Les Actualités sur Mondiaglobalisation

dimanche 6 juillet 2025

Le Focus. L’insatisfaction des peuples vivant en démocratie


Depuis 2017, le Pew Research Center conduit une enquête sur la satisfaction des peuples vivant en démocratie auprès de 12 pays (Canada, France, Allemagne, Grèce, Italie, Japon, Pays-Bas, Corée du Sud, Espagne, Suède, Royaume Uni, Etats-Unis).

Pour l’édition 2025 dont les résultats viennent d’être publiés, le centre de recherche américain a rajouté 11 autres pays (Australie, Brésil, Argentine, Mexique, Kenya, Indonésie, Afrique du Sud, Inde, Pologne, Israël, Hongrie).

Le constat est clair, l’insatisfaction demeure élevée (64% comme en 2024) et la satisfaction baisse encore (35% contre 36% en 2024).

Bien sûr, il faut s’entendre sur les termes.

Ceux qui sont insatisfaits le sont de la manière dont fonctionne la démocratie dans leur pays et de leurs gouvernants mais pas de la démocratie en tant que système politique.

De même, ceux qui sont satisfaits ne le sont pas forcément de leurs gouvernants.

Ayant dit cela, sur les 24 pays sondés en 2025, seules les populations de huit d’entre eux sont majoritairement satisfaites de la manière dont la démocratie fonctionne (Canada, Suède, Allemagne, Pays-Bas, Inde, Indonésie, Australie, Mexique).

Pout les seize restant, l’insatisfaction domine surtout en Grèce (81% contre 19%), au Japon et en Corée du Sud.

En ce qui concerne la France, seuls 33% des sondés sont satisfaits contre 66% qui sont insatisfaits.

Pour ce qui est des Etats-Unis l’insatisfaction domine avec 62% (contre 37%).

Depuis que le Pew Research center effectue cette enquête, jamais les satisfaits ont été plus nombreux que les insatisfaits.

En 2017, cependant, les deux groupes étaient à égalité à 49%.

Et si l’écart n’a cessé de s’agrandir en faveur des insatisfaits, il est à remarquer que lors de la crise de la pandémie de la covid19, il s’est rétréci (2021 et 2022) avant de repartir à la hausse pour atteindre son pic cette année et l’année dernière.

Selon le Pew Resear Center:
«De nombreuses choses peuvent influencer la satisfaction des gens quant au fonctionnement de leur démocratie, mais les perceptions économiques sont un facteur important. Les pays où une grande partie de la population dit que l’économie est en bonne santé ont également tendance à avoir une grande partie qui sont satisfaits de leur démocratie.

Ainsi:
«L’Inde, l’Indonésie, le Mexique, les Pays-Bas et la Suède sont des exemples de pays où les gens sont relativement satisfaits à la fois de leur démocratie et de leur économie. En revanche, les adultes en France, en Grèce, en Italie, au Japon et en Corée du Sud ont tendance à être réticents à l’égard de l’état de la démocratie et de l’économie.»

Deux remarques à ce sujet.

La première est de vouloir faussement lier la démocratie au développement économique.

Ainsi, la promesse de la démocratie n’est pas la richesse mais la liberté dans l’égalité.

La deuxième est l’incapacité des Français à estimer avec justesse l’état de l’économie de leur pays qui se porte nettement mieux que celles de pays où les satisfaits l’emportent…

 


samedi 5 juillet 2025

Commentaire. Triste 4 juillet


Le 4 juillet, c’était la fête nationale étasunienne.

Et ce fut certainement une fête pour les riches, pour les autocrates et les dictateurs, pour les élucubrationistes et les haineux et pour tous les ennemis de la démocratie républicaine libérale.

Pour les autres, les classes moyennes, les défenseurs de la démocratie, les  humanistes, les pacifistes, les scientifiques, les journalistes, et le monde libre, c’était un jour sinistre.

Alors qu’il avait du mal à mettre en place son programme, le fameux projet 2025, en quelques jours, Donald Trump a obtenu plusieurs victoires et a confirmé tout ce que l’on savait de lui: il va faire de son pays un paradis pour les milliardaires avec sa désastreuse loi budgétaire qu’il a qualifié lui-même de «Big beautiful bill act» ainsi que pour tous les corrompus et les extrémistes de droite avec son détricotage de l’Etat de droit et le rognage de nombre de libertés en accord avec la Cour suprême dont la majorité est à sa botte.

Et il va mettre les démocraties du monde entier en danger avec sa décision de ne plus fournir les armes nécessaires à l’Ukraine pour sa défense tout en refusant de sanctionner Poutine pour ses crimes de guerre qui continuent tous les jours avec les bombardements de civils où meurent nombre d’enfants.

De même, il laisse Netanyahu affamer et éliminer le peuple de Gaza, territoire qu’il rêve toujours de transformer en «Riviera du Moyen-Orient».

