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mardi 28 février 2023

Point de vue. Macron a-t-il vraiment compris les «leçons de l’Histoire»?

Emmanuel Macron fait souvent référence à l’Histoire pour en tirer des leçons.

Si c’est une bonne manière de procéder car comme le disait Tocqueville, «l’Histoire est une galerie de tableaux où il y a peu d’originaux et beaucoup de copies», et s’il peut viser juste, ce n’est pas toujours le cas, notamment en ce qui concerne l’invasion de l’Ukraine par Poutine où son logiciel d’interprétation et de compréhension souffre de lacunes.

Manifestement, il n’a pas mis à jour son savoir sur la période 1914-1945.

Ainsi, il continue à penser à l’inverse de toutes les études historiques les plus récentes, que la Deuxième guerre mondiale fut provoquée par l’«humiliation» subie par l’Allemagne lors du Traité de Versailles alors que l’on sait aujourd’hui que ce dernier, s’il fut en son temps très mal perçu par la population allemande, n’est absolument en rien dans la montée du nazisme et la prise du pouvoir par Hitler et n’est aucunement la cause première ni même secondaire du second conflit mondial.

Tout au plus, ce traité fut un élément parmi d’autres de la radicalisation extrême d’Hitler et fut utilisé comme un objet de propagande par le régime nazi pour mener une politique agressive et d’expansion qui était totalement indépendante des conditions imposées à l’Allemagne à Versailles.

De même, si nous avons pu enfin procéder à une réconciliation franco-allemande et établir une paix en Europe de l’Ouest en créant ce qui est aujourd’hui l’Union européenne, c’est bien parce qu’en 1945 l’Allemagne a été humiliée et battue à plate couture.

D’ailleurs, pour mettre fin réellement et pour une longue durée aux velléités guerrières d’un régime voire d’un peuple, les exemples historiques montrent qu’une vraie défaite est la seule solution avec le départ des dirigeants, voire de leur jugement.

Les Alliés, là aussi Emmanuel Macron semble l’avoir oublié, avaient été très clairs: aucune négociation avec Hitler qui, un moment tenta de casser leur alliance en proposant une paix séparée avec les Américains et une lutte commune contre les Soviétiques.

Car Hitler et son régime devaient payer.

Et puis Imaginons, un seul instant, ce que serait le monde si le fürher était demeuré au pouvoir…

Dès lors, prétendre que l’on ne doit pas humilier et défaire la Russie de Poutine est une stratégie erronée qui ne changera rien au comportement guerrier de celle-ci et aux actes criminels de ses dirigeants.

Même s’il n’est pas responsable de la deuxième guerre du Golfe, Saddam Hussein n’avait rien appris de la première et son régime était demeuré aussi criminel.

Quant aux Talibans, leur perte du pouvoir en 2002 n’a absolument rien changé à leur gouvernance de l’Afghanistan comme le démontre leur retour aux affaires.

Dans les deux cas, le régime scélérat en place n’avait été ni «humilié», ni «écrasé».

Bien sûr que les données géostratégiques sont différentes notamment parce que la Russie est une puissance nucléaire.

Bien sûr que s’il n’y a pas d’autres alternatives, nous devrons à un moment donné négocier avec le régime de Poutine.

Mais, à l’inverse de ce que prétend Macron, nous devons tout faire pour que nous ne soyons pas réduits à cette extrémité.

Et pour cela, il faut que l’Ukraine, grâce à sa vaillance et à notre aide, batte la Russie et humilie Poutine.

lundi 27 février 2023

Editorial. Des prétendues chutes et renaissances de l’empire américain

Nous nous étions émus de l’extrême pauvreté des déclarations et de l’absence d’une réelle réflexion stratégique et politique – pas politicienne – lors du retrait des Etats-Unis d’Afghanistan en 2021 et du «bourbier sans fin» dans lequel l’armée américaine s’était retrouvé.

Au-delà d’un réel et compréhensif émoi pour les femmes et les enfants afghans qui s’apprêtaient à vivre l’enfer et qui le vivent effectivement, cela nous rappelait une fois de plus que nous sommes bien dans cet ère de l’infontainement où l’émotion, la réaction épidermique, le buzz, la nécessité pour tout ce qui est média au sens large de remplir ses colonnes vingt-quatre sur vingt-quatre sont devenus la norme et remplacent l’analyse sérieuse.

