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mercredi 9 juillet 2025

Le Focus – La stratégie des républicains de gauchiser le Parti démocrate a-t-elle enfin réussi?


Le Parti démocrate est-il en train ou a-t-il même viré à gauche, voire à la gauche radicale?

Telle est la question que l’on peut se poser après la nette victoire d’un socialiste revendiqué, Zohran Mamdani, lors de la primaire à la candidature à la mairie de New York avec plus de 54% des voix devant le centriste et ancien gouverneur de l’Etat du même nom, Andrew Cuomo.

Notons d’abord que New York est une ville où la Gauche et l’extrême-gauche ont toujours compté dans la paysage politique et que certains de ses maires se situaient à la gauche du Parti démocrate, le dernier d’entre eux ayant été Bill de Blasio (même si son mandat n’a pas vraiment était de gauche).

De même, on compte souvent des démocrates de gauche comme représentants de New York au Congrès à Washington, comme l’égérie de l’extrême-gauche, Alexandria Ocasio-Cortez.

Il faut donc relativiser la victoire de Mamdani en ajoutant immédiatement que son programme est vraiment socialiste et pas seulement très progressiste.

Cette victoire peut d’abord s’analyser comme une réaction à celle de Donald Trump et des républicains en novembre 2024 et la mise en œuvre du programme d’extrême-droite, le Projet 2025, avec ses coupes budgétaires à l’encontre des plus pauvres et de la classe moyenne.

On peut aussi la voir comme une défiance à l’égard de l’aile centriste du Parti démocrate et une sanction pour sa défaite à la présidentielle avec sa candidat, Kamala Harris.

Sans oublier que le principal adversaire de Mamdani, Andrew Cuomo, était plombé par sa démission de son poste de gouverneur à la suite d’accusations d’harcèlements sexuels envers plusieurs de ses collaboratrices.

Mais il y a également un autre narratif qui est peut-être la raison principale de cette apparente gauchisation des démocrates et qui serait l’aboutissement d’une stratégie de longue haleine du Parti républicain.

Petit historique.

Les républicains, depuis une centaine d’années ont toujours tenté de présenter les démocrates comme des dangereux gauchistes, voire des communistes infiltrés – la véhémence de leurs attaques à l’encontre de Franklin Roosevelt est à ce titre très caractéristique.

Et les attaques en ce sens de présidents comme Richard Nixon ou Ronald Reagan étaient des exemples de cette volonté.

Cependant, c’est au cours des années 1990 qu’une stratégie méthodique a été mise en place lors de la présidence de Bill Clinton – en particulier par l’activiste Newt Gingrich, alors speaker de la Chambre des représentants.

Celle-ci a ensuite pris une dimension quasiment quotidienne lors de la présidence de Barack Obama et est devenue désormais la principale accusation récurrente des républicains envers les démocrates.

Cette stratégie avait un objectif, faire en sorte de diaboliser les démocrates pour que les électeurs – en particulier les «independents» modérés – se détournent de ceux-ci par peur et rejet de leurs soi-disant intentions gauchistes et étatiques.

L’utilisation systématique d’adjectifs par les républicains pour caractériser les démocrates comme ceux de «liberal», «socialiste», «gauchistes», «communistes» et plus récemment «woke» – qui sont souvent des épouvantails pour une partie de la classe moyenne notamment des petites villes et des campagnes – était faite à dessein.

Pour ce faire, les républicains ont mis en place une tactique à double détente: invectiver constamment les démocrates tout en refusant toute collaboration avec ces derniers et en menant, parallèlement, une désinformation constante qui consistait à délibérément déplacer de manière illégitime, le curseur politique qui leur permettait alors de placer les démocrates à gauche en les accusant de dérive gauchiste et eux au centre-droit tout en faisant en sorte de mener une politique de droite radicale voire extrémiste.

