Les Actualités sur Mondiaglobalisation

vendredi 18 juillet 2025

Le Focus. Etats-Unis – Obama: «Je ne suis pas surpris par ce que Trump a fait»


Lors d’un meeting pour soutenir des candidats pour le poste de gouverneur des Etats de Virginie et du New Jersey, Barack Obama a demandé aux démocrates de mettre leur vague à l’âme et leurs disputes de côté pour se mobiliser et agir ensemble afin de défendre et de sauver les valeurs auxquelles ils tiennent.

Le centriste a plaidé pour un pragmatisme afin de s’attaquer aux vrais problèmes et à ne pas se perdre dans des débats idéologiques sans fin et stériles.

Après avoir affirmé «Je ne suis pas surpris par ce que Trump a fait» et qu’«il n’y a plus de garde-fous au sein du parti républicain», l’ancien président a expliqué:

«Nous devons nous concentrer sur la manière répondre aux besoins des citoyens. J'ai cru comprendre qu'il y avait des divergences entre la gauche du parti et les partisans de l'abondance, entre guillemets. Écoutez, ces choses ne sont pas contradictoires. Vous voulez agir pour les gens et améliorer leur vie? Vous devez trouver le moyen de le faire.
Je me fiche de savoir à quel point vous aimez les travailleurs. Ils n'ont pas les moyens de s'acheter une maison parce que toutes les règles rendent la construction prohibitive là où vous habitez. Et le zonage empêche les structures multifamiliales à cause de NIMBY [Not in my backyard / Pas dans mon arrière-cour c’est-à-dire ‘pas chez moi’]. Je ne veux pas connaître votre idéologie, car elle n’a pas d’importance pour construire.»

Et de poursuivre:
«Ce que l'on vous demande, c'est de faire un effort pour défendre les choses que vous pensez être justes. Et d'accepter d'être un peu bousculer pour défendre nos valeurs. Et pour défendre le pays. Et pour défendre le monde que vous voulez laisser à vos enfants et à vos petits-enfants. Et si nous faisons tous cela, si nous faisons notre travail au cours de l'année et demie à venir, je pense que nous retrouverons notre élan et que nous nous mettrons en position de faire avancer ce pays dans la direction qu'il doit prendre.»

Pour Barack Obama, les démocrates vont devoir reprendre pied avec la réalité et arrêter de se mortifier:
«Je pense que cela va nécessiter un peu moins de nombrilisme et un peu moins de pleurnicheries et de positions fœtales. Et il faudra que les démocrates s'endurcissent.
Ne me dites pas que vous êtes un démocrate, mais que vous êtes déçu en ce moment et que vous ne faites rien. Non, c'est exactement le moment d'intervenir et de faire quelque chose. Ne dites pas que la liberté d'expression vous tient à cœur et que vous restez silencieux. Non, vous défendez la liberté d'expression quand c'est difficile. Lorsque quelqu'un dit quelque chose que vous n'aimez pas, mais que vous dites quand même: ‘Vous savez quoi, cette personne a le droit de s'exprimer’. Ce dont nous avons besoin aujourd'hui, c'est de courage.»

 

 


jeudi 17 juillet 2025

Le Focus. Agir contre les alliés de Poutine


On le sait, Poutine ne pourrait mener son agression contre l’Ukraine tout seul.

Si tel avait le cas, la Russie se serait effondrée depuis longtemps.

Il y a bien sûr, la bienveillance de Trump envers le criminel du Kremlin même si la patience du président américain semble s’éroder.

De même qu’il existe des sympathies de la part du hongrois Orban, du slovaque Fico et du brésilien Lula.

Il y a surtout tous ceux qui aident Poutine à pouvoir continuer son agression et, donc, à menacer toute l’Europe au-delà de l’Ukraine.

Et on les connait bien: il y a la Chine, d’abord, la Corée du Nord, l’Iran, la Biélorussie et nombre d’anciennes républiques soviétiques.

Ces pays fournissent des armes, des soldats, de la technologie et permettent également à la Russie d’échapper aux conséquences des sanctions prises par la communauté internationale et plus spécifiquement par l’Union européenne.

Étrangement, ces pays, la plupart des dictatures et, ad minima, des autocraties, ne sont guère inquiétées par des sanctions alors que leur soutien est actif, voire essentiel à la Russie.

Pourquoi?

Il n’y a aucune raison valable après trois ans d’agression et de constant soutien de cas pays au potentat du Kremlin.

Une situation qu’il serait bon de faire évoluer.

 


mercredi 16 juillet 2025

Editorial. En Ukraine, à Gaza et ailleurs, qu’est-ce qu’on fait les enfants pour mériter de mourir?


Tous les jours des enfants meurent dans des conflits comme en Ukraine, à Gaza et en Israël, au Soudan et ailleurs.

Mais qu’ont-ils fait pour mériter de mourir?

Juste naître?

Habiter au mauvais endroit?

Ne compter que pour du beurre?

Être un moyen de terroriser les populations?

