perdre dans ce duo est bien Poutine car la Russie est devenue un nain par rapport à la Chine qui, rappelons-le, a des revendications et des visées sur nombre de ses territoires ainsi qu’une volonté de s’approprier ses énormes ressources naturelles.

La peur séculaire des Russes ne vient pas d’une invasion de l’Occident mais bien de sa frontière orientale, c’est-à-dire de la Chine.

Là aussi, Xi trouve une justification de plus pour être du côté de Poutine.

Enfin, cette guerre de Poutine contre l’Ukraine permet à Xi de voir et d’analyser en grandeur nature la réponse occidentale à une agression contre une démocratie ce qui n’a pas de prix dans sa volonté d’annexer par la force Taïwan par le biais d’une invasion que le régime communiste chinois prépare de longue date.

Toutes ces raisons obligent Xi vis-à-vis de Poutine mais pour un résultat où il sera sans nul doute le vainqueur final.

vendredi 17 juin 2022

Le Focus. La faillite de la mondialisation?

Les différentes crises qui ont éclaté récemment – de la covid19, énergétique, alimentaire – semblent mettre à mal la mondialisation.

Ajoutons à cela la désindustrialisation des pays avancés qui les rend particulièrement exposés lors de tensions sur la production de matières premières ou de biens comme l’a démontré la reprise économique post-covid19.

Sans oublier, évidemment, que la mondialisation devait être une ère de paix et de coopération tant le commerce international et une interdépendance économico-industrielle (globalisation) sont censés éloigner la guerre ce que les différents conflits ont mis à mal et en particulier l’actuelle agression de la Russie contre l’Ukraine qui désorganise grandement le flux des échanges.

Mais tous ces éléments négatifs ne peuvent néanmoins pas remettre en cause, malgré la montée des nationalismes, la réalité d’une culture mondiale qui se nourrit de toutes les cultures existantes de par le monde.

En réalité, la mondialisation est faite de ce que nous voulons y mettre.

Si aujourd’hui nous nous retrouvons dans une impasse dans certains domaines, c’est parce que nous l’avons voulu sans avoir eu l’intelligence de mener une réflexion globale sur ce que cela signifiait, par exemple, de délocaliser des entreprises ou des productions.

Et l’on ne peut pas incriminer seulement les politiques ou les entrepreneurs parce que les consommateurs, donc l’entière population, y ont trouvé leur intérêt.

Les prix bas dans les hypermarchés c’est bien une conséquence de la globalisation.

On peut donc dire que des erreurs, notamment dans les pays développés, ont été commises dans l’organisation et la conduite de la mondialisation mais qu’elle demeure non seulement une chance mais une obligation.

Ainsi, sans coopération internationale très forte, il est impossible de lutter contre le réchauffement climatique et ses effets qui seront de plus en plus négatifs.

De même, le rapprochement des peuples ne peut passer que par des échanges culturels au sens large qui est une partie primordiale de la mondialisation.

C’est donc l’architecture de la mondialisation actuelle qu’il faut corriger mais certainement pas abandonner cet embryon de ce qui pourrait constituer un jour une vraie communauté internationale unie.

 

Editorial d’Alexandre Vatimbella. L’Union européenne à Kiev pour la liberté et la dignité

Macron, Scholz et Draghi à Kiev pour rencontrer Zelensky, c’est un message fort de l’Union européenne dans son soutien à l’Ukraine qui subit une invasion de la part du régime scélérat de Poutine.

Les trois principaux pays de l’UE, la France, l’Allemagne et l’Italie ont donc décidé d’aller ensemble rendre une visite officielle et surtout historique à l’Ukraine pour lui dire qu’elle n’était pas seule en Europe et qu’en plus sa candidature à l’Union européenne serait reçue positivement lors du prochain Conseil européen.

Le président français, le chancelier allemand et le président du conseil italien ont été sans aucune ambigüité sur l’encrage des Ukrainiens dans l’Europe démocratique.

De même, ils ont promis que l’aide serait accentuée jusqu’à la victoire de l’Ukraine sur la Russie que tous souhaitent.

Les pantins du Kremlin, comme l’ancien président Medvedev qui n’en finit pas de se ridiculiser avec ses messages haineux, xénophobes, racistes et va-t-en-guerre, ont eu beau se moquer de cette visite, elle est un geste d’une importance primordiale dans cette crise que Poutine a créé de toute pièce.

Mais, après les critiques dont certaines étaient certes légitimes sur certaines hésitations et certains propos, il faut tout de même rappeler que l’Union européenne n’est en rien responsable de ce conflit et qu’elle a réagi immédiatement en se tenant derrière l’Ukraine, ce qui était déjà un événement historique tant les précédents, notamment los de la guerre des Balkans, avaient montré une incapacité de l’Europe de parler d’une seule voix.

Et ce qu’a rappelé avec justesse le président français lors de la conférence de presse qui a suivi les discussions avec Volodymyr Zelensky, c’est que l’Ukraine sera la seule à décider de son avenir lorsque la guerre sera terminée.

Un message de liberté et de dignité pour un pays qui a refusé d’être la colonie d’une grande puissance, qui plus est, qui est devenue une dictature avec à sa tête un homme qui n’hésite pas à bombarder sans relâche une population civile et à tuer quotidiennement des enfants.

 

lundi 13 juin 2022

Editorial. La démocratie assiégée


La guerre de Poutine en Ukraine, les élections législatives françaises avec la menace de l’extrême-gauche après les présidentielles et la menace de l’extrême-droite, les conclusions de la commission d’enquête sur l’envahissement du Capitole aux Etats-Unis et la tentative de coup d’Etat de Trump, le non-respect de l’Etat de droit européen par la Pologne et la Hongrie, les menaces d’Erdogan contre la Grèce et celles de la Chine sur Taïwan, les multiples juntes militaires qui réapparaissent en Afrique au détriment de gouvernements élus et bien trop d’autres exemples, nous rappellent quotidiennement que la démocratie est assiégée à la fois par ses ennemis intérieurs qu’extérieurs.

En cette troisième décennie du 21e siècle, nous voilà revenu cent ans en arrière où les totalitarismes ont fleuri un peu partout et où les extrémistes fomentaient des troubles dans les démocraties.

Ceci devrait non seulement nous interpeler mais mobiliser tous ceux qui croient qu’un régime de liberté où l’Etat de droit protège tous les citoyens est le meilleur, en tout cas, le moins mauvais que l’Humanité puisse effectivement mettre en place et en œuvre.

Or il semble que beaucoup d’entre eux sont frappés d’une apathie coupable voire d’un fatalisme inquiétant.

D’autant que cette situation est sans doute partie pour durer un long moment tant les forces antidémocratiques semblent capables de prospérer à la fois sur les faiblesses inhérentes à la démocratie mais également sur ce qui fait sa puissance, la capacité de parler et d’agir librement.

Dans une ère où la communication est devenue globale, constante et de masse grâce aux nouvelles technologies, la déstabilisation de l’ordre démocratique est plus facile et systématique.

Ce qui est inquiétant, c’est que les gouvernants démocrates quels qu’ils soient, ne semblent pas capables de trouver la solution pratique pour endiguer les assauts et gagner ce qui est une véritable guerre.