Tout ceci a, d’une part, été bien expliqué par nombre de politologues et politistes américains (avec, en particulier, un ouvrage référence écrit par deux universitaires, l’un démocrate, Thomas Mann, l’autre républicain, Norman Onrstein intitulé «It’s Even Worse Than It Looks: How The American Constitutionnal Sytem Collided With The New Politicis Of Extremism»), et d’autre part, bien fonctionné auprès, sinon du grand public, en tout cas de nombre de médias qui se sont laissé prendre ou ont voulu se laisser prendre par cette propagande très simpliste mais efficace.

Un autre but des républicains dans l’affaire était de réellement radicaliser les démocrates, c'est-à-dire de faire en sorte de créer une opposition dure de leur part en réaction à ces accusations et de permettre, dans le même dans, à la gauche démocrate, de retrouver une légitimité en démontrant l’inanité, selon elle, de la volonté des centristes du parti de mener une politique équilibrée et consensuelle, surtout de continuer à rechercher le compromis avec des républicains modérés (il est vrai de moins en moins nombreux car éliminés systématiquement lors des primaires, les militants radicaux et extrémistes étant, dans les deux partis, surreprésentés lors de ces scrutins).

Et force est de reconnaitre que cette stratégie primaire, voire terriblement simpliste, a, en partie, fonctionné et semble prendre désormais l’ampleur qu’ils souhaitaient.

L’opposition plus frontale des démocrates s’est bien produite mais, au départ, non pas par leur radicalisation mais tout simplement parce qu’il fallait s’opposer à des républicains devenus des radicaux et des extrémistes dans leur majorité.

Néanmoins, cela a créé cette impression, reprise de manière éhontée (et peu professionnelle) par nombre de médias, d’une radicalisation des démocrates.

De même que la relégitimisation de la gauche démocrate, qui était discréditée après ses multiples échecs électoraux (le plus cuisant étant celui de leur candidat à la présidence en 1972, George McGovern, face à Richard Nixon), s’est également produite ce qui a permis au socialiste Bernie Sanders (qui n’est pas membre du Parti démocrate) d’être un concurrent crédible face à Hillary Clinton lors des primaire démocrates de 2016 et, pour les primaires de 2020, ce soit le cas d’Elizabeth Warren (liberal de gauche) et du même Sanders face à Joe Biden.

Qu’en est-il donc, en réalité, de la soi-disant gauchisation du Parti démocrate?

La réponse à cette question invite à une certaine nuance.

D’abord, il y a effectivement une vague de gauche qui a émergé depuis le premier mandat de Trump avec, par exemple, une hausse du nombre de militants des Democratic Socialists of America, elle est avant tout extérieur au Parti démocrate.

Et si l’on parle du positionnement général du parti, il semble que si déplacement il y a, il est encore relativement contenu.

Car si les démocrates aujourd’hui défendent une assurance santé universelle, une augmentation significative des salaires, des impôts plus élevés pour les riches et les ultras-riches, des protections pour certaines minorités, le droit des femmes à disposer de leur corps, c’est essentiellement parce que les républicains ont adopté des législations très à droite qui ont largement été désastreuses pour les plus pauvres et les classes moyennes.

Tous les positionnements que l’on vient de citer sont défendus par les centristes dans une vision de juste équilibre et de méritocratie ainsi que de liberté de l’individu qui sont ici remis en cause par les radicaux et les extrémistes républicains.

En revanche, on peut dire que la gauche démocrate a retrouvé des couleurs, surtout, qu’elle est de plus en plus capable d’influencer la ligne politique du parti, souvent à la marge, parfois de manière plus évidente.

Et, c’est vrai également, qu’elle tente d’exercer une forte pression sur la direction du parti pour que celle-ci épouse leur idéologie.

Si le Parti démocrate reste encore une formation de centre-gauche avec un fort courant centriste libéral et progressiste (au sens français des termes), il est indéniable que le courant de gauche et sa faction socialiste gagne rapidement du terrain depuis la dernière présidentielle.

Mais cela marque-t-il un tournant au Parti démocrate avec une prochaine prise du pouvoir d’une gauche plus ou moins radicale au détriment des centristes?

Dans l’histoire du Parti démocrate, le seul progressiste de gauche à avoir été son candidat à la présidentielle est McGovern dont l’écrasante défaite face à Richard Nixon a été une des plus sévères si ce n’est pas plus sévère pour son camp.