Une dernière explication vient du pire des régimes totalitaires, l’Allemagne nazie: on tirait une balle dans la tête des enfants juifs, on les gazait ou on les jetait vivant dans les fours crématoires parce qu’une fois adultes, ils voudraient sans doute se venger de la Shoah…

C’est ce que firent également les milices et les paramilitaires hutus contre les enfants tutsis en 1994 au Rwanda.

Comment les militaires russes ou israéliens s’arrangent avec leur conscience et légitime la mort des enfants?

On n’a même pas besoin de se le demander pour les terroristes notamment islamistes qui sont généralement des brutes haineux et fanatiques qui tuent tout ce qui bouge sans se préoccuper du sexe et de l’âge de ceux qu’ils éliminent.

Car les enfants ne sont pas des victimes collatérales comme veulent nous le faire croire les armées russe ou israélienne mais bien des cibles parce que dans les lieux bombardés par celles-ci se trouvent inévitablement des enfants.

Et si l’on pouvait reprocher au Hamas de se mêler à la population et aux enfants dans sa guérilla contre l’armée israélienne, ce n’est plus le cas actuellement et rien n’expliquer leurs morts lorsqu’ils vont à un point d’eau ou à la recherche de nourriture.

On n’ose imaginer qu’Israël a repris l’idée des nazis de supprimer de futurs adversaires, même si avec Netanyahu et ses ministres d’extrême-droite rien n’est malheureusement impossible.

Reste que la mort évitable d’un enfant est toujours inacceptable pour ceux qui se disent du côté de l’humanisme ou tout simplement de la civilisation.

Et le jour, très hypothétique, où la guerre respectera l’enfance, l’Humanité aura vraiment fait un pas de géant.


mardi 15 juillet 2025

Point de vue. Défendre la France et l’Europe


La semaine qui vient de s’écouler a été riche en matière de déclarations et de décisions concernant la Défense avec une accélération de la prise de conscience que la France, l’Union européenne et l’Europe doivent passer à la vitesse supérieure pour organiser leur sécurité face aux menaces dont la principale s’appelle la Russie qui est soutenue par la Chine et qui bénéficie de l’aide de la Corée du Nord et de l’Iran, entre autres.
Il y a eu le sommet franco-britannique avec cette annonce forte d’une association entre les forces nucléaires des deux pays en cas d’attaque de l’un d’entre eux mais également d’un autre pays européen.
Cette annonce a été accompagnée d’autres sur le renforcement de la coopération entre les Français et les Britanniques.
Dans le même temps, on apprenait que la Suisse avait décidé, pour son prochain avion de combat de choisir l’Europe plutôt que les Etats-Unis, ce qui, si cela se confirme, sera une véritable révolution.
Puis le chef d’état-major de l’armée française a pris la parole lors d’une conférence de presse autant inattendue que rare pour signifier que la France devait se réarmer au plus vite face aux menaces qui montaient.
Une prise de parole qui a précédé celle du Président de la république française.
Dans son traditionnel discours aux armées la vielle de la fête nationale, Emmanuel Macron a eu des paroles fortes pour annoncer la mobilisation du pays pour augmenter fortement ses dépenses militaires au nom de la défense de nos libertés.
Voilà une semaine qui pourrait rester dans l’Histoire comme avoir été le cadre d’un pas décisif dans la défense du monde libre et de l’Europe.

 

 


Point de vue. Trump, la girouette


Or donc Trump va livrer des Patriots à l’Ukraine pour assurer sa défense aérienne face aux multiples attaques massives des drones et des missiles de Poutine contre des civils.
Enfin, c’est ce qu’il a dit.
Et, en plus, il ne paiera rien puisqu’il fera passer à la caisse l’Union européenne…
Une nouvelle fois, l’extrémiste populiste à la politique incohérente – et non savamment pensée comme tentent de le faire croire ses fans et quelques «experts» en déshérence – a changé d’avis.
Cette fois-ci c’est sur l’Ukraine parce que son ami Poutine n’est pas gentil avec lui et se moque de lui!
Poutine se moquant de vous, ça fait longtemps que c’est le cas, monsieur Trump!
Et le monde libre de prier pour que le président américain ne change pas d’avis dans une minute, une heure ou un jour.
Situation évidemment intenable pour tous les pays du monde libre que ce soit en matière de défense, commerciale ou de velléités impérialistes.
D’où la nécessité pour l’Union européenne de prendre son destin en main. CQFD.

 


Commentaire. Poutine s’est-il moqué trop longtemps de Trump?


Donald Trump n’aime pas être pris pour un imbécile même si la plupart de ses comportements et ses décisions sont imbéciles.

La preuve en est encore donnée par ses positions erratiques sur l’agression de Poutine contre l’Ukraine.

Après avoir affirmé qu’il mettrait fin au conflit le premier jour de sa présidence, il a tenté de faire pression sur le président Zelensky pour qu’il accepte la reddition de l’Ukraine tout en soutenant l’ensemble des revendications du dictateur russe.

Le voilà maintenant qui menace ce dernier ainsi que ses alliés à qui il veut imposer des droits de douane de 100% s’ils n’arrivent pas à lui faire entendre raison.