Le plus désespérant dans ce désastre qui est en train de s’accomplir est qu’il a été élu par le peuple américain, certes avec 31,46% des électeurs inscrits – soit moins d’un tiers – mais avec la passivité de ceux qui ne se sont pas rendus aux urnes.

Alors, par quelque bout que on le prenne, c’était un triste 4 juillet.

 

 


vendredi 4 juillet 2025

Editorial. Européens, n’attendons pas le «retour» des Etats-Unis


L’attitude la plus irresponsable des Européens seraient de se dire que Trump n’est qu’un mauvais moment à passer, qu’il faut faire le gros dos, que les Etats-Unis seront bien retour un jour et qu’alors tout reviendra dans l’ordre et comme avant.

Si tel est le comportement qu’ils souhaitent adopter, non seulement, ils n’ont rien compris mais ils oblitèrent leur avenir de manière irréversible.

Car ce que fait Trump, avec sa guerre commerciale, son désintérêt pour sauver l’Ukraine, sa volonté de semer la division entre Européens, de se rapprocher des régimes autocratique et totalitaires au préjudice du monde libre, etc. un autre président américain (ou lui-même s’il parvient à demeurer au pouvoir au-delà de son mandat) pourra le faire de la même manière ou en pire.

L’épée de Damoclès sera toujours au-dessus de nos têtes avec plus de probabilités de tomber avec plus de puissance que ce qui se passe en ce moment.

C’est ici que, nous, les Européens, devons saisir notre chance.

Oui, «chance» est le bon mot parce que si la situation est compliquée, si elle recèle de grands dangers, elle n’est pas encore désespérée ou définitivement perdue.

Dès lors, ne pas en profiter afin d’agir pour couper le cordon ombilical avec les Etats-Unis serait le pire des renoncements.

On ne parle pas ici de rompre les liens entre Européens et Etatsuniens, ni même de refroidir les relations avec Washington mais de faire enfin les efforts nécessaires et maintes fois rappelés par tous les lucides, afin de bâtir cette Europe puissance qui sera la seule capable d’assurer à la population du Vieux continent, le maximum de sécurité et de prospérité possibles.

C’est maintenant ou jamais que le processus qui y amènera, doit être démultiplié au sein de l’Union européenne voire au-delà et qu’il réunisse tous les pays qui ont la volonté d’y parvenir, tout en laissant sur le bord du chemin ceux qui ne sont pas intéressés, sachant qu’une porte leur sera toujours ouverte mais pas à n’importe quel prix.

Peut-être que demain, les Etats-Unis redeviendront un allié sûr et fidèle de l’Europe et il faut l’espérer pour le bien du monde libre et du monde tout court.

Mais si cela survient, il faut que ce soit de partenaire à partenaire et non de bienfaiteur à obligé, de suzerain à vassal.

Oui, Européens, n’attendons pas les Etats-Unis comme certains ont attendu Godot.

 

 


Le Focus. Qui peut être sérieusement surpris de l’arrêt des livraisons d’armes par les Etats-Unis à l’Ukraine?


Or donc Trump va arrêter la livraison de certaines armes à l’Ukraine.

Ceux qui sont surpris de cette décision n’ont pas dû suivre l’actualité de ces derniers mois, ni écouter les propos de l’extrémiste populiste.

Ils ont sans doute oublié tous les compliments qu’il a fait à Poutine et toutes les insultes qu’il a déversé à l’encontre de Zelensky.

Leur a échappé également ses reprises des arguments du potentat russe pour justifier l’agression de celui-ci et ses demandes vis-à-vis d’une Ukraine amputée d’une partie de son territoire et devenant une sorte que vassale de la Russie.

Sans parler de sa condamnation de principe du bout des lèvres qui n’a donné lieu à aucune action concrète des frappes meurtrières à répétition de Poutine sur les civils ukrainiens avec la mort d’enfants qu’ils n’ont certainement pas entendue.

Et s’ils croient, en plus, une seule seconde que la raison invoquée par son administration pour ne plus fournir à l’Ukraine de quoi se défendre, des stocks d’armes en trop petite quantité, ils sont irrécupérables…

Mais, bien évidemment, ce lâchage de l’Ukraine n’est qu’une manifestation d’une volonté plus large qui est de ne plus défendre le monde libre et de se rapprocher des régimes totalitaires et autocratiques pour une nouvelle gouvernance mondiale et un partage de la planète.

N’oublions pas que si Trump ne fait que mettre en œuvre la politique qu’il avait annoncé à multiples reprises concernant l’Ukraine, celle-ci n’était qu’une partie de sa volonté de redessiner la carte du monde avec ses intentions d’annexer le Groenland et le Canada, entre autres.

Reste à savoir ce que vont ou peuvent faire les Européens dont certains espéraient contre toute raison que Trump ne passerait pas à l’acte.

Deux choses en tout cas.

Depuis des mois Trump aide Poutine.

En aidant Poutine il est le complice d’un criminel de guerre.