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dimanche 28 février 2010

CHINE-INVESTISSEMENT. Les investissements chinois à l’étranger pourraient atteindre 60 milliards de dollars en 2010


Selon le ministère du Commerce chinois, les IDE du pays pourraient progresser fortement cette année, encouragés par le gouvernement.

La Chine est de plus en plus intéressée à investir dans le monde entier par le biais d’IDE (Investissements directs étrangers) notamment dans des prises de participation dans les secteurs industriels et des services. En 2009, les investissements directs de la Chine dans les secteurs non-financiers ont augmenté de 6,5% malgré la baisse des IDE dans le monde suite à la crise économique et financière mondiale.

Selon les projections de l’Agence de promotion de l’investissement du ministère du Commerce, les IDE de la Chine à l’étranger pourraient augmenter en 2010 dans une fourchette large de 15% à 39% et se monter à 60 milliards de dollars.

Nicolo Morfino

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samedi 27 février 2010

CHINE-ECONOMIE. 2009: croissance à 8,7%, exportations en baisse de 16%, inflation à -0,7%


Le Bureau d’Etats des statistiques a publié un certain nombre de chiffres-clés pour l’année 2009.

Selon les statistiques officielles, la croissance de la Chine a été de 8,7% en 2009, soit nettement plus des 8% que le gouvernement avait promis d’atteindre tout au long de l’année. Evidemment, la fin plus rapide que prévue de la crise économique et financière mondiale dans la zone Asie puis dans le monde a permis d’atteindre ce bon pourcentage.

Dans le même temps, le commerce extérieur a nettement reculé (-13,9%). En valeur, les exportations ont baissé de 16% tandis que les importations ont baissé dans le même temps de 11,2% en valeur. Le ralentissement de l’activité a permis de maîtriser l’inflation, les prix ayant baissé en moyenne de 0,7%. A noter, tout de même, que les prix alimentaires ont connu une hausse de 0,7%.

Alexis Levé

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vendredi 26 février 2010

CHINE-DEVELOPPEMENT. La Chine aurait moins de 4% de chances de devenir un pays développé au XXI° siècle


Selon une étude de l’Académie des sciences sociales de Chine, le pays souffre de trop de handicaps pour espérer combler son retard de développement au cours du siècle à venir. Un jugement qui est contesté par les autorités.

Trop de handicaps structurels, telle est la conclusion d’un rapport publié par l’Académie des sciences sociales de Chine sur l’état de la Chine actuelle. Du coup, selon ses auteurs, elle aurait moins de 4% de chances de devenir un pays développé au cours du XXI° siècle. Selon le principal responsable du rapport, He Chuangqi, «si l’on calcule avec le taux de croissance annuel moyen de 1990 à 2005, la Chine est susceptible d’atteindre le niveau des pays moyennement développés en 2040 (c’est-à-dire, se classer entre le vingt-et-unième et le quarante-cinquième rang mondial)».

Quels sont ces handicaps qui grèvent le développement du pays? Une population trop importante, un développement régional déséquilibré, un développement économique distinct, des progrès politiques lents, un écart énorme des revenus par habitant, une grande pression sur les ressources et l’environnement.

Du coup, He Chuanqi, préconise ce qu’il appelle la «modernisation synthétique», c’est-à-dire mettre en œuvre simultanément deux étapes du développement qui sont généralement successives. La première étape est la transition de la société agricole à la société industrielle. La seconde est la transition de la société industrielle à la société de la connaissance. Cette modernisation synthétique permettrait d’augmenter la probabilité de voir la Chine devenir un pays développé jusqu’à 20%-30%. Selon le professeur He, la Chine aurait déjà accompli les 4/5° de la première modernisation, mais seulement les 2/5° de la seconde.

Pour rattraper son retard de développement, la Chine aura à relever trois défis principaux au cours de ce siècle. Le premier sera de rééquilibrer un développement largement déséquilibré. Le deuxième sera de limiter la pression sur l’environnement et les ressources. Le troisième sera de réformer le cadre institutionnel qui est un obstacle au processus de modernisation chinoise.

A noter que ce rapport a fait l’objet de nombreuses critiques en Chine notamment de la part des autorités.

Alexandre Vatimbella

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jeudi 25 février 2010

MONDIALISATION-COMMERCE. Baisse historique du commerce international en 2009


Selon les chiffres de l’OMC, les échanges économiques internationaux auraient baissé de 12%, le plus fort recul depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. Une reprise est prévue en 2010 mais elle ne pourrait être que passagère.

La globalisation (mondialisation économique) aurait-elle un peu de plomb dans l’aile si l’on considère que le commerce mondial est la première manifestation de son existence? Il y a de quoi être inquiet si l’on se fie aux chiffres de l’OMC (Organisation mondiale du commerce) et aux prévisions mesurées de son directeur général, Pascal Lamy. Ainsi, les échanges internationaux en la matière ont reculé en 2009 de 12%, soit la plus forte baisse depuis 1946. Un pourcentage annoncé hier par Pascal Lamy qui s’est, par ailleurs, montrer prudent sur la reprise de ce commerce mondial en 2010. Il a expliqué que s’il y avait bien une hausse constatée, on ne pouvait, en l’état actuel de l’économie mondiale, se prononcer sur le fait que celle-ci soit un phénomène de court terme ou de long terme.

Dans un discours prononcé à l’European Policy Centre de Bruxelles, Pascal Lamy a affirmé, en outre, que la baisse du commerce mondial était du avant tout à la baisse simultanée de la consommation dans les pays développés et aux difficultés de trouver des financements pour les entreprises. Il a ajouté que les mesures protectionnistes - hausses de tarifs douaniers ou subventions nationales - n’avaient joué qu’un rôle mineur dans ce recul des échanges internationaux.

Louis-Jean de Hesselin

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mercredi 24 février 2010

INDE-ECONOMIE. Les priorités du budget indien: les agriculteurs et la refonte des subventions publiques

Le déficit public étant ce qu’il est, le gouvernement indien veut rationaliser les importantes subventions qu’il verse chaque année mais souhaite une action forte en faveur des campagnes.

Le déficit du budget de l’Inde était en 2009 de 6,8% du PIB. Un montant important au moment où s’ouvre les discussions sur le budget de l’année 2010-2011. Il est du, entre autres, aux mesures d’accompagnement prises pour éviter que la croissance ne s’effondre face à la crise économique et financière mondiale. Un an après et le retour d’une croissance forte, le gouvernement indien du Premier ministre Manmohan Singh doit prendre des décisions difficiles pour tenter de contrôler ce déficit chronique des finances publiques. Car une grande part est structurelle et est due à toutes les subventions à la consommation que l’Etat pays chaque année. Celles-ci sont, soit versées aux entreprises publiques, soit instituées par le biais d’absence de taxes ou de fixation autoritaire des prix pour que l’essence, l’électricité, les fertilisants ou le riz demeure accessible aux plus pauvres.

Mais ce système est vicié. Au-delà de son coût astronomique et du fait qu’il n’aide pas les industries concernées à faire des efforts de productivité (et qu’il soit contraire à la libre concurrence), il n’est pas du tout juste puisque toute la population en profite et pas seulement ceux qui ont des difficultés pour vivre. Du coup, depuis l’introduction d’une identification infalsifiable de tous les Indiens et de leur possibilité d’avoir des documents d’identité fiables, les autorités réfléchissent à mettre en place des aides personnalisées via des coupons, par exemple, ce qui permettrait d’aider uniquement ceux qui en ont besoin.

Néanmoins, dans cette volonté de lutter contre les déficits publics, Manmohan Singh a déjà prévenu qu’il y aurait une exception, les campagnes et les agriculteurs pauvres qui sont, jusqu’à présent, les grands oubliés de la croissance indienne et de son décollage économique. Pour autant, la priorité des pouvoirs publics vis-à-vis de cette population qui vit pour une grande partie en-dessous du seuil de pauvreté n’est pas nouvelle et les effets d’annonce n’ont souvent été suivis d’aucun effet concret sur le terrain.

