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mercredi 30 septembre 2015

Présidentielle USA 2016. Le nouveau «clintonisme» est-il encore centriste?

Le «clintonisme» est le nom donné à la pratique du pouvoir de Bill Clinton lors de sa présidence de 1993 à 2000 et dans laquelle sa femme, Hillary Clinton eu une grande influence, pratique que l’on qualifie généralement de centriste.
Bill Clinton, dont il faut rappeler qu’il fut l’inventeur de la Troisième voie (un centrisme de gauche pragmatique repris par Tony Blair en Grande Bretagne) et de la triangulation (qui consiste à prendre le meilleur des propositions de chaque camp sur un sujet et de les transcender en une synthèse dynamique).
Le clintonisme professait, entre autres, la fin du «Big government», l’équilibre budgétaire (qui fut réalisé avec même un surplus record en 1998 et 1999), une réduction des dépenses d’aides sociales (mais pas de certaines protections sociales, au contraire), la mise en place d’une assurance santé (qui ne fut réalisée que par Barack Obama en 2010), la limitation des ventes d’armes, l’augmentation de la sécurité des personnes, l’égalité hommes-femmes mais aussi l’égalité reconnue aux homosexuels notamment dans l’armée.
Toujours est-il qu’Hillary Clinton, en étant candidate à la primaire démocrate pour la présidentielle de 2016, présente la version renouvelée du clintonisme, le «nouveau clintonisme» comme l’on appelé certains commentateurs, dans lequel ses opposants y voient un net infléchissement à gauche et donc une sorte de trahison du centrisme de son mari.
Bien entendu, cette critique vient d’abord du camp républicain dont il faut rappeler l’accusation récurrente de gauchisation de tous les centristes (qu’ils soient démocrates ou républicains, de Theodore Roosevelt à Obama en passant par les deux Clinton) qui a permis aux idéologues radicaux du parti de noyer la forte droitisation de celui-ci depuis le début des années 2000 et qui a réussi à tromper de nombreux médias mais dont les politologues sérieux (toutes tendances confondues) ont dénoncé la supercherie.
Mais il est vrai qu’en ces temps où les inégalités sociales se sont creusées, où les milliardaires sont de plus en plus nombreux et de plus en plus riches, où les attaques contre les politiques sociales et les avancées sociétales sont d’une grande violence alors même que des décisions emblématiques comme la reconnaissance du mariage pour les homosexuels font évoluer la société américaine vers plus de libéralisme face aux crispations des conservateurs, le clintonisme s’est adapté.
Ainsi, Hillary Clinton propose, entre autres, une hausse de salaire pour la classe moyenne, des aides massives pour éviter que les étudiants s’endettent à vie pour obtenir leur diplôme universitaire, une extension de l’assurance santé et une limitation des fortes hausses de médicaments constatées récemment, une égalité homme-femme pour les salaires, etc.
Il faut néanmoins ajouter immédiatement que son corpus est tout sauf doctrinaire ou dogmatique et que ces mesures font bien partie d’une politique centriste.
D’autant qu’elle ne remet nullement en cause, à l’inverse de son adversaire des primaires démocrates, le socialiste Bernie Sanders, l’économie de marché libérale, l’égalité des chances comprise par l’égalité des opportunités, l’enrichissement par le travail.
L’idée d’Hillary Clinton, théorisée par Larry Summers, l’ancien secrétaire au Trésor de Barack Obama et très proche de la candidate démocrate, et du britannique Ed Balls, est que les démocraties modernes «ont besoin de nouvelles institutions sociales et politiques pour faire en sorte que le capitalisme du XXI° siècle marche pour la majorité et non pour une petite minorité».
Sans parler de sa vision en politique étrangère beaucoup plus «faucon» que celle de Barack Obama.
En réalité, le nouveau clintonsime comme l’était l’ancien, est avant tout un pragmatisme.
Dans ce sens, il fait face à la nouvelle réalité avec le creusement des inégalités, la paupérisation d’une partie des classes sociales les plus défavorisées, l’appauvrissement des classes moyennes et l’enrichissement des 1%.
De ce point de vue, comme tout centrisme, il recherche le juste équilibre ce qui sigifie que lorsque l’équilibre est rompu, comme c’est le cas en matière économique et sociale aux Etats-Unis, il doit le reconstruire en allant dans le sens inverse
De ce fait, le «nouveau clintonisme» ne tourne pas le dos aux valeurs de la Troisième voie, il ne remet pas en cause le système économique, l’opportunity et ne diabolise pas ceux qui réussissent comme le fait Bernie Sanders avec sa chasse aux milliardaires.
De même, en appuyant des mesures sociales pour faire renaître le rêve américain version démocrate (égalité réelle des chances), par la protection de la santé et l’accès à une bonne éducation, Hillary Clinton demeure fidèle aux buts du clintonisme originel, n’en déplaise à ses détracteurs de droite.
Bien sûr, il faudra scruter ses nouvelles propositions qui pourraient être plus à gauche que prévues si Bernie Sanders continue de monter dans les sondages et sous la pression de l’aile «libéral» du Parti démocrate dont l’égérie est la sénatrice Elisabeth Warren.
Reste que si Hillary Clinton est élue à la Maison blanche, son clintonisme sera certainement un centrisme.
Alexandre Vatimbella

