Les Actualités sur www.ecoinfosmonde.com

mercredi 29 mai 2013

ACTU-MONDIALISATION. Le manque de filles et la violence des sociétés chinoises et indiennes

Le déséquilibre entre le nombre d’hommes et de femmes en Chine et en Inde devient chaque jour de plus en plus inquiétant d’autant qu’il semble bien que les autorités des deux pays les plus peuplés du monde sont incapables de trouver des solutions à ce qui pourrait bien devenir dans les décennies à venir, une véritable tragédie planétaire.
Rappelons que dans ces deux pays (mais pas seulement), les familles privilégient la naissance de garçons qui vont aider leurs parents dans leurs vieux jours (alors que les filles seront mariées et partiront aider leurs belles-familles) mais aussi qui représentent, dans ces sociétés avant tout patriarchales, un motif de fierté.
Les récents viols en Inde de jeunes femmes et de fillettes qui ont fait la une des médias partout dans le monde sont peut-être, en partie, une des premières conséquences de ces dizaines de millions de femmes qui manquent à l’appel et de ces dizaines de millions d’hommes qui ne peuvent trouver une compagne et vivent souvent dans une grande misère sexuelle.
Et ceci risque de se dégrader encore dans les années à venir.
Car, dans l’histoire de l’humanité, les sociétés qui ont connu un tel déséquilibre sont devenues extrêmement violentes à l’’intérieur et à l’extérieur de leur frontières.
Afin de tenter de canaliser cette agressivité masculine, les dirigeants ont généralement enrôlés les jeunes hommes dans les forces armées. In fine, celles-ci sont allées faire la guerre aux pays voisins pour se servir en femmes…
De même, les enlèvements de filles, dans les pays concernés par le déséquilibre et dans ceux qui en sont proches, augmentent ainsi que la prostitution comme on le voit en Asie actuellement.
Reste que l’on ne doit pas oublier que les politiques de contrôle des naissances mises en place en Chine et en Inde et qui ont accentué ce déséquilibre, ont permis de limiter les naissances de manière drastique dans des pays qui n’auraient pas pu se développer, ni nourrir une population en augmentation exponentielle, même si, aujourd’hui, ces restrictions sont remises en cause du fait du vieillissement accéléré de la population chinoise.
Quoiqu’il en soit, des solutions rapides doivent être trouvées par les autorités indiennes et chinoises qui ont semblé, jusqu’à présent, totalement démunies même si quelques mesures fortes (comme l’interdiction des échographies dans les premiers mois de grossesses et des avortements sélectifs) ont été prises sans pour autant inverser une tendance qui vient du fin fond de la culture des deux pays.
Alexandre Vatimbella avec la rédaction de l’agence

© 2013 LesNouveauxMondes.org

mercredi 22 mai 2013

ACTU-MONDIALISATION. Prochain visite de Xi Jinping aux Etats-Unis sur fond de méfiance entre les peuples américain et chinois