Dans le même temps, il va livrer à Kiev du matériel militaire – payé par l’Union européenne – alors qu’il avait annoncé ne plus vouloir le faire.

Quotidiennement, il dit tout et n’importe quoi sur ce conflit et change d’opinion plusieurs fois par jour.

Poutine, qui n’est sans doute pas l’homme le plus intelligent de la planète, avait, en tout cas, compris qu’il pouvait manipuler Trump en lui envoyant compliments et en lui tressant des louanges, tout en faisant semblant d’accepter ses conditions pour un cessez-le-feu et, dans le même temps, en continuant d’agresser l’Ukraine et de tuer des civils innocents.

En un mot, le prendre pour un imbécile.

Un stratagème qui a marché pendant des semaines.

Trop content de lui, Poutine a cru qu’il pourrait continuer ainsi jusqu’à la défaite de l’Ukraine.

Prendre Trump pour un imbécile avait l’air très facile.

Peut-être trop.

Car celui-ci a enfin compris que Poutine se fichait de lui sur toute la ligne alors qu’il lui avait déjà fait d’énormes concessions.

Mais le dictateur russe, enfermé dans ses certitudes et son hubris, a été incapable de voir qu’il avait peut-être franchi la ligne rouge.

Et si Trump ne change pas d’avis, Poutine pourrait le payer très cher.

Néanmoins, avec Trump tout est si volatile…


lundi 14 juillet 2025

Le Focus. Défense: faire de l’Europe une puissance nucléaire


Macron et Starmer ont décidé de rapprocher les forces de frappe nucléaires de la France et du Royaume-Uni.

Voici leur communiqué commun:
«Le Président de la République française et le Premier Ministre du Royaume-Uni réaffirment leur engagement résolu et de longue date à la coopération nucléaire. Il n'y a pas de démonstration plus forte de la solidité et de l'importance de notre relation bilatérale que notre volonté de coopérer dans ce domaine des plus sensibles. À cet égard nous saluons les progrès importants réalisés depuis 2010.  
Nos armes nucléaires ont pour but de dissuader les menaces les plus extrêmes contre la sécurité de nos deux nations et nos intérêts vitaux. Nos forces nucléaires sont indépendantes mais peuvent être coordonnées et contribuent significativement à la sécurité globale de l'Alliance, et à la paix et la stabilité de la zone euro-atlantique. 
Comme nous le déclarons explicitement depuis 1995, nous n'imaginons pas de situation dans laquelle les intérêts vitaux de l'un de nos deux pays, la France et le Royaume-Uni, pourraient être menacés sans que les intérêts vitaux de l'autre ne le soient aussi. La France et le Royaume-Uni s'accordent sur le fait qu'il n'existe pas de menace extrême contre l'Europe qui ne susciterait pas de réponse de nos deux nations.
La France et le Royaume-Uni ont par conséquent décidé d'approfondir leur coopération et coordination nucléaires. Un groupe de pilotage nucléaire franco-britannique sera instauré afin d'assurer la coordination politique de ce travail. Il sera dirigé par la Présidence de la République française et le Cabinet du Premier Ministre britannique et jouera un rôle de coordination dans les domaines stratégiques, capacitaires et opérationnels.
Le Royaume-Uni et la France réaffirment leur plein soutien au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et à leurs obligations au titre de ce traité. Nous nous coordonnerons de façon toujours plus étroite afin de maintenir et renforcer l'architecture internationale de non prolifération.»

Emmanuel Macron a apporté des précisions sur ce communiqué:
«Sur le nucléaire, nous avons pris trois décisions importantes. La première concerne notre doctrine. En 1995, à Chequers, nous avions affirmé que nous ne voyions pas de situations où les intérêts vitaux de l’un soient affectés sans que ceux de l’autre le soient aussi, Aujourd’hui, dans le contexte radicalement différent qui est le notre et dans l’esprit de la dimension européenne que j’ai déjà pu évoquer, nous allons plus loin. Nous reconnaissons que nous n’imaginons pas de  situation de menace extrême à l’Europe qui ne susciterait pas une rapide réponse de notre part, quelle que soit la nature de cette réponse.
La deuxième décision est que nous n’excluons pas la coordination de nous dissuasions respectives. C’est un message que doivent entendre nos partenaires et nos adversaires.
La troisième décision, c’est le choix d’approfondir encore notre coopération dans le domaine de la dissuasion, que ce soit pour la politique, les capacités ou les opérations.
Nous avons décidé pour cela d’établir une structure commune, le groupe de supervision nucléaire qui sera chargé d’animer cette coopération.
Ce sont des décisions fondamentales que nous avons prises aujourd’hui dans l’accord signé. Nos deux pays restent indépendants, souverains, mais nous nous donnons les moyens, lorsque nécessaire, d’œuvrer ensemble à la mesure de l’environnement nettement plus menaçant qui est devenu le notre.»

