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samedi 8 juin 2013

ACTU-MONDIALISATION. Chine et Etats-Unis, «frienemies» condamnés à s’entendre et s’opposer!

Pour qualifier une relation double, on utilise depuis 1953 un mot aux Etats-Unis inventé pour l’occasion de «frienemy» dont la définition est que l’on est, à la fois, ami et ennemi et qui se module selon les circonstances sur une palette de situations qui va de vrais amis avec des relations conflictuelles jusqu’aux vrais ennemis condamnés à s’entendre.
Au moment où se déroule en Californie le sommet mondial entre Barack Obama, le président américain récemment réélu, et Xi Jinping, le président chinois récemment nommé, la relation sino-américaine a tout de cette schizophrénie qui, d’autant plus, selon les questions analysées, peut recouvrir des significations différentes...
Car le G2 (ce gouvernement mondial bicéphale réunissant les Etats-Unis et la Chine), tout comme le BRICS (club des grands émergents réunissant le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud), est plutôt de l’ordre du fantasme médiatique et d’une création frankensteinienne d’experts en mal de notoriété que d’une réalité d’une gouvernance responsable de la planète à deux!
On se trouve plus dans un continuel mouvement entre deux puissances (la première, établie de longue date, et la deuxième, qui est encore émergente) qui ont besoin l’une de l’autre pour exister et continuer à se développer mais des puissances qui doivent se mater l’une l’autre pour écarter un ennemi plus que potentiel.
Comme l’explique au site web The Hill, David Fagan, un analyste américain, «nous n’avons jamais eu une relation auparavant où il y a une telle quantité de liens économiques entre deux puissance et dans le même temps la plus grande rivalité en matière militaire. Il n’y a pas d’autres circonstances dans le monde contemporain, dans l’histoire des Etats-Unis, où nous avons eu ce genre de relations».
Les Etats-Unis et la Chine sont des partenaires en matière économique (la Chine a besoin du marché américain, les Etats-Unis ont besoin des capitaux chinois pour acheter leur dette, mais ce n’est pas un partenariat sain).
Ils le sont également en matière de terrorisme globalement et plus précisément en matière de terrorisme islamique.
A l’opposé, les Etats-Unis et la Chine sont des adversaires en matière de puissance, militaire, de présence dans le monde (Afrique, Amérique Latine, Asie), de commerce, de vision de la mondialisation et, surtout, de confrontation des modèles (démocratie contre régime autoritaire).
Ainsi, le fondement de la relation sino-américaine est avant tout une opposition forte de deux modèles et de deux ambitions de puissance mondiale dominante (mais aussi en matière bilatérale, qui va dominer l’autre dans ce G2 conflictuel?).
D’où les questions essentielles que cette situation pose aux deux pays mais aussi à la planète toute entière.
- Cette schizophrénie peut-elle durer?
Oui, évidemment et elle peut même s’approfondir dans les décennies à venir tout en laissant aux deux puissances des fenêtres afin de maintenir au minimum des relations de coexistence pacifique tendues, génératrices de conflits d’intérêts de plus en plus importants au fur et à mesure que les intérêts de confrontent.
- Les relations peuvent-elles évoluer positivement?
Oui, il peut y avoir une sortie gagnant-gagnant même si ce n’est pas vraiment dans l’ordre des choses. Lorsqu’il y a confrontation entre les deux premières puissances mondiales, qui plus est rivales, il y a souvent un gagnant et un perdant comme ce qui s’est passé entre les Etats-Unis et l’Union Soviétique au XX° siècle ou entre la France et la Grande Bretagne aux XVIII° et XIX° siècles.
- Une guerre est-elle possible? Directe? Indirecte?
Une guerre directe est plus de l’ordre de l’impossible aujourd’hui, d’autant que la Chine n’est pas prête malgré ses rodomontades de plus en plus nombreuses ainsi que les discours militaristes de Xi Jinping et que les Etats-Unis en paieraient un prix beaucoup trop astronomique. Demain est évidemment un autre jour…
En attendant, il peut y avoir des conflits indirects avec le soutien à des belligérants opposés dans des conflits régionaux comme ce fut le cas lors de la guerre froide entre les Etats-Unis et l’Union Soviétique. Il est possible, par exemple, que ceux-ci puissent éclater en Asie ou en Afrique.
A noter, tout de même, qu’en Asie, les différends entre pays mettent toujours en jeu la Chine directement (sauf pour la Corée du Nord et encore), face, notamment, au Japon, à l’Inde, aux Philippines ou au Vietnam. Il y aurait donc un risque de confrontation beaucoup plus directe entre les deux puissances en cas de conflit armé, par exemple, entre la Chine et le Japon pour les îles Diaoyu-Senkaku.
- Qui, des deux, peut gagner le bras de fer s’il continue ainsi?
Dans le court et moyen terme, il semble impossible à la Chine de gagner malgré sa puissance financière car celle-ci est assise sur ses exportations principalement. Sans ses clients occidentaux, pas de développement économique suffisant. C’est moins évident sur le long terme même si la Chine, toujours elle, fait face à des défis énormes comme les dettes de ses provinces, sa corruption endémique, son absence de démocratie face à une population de moins en moins encline à accepter la dictature d’un parti unique.
Les tensions internes de la Chine sont ses talons d’Achille au développement de la puissance sur le long terme que certains jugent inexorable. Cela pourrait donner un avantage définitif au modèle américain. A moins que la Chine ne réussisse à se libéraliser et intègre la communauté des pays démocratiques ce qui ouvrirait la voie à une entente avec les Etats-Unis et, plus globalement au règlement des différends autrement que par la confrontation.
Pour le moment, ce n’est pas le chemin suivi par les autocrates de Pékin.
Alexandre Vatimbella avec la rédaction de l’agence