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mardi 29 septembre 2015

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. L’humour très particulier de monsieur Poutine

Or donc, selon monsieur Poutine, il y aurait un droit international qui, en Syrie ne permettrait pas de remettre en cause le gouvernement légitime choisit par le peuple (sic) et l’intégrité territoriale du pays.
Du haut du podium de l’assemblée générale annuelle des Nations unies, l’autocrate du Kremlin a pris la défense de l’assassin de Damas.
Mais que pense monsieur Poutine du droit international en Ukraine, lui qui a annexé une partie du territoire, la Crimée, qui aide avec des troupes au sol les séparatistes du Donbass et qui a abattu un avion de ligne malaysien avec des femmes et des enfants à bord?
Oui, qu’en pense-t-il?
Ferait-il de l’humour même pas drôle?
Et que pensent tous les soutiens de messieurs Poutine et Assad dans les pays occidentaux?
Que les charniers du dictateur sont moins nauséabonds que ceux de Daesh?
Bien évidemment, il faut éradiquer cet Etat islamique qui n’est que la réunion d’une bande de criminels, dont certains malades mentaux, qui érigent le meurtre, le viol et le vol en programme de gouvernement.
Mais faut-il pour cela permettre à des gens comme Vladimir Poutine de raconter des mensonges et de prendre des libertés avec la réalité?
De même, faut-il s’allier avec le principal responsable de cette situation, Bachar el-Assad, lui qui, au lieu de discuter avec son opposition et démocratiser son pays a envoyé ses chars et son armée massacrer sa population, créant une guerre civile et un chaos qui est directement la cause de l’existence de Daesh?
Au nom, soi-disant, d’une realpolitik qui a fait que les puissances occidentales se sont alliées au sanguinaire Staline (et signataire du pacte germano-soviétique avec Hitler) pour remporter la Deuxième guerre mondiale face aux nazis, ancêtres des terroristes de l’Etat islamique, il faudrait que la communauté internationale abdique le peu de dignité qui lui reste pour sauver ce «tyran», selon le terme de Barack Obama, dont les actes irresponsables ont mené à la situation actuelle.
Comme le dit fort justement le président français, François Hollande, «Assad est une partie du problème, pas de la solution».
Demander le départ du pouvoir du protégé de monsieur Poutine comme demander à ce dernier de respecter le droit international en Ukraine (ainsi qu’en Géorgie), ce serait donc une attitude irresponsable selon tous les thuriféraires de l’ancien cadre du KGB.
On espérait – c’est vrai sans trop y croire – que la mondialisation du XXI° siècle serait plus à cheval sur un humanisme respectueux.
Mais ce n’est pas parce que des monstruosités ont lieu aux quatre coins de la planète qu’il faut abdiquer les valeurs universelles qui, comme l’a rappelé Barack Obama, le président de la plus vieille démocratie, à ce même podium où Vladimir Poutine est venu défendre l’indéfendable, fondent les démocraties et qui peuvent s’appliquer partout pourvu que l’on empêche de nuire et les personnages comme Assad et les meutes criminelles comme Daesh sans oublier leurs soutiens, Poutine ici, les princes d’Arabie Saoudite là qui ne sont guère plus démocrates que leurs poulains.
Sans doute que les relations internationales sont un espace sans foi et peu de loi où celle du plus fort continue de prévaloir.
Sans doute faut-il ne pas se bercer d’illusions sur une humanité harmonieuse, unie par des principes humanistes demain ou dans un futur proche.
Sans doute les pays occidentaux doivent penser à leurs intérêts qui ne sont pas toujours conciliables avec les valeurs qui les fondent.
Oui, tout ce que disent les pragmatistes réalistes en ce domaine est également vrai.
Mais si les démocraties foulaient au pied ce qu’elles prêchent, quelle serait alors leur degré de crédibilité et légitimité face à tous ceux qui les agressent.
Car, à vouloir trop faire de concessions à ses ennemis, elles se retrouveraient, un jour ou l’autre, comme Chamberlain et Daladier à Munich pour céder face à Hitler.
Alexandre Vatimbella
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jeudi 17 septembre 2015

Présidentielle USA 2016. Trump candidat préféré des démocrates, Sanders, celui des républicains!

