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mercredi 26 avril 2023

Le Focus. Etats-Unis - Biden annonce sa candidature à sa succession en 2024

Joe Biden sera donc candidat à sa propre succession en 2024.

Le président américain a fait cette annonce en estimant qu’il y avait encore du travail à faire afin de restaurer la confiance dans le pays après la tentative de coup d’Etat de Donald Trump le 6 janvier 2021 afin d’empêcher qu’il prenne ses fonctions et parce que la menace des républicains radicaux et d’extrême-droite était encore très forte, en témoigne la décision de la Cour suprême où ceux-ci ont la majorité d’abroger le droit à l’avortement pour tout le pays laissant à chaque Etat le soin d’autoriser ou non l’IVG.

Le centriste devrait à nouveau concourir avec sa vice-présidente actuelle et également centriste, Kamala Harris.

Si cette nouvelle candidature était devenue un secret de polichinelle, elle pose la question de la capacité de Biden a agrégé sur son nom tous ceux qui ne veulent pas d’un retour des républicains surtout que le candidat de ces derniers pourraient bien être Trump à moins que la justice l’en empêche suite à toutes les affaires judiciaires en cours et à de possibles jugements le condamnant à la prison ou le rendant inéligible.

En 2024, Joe Biden aura 81 ans et, s’il gagne, prendra ses fonctions à 82 ans pour finir son mandat à 86 ans.

Beaucoup d’Américains qui approuvent son action et apprécient les résultats de sa présidence sont sceptiques sur sa capacité, à cet âge et au vu de quelques problèmes liés à celui-ci, de pouvoir diriger la première puissance mondiale quatre ans de plus.

Reste qu’il n’y a pas pour l’instant d’autres démocrates qui semblent capables d’être candidat avec une chance de l’emporter.

De même, la possible présence de Trump donne beaucoup de chances à Biden d’être réélu puisque 60% des Américains selon un sondage ne veulent pads du retour du populiste radical et démagogue à la Maison blanche.

Il est également possible que Biden une fois réélu n’aille pas jusqu’au bout de son second mandat et passe la main, à un moment donné, à Kamala Harris.

mardi 25 avril 2023

Le Focus. Pour la Chine, défendre la Russie c’est protéger son propre empire

Il y a deux fictions qu’entretient le régime communiste chinois depuis des décennies.

La première est que la Chine est un pays uni.

La deuxième est que la Chine n’est pas un pays impérialiste.

En réalité, la Chine est la réunion du monde chinois comme pourrait l’être un jour l’Union européenne pour l’Europe c’est-à-dire qu’elle est constituée d’entités qui culturellement sont très éloignées (sans parler du Xinjiang et du Tibet qui n’ont rien de chinois).

De même, la Chine par sa politique d’appropriation depuis des siècles et encore aujourd’hui vis-à-vis de ses voisins est un pays hautement impérialiste.

L’Inde en est une victime puisqu’une parie de son territoire est occupée dans l’Himalaya par l’armée chinoise.

Quand la Chine réclame Taïwan comme faisant partie intégrante historiquement de son territoire, c’est un mensonge.

Tout comme ça l’est pour le Tibet et le Xinjiang.

L’appropriation d’îles dans la mer de Chine qui sont reconnus comme appartenant à ses voisins est une autre illustration de cet impérialiste.

Et l’on n’est pas loin d’une sorte de colonisation de nombre de pays africains par Pékin avec la corruption des élites qui deviennent ses obligés.

Des tentatives identiques ont lieu sur les continents européen et américain.

Cette fiction d’une Chine pays d’un seul peuple et qui ne revendique que ses territoires ancestraux est une obligation pour le régime communiste tant l’Histoire a montré que les tensions séparatistes entre les provinces n’ont jamais cessé.

De même que la fiction d’une Chine qui n’a aucune visée sur ses voisins ce qui permet de nier l’évidence dans la création d’une zone d’influence qui est en même temps un glacis.

Et c’est là que défendre la Russie et ses prétentions à reconstituer son empire et à avoir une zone d’influence à ses frontières se comprend.

Car, l’empire russe qui était fait aussi de bric et de broc et le reste encore s’est effondré et a fait des Russes une puissance secondaire

L’empire chinois redoute au plus haut point qu’il lui arrive de même.

Pour lui, l’Ukraine est un cauchemar de ce qui pourrait se passer avec les régions de Shanghai ou de Canton.

D’où la certitude que Xi Jinping défendra Poutine sauf si les intérêts supérieurs de la Chine sont menacés.

