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vendredi 30 avril 2010

MONDIALISATION-CHINE-ECONOMIE. La Chine veut un partenariat renforcé avec l’Union européenne


En visite en Chine pour l’inauguration de l’exposition universelle de Shanghai, le président de la Commission européenne a rencontré le Premier ministre chinois qui demande à l’UE de s’ouvrir à une relation plus approfondie.

Venu en Chine pour l’inauguration de l’exposition universelle de Shanghai qui a eu lieu aujourd’hui, Manuel Barroso, le président de la Commission européenne en a profité pour rencontrer le Premier ministre chinois, Wen Jiabao. Au cours de leur entretien, ce dernier s’est dit prêt à ce que son pays prenne toutes ses responsabilités dans la mondialisation, que ce soit en matière économique, diplomatique, énergétique et environnementale. Car, pour Wen Jiabao, c’est non seulement «répondre aux attentes internationales mais aussi servir les intérêts» de la Chine. Mais, pour ce faire, Il a demandé à l’Europe de renforcer son partenariat avec la Chine en lui accordant, en particulier, le statut d’économie de marché ce qui permettrait, selon l’agence de presse officielle Xinhua, «de créer des conditions attrayantes pour les entreprises chinoises et d'accroître le commerce et les investissements en Europe».

Alexandre Vatimbella

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jeudi 29 avril 2010

MONDIALISATION-CHINE-ECONOMIE. La France et la Chine d’accord sur une réforme du système financier mondial


Selon les deux présidents français et chinois, il faut bâtir une nouvelle architecture mondiale en matière financière en mettant en sommeil des divergences… qui ne pourront que réapparaître!

Nicolas Sarkozy et son homologue chinois, Hu Jintao veulent une réforme du système financier mondial. Ils en ont discuté lors de leur entretien à Pékin dans le cadre de la visite d’Etat qu’effectue actuellement le président français en Chine. Pour les deux responsables politiques, cette réforme doit renforcer la régulation des marchés financiers et mettre en place un nouveau système monétaire. De même, elle doit permettre une nouvelle gouvernance mondiale en la matière, plus équilibrée, c’est-à-dire avec une présence accrue des grands pays émergents. Une réforme qui devrait être proposée par la France l’année prochaine lorsqu’elle dirigera le G20 et organisera un sommet sur son territoire.

Reste qu’au-delà d’une nécessaire réforme que tous les pays du monde appellent de leurs vœux et au-delà des grands principes rappelés par les deux présidents, les divergences sont grandes. Car la France, comme les Etats-Unis, ne peut se satisfaire de la volonté de la Chine d’être une grande puissance dans la gouvernance mondiale tout en déniant tous les devoirs qui se rattachent à ce statut notamment en matière monétaire (avec un yuan notoirement sous-évalué) mais également dans une régulation plus que lâche du système financier chinois qui est en train, malgré les dernières mesures prises, de bâtir de dangereuses bulles spéculatives en matières boursière et immobilière, sans oublier les créances pourries du secteur bancaire obligé de prêter de l’argent depuis des années à des entreprises d’Etat incapables d’être concurrentielles et rentables.

Alexandre Vatimbella

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mercredi 28 avril 2010

MONDIALISATION-CHINE-ECONOMIE. Nicolas Sarkozy vient en Chine pour parler grands contrats et coopération économique


De partenaire économique, la Chine est en train de passer à concurrente vis-à-vis de la France qui doit rebondir dans ses échanges commerciaux avec Pékin.

Nicolas Sarkozy entame aujourd’hui une visite en Chine notamment pour l’ouverture de l’exposition universelle de Shanghai. Une exposition pour laquelle les Chinois ont fait dans le démesure démontrant qu’ils souhaitent montrer au monde leurs capacités et leur statut de grande puissance malgré tous leurs discours sur le sous-développement (encore réel dans les campagnes) du pays.

Lors de ce voyage, le Président français vient parler développement économique et, surtout, grands contrats, une spécialité française (TGV, Airbus, Areva, EDF, etc.)… jusqu’à présent. Car, dans tous ces domaines, la Chine devient et va devenir dans les années à venir une concurrente de la France. Du coup, cette dernière doit trouver de nouvelles opportunités, l’une d’elle étant évidemment l’environnement, pour continuer à profiter du juteux marché chinois.

Alexandre Vatimbella

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mardi 27 avril 2010

MONDIALISATION-EMERGENTS-ECONOMIE. Les voix des pays en développement passent à 47,19% à la Banque mondiale


Désormais, les pays émergents et les pays pauvres auront un poids accru au sein de l’organisation financière internationale, notamment la Chine, le Brésil et l’Inde.

C’était une des demandes principales des pays émergents et en développement, une présence accrue dans les organismes économiques et financiers internationaux, sensée représenter leur véritable poids dans la mondialisation. Dimanche, la Banque mondiale a entériné une nouvelle organisation des votes. Ces pays passent ainsi de 44,06% des droits votes à 47,19% soit 3,13 points de plus. Et dans cette réorganisation générale, la Chine connait une forte progression passant de 2,77% des droits de vote à 4,42% détenant désormais la troisième place derrière les Etats-Unis (15,85% des droits de vote) et le Japon (7,62% des droits de vote). Le Brésil (de 2,06% à 2,24% des droits de vote) et l'Inde (de 2,77% à 2,91% des droits de vote) augmentent également leur poids au sein de la Banque mondiale. En revanche, l’Allemagne, la France et la Grande Bretagne ont perdu des droits de vote.

Jean-Louis Pommery

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lundi 26 avril 2010

EDITORIAL. La Chine seule contre tous?


Toute la politique étrangère de la Chine depuis des décennies consiste à trouver des alliés un peu partout dans le monde en se présentant, notamment, en défenseur des pays émergents mais aussi des pays les plus pauvres. Une entreprise qui n’a pas trop mal réussie jusqu’à présent mais qui commence à dangereusement se fissurer pour l’image de Pékin. Ainsi, après les récriminations des Occidentaux sur l’irresponsabilité chinoise (en matière économique et diplomatique), après les critiques des Africains sur le colonialisme chinois, voilà maintenant que ce sont les pays émergents, notamment d’Asie, qui pointent du doigt la Chine pour ses pratiques en matière de commerce extérieur (avec, entre autres, la manipulation du taux de change de sa monnaie.

Les critiques viennent d’Inde et du Brésil mais aussi des pays de l’Asean avec qui la Chine a pourtant signé un traité de libre-échange entré en vigueur au début 2010, au premier rang desquels on trouve l’Indonésie et Singapour. Les déclarations se font de plus en plus nombreuses sur une Chine qui ne joue pas le jeu ce qui a pour conséquence de mettre en difficulté ses partenaires. Avec des produits à bas prix qu’elle déverse dans le monde entier grâce notamment à la sous-évaluation du yuan, la Chine empêche l’émergence rapide d’une industrie indienne, taille dans les parts de marché du Brésil en Amérique latine, détruit des emplois et des secteurs entiers de l’industrie indonésienne et menace la santé économique de Singapour.

