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mardi 31 janvier 2012

MONDIALISATION-INDE-SERVICES. Centre d’appels: L’Inde perd la première place

L’Inde n’est plus le leader en matière de centre d’appels. Elle a été détrônée par les Philippines selon les chiffres publiés. Non pas en terme de chiffre d’affaires mais en terme de nombre d’employés (500.000 aux Philippines contre 330.000 en Inde), comme l’a constaté un rapport d’IBM. Une croissance particulièrement forte puisque ce secteur d’activité était balbutiant dans ce pays il y a à peine dix ans.
Et le gouvernement philippin prévoit que le chiffre d'affaires du secteur passera de 12 milliards de dollars en 2011 à 100 milliards de dollars en 2020, soit 20% du marché mondial.
Nicolo Morfino
© 2012 LesNouveauxMondes.org

lundi 30 janvier 2012

L'EDITORIAL D'ALEXANDRE VATIMBELLA. Le monde et l’inconnue chinoise

Qu’elle aille bien ou mal, l’économie chinoise est un danger pour le monde, tout au moins un sacré challenge.
D’un côté, si la croissance chinoise continue à être insolente, cela posera un grave problème à l’Europe et aux Etats-Unis. Mais, d’un autre côté, si la croissance chinoise montre des signes de faiblesse, voire si l’économie chinoise s’effondre, cela posera également un grave problème pour les pays avancés.
Et ce qui «pimente» cette alternative, c’est que personne ne sait exactement dans quelle direction va la Chine!... Quoiqu’il en soit, comme le déclare Barthélémy Courmont et Emmanuel Lincot dans la revue Monde Chinois (*), «2012 sera une année cruciale pour la Chine».
Le «miracle chinois» qui est devenu une menace pour la planète, provient largement d’un renoncement et d’une irresponsabilité de l’Occident qui dure depuis trente ans. Au lieu de s’entendre avec les Chinois pour permettre une relation équilibrée, les responsables politiques et économiques des pays avancés d’Europe et d’Amérique ont préféré laisser jouer une sorte de jeu de dupe où la Chine a très vite compris que son intérêt était de produire en masse à bas prix pour inonder de produits l’Occident tout en refusant une régulation indispensable que ce même Occident pouvait, à l’origine, lui imposer puis une réciprocité tout aussi indispensable afin de ne pas se retrouver devant les difficultés actuelles.
Mais les profits étaient trop alléchants pour les milieux d’affaires qui n’ont pas, comme préoccupation première, le développement équilibré de la mondialisation. Celle-ci revient aux politiques qui n’ont pratiquement rien fait, trop contents de pouvoir offrir, grâce notamment aux délocalisations, des profits à leurs entreprises et des produits à bas prix à leurs consommateurs, pariant sur les services, la finance et la haute technologie pour offrir des emplois à leurs travailleurs et conserver ce fameux «avantage technologique» qui ressemble de plus en plus à de la poudre de perlimpinpin.
Mais cette nouvelle division du travail à l’échelle mondiale était viciée dès le départ car, pour qu’elle fonctionne, il fallait que la Chine demeure un atelier du monde de produits bas et éventuellement milieux de gamme et ne deviennent pas l’usine à tout faire, jusqu’aux produits hauts de gamme, de la planète dont elle finira par maîtriser la fabrication tôt ou tard.
Et pourquoi la Chine se serait-elle privée de le faire puisque personne ne lui a demandé de ne pas le faire?! Et pourquoi l’aurait-elle fait en respectant des règles puisque personne ne lui a demandé d’en respecter?! Il aurait été bien stupide, de la part des dirigeants chinois, de s’imposer des freins à la croissance économique du pays. Cela aurait même été irresponsable de leur part. Mais cela a été tout aussi irresponsable de la part des responsables des pays avancés de ne pas obliger la Chine à jouer au moins le même jeu.
Mais en laissant la Chine se développer n’importe comment, les pays avancés ont produit une instabilité qui risque de tout emporter, même la Chine elle-même! Ainsi, le pays doit faire face à des défis immenses.