Alexandre Vatimbella

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CHINE-ENTREPRISES. Les PME chinoises ont un accès encore insuffisant au crédit

Selon les autorités, les prêts accordés aux petites entreprises ont augmenté en 2009 mais pas suffisamment et elles demandent que l’effort soit poursuivi cette année.

Les petites et moyennes entreprises chinoises ont, depuis toujours, des difficultés à accéder au crédit bancaire à l’inverse des grandes entreprises et plus particulièrement des grandes entreprises publiques. Néanmoins, les autorités veulent changer la donne, les PME étant pourvoyeuses d’emplois en nombre. Mais si une amélioration a eu lieu dans ce domaine en 2009, la Commission chinoise de régulation bancaire a déclaré que cela n’était pas suffisant.

L’année dernière le nombre de prêts bancaires aux PME a représenté 22% du total des prêts soit 1% de plus qu’en 2208. Leur croissance a bien était supérieure aux autres prêts accordés aux entreprises de 5% mais elle a été de seulement 0,61% au total des prêts. Du coup, les autorités souhaitent que le montant des prêts aux PME en 2010 soit plus élevé qu’en 2009 alors que la politique de resserrement du crédit a pour objectif de faire baisser son montant global. Un souhait qui montre l’importance que le gouvernement attache désormais à ces entreprises privées qui ont longtemps été les parents pauvres de la politique économique de la Chine.

Alexandre Vatimbella

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mardi 23 février 2010

CHINE-INTERNATIONAL-ECONOMIE. Taïwan veut un accord de libre-échange avec la Chine


Même si la récession est officiellement terminée à Taïwan, l’ile prépare son futur économique en négociant un accord de libre-échange avec la Chine qui lui apparaît comme indispensable.

Ma Ying-jeaou, le Président de Taïwan veut un accord de libre-échange avec la Chine, accord qu’il a qualifié «d’absolument nécessaire» et «à faire sans délai». Car même si l’ile chinoise n’est pas prête à une réunification politique souhaitée plus qu’ardemment par Pékin - l’important achat d’armes aux Etats-Unis qui met le gouvernement chinois en fureur en est une nouvelle preuve -, elle sait que son avenir passe par une zone de libre-échange entre les deux parties du détroit qui la sépare de sa grande sœur continentale. D’autant plus que la Chine est déjà le premier partenaire commercial de Taïwan avec, chaque année, des échanges d’une valeur de plus de 100 milliards de dollars. De même, les industriels taïwanais investissement énormément en Chine même si un mouvement de repli a eu lieu ces dernières années et que des délocalisations ont eu lieu vers des pays à coût de main d’œuvre moins élevé comme le Vietnam.

Cet accord dont les discussions ont débuté fin janvier 2010 devrait comprendre un volet commercial et un volet financier mais il n’en est, pour l’instant, qu’à la phase de l’ébauche. Baptisé «Accord-cadre de coopération économique» (ECFA), il aura pour but, selon Ma Ying-jeou, de «faciliter les affaires commerciales et d’améliorer la compétitivité de Taïwan». Il s’inscrit dans une intensification des relations entre les deux pays qui ont renoué des liaisons maritimes et aériennes d’importance ces dernières années ainsi que des rencontres entre dirigeants à tous les niveaux.

Alexandre Vatimbella

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lundi 22 février 2010

MONDIALISATION-BRIC-FINANCE. Les pays du Bric possèdent 42% des réserves mondiales de devises


Preuve s’il en était de la montée en puissance du Brésil, de la Russie, de l’Inde et de la Chine, leurs réserves de devises importantes. A elle seule, la Chine en possède plus des deux tiers…

Les réserves mondiales de devises des pays du Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine) se montent à 3.300 milliards de dollars soit 42% du total mondial, loin devant les pays du G7 (Etats-Unis, Canada, Allemagne, France, Royaume Uni, Italie, Japon) et leurs 1.200 milliards de dollars.

A elle seule, la Chine possède plus des deux tiers des réserves du Bric et 30% des réserves mondiales pour un montant de 2.400 milliards de dollars en hausse de 23% en un an. A noter que la Chine a mis une décennie à accumuler les premiers mille milliards de dollars de réserves (1996-2006) mais seulement trois ans pour y ajouter 1.400 milliards de dollars de plus (2006-2009)!

Jean-Louis Pommery

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CHINE-CONSOMMATION. L’ordinateur et la voiture, les deux stars des Chinois


Selon une enquête auprès des foyers chinois, ceux-ci souhaitent acquérir prioritairement ces deux biens en 2010. Et voyager.

En 2010, les Chinois ont trois souhaits. D’abord posséder un ordinateur, puis voyager et, enfin, acheter une voiture. C’est le tiercé dans l’ordre de la consommation dévoilé par une enquête auprès de 100.000 foyers à travers le pays. Il faut dire que 60% d’entre eux pensent que leurs revenus vont s’accroître cette année. En revanche, beaucoup n’envisagent pas d’acquérir un logement. Ils sont 60% dans ce cas dans les deux grandes villes que sont Pékin et Shanghai. La raison principale, les prix trop élevés de l’immobilier.

Louis-Jean de Hesselin

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dimanche 21 février 2010

CHINE-CONSOMMATION. Le paiement par carte bancaire se développe en Chine


En 2009, malgré une diminution des émissions de cartes, le nombre et le montant des transactions sont à la hausse.

Selon les statistiques publiées par la Banque de réserve, en 2009, 24.300 milliards de dollars ont été dépensés par le biais d’une carte bancaire en Chine, soit une hausse de 30,5% sur an. Ceci correspond à 19,7 milliards de transactions soit 18,1% de plus qu’en 2008. En revanche, le nombre de cartes bancaires émises est en retrait de 10,1% à 270 milliards d’exemplaires.

Nicolo Morfino

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samedi 20 février 2010

CHINE-EMPLOI. En 2009, 90% des nouveaux emplois urbains viennent du secteur privé

Selon les statistiques publiées récemment, les entreprises privées ont créé 11,4 millions d’emplois l’année dernière.

Le secteur privé chinois semble s’être bien porté en 2009 si l’on en croit les statistiques que vient de publier la Fédération nationale de l’industrie et du commerce de Chine (FNICC). Ainsi, 90% des nouveaux emplois des zones urbaines proviendraient des entreprises privées, en hausse de 8,4% par rapport à 2008, ce qui représenterait pas moins de 11,4 millions de nouveaux emplois.

De même, le nombre d’entreprises privées aurait augmenté de 10% en un an pour s’établir à 7,9 millions.

Alexis Levé

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vendredi 19 février 2010

MONDIALISATION-CHINE-ECONOMIE. Les investissements directs chinois en France sont très bas


Dans une étude qui vient de paraître, Françoise Nicolas de l’IFRI pointe le peu d’intérêt des entreprises chinoises pour s’installer sur le territoire français.

Alors que la France est une des premières destinations mondiales en la matière, «les investissements directs de la Chine» y «demeurent curieusement bas» explique François Nicolas, chercheuse à l’IFRI (Institut français des relations internationales) dans une étude qui vient d’être publiée par le think tank britannique Chatham House. Il faut dire, poursuit-elle, qu’en «terme de performance, les investisseurs chinois ont eu, au mieux, des résultats mitigés avec un certain nombre d’échecs spectaculaires et un nombre très limité de ‘success stories’». Ces dernières surviennent généralement dans les secteurs industriels où «il y a une complémentarité forte entre les deux partenaires et lorsque la partie chinoise est déjà une grande société avec une expérience internationale».

Bien sûr, indique Françoise Nicolas, «la présence modeste des sociétés chinoises en France n’est pas une surprise» du fait même des coûts de production beaucoup plus bas en Chine. Cependant, l’Allemagne et son savoir-faire industriel, le Royaume Uni et son attractivité et, surtout, les Etats-Unis font bien mieux que la France dans ce domaine (*). Dès lors, elle recommande au gouvernement français de prendre les mesures adéquates pour rendre la France plus accueillante aux capitaux chinois dont la motivation première est de permettre de pénétrer le marché français avant une rentabilité directe.