Si les autorités chinoises ont une réponse toute faire vis-à-vis des Occidentaux, Américains en tête, qu’elle accuse d’être les profiteurs du système économique mondial jusqu’à il y a peu et les responsables de la crise économique et financière récente, il est beaucoup plus difficile de justifier sa politique agressive et anticoncurrentielle vis-à-vis des autres pays émergents avec lesquels, pourtant, elle affirme vouloir bâtir des relations «gagnant-gagnant».

La Chine a beau multiplier les déclarations de bonnes intentions ainsi que de tenter de rassurer l’Afrique, l’Asie et l’Amérique du Sud sur sa volonté de partager le gâteau de la croissance mondiale, elle est de moins en moins crédible car les faits et les actes contredisent son discours aseptisé dont beaucoup pensent désormais qu’il est avant tout fait pour les endormir.

Du coup, la Chine qui voulait devenir la première puissance mondiale grâce à son «soft power» est en train de devenir la puissance au double-langage. Il est temps pour elle, si elle ne veut pas perdre tout son capital de sympathie, de revoir sa politique économique et financière pour le bien de l’économie mondiale mais aussi pour le sien. Et les dirigeants chinois redécouvrent qu’être une puissance mondiale n’a pas que des avantages…

Alexandre Vatimbella

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dimanche 25 avril 2010

INDE-ECONOMIE. L’urbanisation de l’Inde est un énorme défi pour sa croissance


Selon un rapport de McKinsey Global Institute, les autorités indiennes sont confrontées au développement des villes dont la population va augmenter de 250 millions de personnes dans les 20 prochaines années… Un échec et la croissance serait fortement compromise.

Si l’Inde réussit son urbanisation, elle pourra gagner chaque année entre 1% et 1,5% de croissance en plus. Si elle la rate, la croissance de son PIB pourrait être fortement atteinte. Telle est la conclusion d’une étude de McKinsey Global Institute qui détaille, par ailleurs, l’énorme défi que représente l’accroissement des villes pour les vingt prochaines années.

Quelques chiffres: la population urbaine devrait passer de 340 millions en 2008 à 590 millions en 2030; le nombre de mètres carrés nécessaire pour loger les nouveaux citadins ainsi que pour leur permettre de travailler représentera chaque année entre 700 millions et 900 millions de mètres carrés soit deux fois Mumbai actuellement (ou une fois Chicago); le nombre de kilomètres de nouvelles lignes de métro nécessaire pour transporter cette population devra être entre 350 et 400 kilomètres par an soit plus de vingt fois que le total actuel des lignes existantes dans tout le pays; le nombre de kilomètres de routes à construire chaque année est estimé entre 19.000 et 25.000 kilomètres par an soit à peu près ce que l’Inde a construit ces dix dernières années… Sans oublier la création de270 millions d’emplois pour les nouveaux arrivants sur le marché du travail, ville et campagne confondues, qui seront à 70% urbains et qui représenteront 70% de l’accroissement du PIB et la principale source de l’accroissement des revenus des travailleurs indiens!

Devant ces chiffres, McKinsey Global Institute rappelle une réalité, l’Inde n’a, pour l’instant, pas été à la hauteur de la tâche pour édifier des zones urbaines avec une bonne qualité de vie pour ses habitants. De même, les investisseurs ont toujours été rétifs à s’intéresser au développement urbain. Mais, ce n’est plus une question de choix. Soit l’urbanisation permet au pays d’avoir enfin ce pourcentage à deux chiffres de croissance annuelle qu’il recherche pour sortir la majorité de sa population de la pauvreté, soit l’échec des politiques mises en œuvre coûtera très cher aux Indiens.

Alexandre Vatimbella

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samedi 24 avril 2010

MONDIALISATION-CHINE-COMMERCE. La guerre du dumping se poursuit entre Américains et Chinois


Les Etats-Unis viennent d’ouvrir une enquête sur des produits chinois en aluminium après que la Chine ait taxé l’acier électrique chinois suite à la taxation des tuyaux en acier chinois par Washington…

La Chine et les Etats-Unis poursuivent leurs escarmouches commerciales en taxant les produits exportés par l’un des pays sur le sol de l’autre, s’accusant mutuellement de dumping et de protectionnisme. Dernière affaire en date, l’ouverture d’une enquête par le département américain du Commerce sur certains produits en aluminium fabriqués en Chine qui seraient subventionnés à hauteur de plus de 30% par Pékin. Récemment, la Chine avait, de son côté, imposé des droits de douane supplémentaires ainsi qu’une taxe antisubvention sur de l’acier électrique en provenance des Etats-Unis. Mesures qui faisaient suite à la taxation par les Américains de tuyaux en acier «made in China» vendus quasiment à perte sur le sol US!

Nicolo Morfino

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vendredi 23 avril 2010

CHINE-ECONOMIE. La Chine veut bâtir une société de «forme ovale»


Faire grossir le plus possible la classe moyenne pour limiter le nombre des plus riches et des plus pauvres, voilà le nouveau mot d’ordre gouvernemental porté par Wen Jiabao, le Premier ministre.

Après la société harmonieuse du président Hu Jintao, voici la société de forme ovale du premier ministre Wen Jiabao. Celle-ci fait référence à la volonté d’étoffer le plus possible une classe moyenne (qui n’est pas désignée comme telle par les autorités) afin que les revenus soient mieux distribués, que les plus riches soient moins nombreux et moins riches et que les plus pauvres soient moins nombreux et plus riches.

Car, ce n’est pas nouveau, depuis plusieurs années, le gouvernement chinois s’alarme de la société très largement inégalitaire qui est en train de se forger avec le boom économique. Selon les statistiques officielles du ministère des Finances, les 10% des plus riches possèdent désormais 45% de la richesse nationale et les 10% les plus pauvres, 1,4%. Et cet écart entre les plus riches et les plus pauvres augmente constamment depuis 1978. La reprise économique a de nouveau permis un accroissement important des millionnaires et des milliardaires en dollars. Résultat, l’inégalité se creuse et les troubles sociaux augmentent.

C’est la raison pour laquelle Wen Jiabao veut augmenter fortement le nombre de ménages de la classe moyenne, ce qui serait un gage de stabilité sociale, le rêve du Parti communiste pour assurer la pérennité de son pouvoir et permettrait également de développer la consommation intérieure, condition sine qua non d’un rééquilibrage de la croissance et de sa durée.

Alexandre Vatimbella

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jeudi 22 avril 2010

MONDIALISATION-CROISSANCE. Le FMI revoit la croissance mondiale à la hausse


Selon le Fonds monétaire international, la reprise de l’activité économique a été plus forte que prévue notamment dans les pays émergents.