Rappelons-en quelques uns: une hausse des coûts de production qui rend ses produits moins attractifs que ceux des nouveaux dragons comme le Vietnam ou les Philippines; la montée en puissance d’une classe moyenne qui ne veut plus se contenter d’un monde uniquement matériel mais réclame plus de liberté; des ouvriers et des employés, sans parler des paysans, qui veulent une part plus équitable de la forte croissance; une corruption qui s’étend et provoque de plus en plus la fureur de la population; un système financier gangréné par des prêts insolvables et des investissements dans des infrastructures inutiles; un appareil productif souvent obsolète et souvent incapable de passer à l’élaboration de biens de haute technologie autrement que par l’assemblage; un pays divisé en régions qui profitent de la mondialisation et d’autres qui demeurent largement sous-développées avec des populations vivant largement en-dessous du seuil de pauvreté; des problèmes environnementaux de plus en plus inextricables avec, entre autres, une pollution endémique, un manque d’eau dans certaines régions, une diminution des sols cultivables; un système de protection sociale quasi-inexistant alors que la population vieillit très vite et dont une partie de ses séniors risque d’être replongée dans la très grande pauvreté; un environnement international peu favorable où les «amis» de la Chine sont de moins en moins nombreux, suite à une agressivité de plus en plus forte du pouvoir communiste de Pékin en matière de relations internationales et étant souvent des pays autoritaires, voire dictatoriaux. Et cette liste n’est pas exhaustive…
Aujourd’hui, deux courants s’affrontent sur la capacité de la Chine à faire face à ces challenges qui se présentent à elle. Le premier courant affirme que la Chine est solide et saura faire face à une crise quelle que soit son importance. L’autre explique que la Chine est devenue ces dernières années un colosse aux pieds d’argile (ou qu’elle l’a toujours été) et que les fragilités politiques, sociales, économiques et internationales se sont accumulées en autant de strates, rendant possible et même probable pour certains, sinon un effondrement, tout au moins la survenance à plus ou moins brève échéance d’une très grave crise.
Dans ce dernier groupe, on compte le tout nouveau ambassadeur des Etats-Unis en Chine, Gary Locke, Américain d’origine chinoise. A la question posée lors d’une interview sur la situation actuelle de la Chine, il a répondu «Elle est très délicate il me semble, très, très délicate». Mais même le pouvoir communiste est conscient des difficultés à venir, le premier ministre, Wen Jiabao ayant déclaré que la Chine allait être confrontée à «de plus grands défis que l’année dernière». Un euphémisme pour qualifier l’inquiétude des dirigeants au moment où, en plus, il y a aura une passation de pouvoir à la tête du PCC.
Dès lors, le miracle chinois pourrait devenir un cauchemar planétaire. Pourquoi? Tout simplement parce qu’au fil des ans, la Chine est bien devenue le moteur de la croissance économique mondiale et qu’en période de vaches maigres dans les pays avancés, tout l’espoir repose sur le fait que la Chine soit la locomotive pendant cette mauvaise passe, soutenant l’activité mais, plus, qu’elle soit le moteur de la sortie de cette anémie pour redynamiser la croissance mondiale.
Doit-on craindre un effondrement de la Chine? Il est évident que celui-ci serait, à court terme, extrêmement douloureux pour l’économie mondiale. Et personne ne semble le souhaiter, même les Etats-Unis. Selon Barthélémy Courmont et Emmanuel Lincot, «hier désireux de la voir ‘effondrer, les Américains ont aujourd’hui pris la mesure de l’importance de maintenir la croissance chinoise, en raison des interdépendances de plus en plus fortes».
Mais il se pourrait qu’il ne soit pas aussi dramatique que certains veulent bien le dire sur le moyen et long terme. D’abord, parce que les pays avancés ne sont pas aussi délabrés qu’on veuille bien le dire. Ensuite, parce qu’il y a de nombreux pays qui sont prêts à prendre la suite de la Chine et qui ont déjà les capacités de la remplacer dans certains domaines. Enfin, et surtout, parce que cela permettrait, si la volonté politique est là, de remettre de l’ordre dans la mondialisation en mettant en place, et pas seulement pour la Chine, les régulations et les contrôles nécessaires pour que la compétition mondiale se fasse dans une concurrence honnête. Des régulations et des contrôles qui pourraient être la vraie base d’une gouvernance mondiale si souvent repoussée par des dirigeants de la planète à l’hubris tout autant imprudent qu’impudent…

Alexandre Vatimbella
© 2012 LesNouveauxMondes.org

(*) L’avenir de la Chine s’écrit-il en 2012?, Barthélémy Courmont et Emmanuel Lincot, Monde chinois n° 28, Choiseul éditions, 20€

RUSSIE-ECONOMIE. Dmitri Medvedev promet aux entrepreneurs que la modernisation du pays continuera