Alexandre Vatimbella

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(*) En 2008, le montant des investissements directs chinois était de 3,174 milliards de dollars aux Etats-Unis, de 845,5 millions de dollars en Allemagne, de 837,7 millions de dollars au Royaume Uni et de 167,1 millions de dollars en France

jeudi 18 février 2010

EDITORIAL-MONDIALISATION. La Chine est-elle en train d’encercler l’Inde?


Du Népal au Pakistan, du Sri Lanka au Myanmar, du Bangladesh aux Maldives, la Chine s’installe tout autour de l’Inde donnant un peu de plus de réalité au pire cauchemar (avec l’islamisme) et à la plus grande paranoïa de cette dernière. On savait déjà que New Delhi était sur ses gardes aux frontières communes avec Pékin où les routes modernes du côté chinois ne sont que des voies mal entretenues côté indien pour éviter toute invasion militaire et… économique, et où les mouvements de troupes de l’armée populaire chinoise sont suivies de près par les nombreux soldats indiens déployés sur place. Mais l’Inde voit également avec inquiétude les constructions d’infrastructures financées par la Chine dans les différents pays qui sont ses voisins et que les Chinois utiliseront à leurs profits par la suite (notamment les ports), les aides économiques chinoises dans sa sphère d’influence ou le resserrement de liens diplomatiques comme au Népal ces derniers jours.

Du coup, les politiques indiens réagissent souvent à l’emporte-pièce. D’un côté, il y a les discours fédérateurs du style de celui de Manmohan Singh, le Premier ministre, voici quelques années, sur le fait qu’une alliance sino-indienne permettrait aux deux pays de diriger le monde en commun et, de l’autre, les discours guerriers, pointant la Chine comme la menace principale pour la sécurité indienne et appelant à se préparer à un conflit inévitable.

La question est donc de se demander si la Chine est vraiment en train d’encercler l’Inde? La réponse est oui… et non. Oui, parce que la rivalité entre les deux mastodontes d’Asie est ancestrale et que les sujets de divergence sont très nombreux (économiques, diplomatiques, militaires, frontaliers). La Chine n’est donc pas une alliée naturelle de l’Inde et les motifs de conflits potentiels existent. Non, parce que la Chine a plutôt intérêt à avoir l’Inde de son côté, à la fois, par son poids dans la région mais aussi parce que l’Inde sert de plus en plus de caution dans le bras de fer de Pékin avec les Occidentaux comme on a pu le voir au sommet climatique de Copenhague ou dans les positions prises par le Bric qui réuni la Chine, l’Inde, le Brésil et la Russie.

Mais une deuxième question en découle. L’Inde peut-elle attendre de savoir de quel côté penchera le balancier avant qu’il ne soit trop tard si jamais il penche du mauvais côté pour elle? Cette interrogation hante manifestement les responsables politiques du pays qui sont conscients de la menace chinoise (et qui doivent l’être de plus en plus depuis que Pékin hausse le ton internationalement ces dernières semaines) mais qui ont besoin de bonnes et pacifiques relations avec la Chine pour que le développement économique de l’Inde permette à celle-ci de sortir de leur sous-développement de nombreux secteurs de la société.

On pense souvent que l’arme nucléaire que possède l’Inde est avant tout une manière de se protéger contre la menace venue du Pakistan. Mais elle est aussi une protection contre la Chine. D’ailleurs, la réaction totalement hostile du gouvernement chinois – et qui provoqua de vives tensions entre les deux pays en 2008 - lorsque New Delhi a négocié un accord nucléaire avec la communauté internationale via le Etats-Unis pour se fournir en centrales et en carburants nucléaires démontre bien que la Chine fait bien partie des menaces prioritaires de l’Inde.

Alexandre Vatimbella

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RUSSIE-INFLATION. Le gouvernement russe espère contenir l’inflation entre 3% et 5% dans les prochaines années

Le Premier ministre russe a indiqué qu’un de ses objectifs principaux sera de réduire l’inflation dans les trois ans à venir. Mais les analystes demeurent sceptiques.

L’inflation a largement baissé en 2009 en Russie. De 13,3% en 2008, elle a atteint 8,8% l’année dernière. Et, selon Vladimir Poutine, l’objectif du gouvernement russe est de ramener ce taux à 4%-5% dans les deux prochaines années et 3% dans trois ans. La bataille contre l’inflation est une des priorités des autorités russes depuis des années. Le bon chiffre de 2009 les encourage donc dans ce sens. Mais les analystes estiment que ce dernier n’est aucunement du à l’action gouvernementale mais uniquement à la baisse de la demande provoquée par la crise économique et financière mondiale. La reprise actuelle en Russie devrait ainsi relancer les tendances inflationnistes d’autant que les raisons de leur existence sont toujours présentes.

Jean-Louis Pommery

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mercredi 17 février 2010

MONDIALISATION-EMERGENTS. La campagne de promotion de la France vise aussi les pays émergents


Si le gouvernement français veut séduire les investisseurs étrangers traditionnels que sont les Américains et les Européens, il souhaite également toucher les principaux pays émergents.

«France expect more» est la nouvelle campagne de promotion de la France auprès des investisseurs étrangers. Avec un budget de dix millions d’euros, celle-ci veut toucher les Etats-Unis et l’Europe, principaux pourvoyeurs de capitaux dans le pays, mais aussi, nouveauté, les principaux pays émergents, la Chine, l’Inde, le Brésil, la Turquie ainsi que les pays du Golfe avec leurs pétrodollars.

Cette campagne publicitaire est dirigée par l’Afii (Agence française pour les investissements internationaux). Créée en 2001, elle contacte plusieurs milliers d’entreprises étrangères chaque année grâce à ses vingt-deux bureaux implantés aux quatre coins du monde. Selon ses responsables, elle a permis de boucler 641 projets d’investissements en France en 2008 qui ont concerné 32.000 emplois.

Nicolo Morfino

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MONDIALISATION-CHINE-ECONOMIE. Les Chinois ne sont plus les premiers créanciers des Etats-Unis


La Chine n’est plus le principal détenteur de bons du Trésor américain. C’est le Japon qui récupère cette première place qu’il avait perdu depuis novembre 2008.

Est-ce un signe de mécontentement contre les Etats-Unis comme certains l’affirment? Est-ce le fruit d’une politique de diversification du placement de ses avoirs? Est-ce une mesure d’un plan plus ambitieux pour mettre le pays en position de puissance financière et d’imposer sa devise comme concurrente du dollar? Est-ce seulement une situation passagère? En tout cas, la Chine n’était plus, en décembre 2009 le principal créancier des Etats-Unis. A cette époque, les Chinois détenaient 755,4 milliards de dollars en bons du Trésor américain alors que les Japonais en détenaient 768,8 milliards de dollars, récupérant, du même coup, leur première place perdue un an auparavant, en novembre 2008. Alors que les avoirs chinois libellés en ces bons baissaient de 4,3% par rapport à novembre, ceux du Japon augmentaient dans le même temps de 1,5%. Reste que, malgré les cauchemars de certains analystes financiers, l’on voit mal Pékin se retirer massivement du marché des bons du Trésor américain car cela ferait, d’une part, chuter la valeur de ceux- ci à la revente et, d’autre part, mettrait le premier client de l’économie chinoise en grandes difficultés, ce qui serait au moins aussi catastrophique pour les Etats-Unis que pour la Chine.

Alexandre Vatimbella

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mardi 16 février 2010

MONDIALISATION-CHINE-MONNAIE. Le taux de change manipulé du yuan, priorité des Etats-Unis


La pression du gouvernement américain sur la Chine pour qu’elle réévalue sa monnaie sera très forte cette année selon des sources officielles à Washington.