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mardi 4 juin 2013

ACTU-MONDIALISATION. Compétitivité: Les Etats-Unis à nouveau numéro un, la Chine 21° et la France 28°

Selon le classement annuel de l’école de commerce suisse IMD, les Etats-Unis sont redevenus cette année le pays le plus compétitif de la planète sur les soixante dont l’économie a été analysée. Ils devancent la Suisse, Hong Kong, la Suède et Singapour.
Les raisons du succès américain viennent avant tout, selon les responsables de l’étude, du rebond de leur secteur financier, de l’abondance de leurs avancées technologiques et des performances de leurs entreprises.
La Chine, quant à elle, améliore sa compétitivité en se classant en 21° position. Les autres membres du club du Bric sont plus loin (l’Inde 40°, le Russie 42° et le Brésil 51°).
En ce qui concerne les grands pays de l’Union européenne, on trouve l’Allemagne en 9° position, la Grande Bretagne 18°, la France 28°, l’Italie 44°, l’Espagne 45°.
Le Japon, lui, se classe 24°.
Ce classement est le 25° du genre. Selon l’IMD, les gagnants depuis 1997 sont la Chine, l’Allemagne, Israël, la Corée du Sud, la Pologne, le Mexique, la Suède, la Suisse et Taïwan.
Parmi les perdants, on trouve la Grande Bretagne et la France.
Louis-Jean de Hesselin et la rédaction de l’agence

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samedi 1 juin 2013

ACTU-MONDIALISATION. Inde, la plus faible croissance depuis dix ans

Ce que les experts du pays craignaient est en train de se réaliser, l’Inde est dans des difficultés économiques, sociales et politiques importantes.
Ainsi, la croissance du PIB a été la plus faible depuis dix ans (5% pour l’exercice fiscal 2012-2013 alors qu’il faudrait qu’elle soir proche de 10% pour permettre au pays de sortir réellement de son sous-développement) pendant que les affaires de corruption continuent de plus belle, que les réformes promises par le gouvernement sont sans cesse repoussées et que l’état de la société indienne se délite avec toutes les affaires d’agressions sexuelles envers les femmes, les jeunes filles et les jeunes enfants dans un environnement où la pauvreté et la mortalité infantile font des ravages.
Même l’inflation au plus bas n’est pas une bonne nouvelle alors que la hausse des prix est un des fléaux du pays, augmentant quand la croissance est forte, obligeant alors la banque centrale à relever ses taux de base ce qui pénalise les entreprises et la consommation, baissant quand elle ralentit, empêchant l’économie d’être assise sur des bases solides.
Dans cette atmosphère, le Parti du congrès du premier ministre Manmohan Singh a de quoi s’inquiéter alors que se profilent les élections législatives prévues au second trimestre 2014.
Reste à savoir si le parti qui les remportera sera capable, que ce soit le Congrès ou le BJP (Parti du peuple), de mettre en place les réformes indispensables pour que l’Inde ne devienne pas, à nouveau, un pays sinistré.
Louis-Jean de Hesselin avec la rédaction de l’agence

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