La veille, lors de son intervention devant les parlementaires britanniques, il avait déclaré:
«Nos deux pays, les seuls États européens dotés d’armes nucléaires, les principales forces armées du continent, représentant ensemble 40 % des budgets militaires européens, s’engagent à assumer pleinement la responsabilité en matière de sécurité européenne. Et nous sommes confrontés à de nouvelles menaces, avec des puissances nucléaires agressives, avec des alliances parfois hésitantes, et le retour d’un conflit majeur sur notre continent. C’est pourquoi, aujourd’hui, notre sommet est si important et l’annonce que nous avons préparée si historique.
Les capacités identifiées il y a 15 ans à Lancaster House doivent être considérablement augmentées en proportion de la menace. Notre coopération industrielle doit également passer à un niveau supérieur, et notre relation avec l’Europe doit changer, même au cœur de la souveraineté. Il y a une attente en Europe que la foi avec les voisins révisionnistes, nos deux pays, ait une responsabilité particulière pour la sécurité du continent. Et il est temps de l’articuler et de paraphraser la célèbre phrase de Pitt, ‘pour s’assurer que non seulement nos deux pays se sauveront par leurs propres efforts, mais aussi que nous sauverons l’Europe par notre exemple et notre solidarité.’ Mais nous reviendrons sur ce point plus en détail lors du sommet de jeudi, mais très clairement, en prenant l’engagement d’aller vers les 3,5% sur la défense dans les années à venir, il ne s’agit pas seulement d’amasser de l’argent, mais d’augmenter notre coopération tous ensemble, réduire nos dépendances, et construire un pilier européen fort dans l’OTAN. Nous devons travailler ensemble pour coopérer, comme nous l’avons fait il y a quelques années au Sahel, côte à côte. Nous devons coopérer afin de construire un nouveau programme commun, d’accroître la coopération de nos industries et de rendre l’Europe de la défense plus indépendante et plus forte.»

Cet important tournant dans l’organisation d’une défense européenne incluant très concrètement les armes nucléaires pourrait ainsi être le socle d’une Europe puissance nucléaire capable enfin d’être l’acteur de sa propre sécurité et de faire entendre sa voix dans le monde.

Cette Europe de la Défense serait plus large que l’Union européenne, ce qui n’est pas un problème pour le fonctionnement de celle-ci et lui assurerait une protection salutaire pour son développement politique et économique.

La France et le Royaume-Uni ont aussi dans l’idée d’incorporer l’Allemagne dans la direction de cette Europe de la Défense qui inclurait tous les autres pays du continent au-delà même de l’UE.

Si cette initiative se concrétise vraiment, alors il s’agira d’un changement d’échelle pour les Européens depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale et d’une nouvelle donne pour le monde.

 

 


dimanche 13 juillet 2025

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Pendant que le pantin Poutine exécute sa danse macabre, le marionnettiste Xi règle la chorégraphie


Oui, la menace, là, tout de suite, aujourd’hui, c’est Poutine et il faut la combattre avec la force et la détermination nécessaires.

Mais ne pas voir plus loin que le bout de son nez, c’est déchanter demain.

Parce que le despote russe, in fine, n’est qu’un pantin, certes criminel et dangereux, qui devrait rendre des comptes devant un tribunal international, mais avant tout un pantin dans les mains du marionnettiste en chef, le non moins criminel Xi.

Oui, c’est le despote chinois qui règle la chorégraphie pour une raison simple: sans la Chine, la Russie n’aurait jamais pu soutenir l’effort de guerre mis en route depuis plus de trois ans.

Le pays et son régime se seraient effondrés parce que son économie, sa démographie et son armée n’étaient pas capables de mener un conflit de cette ampleur pendant une durée aussi longue.

Voilà qui était inacceptable pour Xi et son alliance avec Poutine pour imposer un nouvel ordre mondial totalitaire.

Ce qui a pu induire les gens en erreur au début du conflit, c’est que la Chine pensait que la Russie allait écraser l’Ukraine en moins d’une semaine, comme le disait alors Poutine.

Alors, les propos des dirigeants de Pékin étaient imprégnés de bons sentiments et d’une soi-disant volonté de jouer les bons offices pour trouver une solution négociée au nom d’un devoir humanitaire.

Une tentative de se donner le beau rôle et d’être en accord avec sa doctrine martelée pendant des années sur la souveraineté nationale qui ne devrait souffrir aucune entorse, tout en attendant le fait accompli, l’invasion et la défaite de l’Ukraine…

Mais, tout en jouant à vouloir être un entremetteur entre Poutine et Zelensky, Xi avait évidemment approuvé l’agression du maître du Kremlin avant son déclenchement tout en espérant que celle-ci se terminerait en quelques jours pour ne pas avoir à apparaître comme son parrain et pour éviter que l’on découvre qu’il fournissait son ami en armes, soldats (les fameux «mercenaires»!) et autres composants électroniques pour la mener.

Ce qui est ahurissant, rétrospectivement, c’est le nombre de personnes qui ont cru que la Chine était neutre dans ce conflit.

On passe les pseudo-experts médiatiques qui se sont encore une fois ridiculisés mais cela a aussi été le cas de beaucoup de spécialistes de la Chine.