Et tous les derniers présidents des Etats-Unis démocrates ont été des centristes, parfois penchant à gauche, parfois à droite ou tout simplement centristes: Wilson, Roosevelt, Truman, Kennedy, Johnson, Carter, Clinton, Obama, Biden sans compter les candidats battus comme Hillary Clinton, Kamala Harris ou Al Gore…

Enfin, le Parti démocrate paierait certainement cash une forte gauchisation comme l’ont montré toutes les élections nationales ou locales où cela a été le cas sauf dans des fiefs spécifiques comme San Francisco ou New York.

Est-ce que la victoire de Mamdami à la primaire de New York est un événement «basculant»?

Il faudra voir les résultats de l’élection municipale de New York pour tirer des conclusions plus étoffées mais une chose est sûre, avec sa nomination comme candidat officiel du Parti démocrate, les extrémistes du Parti républicain se frottent les mains et se félicitent de leur stratégie qui pourrait leur permettre de demeurer au pouvoir de longues années si les démocrates viraient complètement à gauche.

Et l’on peut se demander si la volonté de l’extrémiste de droite Elon Musk de créer une formation populiste radicale, l’American party, n’aidera pas aussi les républicains si elle réussit, en mettant leur parti entre celui-ci et le Parti démocrate, ce qui leur permettra de se réclamer d’un centre qu’ils affirment de manière mensongère incarnés.

La boucle serait alors bouclée!

 

 


lundi 7 juillet 2025

Commentaire. Trump-Musk: se rend-on bien compte du délitement de la démocratie étasunienne?


Le feuilleton entre Trump et Musk peut bien faire s'esclaffer et ravir les opposants aux deux protagonistes.

Il y a de quoi avec les dernières péripéties. 

Mais se rend-on bien compte dans cette dispute grandguignolesque digne de tous les programmes les plus miteux de téléréalité ou de télénovelas qu’on est là face à un épisode du délitement de la démocratie particulièrement représentatif de ce qui se passe en ce moment aux Etats-Unis.

Le face à face des deux extrémistes autrefois les meilleurs amis du monde, dont l’un, Musk, fut le principal donateur de la campagne présidentielle de l’autre, Trump, qui n’hésita pas à le nommer à la tête d’un organisme, Doge, pour détruire les services publics, et à faire de la publicité pour ses voitures électriques alors même qu’il détestent celles-ci, montre à quel point le débat politique étasunien tombe de plus en plus dans la médiocrité la plus crasse et dans l’extrémisme le plus dangereux.

Quand Musk annonce la création de son nouveau parti, le «America party» (le Parti Amérique) dont l’appellation fleure bon le populisme le plus bas, nous ne devons pas oublier qu’il a soutenu, et par la voix, et par le porte-monnaie, tous les partis fascistes et néo-nazis de la planète, qu’il a fait le salut hitlérien lors d’un meeting et qu’il a participé à la destruction des services publics américains tout en faisant de X, anciennement Twitter, un réseau social où toutes les opinions les plus haineuses, les plus complotistes et charriant les fake news les plus improbables peuvent s’exprimer en toute liberté.

Voilà le CV et les «exploits» de monsieur Musk.

D’ailleurs, il n’est qu’à écouter la présentation qu’il a fait de son futur parti, affirmant que sa volonté de le créer était pour lutter contre le «parti des cochons qui se goinfrent».

Et de poursuivre: «Quand il s'agit de ruiner notre pays par le gaspillage et la corruption, nous vivons dans un système à parti unique, pas dans une démocratie».

Autant dire que Trump et Musk sont les deux faces du même projet qui a pour objectif de détruire la démocratie républicaine libérale américaine.

Voir que leurs querelles font la une des médias montre à quel point le débat politique est dominé par un populisme qui fait honte à la plus vieille démocratie de la planète dont les jours sont peut-être comptés.

Ceux qui pourraient se féliciter que Musk va causer des problèmes à Trump, voire le priver de la majorité au Congrès lors des élections de mi-mandat de 2026, oublient que l’homme le plus riche du monde est tout aussi dangereux que l’extrémiste populiste de la Maison blanche, voire plus.