Mais, ce qui doit sans doute nous interpeler le plus, c’est que ces dérives touchent désormais l’ensemble du monde médiatique et intellectuel alors, qu’il n’y a pas si longtemps, on pouvait encore trouver sans trop de difficultés des réflexions et des décryptages dignes de ce nom de la part de grands professionnels de la presse et de chercheurs qui avaient refusé jusque-là de sacrifier et de caricaturer leur travail sur l’autel de la plus basique chaîne d’information en continu…

Toujours est-il qu’après la chute de l’empire américain proclamé alors avec morgue, ignorance et ineptie, nous voici à nouveau dans la célébration de la force de ce même empire depuis la survenance de l’invasion de Ukraine par Poutine avec souvent la même ignorance et ineptie, il suffit de regarder les mêmes chaines d’information en continu!

Et le soi-disant benêt, le faible, le gâteux Joe Biden est encensé comme le défenseur de la démocratie et de la liberté alors qu’il avait été vilipendé comme son fossoyeur deux ans auparavant!

Avec toujours la même extrême pauvreté dans la réflexion.

Ce jeu qui semble addictif à certains «experts» et autres «observateurs avisés» est indigne d’autant qu’il manipule les opinions publiques qui n’en ont pas besoin à l’ère des fake news et des vérités alternatives.

La réalité, que ce soit en Afghanistan et en Ukraine, est que les Etats-Unis ont agi exactement avec les mêmes valeurs et principes et en s’adaptant à la réalité du terrain.

Rappelons que, dans les deux cas, l’intervention américaine résultait d’une agression (les attentats du 11 septembre 2001 pour l’Afghanistan, l’invasion de Poutine pour l’Ukraine).

De même, l’implication des Etats-Unis a permis, pendant des années, aux Afghans, de vivre dans un pays libre et, depuis un an, aux Ukrainiens de demeurer libres.

On voit d’ailleurs ce qui s’est passé après le départ des troupes américaines de Kaboul et on n’ose imaginer ce qui se passerait si les armes et les données américaines n’étaient plus fournies à Kiev.

Mais les Etats-Unis n’ont pas vocation, non plus, à soutenir ad vitam aeternam un régime et un peuple qui ne veulent pas lutter pour leur liberté comme ce fut le cas en Afghanistan après près de vingt ans de présence.

Tout le contraire de ce qui se passe en Ukraine où, tant le régime que le peuple, se battent avec un courage extraordinaire pour garder la leur.

Reste que dans les deux cas, la première puissance mondiale a montré et montre qu’elle est seule capable d’agir efficacement dans ce type de crise et de mobiliser ses alliés pour les aider.

De ce point de vue, il n’y a pas ni déclin, ni renaissance mais juste une réalité.

Point de vue. Encore une fois la nature nous rappelle qu’elle est aussi notre pire ennemie

Meilleure amie, la nature l’est certainement puisque nous  venons d’elle et que nous ne pouvons vivre sans elle.

Pire ennemie, la nature l’est aussi et une grande partie de notre travail est de nous protéger de ses périls multiples.

La covid19 nous l’avait rappelé et le séisme meurtrier qui vient de frapper la Turquie et la Syrie fait de même avec ses milliers de morts déjà décomptés.

En fait, la nature est ce qu’elle est, ni bonne, ni mauvaise.

Elle nous apporte des bienfaits extraordinaires tout autant qu’elle est la responsable de terribles catastrophes.

N’oublions pas que la grippe espagnole de 1918 a fait plus de morts que la guerre de 14-18…

Toute notre énergie à tenter de parer ses colères parait souvent bien dérisoire mais nous n’avons pas le choix.

De même que nous devons consacrer la même énergie à la protéger.

Et là nous ne pouvons pas fuir notre responsabilité comme élément de cette nature qui est trop souvent dans la destruction.

Nous ne parviendrons jamais à éviter les tremblements de terre – espérons que nous pourrons les prévoir avec plus d’efficacité qu’aujourd’hui – mais nous pouvons agir sur d’autres maux comme les maladies, la faim et la soif.

Surtout nous devons agir pour adopter des comportements afin d’éviter que notre planète déjà si dangereuse ne devienne un enfer par notre faute.