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vendredi 29 avril 2011

MONDIALISATION-CHINE-MONNAIE. Le dollar au plus bas face à la monnaie chinoise


Pour la première fois, la monnaie américaine est passée sous la barre de 6,50 yuans. Et le mouvement pourrait continuer.
Les Etats-Unis sont sans doute satisfaits de voir le yuan se réévaluer petit à petit face au dollar comme ils le demandent depuis des années. Pour autant, on est encore loin du compte. Car si le dollar s’échangeait à moins de 6,50 yuans pour la première fois aujourd’hui, la monnaie chinoise continue à être largement sous-évaluée par rapport à toutes les monnaies du monde dont la monnaie américaine. Mais aussi par rapport à l’euro qui, au contraire du dollar, continue à s’apprécier face au yuan, mauvaise nouvelle pour les Européens.
La raison de ce mouvement dans les devises vient à la fois de la politique économique américaine, notamment celle de la Réserve fédérale, qui est de créer de la monnaie pour faire repartir la croissance et de la volonté de Pékin de lutter contre la forte inflation qui touche le pays en resserrant, en revanche, sa politique monétaire.
Ces deux actions combinées ont abouti au passage de ce seuil au bout de sept semaines consécutives où le dollar s’est affaibli face au yuan. Les experts estiment que rien ne devrait changer dans les mois qui viennent. On devrait donc assister à une baisse du dollar vis-à-vis de l’ensemble des monnaies et à une hausse du yuan, surtout face au dollar.
Alexandre Vatimbella
© 2011 LesNouveauxMondes.org

jeudi 28 avril 2011

CHINE-DEMOGRAPHIE. Le président chinois appelle à continuer la politique actuelle de planning familial


Alors que les résultats du dernier recensement viennent d’être publiés montrant des déséquilibres dans la population chinoise, Hu Jintao a plaidé pour la poursuite de la politique actuelle de contrôle des naissances.
Bien que la population chinoise vieillit et que le déséquilibre filles-garçons s’aggrave en faveur des seconds, en partie à cause de la politique de contrôle des naissances, Hu Jintao a plaidé pour que celle-ci soit poursuivie afin de «maintenir un taux de natalité bas» comme l’a indiqué l’agence de presse officielle, Xinhua.
Le président chinois a soutenu cette politique en commentant les derniers chiffres officiels de la démographie du pays qui ont été rendus publics après le recensement de l’année dernière.
On y apprend ainsi que les Chinois sont 1,34 milliard (soit une augmentation de 73,9 millions de personnes en dix ans, plus que la population de la France!) comme annoncé récemment lors d’une première estimation, qu’ils sont de plus en plus vieux (13,3% ont plus de 60 ans) et de plus en plus de sexe masculin (119 naissances de garçons pour 100 naissances de filles, ratio pouvant atteindre 130 pour 100 dans certaines régions…).
Cependant, Hu Jintao a demandé, dans le même temps, «d’améliorer la qualité de la population» afin de «construire un pays fort de par ses ressources humaines». Pour cela, il veut que le problème du sex-ratio soit traité et que des stratégies adéquates soient adoptées pour faire face au vieillissement de la population.
Rappelons que l’on estime qu’il y a encore près de 900 millions de personnes pauvres en Chine avec une classe moyenne qui représente environ 400 millions de personnes et une frange très réduite de riches et très riches.
Alexandre Vatimbella
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mercredi 27 avril 2011

RUSSIE-MATIERES PREMIERES. Le Russie sans pétrole dans 15 ans?


Selon un rapport gouvernemental, les gisements pétroliers russes sont surexploités et en voie d’épuisement. Et les travaux d’exploration demeurent insuffisants.
La Russie va-t-elle devoir revoir toute sa politique de développement? Basée essentiellement sur l’exportation de matières premières énergétiques, de nombreux experts estiment qu’elle n’est pas soutenable et ne permettra pas vraiment un véritable développement économique et social. C’est d’ailleurs l’opinion de Dmitri Medvedev, le président russe qui milite depuis longtemps pour un changement radical de la politique du pays en la matière.
Mais ceci sera peut-être une obligation car, selon un rapport gouvernemental, le pétrole russe risque de n’être plus qu’un souvenir d’ici à quinze ans. Et, au cours de ce laps de temps, la qualité de celui-ci devrait, en outre, se détériorer.
Actuellement, la Russie produit cinq cents millions de tonnes de pétrole par, soit autant que l’Arabie Saoudite. Si l’extraction continue sur ce rythme, les réserves devraient être épuisées dans treize à quinze ans.
Les auteurs du document sont clairs: «les problèmes principaux du secteur pétrolier en Russie sont dus à l'extraction permanente des réserves les plus rentables qui provoque une baisse de qualité des ressources, et qui mènera dans le futur à une baisse de la production et à un épuisement des matières premières dans les gisements».
Ils ajoutent que «les travaux d'exploration géologique se réduisent», ce qui pourrait amener le pays à ne plus être un producteur de pétrole conséquent, rejoignant ainsi les déclarations de personnalités politiques qui estiment que les investissements dans ce domaine sont insuffisants.
Jean-Louis Pommery
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mardi 26 avril 2011