Alors que Xi Jinping, le président chinois, s’apprête à faire dans quelques semaines le voyage de Washington à l’invitation de Barack Obama et que les deux hommes vont parler de coopération mais aussi de tout ce qui fâche (concurrence déloyale, cyberguerre, pivot américain vers le Pacifique, droits de l’homme, Corée du Nord, on en passe et des meilleurs), la méfiance est désormais de mise entre les peuples américains et chinois si l’on en croit les dernier sondages en la matière datant de 2012.
Ainsi, 65% des Américains voient la Chine comme un adversaire dans la mondialisation contre seulement 16% qui la voient comme un partenaire (15% la voyant comme un ennemi).
Dès lors, pas étonnant que 68% d’entre eux disent qu’on ne peut pas ou peu faire confiance à la Chine.
Quant à la délocalisation d’emplois américains en Chine, 71% disent que c’est un problème sérieux. 78% pensent que c’est également le cas de la dette américaine vis-à-vis de la Chine et 61% pour le déficit commercial américain vis-à-vis de la Chine.
Surtout, la priorité des Etats-Unis, selon 49% des Américains, est d’être plus agressif avec la Chine contre 42% qui pensent qu’il faut développer la coopération entre les deux pays (Auparavant 53% privilégiaient de meilleurs relations avec la Chine).
Du côté Chinois, la détérioration de l’image des Etats-Unis est également de mise.
Ainsi, seuls 43% voient les Etats-Unis de manière favorable (contre 48% qui les voient défavorablement), une inversion par rapport à la précédente enquête qui donnait respectivement les chiffres de 58% et 37%.
Dans le même temps, ils ne sont plus que 39% à estimer que les relations entre la Chine et les Etats-Unis peuvent être qualifiées de coopération contre 68% auparavant soit une chute de près de trente points!
Enfin, c’est désormais la méfiance qui prime chez les Chinois envers Obama (41% contre 38% qui lui font confiance).
Ces chiffres, qui datent maintenant de quelques mois, montrent bien cette dégradation des relations entre les deux grandes puissances et l’éloignement d’une coopération pacifique pour gouverner le monde et réguler la mondialisation.
Et il est fort possible que ceux-ci soient encore plus mauvais aujourd’hui car les affaires d’espionnages de l’armée chinoise sur les entreprises et le gouvernement américains par le biais d’internet ainsi que l’agressivité chinoise vis-à-vis de ses voisins -- et de tous les pays qui ne sont pas d’accord avec eux, plus généralement (59% estiment que la Chine ne prend pas en compte les intérêts des autres pays dans ses décisions en matière de politique étrangère -- n’ont pas du faire du bien à l’image de la Chine aux Etats-Unis.
De même, les déclarations toujours plus dures des autorités chinoises sur la présence américaine renforcée dans le Pacifique et la volonté de développer en priorité les capacités de l’’armée chinoise, n’ont pas du être des signaux d’apaisement pour la population chinoise.
Reste que les Etats-Unis et la Chine ont de multiples intérêts à s’entendre. Pour autant, il serait sans doute contre-productif de ne pas mettre l’ensemble des sujets sur la table afin de donner des clés précieuses au monde sur ce à quoi il peut s’attendre de ses deux principales puissances.
Alexandre Vatimbella avec la rédaction de l’agence
© 2013 LesNouveauxMondes.org

mardi 21 mai 2013

ACTU-MONDIALISATION. Les relations tendues entre la Chine et l’Inde pas prêtes de disparaître