La croissance mondiale sera de 4,2% en 2010 selon les nouvelles prévisions du FMI (Fonds monétaire international) contre 3,9% précédemment. En revanche, la prévision pour 2011 reste la même, une progression du PIB mondial de 4,3%. Pour Olivier Blanchard et José Vinals, économistes en chef de l’organisme financier international, «la reprise économique progresse mieux que prévu, mais à des allures différentes — timidement dans beaucoup de pays avancés et vigoureusement dans la plupart des pays émergents et en développement. (…) Parmi les pays avancés, les États-Unis ont pris un meilleur départ que l’Europe et le Japon. Parmi les pays émergents et en développement, ce sont les pays asiatiques qui sont en tête, tandis que beaucoup de pays émergents d’Europe et quelques pays de la Communauté des États indépendants sont à la traîne. Il faut s’attendre à ce que cette reprise à plusieurs vitesses perdure». Et ils estiment que «pour que l’économie mondiale puisse soutenir un rythme de croissance élevé à moyen terme, il faudra rééquilibrer la demande mondiale. Cela signifie que les pays qui avaient des déficits extérieurs excessifs avant la crise doivent assainir leurs finances publiques sans porter atteinte à la croissance et à la demande. Parallèlement, les pays qui affichaient des excédents courants excessifs devront promouvoir la demande intérieure pour soutenir leur croissance alors que la demande des pays à déficit excessif diminuera. De même que les monnaies des pays déficitaires se déprécient, celles des pays excédentaires doivent logiquement s’apprécier. Ce rééquilibrage doit aussi être étayé par des réformes du secteur financier et des mesures structurelles génératrices de croissance dans tous les pays, excédentaires comme déficitaires.»

Voici les prévisions du FMI pour les principaux pays émergents

2008

2009

2010

2011

Pays émergents et en développement

6,1

2,4

6,3

6,5

Brésil

5,1

-0,2

5,5

4,1

Chine

9,6

8,7

10,0

9,9

Inde

7,3

5,7

8,8

8,4

Mexique

1,5

-6,5

4,2

4,5

Russie

5,6

-7,9

4,0

3,3

Alexis Levé

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mercredi 21 avril 2010

RUSSIE-ECONOMIE. Le gouvernement veut un retour à l’équilibre budgétaire dans les quatre ans


Après de nombreuses années d’excédents, le budget de la Russie est devenu déficitaire en 2009 suite à la crise économique et financière mondiale. Avec le retour de la croissance, Moscou veut revenir aux belles années d’antan…

Grâce à la manne des matières premières, en particulier le pétrole et le gaz, la Russie avait réussi le tour de force de rembourser toutes ses dettes à l’étranger grâce à un budget largement excédentaire. Ce qui permettait au gouvernement de Vladimir Poutine, alors Président de la république, d’afficher une indépendance et même une certaine arrogance vis-à-vis des Occidentaux. Et puis, patatras, la crise économique et financière mondiale est survenue avec la baisse de l’activité dans tous les pays et une chute des prix des matières premières. Résultat, en 2009, le budget est devenu déficitaire pour la première fois depuis dix ans et la Russie a du faire profil bas. Une situation que les autorités de Moscou espèrent bien inverser pour retrouver les belles années d’antan. Mais cela ne sera possible qu’à partir de 2013 au minimum selon les dires des responsables du Kremlin au premier rang desquels, Vladimir Poutine, désormais Premier ministre. Cette année, le déficit devrait même augmenter par rapport à l’année dernière (entre 6,8% et 7,5% contre 5,9%). En 2011, il devrait être de 4% et en 2012, il devrait être en dessous de 3% pour disparaître en 2013-2014 selon les espoirs du gouvernement russe.

Louis-Jean de Hesselin

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INDE-INFLATION. Resserrement du crédit pour lutter contre la forte inflation


Les démons de l’économie indienne sont revenus avec le retour de la forte croissance. En tout cas, au moins, un, l’inflation, le plus redouté par le gouvernement.

Les tendances inflationnistes de l’économie indienne avaient pratiquement disparue pendant la crise économique et financière mondiale à la grande joie des autorités de New Delhi qui pensaient pouvoir éviter leur retour lorsque la croissance redeviendrait forte. Cela n’a pas été du tout le cas, bien au contraire. Dès la reprise économique mondiale dont l’Inde est un des moteurs, l’inflation est réapparue notamment en dans le secteur alimentaire. Le pire cauchemar économique du gouvernement de Manmohan Singh. La Banque de réserve indienne est donc revenue également à ses anciennes pratiques, un contrôle plus strict du crédit pour éviter l’emballement des prix mais qui bride aussi le taux de croissance. Et, comme prévu, elle vient d’augmenter ses taux directeurs de 25 points et elle devrait réintervenir dans le même sens au mois de juillet.

Jean-Louis Pommery

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mardi 20 avril 2010

CHINE-ECONOMIE. Croissance chinoise à 9,6% en 2010 selon la Banque asiatique de développement


L’institution financière régionale a revu à la hausse la croissance de la Chine en 2010 mais, en revanche, a baissé ses prévisions pour 2011 sur fond de bulles spéculatives.

Selon les nouvelles prévisions de la Banque asiatique de développement (BAD), la croissance chinoise devrait être de 9,6% en 2010, chiffre revu à la hausse puisque l’institution financière prévoyait 8,9% en septembre dernier. En revanche, elle a revu à la baisse la croissance pour l’année 2011 qui sera, selon elle, de 9,1%. La raison de cette correction vient des mesures que la Chine devra obligatoirement prendre afin de resserrer le crédit pour limiter l’inflation qui a réapparu depuis que la croissance est repartie vers les sommets mais aussi et surtout pour éviter l’explosion des bulles spéculatives boursières et surtout immobilières qui menacent la santé économique et financière du pays.

Rappelons que des mesures ont été prises en ce début de semaine pour limiter la hausse des prix immobiliers, mesures qui ont fait lourdement chuter les places boursières hier. Il se pourrait bien, dès lors, que la croissance chinoise ne soit pas aussi forte que prévue par les organismes financiers internationaux si Pékin est encore obligé d’intervenir pour limiter le flux des liquidités ainsi que pour limiter les exportations au profit de la consommation intérieure en relevant le taux de change du yuan dans les mois qui viennent.

A noter que, selon la BAD, l’inflation devrait être de 3,6% en 2010 et de 3,2% en 2011.

Alexandre Vatimbella

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lundi 19 avril 2010

CHINE-BOURSE. Les mesures contre la spéculation immobilière font chuter les bourses chinoises


De Hong Kong à Taipeh, de Shanghai à Shenzen, les marchés financiers ont reculé de plus de 2% à plus de 6% ce jour.

L’indice component de la Bourse de Shenzen était en recul de 6,22% à la clôture aujourd’hui. De leurs côtés, l’indice composite de la Bourse de Shanghai perdait 4,79%, l’indice Twii de la Bourse de Taipeh perdait 3,17% et l’indice Hang Seng de la Bourse de Hong Kong perdait 2,10%. Ces fortes baisses sont le résultat des mesures que viennent de prendre les autorités chinoises pour tenter de freiner la spéculation immobilière et la hausse des prix dans ce secteur sensible. Elles sont également la preuve que cette forte spéculation fait monter les bourses chinoises de manière artificielle et que l’éclatement de cette bulle spéculative est toujours d’actualité.