MONDIALISATION-CHINE-COMMERCE. La Japon, premier client de la ville de Pékin devant les Etats-Unis en 2011


Sur les trois premiers mois de l’année, les Japonais ont importé plus de biens produits dans la capitale chinoise que les Américains.
Est-ce un signe du rééquilibrage global des exportations chinoises vers son marché naturel, l’Asie, au détriment des pays occidentaux? Les Etats-Unis sont-ils en train de réduire leurs achats de produits chinois? Il est évidemment trop tôt pour répondre à ces deux questions et la statistique ne concerne qu’une région même si c’est celle de la capitale du pays.
Toujours est-il qu’au cours des trois premiers mois de l’année, le Japon est devenu le premier client des produits fabriqués à Pékin devant les Etats-Unis. Et selon les prévisions officielles chinoises, les exportations de la capitale chinoise vers le marché japonais devrait continuer à croître au cours de l’année malgré les difficultés que connait l’économie nippone depuis le tsunami.
Nicolo Morfino
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lundi 25 avril 2011

MONDIALISATION-CHINE-ECONOMIE. Les marchés publics chinois inaccessibles aux entreprises européennes


Malgré de nombreuses déclarations des autorités, les Occidentaux, dont les Européens, sont toujours victimes de discriminations lors des appels d’offres publics.
Selon une étude publiée par la Chambre de commerce européenne en Chine, les discriminations rencontrées par les entreprises occidentales en Chine en matière d’accès aux marchés publics demeurent encore très importantes.
Ce n’est pas la première étude du genre à pointer ce comportement de la part des autorités chinoises qui donnent systématiquement la préférence aux entreprises locales au mépris de toutes les règles internationales en la matière.
L’étude estime ainsi que les contrats publics – qui représentent pas moins de 20% de l’économie du pays - demeurent quasiment interdits aux entreprises occidentales sauf pour un domaine, celui des voitures de fonction où Audi se taille la part du lion!
Il faut dire que toute la procédure d’appel d’offres est faite pour décourager les entreprises étrangères. De la demande des besoins peu claire à la publication des documents qui se fait presque dans la clandestinité (pour avantager les entreprises chinoises), en passant par des contraintes soi-disant techniques qui n’ont pour but que d’éliminer certains prestataires qui sont, comme par hasard, étrangers.
La Chambre de commerce européenne en Chine explique que toutes ces discriminations pourraient inciter les entreprises occidentales à ne plus répondre à ces appels d’offre.
Une menace qui n’inquiètera certainement pas les autorités chinoises…
Alexandre Vatimbella
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dimanche 24 avril 2011

LA SEMAINE DE LA MONDIALISATION. Le commerce mondial sans accord? / La mondialisation fait-elle partie du passé? / Nourrir la population mondiale en 2050: une impossibilité?



Le «Cycle de Doha» verra-t-il jamais le jour? Ce cycle est en fait celui de négociations dans le cadre de l’OMC (Organisation mondiale du commerce), afin de continuer à ouvrir le monde au libre-échange dans le cadre de la mondialisation.
Ces négociations auraient du se terminer il y a déjà un bout de temps. Mais le refus par les grands pays émergents d’ouvrir certains secteurs de leurs économies à la concurrence étrangère et leurs désidératas que les pays avancés, eux, le fassent, au prétexte d’un devoir de solidarité, bloque tout le processus et retarde un véritables accord.
Pour schématiser, il y a, d’un côté, le groupe des pays avancés, emmené par les Etats-Unis et, de l’autre, le groupe des pays émergents, emmené par l’Inde qui s’opposent. De nouveaux échanges de vue envoyés au siège de l’OMC avant Pâques ont montré l’étendue des divergences.
Du coup, le directeur de l’organisation internationale, Pascal Lamy, a estimé que la situation était «grave» et que les différences de point de vue «bloquent le processus et font peser de sérieux doutes sur la conclusion du cycle cette année».
Il a ajouté que «nous sommes confrontés à un fossé d'ordre politique manifeste qui, tel qu'il est aujourd'hui (...) et d'après ce que j'ai entendu de mes consultations ne peut être comblé à l'heure actuelle.»
On ne peut être plus clair.
Le problème pour la mondialisation du libre-échange, c’est que la crise économique et financière de 2008-2009 et les craintes actuelles sur les possibilités d’une rechute de l’économie mondiale devant tous les déséquilibres qui touchent l’ensemble des économies, ne sont guère propices à une volonté pour les pays d’ouvrir leurs marchés. On serait plutôt dans une phase de repli sur soi.