Une des priorités de l’Administration Obama sera de faire pression sur le gouvernement chinois pour qu’elle réévalue la valeur du yuan. Washington réfléchit même à désigner la Chine, dans le rapport biannuel sur les devises étrangères publié par département du Trésor en avril prochain, comme un pays qui manipule sa monnaie alors que cela n’avait pas été le cas dans les deux précédents rapports depuis le début de la présidence de Barack Obama. On se rappelle que cette accusation de manipulation avait été portée l’année dernière par Timothy Geithner lorsque celui-ci avait passé des auditions au Congrès pour être confirmé comme secrétaire au Trésor. Dans un souci d’apaisement mais aussi de volonté de faire participer activement la Chine à la gouvernance mondiale, les Etats-Unis avaient ensuite abandonné cette accusation.

Oui, mais voilà, Pékin ne joue pas du tout le jeu d’une puissance responsable au niveau international et a même haussé le ton depuis le début de l’année 2010, montrant beaucoup d’agressivité en particulier vis-à-vis des Américains. Ceux-ci, de leur côté, ne peuvent plus accepter que la Chine continue à alimenter sa formidable croissance sur leur dos et celui des pays dont les monnaies ont un taux de change artificiel particulièrement défavorable avec le yuan. Les experts estiment que la sous-évaluation de la devise chinoise est comprise entre 25% et 40% par rapport aux devises occidentales.

Dans un récent discours, Barack Obama a déclaré que les Etats-Unis doivent faire en sorte que les produits américains «ne soient pas artificiellement chers» et que les produits chinois «ne soient pas artificiellement bon marché car ceci nous place dans un immense désavantage compétitif». Cependant, il semble illusoire que les Chinois obtempèrent aux volontés des Américains et des Européens, d’autant que leur position est de plus en plus forte économiquement parlant. De plus, la croissance du pays est toujours très dépendante des exportations malgré les efforts de Pékin pour développer la consommation intérieure et une relance de celles-ci est une des priorités du gouvernement chinois cette année.

Alexandre Vatimbella

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lundi 15 février 2010

CHINE-FINANCE. Le Banque de réserve augmente les ratios de réserves pour limiter l’afflux de liquidités

Les spéculateurs en ont été pour leur frais. Les autorités bancaires ont décidé de resserrer le crédit lors d’une annonce imprévue.

Alors que les analystes financiers estimaient que les autorités chinoises ne prendraient de nouvelles mesures de resserrement du crédit que dans quelques semaines, la Banque de réserve a douché les spéculateurs. Elle a ainsi annoncé inopinément, juste avant les fêtes du nouvel an chinois, un relèvement des ratios de réserves des établissement bancaires afin de freiner l’afflux de liquidités et éviter l’emballement des crédits qui pourrait conduire à une surchauffe de la machine économique déjà en surcapacité, à une inflation difficilement maîtrisable et à faire grossir les bulles spéculatives boursières et immobilières souffrant déjà d’une obésité avancée.

Reste à savoir si ce relèvement aura l’effet escompté puisque de telles mesures ont déjà été prises par le passé et n’ont guère empêche la frénésie de prêts de se poursuivre après une période d’adaptation. Pour autant, le gouvernement de Pékin est, pour la première fois depuis longtemps, un des plus fervents supporters de cet encadrement plus strict du crédit ayant pris la mesure des risques encourus. Néanmoins, il devra faire en sorte que cette position soit partagée par toutes les autorités locales. Ces dernières sont en effet souvent beaucoup plus enclines à accorder des prêts à tout va afin de soutenir artificiellement l’activité économique dans leurs régions respectives afin d’éviter les troubles sociaux et d’être bien notées par l’Etat central.

Alexandre Vatimbella

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MONDIALISATION-EMERGENTS-TELECOMMUNICATIONS. Les pays émergents tirent la croissance mondiale de la téléphonie mobile


Selon les prévisions d’une étude de l’Idate, le chiffre d’affaire du secteur devrait croître de 4,9% en 2010 surtout grâce aux consommateurs des pays émergents.

La téléphonie mobile a, elle aussi, été touchée par la crise économique et financière mondiale avec une croissance de son chiffre d’affaire en 2009 de 3,9% contre 6,7% en 2008 et 11,3% en 2007. Si le secteur ne devrait pas retrouver les hauteurs d’il y a trois ans, il devrait, néanmoins, se redresser. Ainsi, l’institut français Idate dans une étude pour le Mobile World Congress, a prévu une croissance du chiffee d’affaire de 4,9% en 2010 pour un montant de 823 milliards de dollars.

En 2009, le nombre d’utilisateurs de la téléphonie mobile a néanmoins fortement augmenté de 14% pour se monter à 4,5 milliards de personnes, soit 69% de la population mondiale (avec une hausse moyenne de 46 millions de nouveaux utilisateurs par mois). Alors que l’on note un tassement dans les pays développés, cette croissance sera une nouvelle fois essentiellement tirée par les consommateurs des pays émergents. En revanche, l’internet mobile demeure, pour l’instant, très en retrait. Seuls 9% des utilisateurs de téléphonie mobile consulteraient couramment les services internet sur leurs téléphones portables surtout à cause d’un problème de tarifs mais aussi parce que les batteries des appareils ne sont pas assez puissantes et parce que la vitesse de transfert des données est trop lente.

Louis-Jean de Hesselin

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dimanche 14 février 2010

RUSSIE-ECONOMIE. Déficit budgétaire 2010 revu à la hausse par le gouvernement russe

Alors que le déficit 2009 du budget a été moins important que prévu, la Russie a revu à la hausse celui de 2010 sur fond de recettes fiscales moins élevées et de dépenses publiques en augmentation.

Selon les autorités russes, le déficit du budget du pays devrait être de 7,2% du PIB en 2010 au lieu de 6,8% annoncé précédemment. Cette révision à la hausse de 0,4% est due à une estimation de dépenses publiques plus élevée couplée avec une prévision de rentrées fiscales moindres. Reste que, pour 2009, le déficit a été moins élevé que prévu, à 5,9% du PIB, grâce à la reprise économique mondiale qui a tiré vers le haut le cours des matières premières, notamment énergétiques, qui est la principale richesse de la Russie et qui représente la grosse majorité de ses exportations. Il est donc probable que le déficit puisse être, lui aussi, moins élevé que les prévisions actuelles si la reprise se confirme, cette dernière entraînant quasi-mécaniquement une nouvelle hausse des matières premières.

Jean-Louis Pommery

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samedi 13 février 2010

MONDIALISATION-ECONOMIE. L’extrême pauvreté et l’état de l’économie sont les préoccupations majeures dans 23 pays développés et émergents


Un récent sondage de GlobalScan réalisé pour le service monde de la BBC montre que le risque de la pauvreté et les problèmes de l’économie sont les principales craintes des populations de ces pays.

Pour 71% des personnes interrogées dans 23 pays développés et émergents (*), le problème le plus important est l’extrême pauvreté (71%), devant l’environnement et la pollution (64%), la hausse des prix de la nourriture et de l’énergie (59%), à égalité avec la progression des épidémies, la menace terroriste ainsi que les abus concernant les droits de l’homme. Ce sondage réalisé par GlobalScan pour le service monde de la télévision anglaise BBC a interrogé quelques 25.000 personnes.

Quand on leur a demandé de répondre quel est le premier problème auquel doit faire face le monde qui leur venait spontanément à l’esprit, ce sont les problèmes économiques qui arrivent en tête (26%) devant la guerre et le terrorisme (10%), l’emploi (9%), l’environnement (7%).

Alexis Levé

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(*) Allemagne, Australie, Brésil, Canada, Chili, Chine, Costa Rica, Egypte, Etats-Unis, Espagne, France, Inde, Indonésie, Japon, Kenya, Mexique, Nigéria, Philippines, Panama, Pakistan, Royaume Uni, Russie, Turquie

vendredi 12 février 2010

CHINE-ECONOMIE. Les investisseurs fêtent une inflation mieux maîtrisée par des hausses boursières


Les places financières chinoises sont reparties à la hausse ces derniers jours suite au relativement bon chiffre de l’inflation qui pourrait alléger les mesures de resserrement du crédit du gouvernement.