Et c’est pourquoi l’ambassadeur de Chine en France se permet de remettre en cause l’indépendance de tous les pays que la Russie tsariste puis l’Union soviétique avaient colonisés.

Et même s’il a été désavoué par sa hiérarchie, il n’a fait que dire à voix haute ce qu’est le fondement même de la volonté de la Chine de redevenir la première puissance du monde.

dimanche 23 avril 2023

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Plaidoyer pour un service public d’information citoyenne

Peut-on expliquer les dérives actuelles des médias par l’arrivée d’internet et des réseaux sociaux? En partie, seulement, car ce serait oublié que la presse fut d’abord d’opinion avant d’être d’information puis populaire voire populiste avant d’être factuelle. Il est évident que la concomitance entre la création des chaines d’info en continu et d’internet a introduit un élément moteur de ces dérives qui est la nécessité d’alimenter sans discontinuer le fil d’information avec tout ce que l’on peut et avec tout l’arsenal de la communication. D’où une absence encore plus grande de hiérarchie dans les informations et la trituration d’une information au-delà du concevable. S’est ajoutée une concurrence débridée entre les chaines d’info en continu entre elles, des sites et réseaux sociaux d’internet entre eux mais aussi de ces chaines, sites et réseaux entre eux, à la fois, sur la recherche d’informations qui peuvent faire le buzz et sur la manière de racoler le plus de public (soit global, soit particulier) possible.

Aujourd’hui, on peut malheureusement dire qu’en ce qui concerne le journalisme nous ne sommes plus dans l’information, ni même dans l’information spectacle mais dans la communication où l’information n’est qu’une matière première et non plus l’objectif final, c’est-à-dire que ce qui est privilégié n’est pas les faits mais les commentaires qui les accompagnent voire des commentaires sur des faits qui auraient pu se produire ou qui pourraient se produire.

Si la presse n’a jamais été parfaite, loin de là, elle est néanmoins devenue un endroit où il est de plus en plus difficile de s’informer parce que l’information est manipulée soit à des fins commerciales, soit à des fins idéologiques.

S’il semble impossible dans une démocratie de faire autre chose que de réguler ad minima ces tendances et cette réalité, rien n’empêche, en revanche, de créer aux côtés de ce secteur privé, un vrai service public de l’information citoyenne dont la mission serait d’apporter les faits, de les expliquer mais de ne jamais être dans le commentaire, c’est-à-dire de faire ce que le journalisme aurait dû toujours faire et qu’il n’a pratiquement jamais fait.

Un service public évidemment indépendant du pouvoir en place et des forces politiques, économiques, sociales et culturelles dont la mission et la charte déontologique seraient très précises et dont l’application serait confiée à une autorité indépendante élue.

Cette information citoyenne serait délivrée à côté de celle que délivrent les médias commerciaux et/ou partisans.

Ainsi, les deux fondements de l’information dans une démocratie républicaine libérale seraient mis en œuvre:

- donner les éléments qui permet au citoyen d’être correctement informé pour qu’il puisse prendre les décisions le concernant et concernant la communauté dans laquelle il vit en disposant des éléments nécessaires à ses choix;

- permettre à tous de pouvoir s’exprimer dans le cadre de la liberté de pensée et donc de la liberté d’expression et de pouvoir faire passer son message auprès de la population et de pouvoir convaincre de la justesse de ses idées.

Il n’y a qu’un système vraiment dual qui permet cela.

Aujourd’hui, aucun service public de l’information dans aucune démocratie ne remplit le rôle d’être un canal d’information citoyenne, à la fois, parce qu’il est souvent en concurrence directe avec le secteur privé et parce qu’il est systématiquement partisan.

La tâche est donc d’en mettre un sur pied qui réponde à tous les critères d’une vraie information citoyenne.

Alexandre Vatimbella


samedi 22 avril 2023

Commentaire. La Chine de Xi, principale ennemie de la démocratie

Sans l’aval de la Chine de Xi, la Russie de Poutine pourrait-elle continuer son agression criminelle contre l’Ukraine et aurait-elle pu même la perpétrer?

Sans le soutien de la Chine de Xi, le régime de Kim en Corée du Nord pourrait-il encore exister et menacer ses voisins?

Sans les mannes financières de la Chine de Xi, combien de régimes autocratiques et dictatoriaux pourraient-ils encore se maintenir en Afrique?