Un repli sur soi qui permet à l’économiste Jacques Sapir, après bien d’autres, d’annoncer la mort de la mondialisation. Dans un livre qui vient de paraître («La démondialisation» aux Editions du Seuil), l’auteur estime que la mondialisation n’a été qu’une phase courte dans l’histoire de l’humanité et non un mouvement révolutionnaire en profondeur qui aurait changé le monde pour toujours.
Pour étayer ses dires, il cite tous les obstacles à une vraie mondialisation et l’impossibilité de dépasser l’affrontement entre les nations.
Reste que la mondialisation n’est pas un phénomène linéaire et, qu’au-delà de son versant économique et financier (globalisation), rien ne permet de dire qu’elle est en panne ou en régression. Mais même au niveau économique et financier, les grands débats demeurent internationaux et l’on voit mal un pays ou même un groupe de pays avoir la possibilité de se refermer dans un espace protégé de toute «agression» extérieure.
D’autant que si la mondialisation n’a pas empêché les conflits, il est certain que sa disparition en engendrerait de nouveaux et plus violents. Et les dirigeants du monde en sont bien conscients.
Dès lors, il vaut mieux avancer que reculer car, quoiqu’il arrive, l’humanité est condamnée à s’entendre pour tenter de gérer et de régler les très grands défis qui se dressent devant elle.

Un de ses défis est, bien évidemment, de nourrir correctement l’ensemble de la population mondiale dans les années à venir.
Une note du Centre d’études et de prospective du ministère français de l’Agriculture, titré «La demande alimentaire en 2050 : chiffres, incertitudes et marges de manœuvre» fait le point sur cette possibilité dans les quarante ans qui viennent.
Prenant en référence une étude alarmiste de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation) qui avait ainsi expliqué que «La production agricole mondiale doit augmenter de 70 %, et doubler dans les pays en développement, d'ici 2050, pour répondre à la demande de 9 milliards d'habitants», les experts du centre estiment que le pire n’est pas sûr du tout.
Selon les deux chercheuses qui ont écrit cette note, «si l’augmentation de la demande alimentaire paraît inévitable, il existe un large éventail d’estimations de cette augmentation à l’horizon 2050. Le champ des possibles est encore plus large en matière de consommation de produits animaux, avec une forte influence sur la demande agricole. S’il faut bien sûr agir sur l’offre, il est également important de mobiliser les leviers permettant d’éviter les scénarios de demande les moins soutenables, conjuguant forte croissance démographique et transition nutritionnelle rapide».
Ainsi, pour éviter des situations difficiles, il existe «de réelles marges de manœuvre : politiques de développement permettant l’accès à l’éducation et à la contraception, politiques nutritionnelles orientant les comportements alimentaires vers une consommation plus « durable » et plus saine, lutte contre les pertes et le gaspillage, etc.»
Et de plaider pour la création d’un «observatoire dynamique de l’alimentation à l’échelle globale» qui permettrait de «mieux suivre le rythme et la forme des transitions nutritionnelles, leurs impacts sur la santé publique, de comparer projections et évolutions réelles des consommations, de mesurer l’évolution du gaspillage et de partager les leçons de politiques permettant d’infléchir ces tendances».
Alexandre Vatimbella
© 2011 LesNouveauxMondes.org

vendredi 22 avril 2011

CHINE-ECONOMIE. Le changement du mode de développement économique, priorité des priorités de la Chine