Nicolo Morfino

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MONDIALISATION-CHINE-CONSOMMATION. 60% des produits dangereux en Europe proviennent de Chine


Selon l’Union européenne, six produits sur dix jugés dangereux en 2009 sont d’origine chinoise. Une augmentation par rapport à 2008.

60% des produits (hors alimentation) jugés dangereux et retirés du marché dans l’Union européenne en 2009 provenaient de Chine selon les statistiques publiées par Bruxelles. Et alors que le gouvernement chinois avait expliqué, suite aux graves mises en cause de son industrie notamment celle des jouets, qu’il allait être plus sévère, le pourcentage est même en hausse (59% des produits dangereux provenaient de Chine en 2008). Néanmoins, selon les autorités européennes, c’est une vigilance accrue du système de surveillance (appelé Rapex) qui permet de détecter plus de produits dangereux et non une augmentation de ceux-ci. Pour autant, celles-ci rappellent également à la Chine que ces produits ne devraient pas quitter son territoire si des contrôles y étaient effectués avec le sérieux nécessaire.

Jean-Louis Pommery

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dimanche 18 avril 2010

CHINE-ECONOMIE. La croissance de 12% au premier trimestre signale le danger de surchauffe


L’économie chinoise est sur un nuage avec une très forte reprise de la croissance. Mais cette dernière pourrait bien être le signe annonciateur d’orages dus à une surchauffe.

Le gouvernement chinois s’est félicité de la croissance du PIB du pays de 11,9% au premier trimestre de cette année. Partout dans le monde, on estime désormais que la forte reprise économique en Chine sera le moteur de la reprise mondiale.

Néanmoins, les problèmes qui se posent aux autorités de Pékin vont devenir de plus en plus compliqués à traiter. Ainsi, il convient, à la fois, de maintenir l’activité tout en évitant que celle-ci ne provoque une surchauffe qui sonnerait le glas de la reprise. Mais cela s’avère particulièrement ardu. Car si le plan de relance adopté par le Parti communiste l’année dernière a réussi en maintenant l’activité par des dépenses d’infrastructures et des investissements dans de nombreuses industries afin d’éviter le chômage, il a aussi créé des bulles spéculatives ainsi que des surproductions. Ces dernières sont difficilement contrôlables par les autorités centrales. Comment en effet encadrer les prêts bancaires, par exemple, tout en n’asphyxiant pas de nombreuses entreprises qui sont à la recherche de liquidités? Comment relever le taux de change du yuan pour permettre à la consommation intérieure de devenir le moteur de la croissance tout en évitant que cette hausse ne fasse s’effondrer le secteur des industries exportatrices? Ce sont deux des nombreuses questions auxquelles le gouvernement chinois devra répondre dans les mois à venir. Pour l’instant, il se félicite de la forte croissance tout en exprimant ses craintes sur la pérennité de celle-ci si l’économie n’est plus aidée tout en déclarant qu’il est conscient que ces aides peuvent déstabiliser la croissance et donc l’économie!

Alexandre Vatimbella

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samedi 17 avril 2010

MONDIALISATION-BRIC-ECONOMIE. Le 2° sommet du Bric demande une réforme de la gouvernance mondiale et un système financier plus stable


La réunion des chefs d’Etat du Brésil, de la Russie, de l’Inde et de la Chine s’est focalisée sur une plus juste présence des pays émergents dans les instances internationales notamment économiques et sur une réforme de la finance mondiale.

Au lieu de se tenir vendredi, le deuxième sommet des chefs d’Etats des pays du Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine) s’est tenu jeudi soir afin de permettre à Hu Jintao, le président chinois, de regagner son pays et de se rendre dans la zone du tremblement de terre dans la province du Quinghai et qui a fait plusieurs centaines de morts. Comme prévu, de sommet de Brasilia s’est focalisé sur la gouvernance mondiale et sur la réforme du système financier international.

En matière de gouvernance, les chefs d’Etat ont demandé une plus juste répartition de celle-ci, sous-entendue une plus grande place des pays en développement et, plus particulièrement des grands pays émergents comme ceux du Bric. Une plus grande place qui trouve selon eux une justification accrue dans le fait que les croissances de leurs économies sont à nouveau le moteur de la reprise mondiale après la crise économique et financière mondiale de 2009. Les chefs d’Etat des pays du Bric demandent ainsi, comme l’affirme leur déclaration finale, une réforme de la Banque mondiale, du FMI (Fonds monétaire internationale) et de l’ONU afin de prendre en compte le poids croissant des pays émergents.

En matière de réforme du système financier international, ils ont estimé que «malgré des signes positifs prometteurs, il reste beaucoup à faire. Nous estimons que le monde a besoin aujourd'hui d'une architecture financière réformée et plus stable, qui rendra l'économie mondiale moins sujettes à de futures crises et lui permettra de mieux rebondir». En outre, ils ont souhaité «un système monétaire international plus stable, plus prévisible et diversifié», une allusion à la fois au dollar afin que celui-ci ne perde pas trop de valeur et au yuan pour être solidaire de la Chine dans sa volonté d’imposer celui-ci comme une monnaie de réserve alternative dans les années à venir ainsi que dans sa décision de ne pas réévaluer pour l’instant sa monnaie (ou de le faire légèrement) alors même que l’Inde et le Brésil souffrent de cette sous-évaluation de la devise chinoise.

Auparavant, les chefs d’Etat s’étaient rencontrés dans le cadre de réunions bilatérales auxquelles a également participé Jacob Zuma, le président de l’Afrique du Sud présent à Brasilia dans le cadre de l’Ibsa qui regroupe l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud.

Le troisième sommet du Bric devrait se dérouler en 2011 en Chine.

Alexandre Vatimbella

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vendredi 16 avril 2010

CHINE-COMMERCE. Le commerce bilatéral entre la Chine et Taïwan en forte progression


Les échanges commerciaux entre les deux Chines retrouvent des couleurs après la crise économique de l’année dernière.

Alors que Pékin et Taipeh discutent d’une zone économique de libre-échange qui rapprocherait encore plus les économies des deux pays, les échanges commerciaux entre la Chine et Taïwan ont connu une très forte progression. Cette dernière a été de 73% au cours du premier trimestre 2010 en glissement annuel selon les chiffres publiés par le gouvernement chinois. Ainsi, les exportations de la Chine vers Taïwan ont augmenté de 60% et celles de Taïwan vers la Chine de 76%, retrouvant ainsi des niveaux plus conformes aux relations économiques entre les deux pays qui avaient mises à mal par la crise économique et financière mondiale de 2009.

Alexis Levé

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MONDIALISATION-EMERGENTS. Les pays de l’Ibsa veulent une conclusion des négociations à l’OMC


L’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud ont estimé qu’il fallait que le cycle de Doha devait aboutir le plus rapidement possible devant l’Organisation mondiale du commerce.