«Le monde est assez grand pour satisfaire les aspirations à la croissance de nos deux peuples» a dit le premier ministre indien Manmohan Singh en recevant le premier ministre chinois Li Keqiang.
Il y a quelques années, ce même Singh, en recevant le président chinois d’alors, Hu Jintao, avait affirmé que si l’Inde et la Chine s’alliaient, ils domineraient le monde.
Mais de l’eau a coulé sous les ponts depuis cette affirmation un peu présomptueuse, notamment parce qu’elle n’a jamais réellement reflété l’exacte situation des relations entre les deux pays qui sont faites, tout autant, de méfiance réciproque que d’obligation de coopérer ensemble.
Ainsi, la visite du premier ministre chinois à New Dehli a donné lieu à des déclarations de bonnes intentions qui ressemblent à toutes celles qui ont été faites lors des rencontres au plus haut niveau qui ont jalonné les relations sino-indiennes de cette dernière décennie.
On parle de coopération, d’ouvertures réciproques des marchés, de résolution des différends, notamment frontaliers, de l’avenir qui sera radieux pour les deux pays, de l’appartenance commune au même club des grands pays émergents, le Brics (qui regroupe également le Brésil, la Russie et l’Afrique du Sud).
Oui, tout cela est écrit d’avance et on pourrait même concevoir un communiqué-type que l’on publierait à chaque sommet sino-indien!
La réalité est beaucoup plus compliquée et l’affirmation de Singh à Li, quoiqu’en nette retrait par rapport à celle faite à Hu, pourrait même être d’un trop grand idéalisme…
La Chine veut dominer la région (et le monde) et pas question de partager avec l’Inde où que ce soit.
L’inde, de son côté, est trop faible économiquement parlant, pour se mesurer actuellement avec la puissance commerciale de la Chine que ce soit dans le monde mais, surtout, sur son marché intérieur (les relations commerciales bilatérales de 67,8 milliards de dollars montrent un déséquilibre en faveur de la Chine de 40,8 milliards de dollars pour l’année fiscale indienne 2012-2013). D’où le refus constant de la part de New Dehli d’un accord de libre-échange et même de la réalisation d’infrastructures de transport modernes qui permettraient d’acheminer plus facilement les produits bons marchés chinois sur le territoire indien…
Dès lors, la relation de «confiance méfiante» va perdurer pour encore longtemps.
D’autant que, contrairement à ce qu’affirme Manmohan Singh, il n’y en aura pas pour tout le monde. Les développements de la Chine et de l’Inde sont concurrents, voire, à terme, antinomiques sur les bases actuelles de l’économie mondiale et des réserves de matières premières de la planète.
Heureusement, le pire n’est pas toujours sûr et les progrès de l’innovation technologique pourraient éviter la confrontation qui, au jour d’aujourd’hui, se profilent à un horizon bien difficile à dater avec exactitude.
Et cela, et les Chinois, et les Indiens, le savent pertinemment…
Louis-Jean de Hesselin avec la rédaction de l’agence
© 2013 LesNouveauxMondes.org

lundi 20 mai 2013

ACTU-MONDIALISATION. Assiste-t-on au réveil européen face au péril commercial chinois?


Ceux qui sont étonnés par le récent discours de fermeté de l’Union européenne face à la Chine en matière commerciale ont du manquer plusieurs épisodes…
Depuis plusieurs années, Bruxelles et les pays membres de l’UE s’inquiètent de la détérioration des termes de l’échange et du déséquilibre de la balance commerciale en faveur de la Chine.
Cette dernière ne joue manifestement pas le jeu en imposant de nombreuses limites aux exportations européennes tout en développant un discours lénifiant sur sa volonté d’accueil de plus en plus de produits européens (en fait tout ce qui fait partie de l’embargo décidé par l’Occident, c’est-à-dire les technologies sensibles dont, en particulier, tout ce qui concerne les matériels militaires).
En revanche, elle continue à bénéficier des largesses de l’Union européenne, ce qui lui permet de doper sa croissance encore basée essentiellement sur les exportations à bas prix, subventionnées et couplées avec un yuan sous-évalué malgré les dires de Pékin.
Pour autant, jusqu’à présent toutes les menaces de ne pas se laisser faire de la part des Européens étaient demeurées de la rhétorique avec peu d’actions concrètes (sauf quelques des plaintes devant l’OMC) car l’Union européenne était très divisée sur une politique commerciale restrictive envers la Chine.
De plus, elle craint évidemment les mesures de rétorsions qui la priveraient de gros contrats comme ceux d’Airbus, par exemple.
Sauf que les économies européennes, malgré ces contrats juteux, vont de plus en plus mal avec des croissances atones et un chômage à son plus haut dans de nombreux pays du vieux continent.
Et la Commission européenne s’est enfin aperçue que la Chine profitait de l’ouverture du marché européen sans pratiquement aucune réciproque.
Comme l’a expliqué un responsable européen au Monde, «la préoccupation grandit sur la façon dont la Chine assume ses responsabilités dans le commerce mondial. Les évidences s’accumulent pour montrer que le capitalisme d’Etat se développe au détriment des intérêts de l’économie européenne».
On ne peut être plus clair et… clairvoyant!
Il n’est donc plus temps, pour l’Europe, de louvoyer pour reconquérir son marché intérieur et ses parts de marché à l’exportation en faisant que tout le monde joue selon les mêmes règles en ces temps où les accords commerciaux multilatéraux ont du plomb dans l’aile (en grande partie à cause des pratiques des grands pays émergents) au profit des accords bilatéraux.
Est-ce possible (tout en resserrant les liens avec les Etats-Unis par un accord de libre-échange), est une autre question…
Toujours est-il que face à un discours plus ferme des Européens, les Chinois ont répondu, comme d’habitude, par des menaces.
Dès lors, du terrain purement économique et commercial, le curseur se déplace sur celui du politique. Voilà encore une fois un problème crucial pour son avenir qui va déterminer si l’Union européenne est autre chose qu’un objet velléitaire en mal d’identification au niveau mondial et en matière de mondialisation.
Vu les précédents, les dirigeants chinois doivent être assez confiants!
Aux Européens de leur montrer qu’ils ont toujours assez de courage pour ne pas se laisser marcher sur les pieds indéfiniment…
Alexandre Vatimbella & la rédaction de l’agence
© 2013 LesNouveauxMondes.org