Les spéculateurs chinois reprendraient-ils espoir? Les hausses des bourses de Shenzen et de Shanghai, l’indice Composite de cette dernière étant repassée au-dessus des 3.000 points avant la longue pause de nouvel an chinois, semblent en apporter la preuve. Il faut dire que l’inflation ne s’est pas envolée comme on pouvait le craindre. Après une hausse des prix en décembre de 1,9%, on s’attendait à un chiffre de 2% en janvier. Or il n’a été que de 1,5%. Même si ce ralentissement n’est que saisonnier, les analystes financiers espèrent maintenant que le gouvernement décidera de modérer son plan de resserrement du crédit qui avait atteint de plein fouet les spéculations sur les marchés boursiers et immobiliers. Mais il semble peu probable que celui-ci mette en place une politique plus ouverte en la matière d’autant que, malgré les consignes données aux banques, le crédit a encore augmenté en janvier même s’il n’est plus sur les niveaux de janvier 2009. Pour autant, les nouvelles mesures ne devraient pas être prises avant quelques semaines – à moins que le gouvernement s’inquiète de ce retour spéculatif - ce qui va permettre aux bourses chinoises de connaître, sans doute, de nouvelles hausses.

Alexandre Vatimbella

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MONDIALISATION-SOCIAL. Le recul de la pauvreté dans le monde remise en question avec la crise économique


Réduire le nombre des pauvres de moitié en 2015 était un des «objectifs du millénaire» défini par l’ONU. Un challenge ambitieux que la crise a un peu plus rendu utopique.

Même avant que la crise économique et financière mondiale n’éclate, les experts estimaient qu’il serait très difficile de réduire la pauvreté sur la planète en 2015, un des «objectifs du millénaire» de l’ONU. Ce plan ambitieux avait déjà du plomb dans l’aile et les difficultés de cette dernière année l’ont rendu inapplicable. Pire, l’on constate un peu partout une augmentation de la pauvreté. «Mesuré globalement, indique un rapport des Nations Unies, le nombre de gens vivant dans une extrême pauvreté (défini maintenant par la Banque Mondiale à moins de 1,25 dollars par jour pour 2005), est passé de 1,9 milliard en 1981 à 1,4 milliard en 2005. Mais si l'on exclut la Chine, le nombre de personnes vivant dans une extrême pauvreté a en réalité augmenté de 1,1 milliard à 1,2 milliard».

On sait qu’il est, par ailleurs, très difficile de compter les pauvres tant les statistiques diffèrent d’un pays à l’autre sur ce qu’il faut considérer comme une situation de pauvreté mais aussi parce que les statistiques de nombreux pays ne sont pas fiables en la matière (généralement en minimisant le nombre de personnes vivant dans la pauvreté). Néanmoins, le rapport de l’ONU précise que «plusieurs estimations indiquent que plus de 100 millions de personnes sont tombées dans la pauvreté suite à la crise mondiale des prix des produits alimentaires, et 200 millions supplémentaires suite à la crise économique et financière globale de 2008-2009».

Alexandre Vatimbella

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jeudi 11 février 2010

CHINE-TECHNOLOGIES. La Chine à la recherche des technologies les plus avancées veut attirer les talents étrangers


Dans un discours devant des expatriés venus travailler en Chine, le Premier ministre a déclaré qu’il souhaitait attirer davantage de spécialistes en améliorant leurs conditions de vie.

La Chine sait qu’elle possède un retard technologique important dans de très nombreux secteurs économiques de pointe et d’avenir, de l’internet aux armes en passant par l’énergie. Et si le pays est devenu le premier au monde pour le nombre de publications scientifiques, celles-ci sont souvent de médiocre qualité et sans intérêt pour la communauté scientifique internationale.

Bien évidemment, la Chine aimerait se doter au plus vite de toutes les dernières technologies notamment occidentales. Mais aucun des pays concernés n’est prêt à céder les dernières technologies qu’il possède facilement et qui constituent souvent un de ses derniers avantages concurrentiels sur la Chine. Outre l’embargo sur les armes depuis les événements tragiques de la place Tien Amen en 1989, les derniers développements techniques ne sont généralement pas exportés vers la Chine au grand dam de cette dernière.

Mais, même si tel était le cas, il n’est pas du tout sûr que la Chine pourrait les utiliser car elle manque de spécialistes capables de le mettre en œuvre. C’est dans ce sens qu’il faut décrypter le message qu’a fait passer Wen Jiabao, le Premier ministre chinois, devant un parterre d’expatriés venus travailler en Chine. Il a ainsi déclaré qu’il souhaitait que de nombreux spécialistes étrangers viennent renforcer ceux qui sont déjà là. Pour ce faire, il a expliqué que le gouvernement entendait améliorer leurs conditions de vie. Il en a même fait une priorité de son gouvernement.

Alexandre Vatimbella

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mercredi 10 février 2010

CHINE-FINANCE. Les prêts bancaires limités en 2010


Le gouvernement a décidé de limiter les crédits accordés par les banques cette année pour éviter les bulles spéculatives mais aussi les créances douteuses, deux menaces pour la croissance du pays.

Les autorités chinoises veulent éviter que des bulles immobilières et boursières n’éclatent cette année grâce à un crédit trop largement accordé par les banques, crédit que ces mêmes banques avaient été obligées d’accorder à tout-va l’année dernière sur l’injonction de ces mêmes autorités politiques pour lutter contre le risque de récession. De même, le gouvernement craint la réapparition massive de créances douteuses, un mal que les établissements bancaires chinois connaissent depuis longtemps (notamment par des prêts à des entreprises d’Etat insolvables). Du coup, l’encadrement du crédit sera beaucoup plus strict selon les dires de Pékin. Le montant des prêts bancaires ne devrait pas excéder 1095 milliards de dollars en 2010 avec 30% de ces crédits accordés pour le seul premier trimestre. Reste à faire en sorte que ces décisions soient appliquées réellement, ce qui n’est pas la tâche la plus aisée…

Jean-Louis Pommery

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mardi 9 février 2010

CHINE-INFRASTRUCTURES. Des routes chinoises à profusion mais mal construites, sans raison et sans trafic!


Le gouvernement chinois dépense sans compter pour des infrastructures. Reste que celles-ci ne sont pas toujours à la hauteur de ses communiqués triomphants.

Construire des infrastructures semble être l’obsession du gouvernement chinois. Lors de l’apparition de la crise économique et financière, le plan de relance concocté immédiatement par Pékin d’un montant de 485 milliards de dollars prévoyait, pour une bonne part, la construction de nouveaux équipements en la matière sans que l’on sache très bien si le pays en avait bien besoin et si ceux-ci avaient un quelconque intérêt. Selon le professeur Lin Kun-Chin du King’s College, la réponse est souvent négative pour ce qui concerne le réseau routier.

Lors d’une conférence à l’IFRI (Institut français des relations internationales), il a expliqué que beaucoup de routes ne se justifiaient pas (autoroutes là où de simple routes auraient suffi, trafic inexistant, etc.), que de nombre d’entre elles étaient mal construites et mal entretenues (ce qui les rendaient inutilisables quatre ans après leur ouverture), que leur seul raison d’être était de pouvoir s’enorgueillir d’avoir construit des kilomètres de macadam pour les fonctionnaires locaux. Du coup, la Chine aura sans doute un réseau routier plus long que celui des Etats-Unis dans les années qui viennent mais de mauvaise qualité et sans véhicule pour l’emprunter (le trafic chinois est estimé à 15% de celui des pays de l’OCDE).