Non, il n’y a pas d’erreur ou de faute de frappe dans le titre que vous venez de lire.
Car quel est bien le secret espoir des démocrates pour la prochaine élection présidentielle? Que Donald Trump soit le candidat républicain pour qu’ils puissent l’emporter.
Et quel est celui des républicains? Que Bernie Sanders soit le candidat démocrate pour qu’ils puissent l’emporter.
Voilà ce qui est actuellement dans la tête des dirigeants des deux principaux partis qui regardent avec effroi les deux démagogues populistes qui n’en finissent pas de monter dans les sondages.
Du coup, ils nourrissent cette espérance ultime, non pas de faire gagner leur camp avec le meilleur candidat possible mais à espérer qu’un démagogue populiste représente le parti adverse pour le plomber et faire élire son champion, quel qu’il soit, comme un rempart au personnage dangereux et irresponsable qu’il aura en face de lui.
C’est un bien étrange dévoiement de la démocratie que d’espérer ainsi la présence d’un candidat repoussoir, même si l’on sait depuis longtemps qu’une élection, si elle est le choix d’un candidat, est aussi et souvent surtout l’élimination d’un autre (voire de plusieurs dans une élection à deux tours).
Reste que l’essentiel dans une élection pour un parti ou un camp politique est de présenter son programme et de choisir son candidat en faisant tout pour que ceux-ci emportent l’adhésion d’une majorité du corps électoral.
Ce n’est pas de vouloir un duel face à un personnage inéligible pour triompher.
Or c’est peut-être ce qui se passera le 8 novembre 2016 aux Etats-Unis, pays pionnier de la démocratie.
Choisir un candidat totalement par défaut serait une sorte de première dans le monde démocratique (même si Jacques Chirac face à Jean-Marie Le Pen a été un peu dans ce cas, lui qui n’avait même pas réuni 20% des suffrages au premier tour, 19,88%, de la présidentielle de 2002 mais qui en remporta plus de 80% au second tour, 82,21%…).
Bien sûr, des populistes se sont souvent présentés aux élections dans les pays démocratiques et les Français en savent quelque chose avec les Boulanger et autres Poujade.
Et si aux Etats-Unis, d’Andrew Jackson à Ronald Reagan en passant par Barry Goldwater ou Ross Perot, le pays en a connu un certain nombre prétendant s’installer à la Maison blanche – dont quelques uns ont même été élus –, les deux grands partis luttent avant tout pour leur candidat et leur programme.
Mais c’est vrai que l’on a assisté à glissement préoccupant en la matière lors de la réélection d’Obama en 2012 où les républicains avec leur aile extrémiste et raciste du Tea party, voulaient avant tout faire barrage au président sortant, peu importe qui se trouverait face à lui et avec quel programme.
Pour en revenir à Trump et Sanders, jusqu’à présent, un seul camp à la fois était concerné par des candidatures de populistes démagogues.
Ce qui doit interpeller dans cette affaire, c’est que ces derniers dont l’un (Trump) glorifie sa condition de milliardaire comme unique programme pendant que l’autre (Sanders) attaque obsessionnellement les milliardaires comme unique programme et qu’une partie importante des électeurs les glorifient pour cela.
Ils ont même réussi avec ces discours au ras des pâquerettes à marginaliser les candidats sérieux, surtout les candidats centristes comme Hillary Clinton (démocrate) ou modérés comme John Kasich (républicain), ceux qui ont un vrai programme politique et qui veulent, non pas, diviser le pays mais l’unir.
Evidemment, le cauchemar serait d’avoir un duel Trump-Sanders, le stade ultime du fourvoiement de la démocratie républicaine et sa transformation en une populo-démagocratie avec tous les risques qui vont de pair.
Dans ces situations flottantes, certains parient sur la sagesse des peuples pour que le pire soit évité.
Alors parions sur celle des Américains mais pas sûr que cela suffira…

Alexandre Vatimbella
© 2015 LesNouveauxMondes.org


mercredi 16 septembre 2015

Mondialisation – Chine-Etats-Unis. Obama demande à Pékin de la responsabilité pour des relations fructueuses