Quant aux gouvernements occidentaux, on ne sait si la mansuétude vis-à-vis de la Chine était un stratagème pour éviter que Xi ne s’engage trop dans la guerre de Poutine et qu’il puisse éventuellement faire pression sur lui ou si certains d’entre eux ont vraiment pensé que le dictateur chinois était sincère dans ses propos.

On excusera Zelensky qui, évidemment, voulait prendre au mot Xi pour l’obliger à agir dans le sens de la paix.

On a vu ce que cela donnait…

Alors, aujourd’hui, que le marionnettiste est complètement démasqué, où sont les condamnations et les sanctions?

Où sont les déclarations qui devraient, à chaque réaction aux crimes de Poutine – comme les attaques quotidiennes contre la population civile ukrainienne, ce qu’il avait fait en Syrie quelques années plus tôt et en Tchétchénie encore quelques années auparavant –, mettre dans le même sac nauséabond, Xi, déjà accusé de génocide envers les Ouïghours?

Car, in fine, qui est le plus dangereux: le pantin ou son marionnettiste?

Alexandre Vatimbella 


samedi 12 juillet 2025

Commentaire. Ne pas découvrir trop tard que le principal danger s’appelle la Chine de Xi


Certains ont l'air de découvrir que la Chine soutient la Russie dans son agression de l'Ukraine.

Ils n'ont pas dû lire nos articles !

Plus sérieusement, la Russie n'aurait jamais pu lancer son invasion puis de continuer celle-ci depuis plus de trois ans sans l'accord politique et l'aide économique et militaire de la Chine.

Et rien de plus normal entre deux totalitarismes qui sont unis dans la volonté de mettre en place un nouvel ordre mondial à leur profit.

Plus la guerre avance, plus les révélations et les constatations sur le terrain montrent que l'effort consenti par la Chine et ses proxys comme la Corée du nord est plus qu'important.

Jusqu'où peut-il aller et jusqu'à quand le monde libre va l'accepter sans réagir?

Le despote Xi ne veut pas que son amie despote Poutine perde la face et que la victoire soit celle de l'Occident,  ce qui serait une terrible défaite pour son régime également et la position qu'il souhaite donner à la Chine.

On peut donc en déduire qu'il va continuer à envoyer armes, soldats, électronique, etc. à Poutine

Quant à la réaction du monde libre notamment des Européens, elle est, pour l'instant inexistante avec, au départ, comme justification, que la Chine fasse pression sur la Russie pour mettre fin à son agression.

Et là Chine a bien embobiné l'Occident en lui faisant croire qu'elle pouvait jouer les bons offices.

Il serait donc temps que les Européens se réveillent et considèrent la Chine de Xi pour ce qu'elle est: une ennemie dont il faut se méfier beaucoup plus qu’une Russie qui n’existe que par elle-même si, comme l’a rappelé hier le chef d’état-major de l’Armée, c’est bien la Russie qui déploie toutes les armes possibles, de la désinformation au bombardement de civils, qui est la menace présente et qui a ciblé son principal adversaire en Europe: la France.

 

 


Point de vue. La menace russe


Pour ceux qui à RN, à LFI, chez les écologistes ou les communistes refusent de voir dans la Russie de Poutine la principale menace pour l’Europe et adoptent une posture complaisante comme Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon, voici ce que leur a répondu le chef d’état-major des Armées, Thierry Burkhard, lors d’une conférence de presse justifiée par la situation internationale et ses récents développements: «La Russie est partie prenante de toutes les menaces».

Et de poursuivre, en expliquant que la Russie est la «menace durable, proche et qui est la plus dimensionnante».

Surtout d’ajouter que «le Kremlin a fait de la France une de ses cibles prioritaires».

Ainsi, «la Russie a considéré que la France, avec le Royaume-Uni, est le pays le plus volontaire et qu'il était utile de décrire la France comme son ennemi principal en Europe».

«L’objectif de Poutine», au-delà d’annexer le plus possible de territoires de l’Ukraine et de faire de cette dernière une simple vassale, c’est d’«affaiblir l'Europe et démanteler l'Otan».

Voilà qui est clair, limpide, précis, étayé avec plusieurs exemples comme ceux-ci:
«Personne n'est dupe quand à Bangui en Centrafrique, on brûle un drapeau français et on sort un drapeau russe, il n'y a pas de hasard» ou pour «les Moldaves arrêtés dans l'affaire des étoiles de David».

Sans parler des provocations vis-à-vis des avions français ou des incursions des sous-marins russes dans les eaux européennes.

Et, bien sûr, la désinformation relayée par tous les extrémistes populistes comme Bardella, Farage, Orban et Fico.

La mobilisation des Européens et des Français est donc une absolue nécessité.

Aucune naïveté, pire, collusion, n’est acceptable, comme on le voit avec les Etats-Unis de Trump jusqu’à présent, avec un régime despotique et assassin dont le chef devrait être jugé et mis en prison.

La menace russe est évidemment soutenue par la Chine qui doit être considérée également comme un pays qui nous veut du mal.