Lin Kun-Chin a cité des exemples édifiants de routes devenues impraticables et dont on construisait un double juste à côté. A moins que cette deuxième route ne soit qu’une façon pour les autorités locales de récupérer la manne financière d’un trafic important. Ainsi, pour ne prendre aucun risque économique, certaines provinces délèguent à des sociétés privées la construction de routes avec péages. Lorsqu’elles s’aperçoivent que celles-ci sont rentables, elles construisent des routes parallèles en imposant aux véhicules officiels de les emprunter conduisant la société privée à faire faillite et permettant ainsi de supprimer la concurrence… Sans parler de routes à double-voies là où une route de terre aurait suffi ! Au-delà d’une bureaucratie souvent incompétente ou d’intérêts financiers locaux, le biais politique est la première raison de cette gabegie des deniers publics mais aussi privés. Et, bien entendu, une autre raison importante est la possibilité de faire gonfler artificiellement un taux de croissance puisque ces dépenses en infrastructures routières se retrouvent dans les dépenses d’investissement qui en représentent plus de la moitié (l’académie des sciences de Chine estimant que sur les 11 points de croissance prévue en 2010, 6,3 viennent des investissements qui comprennent les dépenses en infrastructures).

Alexandre Vatimbella

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lundi 8 février 2010

INDE-ECONOMIE. Le gouvernement indien estime la croissance 2009-2010 à 7,2%


Selon les premiers chiffres, la croissance pour l’année fiscale qui se termine en mars devrait être supérieure à 7% grâce à la bonne tenue du secteur manufacturier et de celui des services alors que l’agriculture recule.

Le gouvernement indien prévoit que l’année fiscale 2009-2010 qui se termine en mars connaitra une croissance du PIB de 7,2%. Cette estimation est plus basse que celle publiée récemment par le ministère des Finances qui se situait à 7,75% ou que celle de la Banque de réserve qui s’établissait à 7,5%. Néanmoins, elle sera plus élevée que la croissance de 2008-2009 qui avait été de 6,7%.

La croissance sera tirée avant tout par le secteur manufacturier qui croîtrait de 8,9% en 2009-2010 contre seulement 3,2% en 20085-2009. Le secteur des services se tiendrait bien globalement mais serait légèrement en baisse par rapport à l’année fiscale précédente. Ainsi, les services financiers, d’assurance, d’affaires et immobiliers croîtraient de 9,8% en 2009-2010 contre 10,1% en 2008-2009. Les services aux personnes seraient plus touchés, avec une croissance de 8,2% cette année fiscale contre 13,9% l’année précédente. Quant au commerce, aux transports, à l’hôtellerie et à la communication, leur croissance seraient de 8,3% pour 2009-2010 contre 7,6% en 2008-2009. Le seul secteur qui continuerait à être dans le rouge serait bien évidemment celui de l’agriculture qui a souffert des dérèglements climatiques en 2009 avec une mousson qui a inondé le Sud et une sécheresse qui a frappé le Nord. Du coup, elle connaîtrait une croissance négative de 0,2%.

Louis-Jean de Hesselin

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CHINE-ECONOMIE. La Chine prévoit une croissance de 11% de son économie en 2010


Selon un rapport de l’Académie des sciences de Chine, le PIB du pays croîtra d’un pourcentage à deux chiffres grâce surtout à l’investissement et la consommation intérieure.

Pour les experts de l’Académie des sciences de Chine, le PIB du pays devrait connaître une croissance aux alentours de 11% en 2010. La plus grosse part de celle-ci (6,3% sur les 11%) viendra des investissements et principalement des mesures de relance dans les infrastructures prises par le gouvernement notamment dans les secteurs agricoles et du transport. La consommation intérieure sera aussi un des moteurs importants de la croissance (4,2% sur les 11%) selon le rapport de l’organisme public chinois. Enfin, les exportations devraient croître mais ne participeront que pour 0,5% des 11% de croissance attendue. A noter que la progression du PIB devrait s’accompagner d’un retour mécanique de l’inflation qui est estimée par l’Académie des sciences à 3,06% en 2010.

Alexis Levé

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dimanche 7 février 2010

CHINE-ECONOMIE. L’OCDE pointe les forces mais aussi certaines faiblesses du développement chinois


Dans un long rapport, l’organisme international publie sa première enquête sur le pays depuis cinq ans. Celle-ci revient sur la forte croissance de son économie qui a permis à la Chine son formidable développement mais aussi sur les risques qui planent sur sa pérennité.

L’OCDE (Organisation de coopération et développement économique) voit dans le développement de la Chine ces dernières années une réussite et estime que celui-ci va continuer sans trop de problèmes. Mais même si l’optimisme est de règle dans l’étude que l’organisation internationale vient de publier - tranchant quelque peu avec celles venues d’autres horizons qui mettent plus l’accent sur les risques des choix de développement de Pékin -, elle pointe néanmoins la nécessité de continuer à réformer le système financier chinois mais aussi de mettre en place un vrai système de protection sociale efficace.

Voilà les principaux points de cette étude:

Depuis 2005, le pays «a continué de connaître une expansion rapide. L’activité résiste aussi remarquablement bien à la crise mondiale, grâce notamment à une action macroéconomique prompte et vigoureuse. Il est prévu que l’expansion économique se poursuive à moyen terme et que la Chine voit sa part dans l’économie mondiale augmenter encore. Malgré le recul récent de l’excédent de la balance des opérations courantes, certains déséquilibres demeurent, notamment un taux national d’épargne trop élevé, mais les réformes en cours devraient les atténuer au fil du temps. Les réformes structurelles se sont poursuivies sur un large front ces dernières années, l’accent étant mis de plus en plus sur la nécessité d’assurer la cohésion sociale. Malgré tout, des efforts sont en cours ou devront encore être consentis dans plusieurs domaines pour préserver l’amélioration des niveaux de vie à plus long terme.

Renforcement du cadre de la politique monétaire. Le cadre de la politique monétaire de la Chine a peu à peu été davantage fondé sur les mécanismes du marché, la croissance monétaire étant le principal objectif intermédiaire. À terme, ce cadre devra accorder moins de place aux contrôles quantitatifs de la liquidité et plus aux variations des taux d’intérêt. Permettre une plus grande flexibilité du taux de change et accorder un poids plus grand à un objectif d’inflation faciliteraient l’ajustement de la politique monétaire en fonction des conditions macroéconomiques intérieures.

Poursuivre l’ouverture des marchés de capitaux. Les institutions financières chinoises sont aujourd’hui généralement plus fortes et mieux réglementées. (…) Cependant, d’autres réformes sont nécessaires, y compris la hausse des plafonds d’investissement étranger dans ce secteur, l’expansion du marché des obligations de société, la création d’un système formel d’assurance des dépôts pour les banques commerciales et le renforcement de la capacité de surveillance. De plus, il faut rester vigilant si l’on veut éviter une accumulation de prêts risquant d’être sous-performants.

Diminuer les obstacles sur les marchés de produits. (…) Les obstacles sur les marchés de produits restent globalement élevés, ce qui pourrait freiner la croissance à plus long terme. La concurrence et les gains de productivité peuvent être favorisés par un assouplissement des liens traditionnels entre les entreprises d’État et les autorités centrales, la réduction des charges administratives, la possibilité d’une plus grande implication du secteur privé dans les secteurs de réseau et la diminution des obstacles à l’investissement direct de l’étranger dans les services.

Unifier les filets de sécurité sociale. Des réformes ambitieuses ont été lancées dans la sphère sociale ces dernières années et des progrès tangibles ont déjà été réalisés (…). Pour progresser davantage, il faudra remédier à la fragmentation persistante de l’aide sociale et des systèmes de retraite et de santé, et favoriser dans le même temps une plus grande solidarité budgétaire dans l’ensemble du pays.

Faciliter la mobilité de la main-d’œuvre. Le marché du travail est résistant mais segmenté. Le système d’enregistrement et les restrictions qu’il implique pour l’accès des migrants aux services sociaux font obstacle à la mobilité de la main-d’œuvre et devraient être peu à peu assouplis.

Consolider les régimes de retraite. Pour assurer des taux de remplacement suffisants aux retraités, il faudra qu’une plus grande partie du coût des retraites, notamment dans les zones rurales, soit supportée par l’administration centrale et que l’âge de départ à la retraite soit relevé.