vendredi 17 mai 2013

ACTU-MONDIALISATION. La Chine de Xi Jinping sclérosée et dangereuse?


Qui est vraiment Xi Jinping, le premier parmi les nouveaux maîtres de la Chine (les sept membres du Comité permanent du bureau politique du Parti communiste)? Le désormais Président de la république populaire de Chine et Secrétaire général du Parti communiste chinois demeure encore une sorte d’énigme même si l’on commence à mieux cerner son profil et que ses premiers actes ainsi que ses premières paroles permettent, tout en les reliant à son passé politique, de commencer à discerner ce que sera ses dix années de pouvoir qui se profilent.
Et le moins que l’on puisse dire est que l’espoir de voir la Chine se démocratiser, se libéraliser en matière économique et lutter contre ses démons actuels comme la corruption est mince.
Selon Willy Lam, professeur à l’université de Hong Kong, et qui vient de donner une conférence à l’IFRI (Institut français des relations internationales) sur Xi Jinping, ce dernier n’est absolument pas l’homme de la situation pout gouverner la Chine et la moderniser.
D’abord parce qu’il fait partie des «princelings», ces fameux héritiers du régime dont les parents ont occupé des postes de direction (même si certains ont connu des disgrâces plus ou moins longues). Cette caste vit souvent en dehors de la réalité et est une des plus corrompues du pays.
Ensuite, parce que la formation du nouveau maître de la Chine est peu en adéquation avec les défis à relever. De diplômes universitaires obtenus avant la réelle réforme de l’éducation jusqu’à son absence de compétences en matière internationale, Xi accumule les lacunes.
Enfin, il est un admirateur de Mao Tsé-dong et voit le monde à travers le prisme de sa pensée, ce qui n’est pas fait pour rassurer tant la Chine du Grand timonier flirta avec les catastrophes et fut le théâtre de massacres ayant fait des millions de morts.
Du coup, il ne sera pas capable de relever le principal challenge du pouvoir qui, selon Willy Lam, est de lutter contre la corruption endémique qui gangrène tout le pays.
En outre, son concept de «rêve chinois» qu’il a d’ailleurs emprunté à certains intellectuels de la fin du XIX° siècle qui voulaient revitaliser l’empire qu’ils voyaient s’effondrer et qui, eux-mêmes, s’étaient inspirés du renouveau japonais alors en cours pour le concevoir, n’est qu’une simple mixture nationaliste d’une forte économie couplée avec un appareil militaire puissant.
L’objectif de Xi Jinping est de faire de la Chine la première puissance économique en 2021, centième anniversaire de la création du PC chinois et la première puissance militaire en 2049, centième anniversaire de la prise de pouvoir de ce même PC. Une ambition qui devrait logiquement inquiéter le monde et, plus particulièrement, tous les voisins de la Chine.
Quant aux réformes, il devrait y en avoir en matière financière tant le pays flirte avec la catastrophe dans ce domaine mais il ne faut pas en espérer en matière politique explique Willy Lam qui affirme que les dix prochaines années s’annoncent noires dans ce domaine, d’autant qu’il ne voit aucune possibilité pour le peuple d’infléchir la politique qui est en train de se mettre en place. Une opinion qu’il dit être partagée par une majorité d’intellectuels chinois.
Alexandre Vatimbella avec la rédaction de LesNouveauxMondes.org
© 2013 LesNouveauxMondes.org