En marge du sommet des chefs d’Etat du Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine) qui se tient aujourd’hui dans la capitale brésilienne, Brasilia, une rencontre des dirigeants des pays de l’Ibsa (Inde, Brésil, Afrique du Sud) s’y est tenue hier. Dans la déclaration finale, les trois chefs d’Etat reviennent essentiellement sur la libéralisation du commerce international et estiment qu’un «dénouement positif du cycle de Doha sera crucial pour la reprise de l'économie, surtout pour la création d'emplois, à un moment où le commerce mondial connaît sa pire récession depuis plusieurs décennies. (…) Une conclusion équitable et heureuse du cycle de Doha dans un délais raisonnable augmentera la crédibilité du système du commerce multilatéral, surtout face à des pressions inflationnistes grandissantes». L’Inde, l’Afrique du Sud et surtout le Brésil ont un grand intérêt économique à la conclusion de ces négociations (qui auraient du se terminer en 2004!) afin de booster leur commerce extérieur et, donc, leur croissance. Mais celles-ci achoppent sur le refus de la plupart des pays émergents, dont principalement l’Inde, d’ouvrir leur marché largement en retour d’une ouverture des marché des pays développés et au motif que leurs économies nationales n’y résisteraient pas ce que contestent les Etats-Unis et l’Union européenne.

Louis-Jean de Hesselin

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jeudi 15 avril 2010

MONDIALISATION-ECONOMIE. La Banque mondiale estime la notion de «tiers-monde» dépassée


Dans un discours, le président de l’organisation internationale affirme que la crise économique et la montée en puissance des pays émergents a rendu obsolète l’appellation créée par Alfred Sauvy.

Robert B. Zoellick, le président de la Banque mondiale vient de déclarer dans un discours que la notion de «tiers-monde» - que l’on doit à l’économiste français Alfred Sauvy en 1952 - était désormais dépassée avec la montée en puissance des pays émergents et la redistribution des cartes suite à la crise économique et financière mondiale de 2009.

Il a ainsi affirmé, lors d’un discours au Woodrow Wilson Center for International Scholars à Washington, que «Depuis des décennies, les spécialistes des questions de sécurité et de politique internationale débattent de l’émergence d’un système multipolaire. Il est temps de reconnaître la dimension économique de ce concept. Après avoir assisté à la disparition du «deuxième monde» en 1989, lors de la chute du communisme, nous avons observé en 2009 la fin de ce que l’on appelait le «tiers monde»: nous vivons maintenant dans une nouvelle économie mondiale multipolaire qui évolue rapidement». Selon lui, «la pauvreté continue de sévir et doit être combattue. Les États défaillants existent toujours et doivent être pris en compte. Les défis mondiaux s’intensifient et doivent être relevés. Toutefois, nous devons aborder ces questions dans une optique différente. Les notions désuètes de pays développés et de tiers monde, de donateurs et de demandeurs, de leaders et de suiveurs ne correspondent plus à la réalité».

Du coup, même s’il faut tout faire pour permettre aux populations des pays en développement d’accéder à un mieux être en soutenant la croissance de ces derniers, ceux-ci ne doivent pas se réfugier dans un statut d’irresponsabilité: «Le pouvoir, estime M. Zoellick, confère des responsabilités. Les pays en développement doivent reconnaître qu’ils font aujourd’hui partie de l’architecture mondiale.» Sans doute que cette dernière remarque s’adresse principalement à la Chine, à l’Inde et au Brésil…

Alexandre Vatimbella

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mercredi 14 avril 2010

CHINE-FINANCE. La Chine s’inquiète des sommes énormes prêtées aux provinces


Pour faire face à la crise économique, les banques chinoises ont prêté à tout-va. Une situation qui pourrait être explosive pour l’économie du pays si ces créances n’étaient pas recouvrables.

L’effet boomerang guette la Chine comme le répètent de nombreux analystes depuis des mois. En cause, entre autres, le fameux plan de relance de plusieurs centaines milliards de dollars qui a permis, artificiellement, au pays de passer largement à travers la crise économique et financière mondiale. Car, il va bien falloir faire les comptes sur l’utilisation de cet argent et la possibilité de le récupérer en ce qui concerne, en particulier, les prêts bancaires.

Ainsi, le gouvernement a obligé les banques chinoises à prêter des sommes considérables notamment aux provinces et à leurs sociétés d’investissement. Or cet argent pourrait ne jamais être remboursé car ayant été englouti à fonds perdus dans des certaines opérations financières plus ou moins douteuses ainsi que dans certaines industries non-rentables ou qui ont du produire en surcapacité pour ne pas licencier et assurer la paix sociale, priorité des priorités du Parti communiste chinois.

Du coup, les autorités centrales viennent de demander aux provinces de procéder à un état des lieux global et de faire des rapports de «réévaluation» de ces crédits afin de savoir à quoi s’en tenir. Et le résultat risque d’être douloureux.

Alexandre Vatimbella

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mardi 13 avril 2010

MONDIALISATION-CHINE-COMMERCE. Selon la Chine, sa balance commerciale est déficitaire en mars


Voilà un déficit qui tombe bien. Peut-être trop bien. Le commerce extérieur chinois accuse un solde négatif pour la première fois en six ans sur fond de bataille sur une réévaluation du yuan…

Comme l’avait laissé entendre le gouvernement, la Chine accuse un déficit commercial, le premier depuis six ans. Même s’il devrait être un épiphénomène et une exception, il tombe au bon moment pour les autorités de Pékin qui ne se sont pas privées d’expliquer que c’était bien la preuve que le yuan n’était pas sous-évalué. «Cela montre de nouveau que dans un contexte de mondialisation économique, le facteur décisif pour l'équilibre de la balance commerciale n'est pas le taux de change, mais d'autres facteurs tels que la relation entre l'offre et la demande sur le marché», s’est même permis de déclarer sans rire le porte-parole du ministère du commerce.

Reste qu’il faut demeurer très prudent avec ce déficit et ce chiffre de 7,2 milliards de dollars de perte au mois de mars. Par le passé, les statistiques chinoises se sont montrées assez imprécises et ont du être, par la suite, réajustées. Cette imprécision n’a pas été toujours fortuite. Car elle a une dimension politique que ce soit en minimisant le taux de croissance ou, aujourd’hui, en pointant un important déficit commercial. Mais même si ce chiffre s’avère exact, ce ne sera évidemment pas une preuve que la monnaie chinoise est à sa bonne valeur. En effet, ce déficit ressort, à la fois, d’exportations pas encore à leur niveau d’avant la crise économique (mais n’a rien à voir avec leur coût) mais, surtout, d’une forte augmentation des importations dans le cadre du plan de relance mis en place par le gouvernement chinois. Importations qui auraient pesé beaucoup moins lourd dans cette balance commerciale si le yuan avait un taux de change plus haut…

Alexandre Vatimbella

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lundi 12 avril 2010

CHINE-DEMOGRAPHIE. Vers une révision de la politique de l’enfant unique?


