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mardi 14 juillet 2009

CHINE-INDE-COMMERCE. L’Europe éprouve des difficultés à établir des accords de libre-échange avec la Chine et l’Inde


Dans une étude, l’IFRI explique que la stratégie de l’Union européenne pour établir des accords de libre-échange avec les gouvernements chinois et indiens ne ressort pas d’une politique clairement définie.


Dans une étude intitulée «L’option libre-échangiste de l’Union européenne en Asie : dogme ou nécessité?», le chercheur de l’IFRI (Institut français des relations internationales), Antoine Sautenet, estime que «la question de la pertinence de l’option libre-échangiste de l’Union européenne en Asie dans le contexte de la crise économique internationale mérite d’être soulevée». Selon lui, «la cohérence de l’action extérieure de l’Union européenne peut être mise à mal sur les plans à la fois politique et économico-commercial». En effet, depuis que l’Union européenne a choisi de signer des accords bilatéraux de libre-échange avec certains pays, sa vision politique et économique semble parfois sans grandes lignes directrices et critiquée par certains Etats membres comme la France et l’Allemagne qui s’inquiètent d’une trop grande ouverture de leurs marchés dans des domaines sensibles comme l’automobile. En outre, en matière de développement ces accords peuvent entrer en conflits avec les mesures prises par les pays asiatiques envers leur population comme, par exemple, en Inde, les agriculteurs. Sans oublier que, comme c’est le cas pour la Chine, la volonté européenne de lier un accord de libre-échange avec des questions politiques concernant, notamment, les droits de l’homme, se heurtent au refus des autorités de Pékin.

Pour Antoine de Sautenet «Le cœur de l’approche de l’Union européenne consiste à introduire de la réciprocité commerciale dans les futurs accords-cadres, afin de rééquilibrer les cadres relationnels sur une base égalitaire. C’est le sens des partenariats stratégiques lancés avec la Chine (2003) et l’Inde (2004): rénover de manière souple les fondements relationnels existants, concentrés sur une perspective essentiellement ‘développementale’, et préparer le contenu des engagements conventionnels. En ce sens, la négociation d’accords de libre-échange ou d’accords incluant à tout le moins une certaine réciprocité commerciale semble primordiale: l’obsolescence des relations juridiques existantes ne peut permettre à l’Union de faire face à la réémergence de ces pays, en particulier la Chine et l’Inde. A l’heure où les négociations dans le cadre de l’OMC (Organisation mondiale du commerce) patinent et où les initiatives libre-échangistes se multiplient en Asie, l’Union européenne doit gérer cette période historique de croisement des trajectoires de développement: déclin relatif de l’Europe, fenêtre d’opportunités pour la Chine, et surtout pour l’Inde.» En résumé, l’Europe doit mener à bien des négociations mais doit absolument faire en sorte de clarifier sa vision libre-échangiste pour ne pas perdre son âme mais aussi pour prendre en compte la nouvelle donne internationale afin de ne pas léser ses membres.


Alexandre Vatimbella

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