mercredi 15 mai 2013

L’EDITORIAL D’ALEXANDRE VATIMBELLA. L’union des Etats-Unis d’Europe et d’Amérique, le moteur du XXI° siècle


En 1849, au Congrès de la paix, Victor Hugo déclarait du haut de la tribune, «un jour viendra où l’on verra ces deux groupes immenses, les Etats-Unis d’Amérique et les Etats-Unis d’Europe, placés en face l’un de l’autre, se tendant la main par-dessus les mers, échangeant leurs produits, leur commerce, leur industrie, leurs arts, leurs génies».
Et si cette vision du grand poète était leur avenir en ce XXI° siècle, presque deux cents ans après qu’il l’ait formulée?
En tous cas, même si l’Union européenne n’est pas (encore?) les Etats-Unis d’Europe, c’est ce que pensent de plus en plus de responsables des deux rives de l’Atlantique dans une mondialisation où les valeurs et les modes de vie occidentales doivent être renforcées, à la fois, pour permettre à l’Europe et l’Amérique du Nord de continuer à être ce berceau de la démocratie républicaine mais également pour qu’elles continuent à être le phare qui inspire tous ceux qui rêvent de liberté, d’égalité et de fraternité dans le monde.
Mais, et il s’agit d’un point crucial, c’est également ce que souhaite une majorité d’Européens et d’Américains comme le montre de récents sondages. Ainsi, 58% des Américains souhaitent une augmentation des échanges commerciaux entre l’Europe et les Etats-Unis selon le Pew Research center. De même, selon une étude du Marshall fund, 75% des Italiens, 65% des Britanniques, 58% des Français ou 57 % des Allemands croient en un approfondissement des liens commerciaux et d’investissements entre les deux rives de l’Atlantique, sentiment partagé par 63% des Américains. Et une majorité encore plus forte (82% en France et 76% aux Etats-Unis, par exemple), sont en faveur d’une harmonisation des règlements entre l’Europe et l’Amérique sur les biens et les services.
En outre, cette union permettrait aux Etats-Unis de compter un partenaire solide et à l’Europe de se réinventer enfin dans cette relation bilatérale.
Ce rapprochement pourrait donc prendre, comme l’a proposé Barack Obama, d’abord la forme d’une vaste zone de libre-échange représentant 5.000 milliards de dollars. Sa proposition de mettre en place une «association totale en matière commerciale et financière» entre les Etats-Unis et l’Europe est appuyée par les milieux des affaires et les entreprises dans tous les pays visés par celle-ci et a été accueillie avec un énorme intérêt par l’ensemble des gouvernements concernés même si les points de vue des deux côtés de l’Atlantique doivent être rapprochés pour dissiper les inquiétudes et les malentendus (notamment en matière de biens culturels ou de produits agricoles).
Pour autant, les officiels de Bruxelles se sont saisis du dossier et veulent avancer le plus rapidement possible afin d’aboutir dans les deux ou trois ans à venir.
Cette zone serait évidemment une puissante dynamique pour la croissance au moment où les pays occidentaux souffrent d’une croissance trop faible voire d’une croissance zéro quand ce n’est pas d’une récession qui touche désormais la France.
Mais elle dépasserait évidemment le simple caractère économique et commercial en ayant une forte signification politique.
Elle enverrait ainsi un signal fort au reste de la planète d’une communauté occidentale revitalisée autour de ses liens économiques et commerciaux mais aussi de ses liens culturels, de ses valeurs ou de sa vision du monde capable de protéger et de faire progresser son modèle de civilisation.
Quand on sait que les grands pays émergents, notamment ceux d’Asie mais pas seulement eux, deviennent de plus en plus puissants, cette union Europe-Amérique est une nécessité pour les deux entités, même si les Etats-Unis regardent aussi et de plus en plus vers le Pacifique.
Cependant, ce n’est pas dans cette zone devenue cruciale pour eux (et pour le monde) qu’ils trouveront des alliés avec autant de points communs que les Européens et ils le savent, la proposition d’Obama en étant une preuve, lui que l’on dit, pourtant, peu intéressé par le vieux continent.
Reste à savoir si la volonté politique qui s’est faite jour grâce au président américain pourra éviter les nombreux écueils et chausse-trappes d’une pratique politicienne étriquée et d’un manque de courage des peuples concernés.
Pour pouvoir compter au XXI° siècle, pour pouvoir être pris au sérieux par les Etats-Unis, les pays européens n’ont qu’un moyen s’unir. Et au moment où les Etats-Unis leur proposent une zone de libre-échange qui pourrait déboucher sur une communauté euro-américaine, les pays européens sont devant leurs responsabilités.
«Il n’y a qu’une voie de salut et c’est l’Europe» déclarait l’Européen convaincu qu’était Jean-Lecanuet en 1965. Près de cinquante ans après, il faut peut-être dire que le salut est devenusmaintenant, dans cette ère de mondialisation et de globalisation, une communauté euroaméricaine ou américanoeuropéenne, au choix.
Alexandre Vatimbella
© LesNouveauxMondes.org