 

 


vendredi 11 juillet 2025

Point de vue. Les journalistes doivent comprendre que leur logiciel normal d’analyse ne fonctionne pas avec Trump


Il suffit que Trump dise une ânerie, un mensonge ou fasse sciemment une provocation pour que les médias tentent d’expliquer la signification de ses propos ainsi que la logique qui y préside en utilisant les grilles de décryptage traditionnelles du journalisme.

Ils n’ont pas compris que cela ne sert à rien!

Trump n’est pas dans un monde logique, ni même partisan, qui permettrait de trouver un sens à la plupart de ses déclarations, surtout une construction d’un discours rationnel.

Complètement imprégné de fake news et de théories complotistes, doté d’un narcissisme et d’une mégalomanie hors normes, ignorant de la plupart des sujets qu’il aborde, n’hésitant pas à dire tout et son contraire parfois dans une même phrase, il n’est guère possible de dire ce qu’il pense – s’il pense même quelque chose – ou ce qu’il va faire.

Les exemples pullulent en la matière – Ukraine, Gaza, droits de douane, immigration, dépenses publiques, respect de l’état de droit, etc. – et, peut-être, que le seul objectif que l’on peut assigner à sa «politique» est double: lui et son argent!

Existe-t-il alors une méthode pour analyser son comportement?

Sans doute pas.

La seule chose à faire est de toujours se rappeler que derrière chaque affirmation se cache une fake news ou une théorie complotiste ou un fantasme ou une manière de se glorifier ou une ignorance crade, voire tout cela à la fois!

Faire en sorte de rationnaliser Trump comme le font certains, les conduisent à dire, comme lui, tout et son contraire, souvent des âneries, et à participer à l’enfumage de celui-ci.

Car si Trump est un incompétent notoire et malgré son narcissisme et sa mégalomanie, il connait certaines de ses limites qu’il cache par ses rodomontades, ses menaces et ses certitudes frelatées.

Croire que Trump s’exprime et agit comme un politique traditionnel est un non-sens qui n’a rien d’une information citoyenne mais qui, parfois, participe à sa propagande et sa glorification même si tel n’est pas forcément le but…

 

 


jeudi 10 juillet 2025

Le Focus. Ukraine: l’ignoble jeu pervers de Trump


«Je te donne, je te donne plus, je te donne, je te donne plus», voilà comment on pourrait résumer la manière dont Donald Trump traite l’Ukraine qui, rappelons-le, est victime d’une agression de la part du despote Poutine et compte des centaines de milliers de morts.

Ce n’est pas qu’indécent, c’est honteux.

L’extrémiste populiste de la Maison blanche joue un ignoble jeu d’une grande perversité qui, en plus, fragilise le monde libre.

Le pire est que ce jeu à sa logique propre qui est d’agiter sans cesse la carotte et le bâton pour faire plier Kiev et contenter Moscou en faisant croire à une politique équilibrée entre les deux.

Mais le «mécontentement» envers le comportement criminel de Poutine, l’agresseur, ne s’est jamais traduit par aucune sanction de sa part alors que la volonté de paix de Zelensky, l’agressé, se traduit par le refus de lui livrer des armes pour sa défense, des menaces et des insultes.

Trump veut que la Russie soit la gagnante pour nombre de raisons déjà explicitées ici et ailleurs.

Mais il veut être la grand vainqueur pour ses visées géostratégiques – si tant est qu’on peut les nommer comme telles – et, surtout, pour son ego et son rêve de remporter le prix Noble de la paix avec un nouveau soutien, celui du premier ministre israélien, Netanyahu, qui, grâce à Trump, a pu tuer des milliers de civils palestiniens à Gaza.

Mercredi, Poutine a lancé sa plus grosse attaque aérienne avec 728 drones et 13 missiles sur l’Ukraine grâce aussi à Trump.

La réalité est là.

Si c’est cela la paix, autant faire la guerre…

 


mercredi 9 juillet 2025

Commentaire. Le retour du Royaume-Uni dans l’Union européenne est-il souhaitable?


Le message d’Emmanuel Macron alors qu’il entame une visite d’Etat au Royaume-Uni, parle de l’amitié entre les peuples français et britanniques.

Mais il parle également de tout ce qui unit politiquement, économiquement et militairement les deux pays mais également la Grande-Bretagne et l’Union européenne.

Une affirmation qui semble faire fi du Brexit et du choix des britanniques de quitter l’UE le 1er février 2020..

Un départ qu’ils ont payé très cher et qu’une majorité d’entre eux regrettent aujourd’hui comme le montrent tous les sondages réalisés sur le sujet.

Croire qu’ils pouvaient s’en sortir seuls et parier sur leur relation privilégiée avec les Etats-Unis et sur le Commonwealth pour remplacer le marché européen était un fantasme et un leurre que l’extrême-droite et les trolls russes n’ont cessé d’alimenter et d’entretenir lors de la campagne du référendum.

Mais, maintenant, que le Royaume-Uni est en dehors de l’UE, faudrait-il souhaiter qu’il la réintègre?

Si l’on se rappelle tous les blocages que celui-ci a initié pendant toutes les années où il a été membre, faisant en sorte d’empêcher une union plus approfondie, la perspective de le revoir rependre sa place dans celle-ci n’est pas très réjouissante.