Progresser encore dans la réforme des soins de santé. Progresser vers des soins de santé universels, sûrs, abordables et efficaces exige qu’un plus grand rôle soit accordé aux soins primaires, que les hôpitaux soient gérés de façon plus efficace, que certains prix relatifs soient modifiés, que le personnel soit mieux formé et, en fin de compte, que les différents systèmes d’assurance soient fusionnés.»

Nicolo Morfino

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samedi 6 février 2010

RUSSIE-ECONOMIE. Sortie de crise pour la Russie sur fond de fort chômage et d’un déficit budgétaire important en 2010

Les signes provenant de l’économie russe sont contradictoires comme dans de nombreux autres pays. La récession semble terminée mais l’emploi ne redémarre pas et les finances publiques seront largement dans le rouge en 2010.

Selon les statistiques officielles, la Russie a connu deux trimestres de croissance consécutifs ce qui permet de dire qu’elle est sortie de la récession. La Russie a été un des pays les plus frappés par les crises économique et financière puisque son PIB a reculé de 7,9% en 2009. Pour 2010, les prévisions des experts tablent sur une croissance aux alentours de 5%.

La machine économique est repartie grâce à la hausse des matières premières, notamment des matières premières énergétiques, ce qui démontre une fois de plus la totale dépendance de la croissance du pays aux exportations de gaz et de pétrole, une situation que le gouvernement veut inverser au plus vite mais qui ne sera pas facile à réaliser.

Mais si la croissance semble de retour, ce n’est pas encore le cas de l’emploi puisque les chiffres officiels de décembre 2009 font état d’une aggravation du chômage avec un taux 8,2% (contre 8,1% en novembre) ce qui correspond 6,2 millions de personnes sans travail.

Du côté des finances publiques, si le déficit de 2009 a été moins important que prévu à 5,9%, il devrait s’aggraver en 2010 puisque les autorités estiment qu’il devrait atteindre 6,8%.

Jean-Louis Pommery

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vendredi 5 février 2010

CHINE-ECONOMIE. Pour Hu Jintao, il faut plus de consommation intérieure, plus de services pour une croissance plus équilibrée


Le Président chinois, comme les autres hauts personnages de l’Etat s’est investi dans la croisade pour une croissance plus équilibrée du pays et éviter la dangereuse surchauffe de l’économie.

Pour Hu Jintao, «transformer le modèle de développement économique est essentiel». Car, pour le président chinois, «la crise financière mondiale a encore plus exposé le problème de transformation de notre modèle de développement économique». D’autant que «les bases de la reprise de l'économie» ne sont pas «encore solides». Dès lors, «nous devons poursuivre nos efforts pour consolider les résultats de notre politique anticrise et maintenir une économie stable et une développement rapide»

Pour cela, le président chinois veut une croissance plus équilibrée qui devra moins aux exportations et plus à la consommation intérieure, une croissance qui s’appuiera plus sur les secteurs des services et de l’agriculture.

Le message du Président de la Chine et Secrétaire général du Parti communiste va dans le sens de ceux qui sont émis depuis plusieurs semaines par les principaux responsables du pays qui estiment qu’il ne faut pas croire que la crise économique et financière a définitivement disparu, d’une part, et que, d’autre part, une surchauffe, à l’inverse, est possible. Du coup, la croissance de la Chine n’est pas assez assise sur des fondamentaux sains. En début de semaine, Wen Jiabao, le Premier ministre chinois, avait, lui aussi, demandé à ses concitoyens de s’atteler aux réformes de structure de l’appareil économique.

Alexandre Vatimbella

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BRESIL-BOURSE. La Bourse de Sao Paulo plonge de 5% après un repli en janvier

Craintes sur l’euro et l’économie américaine mais aussi craintes sur un resserrement du crédit en Chine ont eu raison des belles envolées de l’indice Ibovespa sans oublier la baisse du real face au dollar.

Jeudi, la Bourse de Sao Paulo a connu une forte baisse de 4,73% sur fond de craintes sur l’euro et les économies des pays de la zone euro ainsi que sur les mauvais chiffres de l’emploi aux Etats-Unis. Mais ce repli de l’indice Ibovespa vient aussi des interrogations des analystes sur les effets d’un resserrement du crédit et d’une limitation de la masse monétaire en Chine.

Depuis le début de l’année, la bourse brésilienne est en recul quasi-permanent ayant perdu pas moins de 4,7% au mois de janvier. De son côté, le real est à son cours plancher face au dollar. Pour les experts, le Brésil dépend encore trop de l’exportation de ses matières premières et la possibilité d’une maîtrise de la croissance chinoise fait craindre un ralentissement des achats chinois alors que la Chine est devenue le premier client du Brésil en 2009.

Louis-Jean de Hesselin

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jeudi 4 février 2010

MONDIALISATION-CHINE-ECONOMIE. Yang Jiechi: «La Chine a besoin du monde et le monde à besoin de la Chine»


Invité de l’IFRI, le ministre des Affaires étrangères chinois a fait un plaidoyer pour la politique étrangère chinoise, souhaitant par ailleurs une intensification des échanges économiques entre la France et la Chine.

Lors d’une conférence tenue ce matin à l’IFRI (Institut français des relations internationales, le ministre des Affaires étrangères chinois, Yang Jiechi, a déclaré que «la Chine a besoin du monde et le monde a besoin de la Chine», répétant la position officielle de Pékin sur le fait que le pays voulait toute sa place dans la gouvernance mondiale mais rappelant qu’il était encore dans beaucoup de domaines un pays en voie de développement. «La Chine se développe rapidement mais nous avons encore un retard important par rapport aux autres pays du monde», a-t-il ainsi expliqué, ajoutant «nous sommes encore derrière une centaine de pays pour le revenu par habitant».

Néanmoins, la puissance économique chinoise est une réalité pour le ministre puisque la Chine «a contribué pour 50% de la croissance mondiale en 2009 et contribuera largement à la reprise de l’économie mondiale», pour bien démontrer que le pays n’était pas dans une situation d’irresponsabilité vis-à-vis du reste de la planète comme on l’accuse en ce moment en Europe et aux Etats-Unis et que sa revendication d’être écouté et respecté était une évidence.

Par ailleurs, Yan Jiechi a rappelé également que le yuan n’était pas sous-évalué et que la Chine souhaitait que l’Union européenne travaille avec elle pour éviter les menaces protectionnistes. Il s’est, en outre, plaint du montant des échanges franco-chinois, 30 milliards de dollars, estimant qu’il devrait être nettement plus important. Enfin, il a affirmé que la Chine n’était une menace pour personne et souhaitait la paix.

Alexandre Vatimbella

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mercredi 3 février 2010

MONDIALISATION-BRIC-ECONOMIE. Le 2° sommet du Bric sera consacré aux coopérations économique, financière et énergétique


Programmé au Brésil en avril prochain, la deuxième rencontre au plus haut niveau des dirigeants du Brésil, de la Russie, de l’Inde et de la Chine évoquera les sorties de crise et la construction des coopérations futures.

Beaucoup d’analystes ont enterré le Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine), estimant que ce club des quatre pays émergents n’avait pas grande cohésion, la plupart pointant l’incongruité de la présence de la Russie aux côtés des trois autres nations qui seraient réellement émergentes ce qui ne serait pas le cas de cette dernière. Toujours est-il que les quatre pays continuent à entretenir des relations privilégiées. En témoigne ce second somment du Bric qui, après la Russie en juin dernier, se tiendra en avril 2010 au Brésil.

L’ordre du jour est en train d’être discuté mais il tournera surtout autour des coopérations économique, financière et énergétique entre les membres du Bric. De même, le sommet évoquera la réforme du système financier international et sa nécessité mais ne remettra pas en cause le dollar comme devise mondiale.

Louis-Jean de Hesselin

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INDE-ALIMENTATION. La sécurité alimentaire en question selon le Premier ministre


Forte augmentation des prix des légumes et du sucre, baisse de la production agricole, malnutrition de dizaines de millions d’enfants, l’Inde a du mal à nourrir correctement sa population. Un sursaut est nécessaire pour le gouvernement.