Alors, sans doute que son initiative, si elle se poursuit et qu’il ne se rabiboche pas avec son ami Trump, in fine – qui est peut-être le véritable objectif de ce parti – aura du mal à chambouler le paysage politique des Etats-Unis.

Ce qui n’empêche pas qu’elle est une nouvelle attaque contre la démocratie.

 


dimanche 6 juillet 2025

Le Focus. L’insatisfaction des peuples vivant en démocratie


Depuis 2017, le Pew Research Center conduit une enquête sur la satisfaction des peuples vivant en démocratie auprès de 12 pays (Canada, France, Allemagne, Grèce, Italie, Japon, Pays-Bas, Corée du Sud, Espagne, Suède, Royaume Uni, Etats-Unis).

Pour l’édition 2025 dont les résultats viennent d’être publiés, le centre de recherche américain a rajouté 11 autres pays (Australie, Brésil, Argentine, Mexique, Kenya, Indonésie, Afrique du Sud, Inde, Pologne, Israël, Hongrie).

Le constat est clair, l’insatisfaction demeure élevée (64% comme en 2024) et la satisfaction baisse encore (35% contre 36% en 2024).

Bien sûr, il faut s’entendre sur les termes.

Ceux qui sont insatisfaits le sont de la manière dont fonctionne la démocratie dans leur pays et de leurs gouvernants mais pas de la démocratie en tant que système politique.

De même, ceux qui sont satisfaits ne le sont pas forcément de leurs gouvernants.

Ayant dit cela, sur les 24 pays sondés en 2025, seules les populations de huit d’entre eux sont majoritairement satisfaites de la manière dont la démocratie fonctionne (Canada, Suède, Allemagne, Pays-Bas, Inde, Indonésie, Australie, Mexique).

Pout les seize restant, l’insatisfaction domine surtout en Grèce (81% contre 19%), au Japon et en Corée du Sud.

En ce qui concerne la France, seuls 33% des sondés sont satisfaits contre 66% qui sont insatisfaits.

Pour ce qui est des Etats-Unis l’insatisfaction domine avec 62% (contre 37%).

Depuis que le Pew Research center effectue cette enquête, jamais les satisfaits ont été plus nombreux que les insatisfaits.

En 2017, cependant, les deux groupes étaient à égalité à 49%.

Et si l’écart n’a cessé de s’agrandir en faveur des insatisfaits, il est à remarquer que lors de la crise de la pandémie de la covid19, il s’est rétréci (2021 et 2022) avant de repartir à la hausse pour atteindre son pic cette année et l’année dernière.

Selon le Pew Resear Center:
«De nombreuses choses peuvent influencer la satisfaction des gens quant au fonctionnement de leur démocratie, mais les perceptions économiques sont un facteur important. Les pays où une grande partie de la population dit que l’économie est en bonne santé ont également tendance à avoir une grande partie qui sont satisfaits de leur démocratie.

Ainsi:
«L’Inde, l’Indonésie, le Mexique, les Pays-Bas et la Suède sont des exemples de pays où les gens sont relativement satisfaits à la fois de leur démocratie et de leur économie. En revanche, les adultes en France, en Grèce, en Italie, au Japon et en Corée du Sud ont tendance à être réticents à l’égard de l’état de la démocratie et de l’économie.»

Deux remarques à ce sujet.

La première est de vouloir faussement lier la démocratie au développement économique.

Ainsi, la promesse de la démocratie n’est pas la richesse mais la liberté dans l’égalité.

La deuxième est l’incapacité des Français à estimer avec justesse l’état de l’économie de leur pays qui se porte nettement mieux que celles de pays où les satisfaits l’emportent…

 


samedi 5 juillet 2025

Commentaire. Triste 4 juillet


Le 4 juillet, c’était la fête nationale étasunienne.

Et ce fut certainement une fête pour les riches, pour les autocrates et les dictateurs, pour les élucubrationistes et les haineux et pour tous les ennemis de la démocratie républicaine libérale.