D’autant plus que l’Union européenne doit absolument mettre en place une intégration plus poussée pour faire face à tous les défis de ce début de 21e siècle et elle n’a pas de temps à perdre avec des blocages qui reviendraient inévitablement alors que l’on en connait déjà avec la Hongrie ou la Slovaquie.

Sans doute que renforcer les liens entre l’UE et le Royaume-Uni est préférable à une nouvelle adhésion parce que, oui, on a besoin de tous les pays européens pour construire la sécurité et la prospérité de tout le continent.

 


Le Focus – La stratégie des républicains de gauchiser le Parti démocrate a-t-elle enfin réussi?


Le Parti démocrate est-il en train ou a-t-il même viré à gauche, voire à la gauche radicale?

Telle est la question que l’on peut se poser après la nette victoire d’un socialiste revendiqué, Zohran Mamdani, lors de la primaire à la candidature à la mairie de New York avec plus de 54% des voix devant le centriste et ancien gouverneur de l’Etat du même nom, Andrew Cuomo.

Notons d’abord que New York est une ville où la Gauche et l’extrême-gauche ont toujours compté dans la paysage politique et que certains de ses maires se situaient à la gauche du Parti démocrate, le dernier d’entre eux ayant été Bill de Blasio (même si son mandat n’a pas vraiment était de gauche).

De même, on compte souvent des démocrates de gauche comme représentants de New York au Congrès à Washington, comme l’égérie de l’extrême-gauche, Alexandria Ocasio-Cortez.

Il faut donc relativiser la victoire de Mamdani en ajoutant immédiatement que son programme est vraiment socialiste et pas seulement très progressiste.

Cette victoire peut d’abord s’analyser comme une réaction à celle de Donald Trump et des républicains en novembre 2024 et la mise en œuvre du programme d’extrême-droite, le Projet 2025, avec ses coupes budgétaires à l’encontre des plus pauvres et de la classe moyenne.

On peut aussi la voir comme une défiance à l’égard de l’aile centriste du Parti démocrate et une sanction pour sa défaite à la présidentielle avec sa candidat, Kamala Harris.

Sans oublier que le principal adversaire de Mamdani, Andrew Cuomo, était plombé par sa démission de son poste de gouverneur à la suite d’accusations d’harcèlements sexuels envers plusieurs de ses collaboratrices.

Mais il y a également un autre narratif qui est peut-être la raison principale de cette apparente gauchisation des démocrates et qui serait l’aboutissement d’une stratégie de longue haleine du Parti républicain.

Petit historique.

Les républicains, depuis une centaine d’années ont toujours tenté de présenter les démocrates comme des dangereux gauchistes, voire des communistes infiltrés – la véhémence de leurs attaques à l’encontre de Franklin Roosevelt est à ce titre très caractéristique.

Et les attaques en ce sens de présidents comme Richard Nixon ou Ronald Reagan étaient des exemples de cette volonté.

Cependant, c’est au cours des années 1990 qu’une stratégie méthodique a été mise en place lors de la présidence de Bill Clinton – en particulier par l’activiste Newt Gingrich, alors speaker de la Chambre des représentants.

Celle-ci a ensuite pris une dimension quasiment quotidienne lors de la présidence de Barack Obama et est devenue désormais la principale accusation récurrente des républicains envers les démocrates.

Cette stratégie avait un objectif, faire en sorte de diaboliser les démocrates pour que les électeurs – en particulier les «independents» modérés – se détournent de ceux-ci par peur et rejet de leurs soi-disant intentions gauchistes et étatiques.

L’utilisation systématique d’adjectifs par les républicains pour caractériser les démocrates comme ceux de «liberal», «socialiste», «gauchistes», «communistes» et plus récemment «woke» – qui sont souvent des épouvantails pour une partie de la classe moyenne notamment des petites villes et des campagnes – était faite à dessein.

Pour ce faire, les républicains ont mis en place une tactique à double détente: invectiver constamment les démocrates tout en refusant toute collaboration avec ces derniers et en menant, parallèlement, une désinformation constante qui consistait à délibérément déplacer de manière illégitime, le curseur politique qui leur permettait alors de placer les démocrates à gauche en les accusant de dérive gauchiste et eux au centre-droit tout en faisant en sorte de mener une politique de droite radicale voire extrémiste.

Tout ceci a, d’une part, été bien expliqué par nombre de politologues et politistes américains (avec, en particulier, un ouvrage référence écrit par deux universitaires, l’un démocrate, Thomas Mann, l’autre républicain, Norman Onrstein intitulé «It’s Even Worse Than It Looks: How The American Constitutionnal Sytem Collided With The New Politicis Of Extremism»), et d’autre part, bien fonctionné auprès, sinon du grand public, en tout cas de nombre de médias qui se sont laissé prendre ou ont voulu se laisser prendre par cette propagande très simpliste mais efficace.