Selon le premier ministre chinois, une économie plus transparente, concurrentielle et juste est le but du nouveau plan. La tâche est immense…
La très forte croissance qu’a connue la Chine ces dernières années a été rude pour une partie importante de la population mais également pour le tissu industriel et le monde rural.
En quête d’un fort rééquilibrage, le gouvernement chinois s’est donné comme priorité des priorités, le changement du mode de développement économique. Vaste tâche qu’il ne sera pas aisé d’atteindre.
Selon Wen Jiabao, derrière de ce terme, c’est un bouleversement culturel qu’il faut mettre en place.
Ainsi, selon l’agence officielle Xinhua qui relate les propos du premier ministre chinois, cela comprend «la transformation des entreprises d'Etat en entreprises cotées en bourse, la formulation des critères d'accès à un marché ouvert et transparent, et des politiques de soutien aux investissements non-gouvernementaux».
Le gouvernement veut, en outre, réformer «le système de distribution des revenus, le système de la sécurité sociale et la gestion de l'enregistrement des ménages, afin d'assurer et améliorer le bien-être de la population»
Sans oublier le monde rural avec «l'amélioration des politiques et des mesures afin de maintenir le système de contrat pour la gestion des terres rurales pour une longue période et d'établir un mécanisme de compensation pour la protection des terres agricoles».
Tout le problème vient de ce que le système politique et économique de la Chine n’est pas adapté à ce changement drastique. Le manque de liberté politique et économique couplé avec la corruption et l’enrichissement sans limite d’une caste ont engendré un système où la puissance des entreprises d’Etat - souvent supportées totalement par les gouvernement des régions au mépris de la transparence et de la concurrence -, la difficulté de plus en plus grande pour les entreprises étrangères d’accéder au marché chinois, l’inégalité de plus en plus grande des revenus et la marginalisation des paysans n’est pas une déviation de celui-ci mais bien son produit naturel.
Dès lors, il faudra plus que des injonctions pour réussir la mue indispensable de l’économie chinoise. La preuve? Malgré la volonté ferme de Pékin, la croissance et l’inflation n’ont pas faiblie…
Alexandre Vatimbella
© 2011 LesNouveauxMondes.org

jeudi 21 avril 2011

MONDIALISATION-BRESIL-FINANCE. Le Brésil ne peut endiguer l’afflux de capitaux étrangers spéculatifs


Le gouvernement brésilien ne sait plus quoi faire pour décourager les spéculateurs de placer leur argent dans le pays.
Les capitaux spéculatifs, voilà un des cauchemars principaux du Brésil. A cause de sa monnaie très (trop, selon les autorités) forte, l’argent afflux dans le pays afin d’en faire encore plus.
Pour lutter contre cette spéculation qui renchérit les produits brésiliens à l’exportation mais aussi qui nourrit l’inflation, la Banque centrale n’en finit pas de relever ses taux d’intérêts qui sont parmi les plus élevés du monde.
Mais, loin de refroidir la surchauffe financière, ceux-ci attirent désormais de plus en plus de capitaux spéculatifs qui lorgnent sur les 11,75% d’intérêts!
Reste les taxes que Brasilia a mises en place ces derniers mois. Pour l’instant, elles ne semblent pas encore suffisantes.
Jean-Louis Pommery
© 2011 LesNouvauxMondes.org

mercredi 20 avril 2011

MONDIALISATION-CHINE/ETATS-UNIS-COMMERCE. La Chine est le marché à l’exportation des Etats-Unis qui croît le plus


Selon le US-China business council, en 2010 comme en 2009, le marché chinois est celui qui progresse le plus rapidement pour les produits américains exportés.
Selon les chiffres publiés par l’association américaine US-China business council (USCBC), regroupant des entreprises américaines qui exportent en Chine, cette dernière a été une nouvelle fois, l’année dernière, le marché numéro un à l’export pour les produits américains.
Ainsi, près de la moitié des cinquante Etats de l’Union ont exportés pour plus d’un milliard de dollars de produits manufacturés et agricoles en Chine en 2010. Soit, selon le rapport de l’organisme privé, trois fois plus qu’il y a cinq ans. Pour trente des Etats, la Chine est parmi les trois premiers clients et quarante-sept d’entre eux ont enregistré des progressions de leur commerce avec ce pays de plus de 100% en dix ans.
Selon le président de l’USCBC, John Frisbie, «Les exportations vers la Chine constituent une part essentielle de l'économie américaine. La Chine est notre troisième plus grand marché d'exportation et croît plus rapidement que beaucoup de nos autres destinations majeures pour les produits manufacturés et les produits agricoles».
Il a également expliqué que toutes les entreprises américaines bénéficiaient de ce boom et pas seulement les grandes multinationales. «La Chine est désormais le troisième plus grand marché à l’exportation pour les petites et moyennes entreprises», a-t-il déclaré.
Les deux premiers marchés à l’exportation des Etats-Unis sont la Canada et le Mexique.
Alexandre Vatimbella
© 2011 LesNouveauxMondes.org

mardi 19 avril 2011

CHINE-ECONOMIE. Pour Wen Jiabao, la Chine demeure «sujette à la corruption» et la situation est «grave»


