L’attitude la plus irresponsable des Européens seraient de se dire que Trump n’est qu’un mauvais moment à passer, qu’il faut faire le gros dos, que les Etats-Unis seront bien retour un jour et qu’alors tout reviendra dans l’ordre et comme avant.
Si tel est le comportement qu’ils souhaitent adopter, non seulement, ils n’ont rien compris mais ils oblitèrent leur avenir de manière irréversible.
Car ce que fait Trump, avec sa guerre commerciale, son désintérêt pour sauver l’Ukraine, sa volonté de semer la division entre Européens, de se rapprocher des régimes autocratique et totalitaires au préjudice du monde libre, etc. un autre président américain (ou lui-même s’il parvient à demeurer au pouvoir au-delà de son mandat) pourra le faire de la même manière ou en pire.
L’épée de Damoclès sera toujours au-dessus de nos têtes avec plus de probabilités de tomber avec plus de puissance que ce qui se passe en ce moment.
C’est ici que, nous, les Européens, devons saisir notre chance.
Oui, «chance» est le bon mot parce que si la situation est compliquée, si elle recèle de grands dangers, elle n’est pas encore désespérée ou définitivement perdue.
Dès lors, ne pas en profiter afin d’agir pour couper le cordon ombilical avec les Etats-Unis serait le pire des renoncements.
On ne parle pas ici de rompre les liens entre Européens et Etatsuniens, ni même de refroidir les relations avec Washington mais de faire enfin les efforts nécessaires et maintes fois rappelés par tous les lucides, afin de bâtir cette Europe puissance qui sera la seule capable d’assurer à la population du Vieux continent, le maximum de sécurité et de prospérité possibles.
C’est maintenant ou jamais que le processus qui y amènera, doit être démultiplié au sein de l’Union européenne voire au-delà et qu’il réunisse tous les pays qui ont la volonté d’y parvenir, tout en laissant sur le bord du chemin ceux qui ne sont pas intéressés, sachant qu’une porte leur sera toujours ouverte mais pas à n’importe quel prix.
Peut-être que demain, les Etats-Unis redeviendront un allié sûr et fidèle de l’Europe et il faut l’espérer pour le bien du monde libre et du monde tout court.
Mais si cela survient, il faut que ce soit de partenaire à partenaire et non de bienfaiteur à obligé, de suzerain à vassal.
Oui, Européens, n’attendons pas les Etats-Unis comme certains ont attendu Godot.