mardi 7 mai 2013

ACTU-MONDIALISATION. Le Brics est-il une supercherie?


Au début de cette année, le dernier sommet en date des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) devait être enfin celui du démarrage effectif de ce club inventé par un économiste américain et dont les actions concrètes tardent à venir.
Ainsi, cette fameuse banque d’investissement des Brics que tous les leaders de ces pays affirment vouloir mettre en place, devait être lancée en grande pompe avant qu’une énième fois on se ravise d’en reparler l’année prochaine pour savoir qui contribue, pour quel montant et pour quels bénéficiaires, où se trouvera le siège de cette institution, qui la contrôlera réellement et autres questions sans réponse.
Et l’on fera l’économie ici d’aborder tous les autres sujets qui fâchent et dont la liste s’allonge d’année en année…
En revanche, ce qui demeure d’actualité est l’agressivité chinoise envers ses voisins et, notamment, envers son «partenaire» indien à propos de leurs différends frontaliers. Une nouvelle fois, la Chine avait massé des troupes à proximité d’un territoire indien qu’elle revendique et avait même pénétré dans celui-ci, un agissement qui est coutumier de la part de l’Armée populaire de libération avant de les retirer après une négociation avec New Dehli.
Ce qui est fascinant dans ce jeu de dupe à propos des membres du Brics, c’est que l’on a peine à imaginer des pays faisant partie d’une même organisation de coopération et même d’intégration, masser des troupes à leurs frontières communes et à développer un discours guerrier.
Pour autant, le Brics n’est sans doute pas sans intérêt. Il permet à des pays qui se regardent souvent en chien de faïence (Chine-Russie, Chine-Inde), de se parler et de pouvoir trouver des compromis, même si ceux-ci sont éphémères et des axes de coopération même si ceux-ci sont souvent sans lendemain.
D’autant que plus on ira vers un développement de ces grands pays émergents, plus leurs rivalités commerciales et économiques seront importantes ce qui impliquera, également, des visions géostratégiques, géoéconomiques et géopolitiques de plus en plus différentes et même concurrentes.
Dès lors, le club des Brics est sans doute une supercherie sur bien des aspects mais doit demeurer ce forum qui permet de se rencontrer et d’éviter des flambées d’agressivités et de violences en attendant peut-être mieux.
Alexandre Vatimbella avec la rédaction de l’agence
© LesNouveauxMondes.org