La Chine se rend compte que les bénéfices de la politique de l’enfant unique vont se transformer en handicaps dans les années qui viennent. D’où la nécessité de réagir rapidement.

Le formidable développement économique de la Chine est du, en partie, à la politique de l’enfant unique qui a permis de mettre un frein à l’accroissement de la population qui est un des défis majeurs du pays depuis des siècles. Evidemment, cette politique a été plus ou moins bien appliquée, notamment dans les zones rurales. En revanche, elle est entrée dans les mœurs dans les villes et, aujourd’hui, les enfants uniques qui ont atteint l’âge adulte sont de moins en moins prêts à avoir une famille de deux voire trois enfants.

Or, les bienfaits de cette politique pourraient devenir, dans les années qui viennent, un fort handicap avec un vieillissement de la population et un manque de main d’œuvre qui pourraient coûter très cher en termes sociaux et économiques sans oublier que le fait de n’avoir qu’un enfant a engendré un déséquilibre très inquiétant entre le nombre d’hommes et de femmes, ces dernières pouvant être bientôt en déficit de soixante millions d’unités!

C’est la raison pour laquelle de plus en plus de voix s’élèvent en Chine pour assouplir cette politique. Plusieurs mesures sont envisagées pour permettre un accroissement régulé de la population. Ainsi, Shanghai expérimente le droit pour les couples dont l’homme et la femme ont été enfants uniques, de pouvoir avoir un deuxième enfant, notamment si le premier était une fille, comme c’est le cas dans de nombreuses zones rurales (pour éviter, dans ces zones, les infanticides de nouveaux nés de sexe féminin). Cette expérimentation pourrait être étendue à d’autres provinces comme celles du Heilongjiang, du Jilin, du Liaoning, du Jiangsu et du Zhejiang à partir de 2011.

Alexandre Vatimbella

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dimanche 11 avril 2010

MONDIALISATION-CHINE-MONNAIE. Washington veut faire confiance à Pékin pour la réévaluation du yuan


Les Américains ont décidé de croire les Chinois dans leur volonté d’apprécier leur monnaie indépendamment de toute pression mondiale. Reste à savoir s’ils ont raison…

La nouvelle idée dans les milieux économiques mondiaux est que la Chine n’aime pas la pression et qu’elle ne réévaluera pas sa monnaie si on lui demande de le faire mais procédera à cette opération quand elle estimera que c’est elle qui prend une libre décision en la matière. C’est la nouvelle position de Timothy Geithner, le secrétaire au Trésor des Etats-Unis qui a décidé de ne pas provoquer la Chine sur ce terrain et vient d’aller le dire à Pékin ces derniers jours.

On voit bien toute l’hypocrisie de cette situation. Si Pékin décide d’apprécier le yuan vis-à-vis du dollar (et pas forcément de l’euro par ailleurs) dans les semaines et les mois qui viennent, qui pourra croire sincèrement que ce n’est pas en partie suite aux formidables pressions qui ont été faites sur le gouvernement chinois. Sûrement pas la population chinoise et l’important lobby des industries exportatrices soutenues par les provinces et les durs du régime.

Du coup, lâcher du lest dans lesdites pressions est un risque hasardeux qui pourrait bien, si les réalistes du régime communiste sont battus dans leur offensive actuelle de réévaluation pourtant nécessaire au pays, autant par intérêt diplomatique qu’économique (pour éviter la surchauffe du pays et développer la consommation intérieure). Mais Washington a décidé de croire en la sagesse des dirigeants chinois dont les paroles et les engagements valent néanmoins ce que la parole d’un Etat vaut devant ses intérêts bien compris, économiques mais surtout, en l’occurrence, politiques.

Alexandre Vatimbella

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samedi 10 avril 2010

CHINE-ESPACE. La Chine vise 20% du marché mondial des lancements de satellites


Le pays veut devenir une des principales puissances aérospatiales notamment dans le secteur juteux des satellites commerciaux.

La Chine veut envoyer des hommes sur la Lune, développer ses satellites militaires mais souhaite également rafler la plus grosse part du marché fort lucratif des lancements de satellites commerciaux. Ainsi, à l’horizon 2015, le pays vise 20% de ces derniers selon la société qui en chargée, la China great wall industry corporation (CGWIC). Pour ce faire, de nouveaux lanceurs seront opérationnels. Selon les autorités, actuellement 94% des lancements sont réussis et les prix bas des prestations offertes sont évidemment un des atouts majeurs de la Chine dans ce secteur économique. Par ailleurs, la CGWIC souhaite développer des partenariats avec des entreprises étrangères.

Louis-Jean de Hesselin

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vendredi 9 avril 2010

MONDIALISATION-BRIC-ECONOMIE. A l’approche de leur sommet, les pays du Bric revendiquent une plus grande place dans la gouvernance mondiale


C’est le 14 avril que s’ouvrira le sommet des chefs d’Etat du Brésil, de la Russie, de l’Inde et de la Chine à Brasilia. Mais, déjà, ceux-ci mettent la pression sur la communauté internationale et, surtout, les pays développés.

Las quatre grands pays émergents du club du Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine) sont de plus en plus conscients de leur force grâce à leur croissance et à leur développement économiques et ils le font savoir alors que le sommet de leurs chefs d’Etat s’ouvrira la semaine prochaine dans la capitale brésilienne, Brasilia.

Après la Chine qui, par la voix de son vice-ministre des Affaires étrangères, a déclaré que «nous souhaitons que le sommet du BRIC permette d'élargir le consensus stratégique, de renforcer la confiance mutuelle, de coordonner les efforts face aux défis mondiaux et de favoriser la reprise de l'économie mondiale. Les échanges entre nos quatre pays concernant les principaux défis mondiaux augmenteront l'influence des pays émergents et en voie de développement dans la communauté internationale et feront progresser la développement du multilatéralisme», c’est au tour du président brésilien de mettre la pression sur les pays développés. Luis Inacio Lula de Silva a ainsi affirmé que, lors du sommet, les chefs d’Etat du Bric demanderaient des réformes de la Banque mondiale et du FMI (Fonds monétaire international) afin que ces organismes abandonnent leur «dogmes obsolètes» pour mettre en place une «gouvernance mondiale démocratique et équilibrée». Il a ajouté que le Brésil appelle «à des réformes radicales pour permettre aux pays en développement de définir par eux-mêmes leur avenir». Et de rappeler que «le Brésil n'est pas devenu un créancier de ces institutions pour que les choses restent inchangées»

Alexandre Vatimbella

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jeudi 8 avril 2010

CHINE-ECONOMIE. Le modèle économique chinois dopé de manière artificielle


La Chine peut-elle adapter son économie aux nouveaux défis qui se présentent. L’économiste Pierre Sabatier en doute

Intervenant lors d’une conférence sur la Chinamérique organisée à l’IFRI (Institut français des relations internationales) à l’occasion de la publication d’un ouvrage sur ce duo (aux éditions Eyrolles sous la direction de Jean-Louis Chambon) l’économiste Pierre Sabatier, fondateur de PrimeView, cabinet de recherche économique et de conseil en stratégie financière, s’est dit «inquiet sur la pérennité du modèle chinois et sa capacité de s’adapter» en se tournant vers la consommation intérieure alors que, jusqu’à maintenant, c’est le couple exportation-investissement qui a fait l’essentiel de la croissance du pays.