Pour les autres, les classes moyennes, les défenseurs de la démocratie, les  humanistes, les pacifistes, les scientifiques, les journalistes, et le monde libre, c’était un jour sinistre.

Alors qu’il avait du mal à mettre en place son programme, le fameux projet 2025, en quelques jours, Donald Trump a obtenu plusieurs victoires et a confirmé tout ce que l’on savait de lui: il va faire de son pays un paradis pour les milliardaires avec sa désastreuse loi budgétaire qu’il a qualifié lui-même de «Big beautiful bill act» ainsi que pour tous les corrompus et les extrémistes de droite avec son détricotage de l’Etat de droit et le rognage de nombre de libertés en accord avec la Cour suprême dont la majorité est à sa botte.

Et il va mettre les démocraties du monde entier en danger avec sa décision de ne plus fournir les armes nécessaires à l’Ukraine pour sa défense tout en refusant de sanctionner Poutine pour ses crimes de guerre qui continuent tous les jours avec les bombardements de civils où meurent nombre d’enfants.

De même, il laisse Netanyahu affamer et éliminer le peuple de Gaza, territoire qu’il rêve toujours de transformer en «Riviera du Moyen-Orient».

Le plus désespérant dans ce désastre qui est en train de s’accomplir est qu’il a été élu par le peuple américain, certes avec 31,46% des électeurs inscrits – soit moins d’un tiers – mais avec la passivité de ceux qui ne se sont pas rendus aux urnes.

Alors, par quelque bout que on le prenne, c’était un triste 4 juillet.

 

 


vendredi 4 juillet 2025

Editorial. Européens, n’attendons pas le «retour» des Etats-Unis


L’attitude la plus irresponsable des Européens seraient de se dire que Trump n’est qu’un mauvais moment à passer, qu’il faut faire le gros dos, que les Etats-Unis seront bien retour un jour et qu’alors tout reviendra dans l’ordre et comme avant.

Si tel est le comportement qu’ils souhaitent adopter, non seulement, ils n’ont rien compris mais ils oblitèrent leur avenir de manière irréversible.

Car ce que fait Trump, avec sa guerre commerciale, son désintérêt pour sauver l’Ukraine, sa volonté de semer la division entre Européens, de se rapprocher des régimes autocratique et totalitaires au préjudice du monde libre, etc. un autre président américain (ou lui-même s’il parvient à demeurer au pouvoir au-delà de son mandat) pourra le faire de la même manière ou en pire.

L’épée de Damoclès sera toujours au-dessus de nos têtes avec plus de probabilités de tomber avec plus de puissance que ce qui se passe en ce moment.

C’est ici que, nous, les Européens, devons saisir notre chance.

Oui, «chance» est le bon mot parce que si la situation est compliquée, si elle recèle de grands dangers, elle n’est pas encore désespérée ou définitivement perdue.

Dès lors, ne pas en profiter afin d’agir pour couper le cordon ombilical avec les Etats-Unis serait le pire des renoncements.

On ne parle pas ici de rompre les liens entre Européens et Etatsuniens, ni même de refroidir les relations avec Washington mais de faire enfin les efforts nécessaires et maintes fois rappelés par tous les lucides, afin de bâtir cette Europe puissance qui sera la seule capable d’assurer à la population du Vieux continent, le maximum de sécurité et de prospérité possibles.

C’est maintenant ou jamais que le processus qui y amènera, doit être démultiplié au sein de l’Union européenne voire au-delà et qu’il réunisse tous les pays qui ont la volonté d’y parvenir, tout en laissant sur le bord du chemin ceux qui ne sont pas intéressés, sachant qu’une porte leur sera toujours ouverte mais pas à n’importe quel prix.

Peut-être que demain, les Etats-Unis redeviendront un allié sûr et fidèle de l’Europe et il faut l’espérer pour le bien du monde libre et du monde tout court.

Mais si cela survient, il faut que ce soit de partenaire à partenaire et non de bienfaiteur à obligé, de suzerain à vassal.

Oui, Européens, n’attendons pas les Etats-Unis comme certains ont attendu Godot.