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BRIC ET BRICS


Bric et Brics, définitions
Quatre grands pays émergents, le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine, disposent d’un formidable potentiel de développement. C’est pourquoi un économiste de la banque Goldman Sachs, Jim O'Neill, et son équipe ont créé pour les désigner un nouveau mot : les BRIC, constitué à partir des initiales de ces quatre pays. Depuis, le concept est passé dans le langage politique et économique courant et en mai 2008, les quatre pays en question lui ont donné vie sous forme d’une association informelle qui se réunit pour discuter de leurs problèmes communs et de leur coopération.

Depuis avril 2011, le BRIC est devenu le BRICS (S pour South Africa) avec l'entrée dans le club de l'Afrique du Sud lors du sommet de Sanya en Chine.
 
Et depuis le 1er janvier 2024, le Brics s'est élargi à cinq nouveaux membres: Arabie Saoudite, Egypte, Emirats Arabes Unis, Ethiopie, Iran. L'Argentine qui avait postulé a renoncé avec l'arrivée à la présidence de Javier Milei qui est plus proche des Occidentaux que l'ancienne équipe gouvernementale péroniste.

Plusieurs experts ont émis des réserves sur la cohérence de ces deux groupes depuis leur création respectives, notamment de la présence de la Russie qui n'aurait pas les mêmes critères de développement que les trois autres et une croissance nettement moins élevée. Sans oublier les nombreux conflits qui opposent les membres entre eux comme ceux entre l'Inde et la Chine, la Russie et la Chine et des intérêts largement différents sur nombre de questions économiques. L'arrivée de cinq nouveaux membres ne va certainement pas renforcer une cohésion très lâche d'autant que les réalisation du Bric puis du Brics ancienne mouture sont peu nombreuses et n'ont eu aucune conséquences importantes, à la fois pour les membres de ces clubs que pour la communauté internationale. Comme pour la Chine et l'Inde, la présence dans le même club de l'Arabie Saoudite et de l'Iran, deux autres ennemis intimes en quête également de prééminence régionale, sera un frein à toute décision commune de poids.

Devant cette absence d'intérêts communs, certains avaient proposé avant le renforcement du Brics et même la création du Bric, un club (où l'on trouve toujours le trio Brésil, Inde, Chine) sans la Russie et l'Afrique du Sud mais avec l'Indonésie (BICI) ou seulement avec l'Afrique du Sud (BICS). D'autres ont gardé la Russie dans le club mais y ont intégré l'Indonésie (BRICI) ou la Russie et l'Afrique du Sud avec l'Indonésie (BRICIS) ou avec le Mexique (BRICSAM). D'autres, encore, préfèrent parler du club à trois, plus cohérent, BIC (Brésil, Inde, Chine)

Or donc, si les membres du BRICS ont quelques intérêts communs - dont celui de renforcer leurs poids respectifs dans le concert des nations - ils ont beaucoup trop d'intérêts divergents qui devraient monter en puissance dans les années à venir. Du coup, il est à prévoir, à terme, que ces derniers l'emporteront sur les premiers et disloqueront ce club ou, tout au moins, en feront une association aux liens encore plus lâches.

Certains pays auraient aimé intégrer ce club. Nous avons parlé de l'Indonésie et du Mexique, mais c'est aussi le cas de la Turquie ou du Nigéria, entre autres.

A Noter que le BRICS se décline également en IBSA (Brésil, Inde, Afrique du Sud) créé en 2003,  en BASIC (Brésil,  Afrique du Sud, Inde, Chine) ou encore en Russia-India-China Trilateral et même en OSC (Organisation de coopération de Shanghai) créé par la Chine en 2001 en compagnie de la Russie mais aussi du Kazakhstan, du Kirghizistan, du Tadjikistan et de l'Ouzbékistan,  dont on ne comprend pas toujours très bien l'utilité sauf à pouvoir se parler de plus en plus souvent. Et c'est peut-être cela l'essentiel dans tous ces "clubs" et ces réunions: discuter et mieux se connaître.

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