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mercredi 22 juillet 2009

EDITORIAL. Bric, Brics, Bic, Bics, Brici, Bici ou Bicsi?!


Sont-ils trois, quatre ou cinq les membres de ces pays émergents qui vont dominer le monde de demain (ou même six, sept et plus)? Car les avis des experts divergent. il y a ceux qui continuent à parler des pays du Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine) voir des pays du Brics (en y ajoutant l’Afrique du Sud). Il y a ceux qui voient plus de cohérence à parler des pays du Bic (Brésil, Inde, Chine). Il y a ceux qui pensent qu’il faut, au contraire, rajouter un cinquième pays. Il y a les supporters de l’Afrique du Sud (Bics) et il y a les supporter de l’Indonésie (Bici). Et puis il a ceux qui seraient tentés de faire passer le club à six en y incluant les deux pays (Bicsi). Sans parler de deux qui retireraient bien la Russie pour y mettre à la place l’Afrique du Sud (Bics) ou l’Indonésie (Bici) ou les deux à la fois (Bicsi)…

Pour tenter d’y voir un peu plus clair, rappelons tout d’abord que l’acronyme Bric a été créé par des experts de Goldman Sachs, la banque d’affaire américaine, dans le seul but d’illustrer la montée en puissance des quatre grands pays qui ne faisaient pas partie du club des riches, le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine, sans soucis d’une construction rationnelle. Car, évidemment, ces pays sont différents à la fois dans leurs histoires, dans leurs développements actuels et dans leurs capacités de développement dans les années qui viennent. La Chine et le Brésil n’ont pas grand-chose en commun, l’un possédant les usines et l’autre les matières premières. Même chose pour l’Inde qui possède les services informatiques et la Russie qui a du pétrole et du gaz. Dès lors, agrandir ce club à l’Afrique du Sud et à l’Indonésie ne poserait pas un gros problème de cohérence si tant est qu’il y en est dans le Bric !

En fait, Goldman Sachs avait choisi ces quatre premiers pays parce qu’ils avaient des taux de croissance importants qui tendaient à se ressembler. Mais ce n’est plus le cas avec les problèmes de croissance de la Russie et les différences de taux de croissance entre le Brésil et la Chine, par exemple.

Du coup, l’entrée de l’Afrique du Sud et de l’Indonésie ne tient qu’à un taux de croissance élevé pendant un laps de temps assez long pour en faire des pays émergents leaders. Mais alors il se pourrait bien dans les années qui viennent que ce club s’élargisse à nouveau avec le Mexique ou quelques pays de l’Europe de l’Est qui retrouveraient une forte croissance. Cependant l’ouverture du Bric à de nombreux autres pays n’aurait guère de sens. D’où sans doute qu’il vaut mieux garder ce club des quatre aussi imparfait et aussi hétérogène soit-il que d’en créer un nouveau plus large ou en remplaçant un ou deux des quatre par des nouveaux entrants. Car, aujourd’hui, plus qu’un groupe compact, le Bric est la naissance d’un contre-pouvoir aux pays riches (ou qui le sont encore…) et le développement d’une solidarité entre ces quatre là est un gage de stabilité mondiale tellement ceux-ci ont parfois des intérêts divergents, que l’on pense aux différends frontaliers entre la Chine, l’Inde et la Russie par exemple ou leurs différends commerciaux qui vont s’amplifier dangereusement dans les années à venir. Alors, le fait d’être membre d’un même club pourra sans doute aplanir quelques divergences.


Alexandre Vatimbella

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