La Chine ne peut continuer à agir comme si elle était un pays du tiers-monde afin de refuser sa responsabilité mondiale en matière économique, financière, politique, militaire et environnementale a expliqué Barack Obama lors d’une table ronde avec des entrepreneurs le 16 septembre à Washington.
Pour lui, Pékin doit agir comme un acteur de la mondialisation en acceptant de traiter les problèmes plutôt que de se réfugier dans un comportement où elle joue, tour à tour, le «petit» pays victime d’un ostracisme de la part des Occidentaux ou celui qui montre ses griffes de superpuissance.
Ainsi, toujours selon le président américain, les Etats-Unis ne souhaitent absolument pas que la Chine connaisse des difficultés ou des troubles.
C’est pourquoi il préfère voir les Chinois bien logés et nourris et qu’ils bénéficier d’un bon niveau de vie plutôt que de les voir dans les rues pour manifester un quelconque mécontentement dans leur condition.
Barack Obama estime, en outre, que de bonnes relations avec la Chine sont essentielles tout en ajoutant que la Chine a plus à y gagner que les Etats-Unis.
Il a également déclaré qu’actuellement l’Amérique allait bien ce qui n’était pas le cas de beaucoup de pays dans le monde.
Rappelons que Barack Obama recevra Xi Jinping, le président chinois, en visite officielle le 25 septembre prochain.
La Rédaction de LesNouveauxMondes.org
© 2015 LesNouveauxMondes.org


Mondialisation. La Chine avec ou contre le monde?

Les relations entre la Chine est le monde étaient au centre d’une conférence organisée conjointement par l’IFRI (Institut français des relations internationales) et le CIRSD (Center for international relations et sustainable development), le 15 septembre.
Si Thierry de Montbrial, président de l’IFRI, a une nouvelle fois plaidé pour que l’on ne mêle pas droits de l’homme et relations internationales avec des pays comme la Chine, Tsuneo Nishida, ancien vice-ministre des Affaires étrangères du Japon, lui, a parlé d’une réalité bien plus concrète, à savoir que la Chine était une menace pour ses voisins d’autant plus qu’ils étaient faibles.
Il a ainsi rappelé que cette pratique datait de Mao qui ménageait les grandes puissances et intimidait les petites, une diplomatie à plusieurs facettes comme la divinité bouddhiste Guan-yin à plusieurs têtes et mille bras qui, de loin avait l’air affable mais, quand on la regardait bien, on pouvait voir ses différents visages, de celui de l’amour à celui de la haine, de celui de la gentillesse à celui de la méchanceté.
Et, désormais, selon Nishida, la Chine en devenant une grande puissance a les moyens de son agressivité malgré ce que disent ses dirigeants comme Xi Jinping qui s’est plu à affirmer lors du défilé militaire imposant du 3 septembre dernier, que son pays n’avait que des intentions pacifiques.
Quant à Shaukat AZIZ, ancien premier ministre du Pakistan, il a expliqué l’importance pour l’Inde et la Chine d’avoir de bonnes relations.
Kevin Rudd, ancien premier ministre de l’Australie, a estimé de son côté que Xi Jinping avait renforcé de manière très importante son pouvoir depuis son accession au pouvoir, qu’il était le dirigeant chinois avec le plus de pouvoir depuis longtemps et que les difficultés actuelles de la Chine ne l’avaient aucunement fragilisé lui qui poursuit la mise en place de ce qu’il a appelé voici quelques temps déjà, le «rêve chinois» fait de bien être économique et social pour la population et de puissance retrouvée face au monde extérieur, c’est-à-dire un retour à une Chine première puissance mondiale, celle d’avant les humiliations de la fin du XIX° siècle et du début du XX° siècle jusqu’à la prise du pouvoir par les communistes, évidemment…
La Rédaction de LesNouveauxMondes.org
© 2015 LesNouveauxMondes.org


dimanche 13 septembre 2015

Présidentielle USA 2016. Médias: Barack Obama – Hillary Clinton, même combat?