Le premier ministre chinois a récemment déclaré dans un discours que la tâche dans la lutte anticorruption est «extrêmement ardue».
La Chine est loin d’être un Etat de droit à l’heure actuelle. Au-delà d’un système juridique encore déficient et de lois inappliquées par les potentats locaux mais aussi les administrations centrales quand cela les arrange, il règne dans le pays une corruption endémique importante.
C’est ce qu’a récemment rappelé Wen Jiabao lors d’une réunion consacrée à la lutte contre ce fléau. Le premier ministre a ainsi déclaré que la Chine est «sujette à la corruption» et que cette dernière doit être une priorité du gouvernement car la situation est «grave» et la tâche «extrêmement ardue».
Il a rappelé les règles qui doivent présider au comportement des fonctionnaires mais aussi de leurs familles ainsi que les directeurs des entreprises publiques.
Cette nouvelle campagne anticorruption se déroule dans le cadre d’une campagne de communication de l’Etat et du Parti communiste afin de répondre aux désirs des Chinois d’être mieux gouvernés, eux qui d’acceptent de moins en moins les nombreux abus de pouvoir de l’appareil étatique.
Il s’agit aussi, dans la volonté de Pékin de mettre l’accent sur le social et une meilleure redistribution des richesses au moment où, dans le monde arabe, les populations ont chassé les autocrates corrompues. Les autorités veulent ainsi montrer qu’elles sont à l’écoute de la population et de ses besoins. D’autant que les inégalités se sont particulièrement creusées ces dernières décennies dans le pays suite à la formidable croissance économique qu’il connait.
Cependant, il ne faut pas oublier, non plus, que, pour éliminer des adversaires politiques gênants, le pouvoir communiste les accuse depuis toujours de corruption.
Alexandre Vatimbella
© 2011 LesNouveauxMondes.org

lundi 18 avril 2011

INDE-INFLATION. Après une baisse passagère, l’inflation en Inde repart à la hausse


Dans un environnement mondial inflationniste, l’économie indienne ne pouvait passer à travers d’un retour d’une forte hausse des prix.
Au mois de mars, l’inflation indienne s’est montée à près de 9% (8,98%) contre 8,31% au mois de février. Surtout, les spécialistes sont déçus car ils estimaient que le chiffre ne serait pas plus élevé en mars qu’en février, mois qui avait été meilleur que janvier puisque son inflation a depuis été revue à la hausse (9,35% contre 8,23% annoncé précédemment).
Du coup, un relèvement des taux par la Banque de réserve (la banque centrale indienne) devrait avoir lieu prochainement, pour la neuvième fois en un an. Et, selon toute probabilité, il devrait être assez vigoureux.
Louis-Jean de Hesselin
© 2011 LesNouveauxMondes.org

dimanche 17 avril 2011

LA SEMAINE DE LA MONDIALISATION. L’inflation, un risque important pour l’économie mondiale / Le risque systémique de 7 grands pays examinés par le G20 / Le Brics a-t-il un avenir? / Les SSII chinoises arrivent dans le pré-carré de l’Inde/ L’augmentation des prix des denrées alimentaires précipitent des millions de gens dans la grande pauvreté


Les pays membres du FMI (Fonds monétaire international) ont indiqué, lors de leur réunion annuelle à Washington, que la forte inflation que connaissent actuellement les pays émergents comportait des «risques considérables», selon le communiqué officiel, pour l’économie mondiale, notamment par sa possible propagation dans les pays avancés.
Une des raisons de cette inflation vient de ces flux gigantesques de capitaux qui se déplacent à des fins spéculatives vers les pays émergents, alimentant leur croissance mais aussi leur inflation, comme le Brésil en fait la douloureuse expérience quotidiennement.
Ce que craignent les gouvernements de la planète c’est que l’inflation qui touche les pays émergents, notamment en Chine et en Inde, s’installe dans les pays avancés déjà sous la menace de leurs déficits public massifs ce qui renchérirait le coût du crédit et, donc, menacerait, à terme, la croissance mondiale.