Selon l’économiste, «le modèle chinois est dopé» de manière artificielle. Et d’expliquer que le crédit, en 2009, a représenté le total des crédits accordés les cinq années précédentes! Sans oublier que l’investissement public est bien trop élevé par rapport à la consommation intérieure. Une consommation intérieure en berne puisqu’elle baisse chaque année en pourcentage du PIB. Elle représente aujourd’hui 36% du PIB contre 76% aux Etats-Unis, 62% de moyenne pour les pays de l’OCDE et 50% en Inde.

Alexandre Vatimbella

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MONDIALISATION-INDE-ECONOMIE. L’Inde et les Etats-Unis sur la voie d’un large partenariat


Sur le chemin de Pékin, le secrétaire d’Etat au Trésor américain a fait une visite aussi importante en Inde pour jeter les bases d’une relation économique et financière bilatérale de grande envergure.

Les Etats-Unis aiment l’Inde et le font savoir. Alors que le gouvernement de New Delhi avait été inquiet de l’élection de Barack Obama à la présidence américaine car celui-ci s’était prononcé contre l’accord nucléaire entre les deux pays qui permettait à l’Inde de pouvoir développer son nucléaire civil, Washington a, au contraire, ouvert grand les portes d’une collaboration d’envergure dans tous les domaines.

Une nouvelle preuve vient d’en être donnée par la décision des «deux plus grandes démocraties du monde» de lancer un partenariat dans les secteurs économique et financier qui s’intéressera plus particulièrement à la régulation financière, au financement des projets d’infrastructures dont l’Inde a si besoin, à la politique macroéconomique mais également au renforcement des échanges commerciaux qui se sont développés ces dernières années mais qui demeurent encore modestes par rapport au potentiel qu’ils recèlent.

Pour le secrétaire d’Etat américain au Trésor, Timothy Geithner, qui est venu lancer ce partenariat à New Delhi et Bombay avant de se rendre en Chine pour parler yuan, celui-ci est porteur «d’énormes» opportunités. Il a ajouté que «notre capacité à coopérer sur les questions économiques et financières sera capitale pour que réussissent les efforts mondiaux visant à créer les conditions d'un système financier mondial plus stable».

De son côté, son homologue indien, Pranab Mukherjee a estimé que ce partenariat sera une étape importante qui donnera «une nouvelle dimension» aux relations économiques et commerciales des deux pays.

Alexandre Vatimbella

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mercredi 7 avril 2010

RUSSIE-INFLATION. Baisse continue de l’inflation sur fond d’’activité économique soutenue


Alors que la croissance est de retour, la Russie connaît son taux d’inflation le plus bas depuis la chute de l’Union Soviétique.

Même si tout n’est pas rose dans le panorama de l’économie russe et que des experts continuent à pointer sa faiblesse structurelle (due à une dépendance quasi-totale de sa croissance au prix des matières premières énergétiques qu’elle exporte), les chiffres, eux, sont de nouveau au beau fixe. Alors que la croissance devrait être forte en 2010, après un recul du PIB en 2009, c’est l’inflation qui marque un certain essoufflement dans un pays où elle est chronique depuis vingt ans, depuis la disparition de l’Union soviétique.

Ainsi, le taux d’inflation pour le mois de mars a été de 0,6% par rapport à février et la hausse des prix s’établie à 3,2% pour les trois premiers mois de l’année contre 5,4% en 2009. Déjà, l’année dernière, sur fond de crise économique mondiale il est vrai, l’inflation n’avait été que de 8,8% contre 13,2% en 2008.

Jean-Louis Pommery

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mardi 6 avril 2010

CHINE-INNOVATION. Le gouvernement chinois rappelle l’importance de l’innovation pour le développement du pays


Une circulaire officielle souligne que la recherche scientifique doit être encouragée pour permettre au pays d’être moins dépendant des technologies étrangères.

Une fois de plus, le gouvernement chinois vient de rappeler l’importance de l’innovation scientifique pour son développement économique. Au moment où la Chine connaît une croissance de nouveau très forte et où les autorités semblent réticentes à ouvrir les portes du marché chinois aux entreprises étrangères sauf celles qui ont des technologies de pointe qui peuvent bénéficier au pays et qui sont prêtes à les «partager» avec des partenaires locaux, ce rappel n’est pas fortuit. Selon l’agence de presse officielle chinoise, Xinhua, la circulaire indique que «l'innovation scientifique et technologique doit être encouragée afin de résoudre les problèmes scientifiques et techniques liés à la situation générale et au développement à long terme du pays». De même, toujours selon Xinhua, «la Chine projette également de développer des programmes d'éducation fondés sur la culture de l'innovation et de renforcer la coopération internationale dans ce domaine». Dans les années qui viennent, l’innovation sera en effet indispensable à la Chine pour continuer à faire croître son économie et faire en sorte que les produits «made in China» aient une valeur ajoutée technologique nationale bien plus forte qu’aujourd’hui où cette dernière est souvent absente, les usines chinoises n’étant que des usines de bout de chaîne, c’est-à-dire d’assemblage et non de production de technologies de pointe.

Alexandre Vatimbella

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lundi 5 avril 2010

MONDIALISATION-CHINE-ECONOMIE. Le Japon demande à la Chine d’être économiquement responsable


Lors d’une visite du ministre des finances japonais à Pékin, les deux pays ont convenu de développer leurs relations commerciales mais le Japon souhaite que la Chine prenne une décision sage vis-à-vis du yuan.

Lors de sa visite à Pékin, Naoto Kan, le vice-Premier ministre et ministre des Finances du Japon a demandé au gouvernement chinois de prendre une «décision sage» concernant la réévaluation du yuan. Naoto Kan a précisé qu’il avait indiqué à Wen Jiabao, le Premier ministre chinois, que le Japon n’avait pas de problème en la matière avec la Chine. Il a ajouté que ce dernier lui avait répondu que les relations bilatérales entre les différentes parties (Chine avec Etats-Unis, Europe et Japon) étaient différentes et qu’il ne fallait pas faire de déclarations unilatérales.

De son côté, la partie chinoise préfère communiquer sur le fait que la Chine et le Japon souhaitent développer leurs relations économiques comme l’a expliqué Li-Keqiang, vice-Premier ministre chinois qui veut, selon l’agence officielle chinois, Xinhua, que la Chine travaille «avec le Japon pour renforcer les échanges et la coopération, traiter des questions sensibles de manière appropriée et stimuler le développement des relations bilatérales».