Alors que la prochain présidentielle provoque toujours des remous politiques et que l’opposition revigorée s’apprête à livrer un combat sans merci pour éviter la réélection de Vladimir Poutine à la tête de l’Etat, depuis que Dmitri Medvedev s’est effacé en sa faveur, ce dernier, en habits de modéré, tente de rassurer le monde économique russe inquiet.
Ainsi, récemment, celui qui est encore président de la république, a affirmé que, non seulement la modernisation et les transformations économiques se poursuivraient après son départ mais que «personne ne reviendra en 2007»  car «les processus engagés il y a quelques années se poursuivront».
Reste à savoir quelle sera la capacité de Dmitri Medvedev à peser dans les débats dans la prochaine configuration du pouvoir si, comme tout le laisse croire (même les bourrages prévus des urnes!), Vladimir Poutine récupérera la présidence lors de l’élection du 4 mars prochain et que Medvedev redeviendra son premier ministre.
Jean-Louis Pommery
© 2012 LesNouveauxMondes.org

dimanche 29 janvier 2012

INDE-ECONOMIE. La Banque de réserve lâche du lest pour soutenir la croissance

Afin d’éviter que la croissance indienne connaisse un ralentissement encore plus important, la Banque de réserve (la banque centrale) a décidé, il y a quelques jours, de baisser le ratio de réserves imposé aux banques.
Cette décision annule une mesure qui, en les forçant à avoir des réserves importantes immobilisées, limitait la capacité des banques à multiplier les crédits et donc à produire de l’inflation. Mais, une mesure qui, a contrario, bridait le taux de croissance.
Or, l’important n’est plus actuellement de contenir l’inflation (qui a baissé) mais de soutenir la croissance (qui a ralenti).
Comme l’a expliqué le gouverneur de la Banque de réserve, Duvvuri Subbarao, «l'équilibre croissance-inflation de la politique monétaire penche désormais du côté de la croissance, tout en s'assurant que les pressions inflationnistes restent contenues».
Louis-Jean de Hesselin
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samedi 28 janvier 2012

ETATS-UNIS-ECONOMIE. Croissance de 2,8% au dernier trimestre 2011

C’est une relativement bonne nouvelle pour les Etats-Unis. Le taux de croissance de l’économie américaine a été de 2,8% au dernier trimestre de 2011, porté notamment par la consommation des ménages mais aussi par l’augmentation des stocks des entreprises.
C’est bien mieux que la plupart des pays avancés mais c’est moins que ce que les spécialistes avaient espéré (3%). Surtout, cette amélioration qui a permis une diminution du chômage devrait marquer un ralentissement en ce début 2012.
Rappelons que la prévision de croissance pour 2012 tourne autour de 2%.
Alexandre Vatimbella
© 2012 LesNouveauxMondes.org

mercredi 25 janvier 2012

MONDIALISATION-ECONOMIE-CROISSANCE. Pour le FMI, la croissance mondiale sera de 3,3% en 2012 et de 3,8% en 2013


Les nouvelles prévisions du Fonds monétaire international prévoient une croissance de 3,3% dans le monde cette année et de 3,8% en 2013.
L’année 2012 sera difficile pour les pays avancés avec un taux de croissance estimé à 1,2% (1,8% pour les Etats-Unis mais -0,5% pour la zone euro avec pour la France 0,2%).
Elle devrait être moins flamboyante pour les grands pays émergents même si la Chine se maintiendra au-dessus des 8% de croissance (8,2%) et que l’Inde atteindra tout de même les 7% selon les experts du FMI.

Selon ces derniers, «la reprise mondiale est menacée par les tensions grandissantes à l’œuvre dans la zone euro et les fragilités qu’accusent les autres régions. Les conditions financières se détériorent, les perspectives de croissance s’assombrissent et les risques baissiers s’intensifient.
Alexis Levé
© 2012 LesNouveauxMondes.org


2012
2013
Monde
3,3%
3,8%
Pays avancés
1,2%
1,9%
Etats-Unis
1,8%
2,2%
Zone Euro
-0,5%
1,8%
France
0,2%
1%
Pays émergents & en développement
5,4%
5,9%
Chine
8,2%
8,8%
Inde
7%
7,3%
Brésil
3%
4%
Russie
3,3%
3,5%
Afrique du Sud
2,5%
3,4%
(source: FMI, janvier 2012)

BRESIL-ECONOMIE. Le gouvernement veut croire à une croissance de 4%


Ni le Fonds Monétaire internationale (3%), ni la Banque mondiale (3,4%), ni la Banque centrale du Brésil (3,5%) n’escomptent une croissance aussi élevée que celle que prétend atteindre le ministre des Finances, Guido Mantega, connu pour un optimisme un peu trop partisan…
Selon lui, la croissance du pays sera, quoiqu’il arrive, de 4% en 2012 et ne sera dépassée que par celles de la Chine et de l’Inde.
Rappelons, tout de même, que jusqu’à présent le gouvernement brésilien tablait sur un taux de croissance de 5%.
Jean-Louis Pommery
© 2012 LesNouveauxMondes.org

lundi 23 janvier 2012

MONDIALISATION-BRIC-ECONOMIE. La Banque mondiale optimiste avec mesure pour la croissance du Bric