A l’issu de la réunion des ministres de l’Economie des pays du G20, sous présidence française, sept pays (France, Etats-Unis, Allemagne, Grande Bretagne, Japon, Chine, Inde) vont voit leurs économies examinées de manière approfondie afin de jauger le risque systémique qu’elles font peser à l’économie mondiale.
Les mesures destinées à évaluer trois indicateurs d'identification des déséquilibres commerciaux et financiers ont ainsi été approuvées. Si la monnaie et les réserves de change n’y sont pas inclues (la Chine s’y est totalement opposée comme on pouvait s’y attendre), on y trouve, en revanche, la dette et les déficits publics, l'épargne privée et l'emprunt, la balance commerciale et la balance des paiements.
L'objectif final est d'évaluer quels sont les pays dont les politiques sont susceptibles de mettre en péril l'économie mondiale.

Le Brics a-t-il un avenir? Le fait de poser la question au moment de la naissance de ce dernier semble être une provocation. D’autant que, le dernier sommet de ce club des grands pays émergents qui regroupent le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud s’est terminé avec un communiqué commun confiant dans son poids et dans son avenir.
Mais derrières les autocongratulations de façade, cette dernière s’est quelque peu fissurée ces derniers mois. Non pas que l’on ait cru que des pays ayant des intérêts aussi divergents à moyen ou long terme comme l’Inde et la Chine, par exemple, étaient devenus par un coup de baguette magique, les meilleurs amis du monde.
Néanmoins, on pensait que, sous l’impulsion d’une Chine triomphante qui la jouait dans le registre du soft power, le Bric, puis désormais le Brics, était un lieu de coopération et d’échanges qui rapprochaient ses membres justement aux grandes différences.
Mais l’hubris de Pékin est passé par là. Son agressivité depuis un an et demi en matière diplomatique, militaire, économique et commerciale a montré à ses «partenaires» qu’il ne fallait surtout pas qu’ils se donner corps et âmes à «l’ami chinois».
Et le sommet de Sanya a montré les lézardes d’un club qui se voyait comme le futur maître du monde. Le Brésil s’est rapproché des Etats-Unis, au grand effroi des Chinois, tout comme l’a fait l’Inde. La Russie, déjà peu rassurée par son voisin avec qui elle partage des milliers de kilomètres de frontières, ne veut plus que les produits à bas prix chinois inondent son marché. Quant à l’Afrique du Sud, elle est justement sur un continent que la Chine a commencé à piller sous couvert d’une coopération gagnante-gagnante et où le ressentiment des populations, mais aussi de certains gouvernements envers celle-ci augmente.

Une nouvelle permet de se rendre compte que le Brics ne peut pas être et ne sera pas avant longtemps une réunion des meilleurs amis du monde. Une des forces de l’Inde est son secteur des services, en particulier, dans le domaine informatique. Or, voilà que les SSII (les sociétés de services informatiques), fleurons de celui-ci connaissent d’importantes difficultés liés à une hausse de leurs coûts, surtout de leurs coûts salariaux. Ce qui est logique avec l’élévation du niveau de vie du pays et l’augmentation d’une classe moyenne plus importante dont les habitudes de consommation changent vers plus quantité et un meilleur qualitatif des produits.
Or, dans le même temps, les SSII chinoises qui se sont créées ces dernières années se positionnement sur le marché mondial et font une concurrence de plus en plus forte à leurs homologues indiennes, au grand dam et à la grande fureur de New Dehli.
On se rappelle des voyages d’études de délégations chinoises dans les grands centres indiens de Bangalore ou de Mumbai ces dernières années, venus apprendre le succès des SSII indiennes comme Infosys. Et bien, désormais, les concurrents des Indiens s’appellent Vancelinfo et Hisoft, deux sociétés chinoises qui bénéficient dans ce secteur, d’une main d’œuvre meilleure marché.

Le problème des prix alimentaires est encore loin d’être réglé et même à tendance à s’aggraver. Ainsi que l’a déclaré le président de la Banque mondiale, l’Américain Robert Zoellick, «Nous devons donner la priorité aux problèmes alimentaires et protéger les populations pauvres et vulnérables qui consacrent la majeure partie de leurs revenus à l’alimentation».
Selon l’analyse de l’organisation financière internationale, «En partie en raison de la hausse du coût des combustibles liée aux événements du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, les prix mondiaux des produits alimentaires ont augmenté de 36% par rapport à leurs niveaux d’il y a un an et demeurent instables - une tendance qui pousse une partie de l’humanité dans une pauvreté plus grande».
La dernière édition de l’étude de la Banque mondiale «Food price watch indique qu’une hausse de 10% des prix mondiaux risquerait de précipiter 10 millions de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté (estimée à moins de 1,25 $ par jour). Ceux-ci rejoindraient les 44 millions de personnes qui sont tombées dans la misère depuis juin dernier. Environ 1,2 milliard d’individus vivent aujourd’hui en dessous du seuil de pauvreté.