Un autre but des républicains dans l’affaire était de réellement radicaliser les démocrates, c'est-à-dire de faire en sorte de créer une opposition dure de leur part en réaction à ces accusations et de permettre, dans le même dans, à la gauche démocrate, de retrouver une légitimité en démontrant l’inanité, selon elle, de la volonté des centristes du parti de mener une politique équilibrée et consensuelle, surtout de continuer à rechercher le compromis avec des républicains modérés (il est vrai de moins en moins nombreux car éliminés systématiquement lors des primaires, les militants radicaux et extrémistes étant, dans les deux partis, surreprésentés lors de ces scrutins).

Et force est de reconnaitre que cette stratégie primaire, voire terriblement simpliste, a, en partie, fonctionné et semble prendre désormais l’ampleur qu’ils souhaitaient.

L’opposition plus frontale des démocrates s’est bien produite mais, au départ, non pas par leur radicalisation mais tout simplement parce qu’il fallait s’opposer à des républicains devenus des radicaux et des extrémistes dans leur majorité.

Néanmoins, cela a créé cette impression, reprise de manière éhontée (et peu professionnelle) par nombre de médias, d’une radicalisation des démocrates.

De même que la relégitimisation de la gauche démocrate, qui était discréditée après ses multiples échecs électoraux (le plus cuisant étant celui de leur candidat à la présidence en 1972, George McGovern, face à Richard Nixon), s’est également produite ce qui a permis au socialiste Bernie Sanders (qui n’est pas membre du Parti démocrate) d’être un concurrent crédible face à Hillary Clinton lors des primaire démocrates de 2016 et, pour les primaires de 2020, ce soit le cas d’Elizabeth Warren (liberal de gauche) et du même Sanders face à Joe Biden.

Qu’en est-il donc, en réalité, de la soi-disant gauchisation du Parti démocrate?

La réponse à cette question invite à une certaine nuance.

D’abord, il y a effectivement une vague de gauche qui a émergé depuis le premier mandat de Trump avec, par exemple, une hausse du nombre de militants des Democratic Socialists of America, elle est avant tout extérieur au Parti démocrate.

Et si l’on parle du positionnement général du parti, il semble que si déplacement il y a, il est encore relativement contenu.

Car si les démocrates aujourd’hui défendent une assurance santé universelle, une augmentation significative des salaires, des impôts plus élevés pour les riches et les ultras-riches, des protections pour certaines minorités, le droit des femmes à disposer de leur corps, c’est essentiellement parce que les républicains ont adopté des législations très à droite qui ont largement été désastreuses pour les plus pauvres et les classes moyennes.

Tous les positionnements que l’on vient de citer sont défendus par les centristes dans une vision de juste équilibre et de méritocratie ainsi que de liberté de l’individu qui sont ici remis en cause par les radicaux et les extrémistes républicains.

En revanche, on peut dire que la gauche démocrate a retrouvé des couleurs, surtout, qu’elle est de plus en plus capable d’influencer la ligne politique du parti, souvent à la marge, parfois de manière plus évidente.

Et, c’est vrai également, qu’elle tente d’exercer une forte pression sur la direction du parti pour que celle-ci épouse leur idéologie.

Si le Parti démocrate reste encore une formation de centre-gauche avec un fort courant centriste libéral et progressiste (au sens français des termes), il est indéniable que le courant de gauche et sa faction socialiste gagne rapidement du terrain depuis la dernière présidentielle.

Mais cela marque-t-il un tournant au Parti démocrate avec une prochaine prise du pouvoir d’une gauche plus ou moins radicale au détriment des centristes?

Dans l’histoire du Parti démocrate, le seul progressiste de gauche à avoir été son candidat à la présidentielle est McGovern dont l’écrasante défaite face à Richard Nixon a été une des plus sévères si ce n’est pas plus sévère pour son camp.

Et tous les derniers présidents des Etats-Unis démocrates ont été des centristes, parfois penchant à gauche, parfois à droite ou tout simplement centristes: Wilson, Roosevelt, Truman, Kennedy, Johnson, Carter, Clinton, Obama, Biden sans compter les candidats battus comme Hillary Clinton, Kamala Harris ou Al Gore…

Enfin, le Parti démocrate paierait certainement cash une forte gauchisation comme l’ont montré toutes les élections nationales ou locales où cela a été le cas sauf dans des fiefs spécifiques comme San Francisco ou New York.

Est-ce que la victoire de Mamdami à la primaire de New York est un événement «basculant»?

Il faudra voir les résultats de l’élection municipale de New York pour tirer des conclusions plus étoffées mais une chose est sûre, avec sa nomination comme candidat officiel du Parti démocrate, les extrémistes du Parti républicain se frottent les mains et se félicitent de leur stratégie qui pourrait leur permettre de demeurer au pouvoir de longues années si les démocrates viraient complètement à gauche.

Et l’on peut se demander si la volonté de l’extrémiste de droite Elon Musk de créer une formation populiste radicale, l’American party, n’aidera pas aussi les républicains si elle réussit, en mettant leur parti entre celui-ci et le Parti démocrate, ce qui leur permettra de se réclamer d’un centre qu’ils affirment de manière mensongère incarnés.

La boucle serait alors bouclée!