Sans la bienveillance de la Chine de Xi, le régime totalitaire en place au Myanmar pourrait-il continuer à terroriser sa population?

Sans l’aide de la Chine de Xi, le hongrois Orban pourrait-il être l’empêcheur d’avancer dans l’Union européenne?

Sans l’appui de la Chine de Xi, Maduros aurait-il pu garder le pouvoir au Venezuela?

Sans la violence et se menace de la Chine de Xi, Hongkong aurait-il été mis au pas et Taïwan craindrait-elle pour son indépendance de fait?

A toutes ses questions la réponse est non.

Force est de reconnaitre que le régime «communiste» chinois est donc bien le principal ennemi de la démocratie dans le monde et celui qui veut imposer son nouvel ordre, c’est-à-dire fait de régimes liberticides et nationalistes, qu’il appelle le «rêve chinois» et qui serait plutôt le cauchemar de la liberté..

Le combat contre l’hégémonie chinoise est donc la première mission des régimes démocratiques en ce début de troisième millénaire.

D’autant que la Chine ne fait pas mystère de vouloir «récupérer» sa place de première puissance mondiale qu’elle estime lui avoir été indûment volée par les puissances occidentales à la fin du 19e et au début du 20e siècles.

Géostratégiquement, le trublion Poutine n’est qu’un nain (à part sa capacité de destruction nucléaire…), le patron du complot totalitaire étant Xi.

vendredi 14 avril 2023

Editorial. «Jamais Trump chez nous» qu’on disait…

Il y a ceux qui disent que tout ce qui se passe aux Etats-Unis arrive inexorablement en Europe et en France notamment.

Et puis il y a ceux qui disent que « jamais ça se passera chez nous ».

En réalité en tant que plus grande démocratie, première puissance mondiale et à la culture populaire la plus largement distribuée, les Etats-Unis impriment un mouvement qui se globalise ensuite.

Mais tout ce qui se passe là-bas ne vient pas forcément ici et, parfois, c’est ce qui se passe ailleurs de chez eux qu’ils reprennent.

Quand Donald Trump – figure de la jet-set newyorkaise et des médias américains depuis des années – s’est enfin décidé à se présenter à la présidentielle (il avait émis cette volonté sans passer à l’acte plusieurs fois), son comportement, ses outrances, sa stratégie du chaos continuel grâce à l’accaparement de médias constamment friands d’un buzz qui les alimente et leur permet de larges audiences, ses mensonges, son populisme démagogique au ras des pâquerettes étaient pour beaucoup typiquement «made in USA» mais aussi très culturellement estampillé américain et, pensaient-ils, ne pourrait pas s’exporter.

Ils avaient bien tort!

Non seulement le trumpisme s’est exporté, en grande partie parce qu’il a gagné l’élection présidentielle de 2016, mais il a donné des clones dans nombre de pays européens dont la France avec trois figures principales : Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Eric Zemmour.

Les mouvements de foule des gilets jaunes et celui actuel que l’on peut qualifier de « gilets rouges » sont également des traductions française du trumpisme.

Avec tout ce qui va ensemble: les fake news continuelles, les insultes constantes, les appels incessants à la révolte contre un ordre démocratique, l’excitation des plus bas instincts de l’humain.

Car le trumpisme comme le lepénisme, le mélenchonisme ou le zemmourisme ne peuvent exister que dans une constante agitation qui doit susciter un emballement toujours plus grand de haine, de rage et de colère.

Sans cette ébullition permanente, ces mouvements ne sont rien parce qu’ils sont en grande partie vide, uniquement alimenté par la violence verbale ou physique.

L’objectif premier n’est pas de construire mais de détruire, de promouvoir le chef et sa garde rapprochée, de conquérir le pouvoir pour le pouvoir.

Il y a bien une idéologie populiste qui est extrême dans la rhétorique mais qui n’est pas applicable comme l’a démontrée la présidence de Trump.

En revanche, le trumpisme et ses avatars européens ne se conçoit que dans une prise du pouvoir où le jeu démocratique doit être paralysé et permettre de garder ce pouvoir aussi longtemps que possible comme en ont témoigné le refus de Trump d’accepter sa défaite en 202O puis sa tentative de coup d’Etat.

Tous les éléments sont présents en France pour qu’un tel épisode se produise avec Mélenchon et plus sûrement Le Pen.

Cela ne veut pas dire qu’il se produira mais que le danger est là, il faut en être conscient car le trumpisme a bien contaminé le paysage politique du pays et bien plus que l’on pouvait le craindre.