Alexandre Vatimbella
© 2011 LesNouveauxMondes.org

vendredi 15 avril 2011

CHINE-ECONOMIE. Forte inflation et croissance plus importante que prévue


Les autorités ont publié les statistiques trimestrielles sur la hausse du PIB et mensuelles sur la hausse des prix.
C’est confirmé, l’inflation est bien le problème numéro un de la Chine actuellement. Au mois de mars, les prix à la consommation ont, en effet, progressé de 5,4% sur un an, soit +0,5% de plus qu’en février et un taux plus élevé qu’attendu par les spécialistes.
Sans doute que la croissance trimestrielle plus forte que prévue à 9,7% n’est pas étrangère à cette inflation.
Le gouvernement chinois ne semble donc pas capable, à la fois, de lutter efficacement contre l’inflation mais aussi à maîtriser une croissance qu’il souhaiterait plus douce.
Nicolo Morfino
© 2011 LesNouveauxMondes.org

jeudi 14 avril 2011

MONDIALISATION-BRICS- CHINE/INDE-ECONOMIE. Le premier ministre indien veut coordonner «l’immense potentiel» des pays du Brics


Alors que s’est tenu aujourd’hui le premier sommet des pays du Brics avec l’accueil du «S», l’Afrique du Sud, Manmohan Singh continue à rêver d’un club capable d’infléchir la mondialisation.
Le premier ministre indien est-il un incorrigible rêveur ou un homme au double-discours? On peut se poser la question quand on l’écoute vanter sans réserve le club du Brics qui regroupe le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, club qui tenait un sommet aujourd’hui à Sanya (Chine). Le premier pour le Brics, le troisième pour le Bric.
Ainsi, il veut que «l’immense potentiel» des cinq grands pays émergents soit encore mieux coordonné afin de pouvoir peser sur des problèmes communs les concernant et participer à la construction d’un monde plus démocratique et équitable par, notamment, une réforme de la gouvernance globale sponsorisée, entre autres, par le Brics.
On se rappelle qu’il avait déjà déclaré, il y a quelques années, que si la Chine et l’Inde s’unissaient, elles seraient à même de façonner le monde du XXI° siècle.
Le problème c’est que les intérêts des pays du Brics sont de plus en plus divergents. Et parmi ceux qui le sont le plus, il y a les intérêts chinois face aux intérêts indiens et réciproquement.
L’Inde craint de plus en plus la puissance économique chinoise et la Chine ne veut surtout pas que l’Inde connaisse le même développement qu’elle. De plus, les produits à bas prix chinois inondent le marché indien, malgré de nombreuses mesures protectionnistes, détruisant le tissu industriel de l’Inde déjà assez fragile.
La sous-évaluation du yuan cause également beaucoup de tort à l’économie indienne. Sans parler de la bataille entre les deux pays pour sécuriser leurs approvisionnements en matières premières, notamment énergétiques. La lutte d’influence que se livrent Pékin et New Dehli en Afrique en est une preuve éclatante.
Et l’on ne parle même pas ici des problèmes frontaliers entre les deux pays, l’alliance de la Chine et du Pakistan et les craintes sur la montée en puissance de l’appareil militaire chinois…
Alexandre Vatimbella
© 2011 LesNouveauxMondes.org

mercredi 13 avril 2011

BRICS-ECONOMIE-COMMERCE-FINANCE. Les partenaires de la Chine dans le Brics mécontents de son comportement économique, commercial et financier