Quant il s’est représenté en 2012 pour un second mandat, Barack Obama n’a pas du en croire ses yeux et ses oreilles.
Lui, le candidat chéri des médias en 2008, mis sur un piédestal de manière parfois aussi grotesque qu’indécente, voire proche de la faute professionnelle en tout cas en dehors de toute déontologie, devait affronter une presse hostile et des journalistes agressifs.
Son bilan était contesté par ces derniers ainsi que sa personnalité hésitante et trop «intellectuelle» qui était présentée comme inconciliable avec ce que l’on demande à un président des Etats-Unis.
Cependant, en creusant un peu cette hostilité, on pouvait se rendre compte que ses torts principaux aux yeux des médias étaient surtout d’avoir été adulé plus que de raison par ceux-ci.
Les journalistes, dans un retour du balancier aussi pathétique et consternant, adoptèrent ainsi un comportement de défiance sensé leur permettre de se faire «pardonner» pour cette idolâtrie un peu honteuse.
Oui, Barack Obama n’était pas un être surnaturel mais un homme, il n’allait pas révolutionner l’Amérique et le monde mais il était seulement un centriste assumé qui proposait une politique responsable et équilibrée.
Mais, cela, il suffisait de l’écouter et de lire pour le savoir dès 2004…
Le cas d’Hillary Clinton est un peu différent.
Elle n’a jamais été adulée par ces mêmes médias, bien au contraire.
Depuis fort longtemps, elle est même une de leurs têtes de turc.
En revanche, elle partage avec Barack Obama, d’avoir été couverte par ceux-ci au-delà de toute mesure et de toute impartialité.
Il y a deux ans, le New York Times a même du s’expliquer sur sa décision de mettre une journaliste à plein temps sur l’ancienne secrétaire d’Etat alors que cette dernière n’occupait plus aucune fonction officielle ou élective et ne s’était pas encore décidé si elle se présenterait à la présidentielle…
Et le quotidien, tout comme d’autres médias, se mit à la recherche d’histoires qui pourraient créer un scandale, travestissant même la réalité lors d’une enquête, ce qui obligea ses responsables à s’excuser.
On évitera au lecteur une liste de tentatives de déstabilisations aussi longue qu’indigeste.
Pour l’instant, la focalisation s’est faite sur l’affaire de ses e-mails lorsqu’elle était secrétaire d’Etat où on l’accuse d’avoir utilisé un serveur privé, ce qui était son droit, sans pouvoir prouver jusqu’à maintenant qu’elle a commis une faute quelconque.
Si cela ne s’appelle pas de l’acharnement, en tout cas, cela y ressemble.
Mais Hillary Clinton en a l’habitude et elle savait à quoi s’attendre en se présentant même si elle ne savait pas forcément d’où les premières attaques partiraient et sur quoi elles porteraient.
A l’inverse d’Obama, elle a du affronter une hostilité et une agressivité quasiment dès son apparition sur la scène publique puis politique.
Et au moment où, après un déferlement d’articles et de reportages à charge, d’analyses défavorables, elle baisse dans les sondages, il est intéressant de voir que ce sont les mêmes mécanismes utilisés contre Obama en 2012 qui sont à nouveau à l’œuvre en ce qui la concerne pour cette campagne présidentielle.
Et ce sont également les mêmes reproches que l’on adressait alors à Obama, qui sont également adressés à Clinton aujourd’hui:
- Une incapacité d’être proche du peuple et de comprendre ses problèmes quotidiens;
- Des revenus importants (même s’ils sont uniquement le fruit de leur mérite par leur travail et non d’un héritage ou de dons suspects) qui les discréditeraient de parler des classes moyennes;
- Un positionnement politique qui recherche avant tout l’équilibre et que les médias attribuent à de l’indécision;
- Un intellectualisme trop éloigné de la réalité concrète.
Mais, plus que tout, c’est leur positionnement centriste qui ne favorise pas médiatiquement parlant ceux qui l’adoptent et qui refusent ainsi de jouer la politique du pire très prisée par les journalistes.
En 2012, Barack Obama a réussi à se sortir de cette nasse médiatique grâce à son aura, à celle de ses soutiens (notamment de Bill Clinton, le mari d’Hillary!) et la faiblesse de ses opposants républicains, notamment de leur candidat, Mitt Romney.
Hillary Clinton peut-elle en faire de même alors qu’elle baisse dans les sondages, que sa crédibilité est atteinte, que ses opposants démocrates (Bernie Sanders, Joe Biden) montent en puissance et que son discours est, pour l’instant inaudible alors même que les primaires ne commencent qu’en février 2016 et que la campagne officielle qu’en septembre 2016?!
Personne ne peut répondre vraiment à cette question.
En revanche, il semble bien qu’elle va devoir monter au créneau et se battre pour déjouer toutes les chausse-trappes que ses adversaires ont préparées et que les médias attendent de relayer avec gourmandise.
Barack Obama a montré qu’un centriste était capable d’y parvenir.
A elle de prouver qu’elle est de la même veine.
Alexandre Vatimbella
© 2015 LesNouveauxMondes.org