Manmohan Singh a mis les pieds dans le plat. La sécurité alimentaire de l’Inde est en péril selon le Premier ministre qui demande que des mesures soient prises pour construire un système fiable et sécurisé. Il faut dire que la situation est difficile. Les mauvaises récoltes de l’automne dues à une insuffisance de pluie au Sud lors de la mousson et à de fortes inondations au Nord ont accru les pénuries pour certains aliments de base comme le sucre et les légumes. Du coup, les prix se sont envolés avec une hausse générale des prix alimentaires de 19% en 2009. Mais les légumes, eux, ont augmenté de 30% avec un bond de 110% pour le prix des pommes de terre, de plus de 42% pour les lentilles, un des aliments de base pour les familles pauvres. Quant au prix du sucre, il a doublé durant la même période. Et cette forte inflation s’est poursuivie au mois de janvier 2010 alors que les stocks de réserve diminuaient.

Même si les autorités ont déclaré qu’il n’y aurait pas de pénurie alimentaire grâce aux stocks constitués mais aussi par les achats à l’étranger, il n’en reste pas moins que le gouvernement veut agir pour mettre un terme à la dégradation de l’agriculture indienne qui ne parvient pas à sortir d’un archaïsme et qui pâtit de la détérioration des terres cultivables alors que les paysans sont de plus en plus désespérés avec une vague de suicides sans précédent de ceux qui ne peuvent rembourser leurs prêts. En attendant, le ministre de l’agriculture a annoncé que l’Inde deviendrait importatrice en matière agricole pour de longues années pour des denrées de base comme les légumes et l’huile. En revanche, pour l’instant, les achats de blé et de riz qui devaient avoir lieu ont été annulés, les autorités estimant que les stocks étaient encore suffisants.

Jean-Louis Pommery

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mardi 2 février 2010

CHINE-ECONOMIE. Plusieurs hauts dirigeants parlent des difficultés qui guettent l’économie chinoise


Alors que les chiffres prévoient une année exceptionnelle pour la Chine dans un contexte international morose, Pékin se veut prudent et parle plutôt des problèmes qui accompagnent la forte croissance de l’économie.

«La Chine doit être consciente des éventuelles difficultés et s'y préparer» vient de déclarer Wen Jiabao, le Premier ministre. Dans le même temps, la Banque centrale du pays expliquait que «la Chine fait face à la tâche difficile de maintenir des prix stables, d'améliorer la structure du crédit, de prévenir les risques financiers systémiques et de maintenir l'équilibre de la balance des paiements». Les déclarations de hauts responsables politiques et économiques jouent donc une certaine prudence sur fond d’inquiétudes sur les déficiences structurelles de l’économie chinoise. Comme le déclare Wen Jiabao, «La priorité de la politique macroéconomique de l'année 2010 est de trouver un équilibre prudent entre le maintien d'un développement économique stable et relativement rapide, la restructuration économique et le contrôle de l'inflation».

L’inflation est ainsi une des grandes craintes du gouvernement de Pékin avec le retour d’une croissance forte (autour de 10% prévue pour 2010). Mais il y a aussi de nombreux autres problèmes comme les spéculations immobilières et financières (même si le resserrement récent du crédit dégonfle petit à petit la bulle boursière avec un repli constant ces dernières semaines des bourses du pays) ainsi que l’environnement international morose qui ne peut que nuire à une industrie essentiellement tournée vers l’exportation même si la consommation intérieure a progressé l’année dernière mais pas suffisamment pour prendre la relève des exportations.

Pour autant, in fine, les autorités demeurent confiantes dans leurs capacités à affronter les difficultés. Pour Wen Jiabao, «Nous sommes confiants dans notre capacité à faire preuve de sagesse dans nos efforts et exploiter entièrement nos avantages».

Alexandre Vatimbella

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MONDIALISATION-CHINE-ECONOMIE. Vente d’armes à Taiwan: la Chine veut prendre des mesures de rétorsion contre les Etats-Unis


Le gouvernement chinois a haussé le ton et menace désormais les Américains de sanctions contre les entreprises qui vendre des armes à l’île. Une attitude qui confirme le nouveau comportement d’une Chine sûre d’elle et de dirigeants qui jettent le masque.

Les dirigeants chinois semblent se sentir assez forts aujourd’hui pour adopter sur la plupart des dossiers un ton agressif, usant dans le même temps de la menace et du recours aux instincts nationalistes, alors que nombre d’experts parlaient il y a encore peu d’une «attitude confucianiste» du pouvoir, c’est-à-dire responsable, modérée et sage… C’est de nouveau le cas avec les ventes d’armes des Etats-Unis à Taïwan. D’un montant de 6,4 milliards de dollars, ce contrat est constitué, selon Washington, d’armes défensives. Mais la Chine ne l’entend évidemment pas de cette oreille et, comme à chaque fois, elle se montre fort mécontente et menace ceux qui soutiennent le régime de Taipeh de mesures de rétorsion. Comme d’habitude, les rencontres entre les militaires des deux pays ont été gelées. De même que les désormais traditionnels appels au boycott mis en ligne sur internet par des soi-disant «citoyens».Ce qui est nouveau, en revanche, ce sont, au-delà d’un ton encore plus menaçant, les mesures de représailles envisagées par le gouvernement chinois à l’encontre des entreprises qui vont vendre ces armes, comme Sikorsky Aircraft, Lockheed ou Raytheon. Reste à savoir jusqu’où celui-ci veut aller et jusqu’où les autres pays accepteront-ils la montée de ces menaces…

Alexandre Vatimbella

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lundi 1 février 2010

INDE-ENERGIE. L’Inde souhaite améliorer son efficacité énergétique


Coupures intempestives, problèmes d’approvisionnement dans les zones rurales, le courant électrique demeure un problème pour le développement du pays auquel les autorités veulent mettre un terme.

Pour pouvoir mettre en place un développement économique et social plus important et mieux maîtrisé, l’Inde a besoin d’infrastructures qui lui font cruellement défaut dans un certain nombre de secteurs dont celui de l’énergie électrique. Ainsi, les coupures et les déficiences de l’approvisionnement sont encore le lot d’une grande partie du pays. Outre le fait de mettre en place un réseau moderne, l’Inde va aussi lutter pour une meilleure efficacité énergétique. Selon les chiffres publiés par le gouvernement, une amélioration de 20% pourrait permettre d’économiser pas moins de vingt-cinq milliards de dollars et augmenter l’énergie disponible de 30.000 mégawatts. Pour y parvenir, une agence de l’efficacité énergétique va être mise en place financées par les entreprises publiques du secteur de l’énergie.

Jean-Louis Pommery

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CHINE-DEVELOPPEMENT. La Chine veut développer ses régions rurales


Parents pauvres de la formidable expansion chinoise, les campagnes vont être au cœur du développement du pays en 2010 selon le gouvernement de Pékin de plus en plus attentif à la grogne paysanne.

«Harmoniser» le développement de la Chine est un des nouveaux credo des autorités chinoises. Ces trente dernières années, les inégalités sociales ont explosé dans le pays avec le formidable bond en avant généré par l’ouverture économie voulue par Deng Xiaoping. D’où une grande misère qui frappe encore de nombreuses régions rurales, misère qui suscite de nombreuses jacqueries et un malaise social récurrent. Des troubles qui inquiètent le pouvoir central qui craint une cassure définitive entre deux Chines, l’urbaine et la rurale.

Pour tenter de rééquilibrer quelque peu les fruits de la croissance, Pékin a décidé que l’année 2010 serait celle d’un soutien plus ferme aux zones rurales avec une attention particulière à l’agriculture. Le secteur va ainsi recevoir un soutien financier plus important, une ouverture aux prêts plus facile (notamment par le biais de microcrédits) et une meilleure régulation des prix des denrées agricoles, le tout afin d’améliorer substantiellement le revenu des paysans.

Alexandre Vatimbella

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