Le club réunissant le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud se fissure sur fond de différends de plus en plus importants dans tous les domaines.
Il fallait s’y attendre. La plupart des experts savaient que le club des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et depuis le sommet qui se tient actuellement sur le territoire chinois à Sanya, l’Afrique du Sud) réunissait des grands pays émergents qui ont, de plus en plus, des divergences quant à leurs politiques économiques, commerciales et financières.
Sans parler des autres points de désaccords sur les frontières, les visions de la mondialisation et des rapports internationaux, etc.
Seule une volonté d’être un groupe de pression au niveau international semble encore avoir un sens pour ces pays.
Important, sans doute, mais pas essentiel alors que l’Inde et le Brésil, par exemple, ont décidé de développer leurs liens avec les Etats-Unis et que la Russie en fait de même avec l’Union européenne.
Du coup, la Chine met les bouchées doubles afin de se montrer beaucoup plus amicale et flexible, en tout cas en paroles. Pas sûr que cela suffise.
Car les divergences en matière économiques, commerciales et financières ont été mises sur la table par les ministres avant la réunion proprement dite avec les chefs d’Etat qui se tiendra demain.
Ainsi, l’Inde, le Brésil, la Russie se sont plaints fortement des exportations des produits à bas prix chinois qui inondent leurs marchés. Ils ont fait remarquer qu’en plus la Chine ne jouait pas la réciprocité. La Russie envisage d’interdire certaines exportations chinoises tout comme le fait déjà l’Inde.
En outre, ils souhaitent que leur commerce avec la Chine soit constitué de plus en plus par des produits à forte valeur ajoutée.
De même, la Chine empêche leurs entreprises de pouvoir s’établir sur son sol dès lors qu’elles sont directement en concurrence avec les siennes.
Le Brésil et l’Inde ne veulent plus que leurs exportations vers la Chine soient presqu’exclusivement constituées de matières premières. L’Afrique du Sud s’est jointe à cette récrimination. Et la Russie a enfoncé le clou par la voix d’un de ses officiels qui a déclaré que son pays ne voulait plus exporter seulement ses ressources naturelles en Chine pour en importer des produits industriels.
En matière financière, tous, mais plus particulièrement le Brésil et l’Inde, ont à nouveau critiqué la manipulation du taux de change de la monnaie chinoise, le yuan, par Pékin. Une manipulation qui permet des coûts de production plus bas et des prix plus bas pour les produits chinois.
Ces divergences se font sur fond de croissance forte mais avec des déséquilibres économiques et financiers qui touchent chacun des pays sans oublier leur principale préoccupation actuelle, l’inflation.
Les mois qui viennent seront à coup sûr importants pour savoir si le Brics a un véritable avenir ou s’il n’est qu’une dénomination de plus inventée par un banquier américain. Un acronyme certes intéressant mais sans grande réalité.
Ce banquier, Jim O’Neill, président de Goldman Sachs asset management international, ne semble plus très séduit par son invention. Il déclarait, il y a quelques jours, que les pays du Brics «n’avaient pas les mêmes intérêts. Leurs revenus par habitant sont très différents, leurs politiques sont très différentes, leurs philosophies et leurs environnements économiques sont très différents». On ne saurait mieux dire…
Alexandre Vatimbella
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mardi 12 avril 2011

MONDIALISATION-CROISSANCE-INFLATION. Prévisions de croissance et d’inflation du FMI


Le Fonds monétaire international vient de publier une réactualisation de ses prévisions de croissance et d’inflation pour les années 2011 et 2012.
Si les prévisions du FMI (Fonds monétaire international) ne bougent guère pour la croissance (à part pour les Etats-Unis qui perdent 0,2% cette année et qui gagnent 0,2% en 2012 ainsi que pour la Russie qui gagne 0,3% cette année), en revanche, elles sont nettement plus défavorables en ce qui concerne l’inflation. Cette dernière devrait être forte dans les pays émergents cette année avec une réactualisation de près de 1% à la hausse. Elle devrait être préoccupante dans les pays avancés avec plus de 0,5% à la hausse.
Voici les dernières prévisions de croissance 2011 et 2012 du Fonds monétaire international (avec différence par rapport aux précédentes prévisions).

2011
2012
Monde
4,4% (0)
4,5% (0)
Pays avancés
2,4% (-0,1)
2,6% (+0,1)
Pays émergents
6,5% (0)
6,5% (0)
Zone euro
1,6% (+0,1)
1,8% (+0,1)
Etats-Unis
2,8% (-0,2)
2,9% (+0,2)
France
1,6% (0)
1,8% (0)
Chine
9,6% (0)
9,5% (0)
Inde
8,2% (-0,2)
7,8% (-0,2)
Brésil
4,5% (0)
4,1% (0)
Russie
4,8% (+0,3)
4,5 (+0,1)
(source: FMI avril 2011)
Voici les dernières prévisions d’inflation des pays avancés et des pays émergents du FMI (avec différence par rapport aux précédentes prévisions).

2011
2012
Pays avancés
2,2% (+0,6)
1,7% (+0,1)
Pays émergents
6,9% (+0,9)
5,3% (+0,5)
(source: FMI avril 2011)
Nicolo Morfino
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