Louis-Jean de Hesselin

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dimanche 4 avril 2010

MONDIALISATION-CHINE-MONNAIE. Les Etats-Unis reportent un rapport alors que la Chine devrait réévaluer le yuan


Le fameux rapport du département américain du Trésor sur les devises mondiales dans lequel une accusation devait être portée contre la Chine pour manipulation de sa monnaie ne sera pas publié le 15 avril prochain alors qu’une appréciation de cette dernière est de plus en plus attendue dans les semaines à venir.

Le gouvernement américain a décidé de ne pas jeter de l’huile sur le feu vis-à-vis de la Chine alors que les rapports entre Washington et Pékin sont en train de se détendre mais également que la pression internationale se fait de plus en plus forte sur la réévaluation du yuan. Dernière en date, celle du Japon qui a demandé à la Chine de «prendre une décision sage».

Timothy Geithner, le secrétaire d’Etat américain au Trésor a ainsi déclaré qu’il avait décidé de reporter la publication du rapport biannuel sur les taux de change des devises internationales dans lequel il devait y avoir une mise en accusation du gouvernement chinois sur la manipulation du yuan.

Le report de ce rapport doit permettre une discussion dans les trois mois qui viennent afin de persuader les Chinois de réévaluer leur monnaie lors d’une série de réunions internationales et bilatérales qui vont se tenir dans ce laps de temps. Mais, surtout, les Américains ainsi que la plupart des pays du monde, espèrent que la Chine est désormais prête à faire un geste. Les déclarations de plus en plus nombreuses d’officiels sur la nécessité d’un yuan plus fort, la nomination récente à la Banque centrale d’économistes favorables à une hausse de la monnaie montrent que le gouvernement est en train de préparer les Chinois à cette réévaluation inévitable qui devrait détendre les relations internationales mais aussi permettre à la croissance chinoise de se stabiliser et d’éviter certains risques de surchauffe de l’économie.

Les marchés mondiaux sont d’ailleurs déjà en train de s’adapter à cette nouvelle donne monétaire. Reste à savoir si la réévaluation sera conséquente ou non, les experts n’étant pas d’accord sur le geste de Pékin en la matière.

Alexandre Vatimbella

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samedi 3 avril 2010

MONDIALISATION-CHINE-ECONOMIE. La Chine et les Etats-Unis renouent le dialogue au plus haut niveau


Pendant une heure, les présidents américain et chinois se sont entretenus par téléphone des problèmes internationaux et bilatéraux. La détente semble être désormais de mise.

Hu Jintao et Barack Obama auraient-ils désamorcés une crise profonde entre la Chine et les Etats-Unis qui semblait se profiler à l’horizon après un début d’année placée sur le mode de la confrontation entre les deux grandes puissances à propos de l’économie, du commerce et des relations internationales. Il est trop tôt pour l’affirmer mais force est de reconnaître que les présidents chinois et américains ont joué l’apaisement au cours d’un rendez-vous téléphonique d’une heure.

En matière économique, Barack Obama a déclaré que les Etats-Unis et la Chine devaient mettre en œuvre avec les autres grands pays mondiaux les décisions prises par le G20 pour «pour produire une croissance équilibrée et durable». Il a ajouté que les Etats-Unis comprenaient les défis auxquels la Chine est confrontée dans son développement économique tout en demandant que chacun deux pays fasse des efforts pour rassurer l’autre.

De son côté, Hu Jintao a expliqué que «la Chine et les Etats-Unis doivent tous deux dynamiser la reprise économique et maintenir un développement économique stable» tout en souhaitant «que les deux parties traiteront de manière adéquate les problèmes économiques et commerciaux, par le biais de consultations équitables».

Alexandre Vatimbella

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vendredi 2 avril 2010

MONDIALISATION-BRIC-ECONOMIE. Le sommet de Brasilia du Bric parlera coopération, économie mondiale et aide au développement


La rencontre au sommet des chefs d’Etat du Brésil, de la Russie, de l’Inde et de la Chine se tiendra les 15 et 16 avril sur fond de reprise économique et de croissance retrouvée pour les quatre grands pays émergents.

Le sommet annuel des chefs d’Etat du Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine) se tiendra les 15 et 16 avril prochain dans la capitale, brésilienne, Brasilia. L’ordre du jour, dévoilé par la partie chinoise sera consacré à quatre grands dossiers: la coopération entre les quatre pays, la coopération internationale dans le cadre du G20, la situation de l’économie mondiale et l’aide au développement des pays pauvres.

Malgré les critiques de certains économistes qui estiment que ce club des grands pays émergents n’a pas de raison d’être tant les situations des quatre pays sont différentes, leurs dirigeants continuent à se rencontrer à tous les niveaux et tiennent à ce forum international où leurs visions peuvent peser davantage que chacune de leur côté.

A noter qu’avant de se rendre au Brésil, le président Hu Jintao fera un détour par Washington pour parler avec le président Barack Obama d’éventuelles sanctions envers l’Iran sur la question nucléaire mais aussi, selon certaines sources, de la situation de la monnaie chinoise, le yuan, que les Américains estiment largement sous-évaluée et qui envenime les relations entre les deux pays.

Jean-Louis Pommery

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jeudi 1 avril 2010

CHINE-ECONOMIE. Pour éviter les surproductions, le gouvernement mène une politique de regroupement industriel


Le plan de relance de l’économie décidée en 2009 a maintenu artificiellement des activités industrielles sans débouchés pour écouler les productions. Un problème important auquel doit faire face aujourd’hui le gouvernement.

Un des effets négatifs de l’important plan de relance économique de près de 450 milliards de dollars initiés par le gouvernement chinois au début de 2009 pour contrecarrer les effets de la crise économique et financière est la surproduction industrielle. Par un mécanisme très simple, les entreprises publiques ont pu avoir de l’argent frais soit par des subventions, soit par des prêts, afin de continuer à produire pour ne pas avoir à licencier et à participer à la croissance économique du pays mais sans débouchés réels pour leurs produits du fait de la baisse des exportations et de la consommation intérieure. Résultat, beaucoup d’entre elles ont été en surproduction et continuent à l’être, entraînées qu’elles sont dans cette spirale dangereuse qui, désormais, inquiète fortement les autorités de Pékin.

Du coup, afin de mettre fin à cette production excédentaire et réguler le marché, le gouvernement chinois a décidé de regrouper les entreprises. Premier secteur concerné la sidérurgie. Mais la tâche n’est guère aisée. D’une part, elle se heurte à l’hostilité des responsables régionaux qui y voient un danger pour leur pouvoir que la presse chinoise définit comme celui de «seigneurs féodaux» et d’autre part, cette fusion imposée est critiquée par des économistes qui auraient préféré que ce soit le marché lui-même qui l’impose et non une commission administrative qui, selon eux, crée d’importants gaspillages par ses décisions.

Alexandre Vatimbella

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