Ce ne sera pas la récession comme prévue pour la zone euro, ni une croissance molle. Pour autant, les nouvelles prévisions de croissance de la Banque mondiale pour les pays du Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine) sont nettement en baisse et s’accompagnent d’avertissements très clairs des experts de l’organisme financier aux responsables des grands pays émergents s’ils ne veulent pas se retrouver face à d’énormes difficultés pour leurs économies mais également pour l’économie mondiale.
En 2012, la Banque mondiale prévoit une croissance de 8,4% en Chine, 6,5% en Inde, 3,5% en Russie et 3,4% au Brésil. Ces taux ne permettront pas à ces pays de sortir les plus pauvres de leur situation difficile, voire désespérée.
Mais ils ne seront peut-être même pas atteints en cas de problèmes en cours d’année et si les gouvernements ne mettent pas en place des réformes, notamment de leur secteur bancaire et de leurs systèmes de protection sociale sans oublier d’investir dans les infrastructures, sauf pour la Chine dont le surinvestissement dans ce secteur lui a permis de ne pas être trop affectée jusqu’à présent par la crise mondiale mais qui ne peut se permettre de continuer à dépenser les sommes faramineuses de ces dernières années pour des équipements dont certains ne serviront jamais...
Nicolo Morfino
© 2012 LesNouveauxMondes.org

samedi 21 janvier 2012

MONDIALISATION-ECONOMIE-CROISSANCE. La Banque mondiale prévoit une croissance de 2,5% en 2012 et 3,1% en 2013


Dans la dernière livraison de son rapport annuel sur la croissance dans le monde, «Perspectives pour l’économie mondiale», la Banque mondiale a revu ses prévisions à la baisse, la faute en étant à la crise qui touche les économies avancées et notamment la zone euro.
La croissance sera donc de 2,5% en 2012 et de 3,1% en 2013 et se répartira en un taux de croissance pour les économies en développement et émergentes de 5,4% (contre 6,2% prévu précédemment), un taux de 1,4% pour les économies des pays à revenus élevés (contre 2,7% précédemment).
La nouvelle prévision pour les pays de la zone euro est encore plus mauvaise puisqu’elle passe d’une croissance de 1,8% à, désormais, une croissance négative de -0,3%.
Une situation qui pourrait encore empirer, notamment pour les pays en dévelpppement, selon l’organisme financier: «Les pays en développement doivent se préparer à de nouveaux risques de détérioration alors que la crise de la dette dans la zone euro et l’affaiblissement de la croissance dans plusieurs grandes économies émergentes assombrissent les prévisions de croissance dans le monde».
Et l’économiste en chef et premier vice-président de la Banque mondiale pour l’économie du développement, Justin Yifu Lin, a enfoncé le clou en déclarant que «les pays en développement doivent évaluer leurs vulnérabilités et se préparer à la possibilité d’autres chocs, tant qu’il est encore temps».
De son côté, Andrew Burns, directeur du service chargé des questions de macroéconomie internationale et auteur principal du rapport, estime que «si la crise s’intensifie, personne ne sera épargné. Les taux de croissance des pays développés comme ceux des pays en développement pourraient connaître une chute égale voire même supérieure à celle de 2008-2009». Et il ajoute, «on ne saurait trop insister sur l’importance de disposer de plans d’urgence dans ces circonstances». Voilà qui est clair…
Alexis Levé
© 2012 LesNouveauxMondes.org

vendredi 20 janvier 2012

MONDIALISATION-RUSSIE-CHINE. L’alliance en trompe l’œil entre la Russie et la Chine

Que ce soit dans le club des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) ou dans l’OSC (organisation de coopération de Shanghai), les relations entre la Russie et la Chine ont plus à voir avec celles de deux pays qui s’observent et ne se font pas réellement confiance que celles de deux véritables alliés.
Le dossier très complet que publie la revue Monde Chinois dans son dernier numéro et intitulé «La Russie en Asie» est très clair à ce propos et les nombreux spécialistes qui se succèdent ne se font aucune illusion sur le caractère bancal de ce faux partenariat entre les deux ex-pays frères de l’ère flamboyante du communisme.
Bien sûr, l’on savait depuis longtemps que la Russie avait cherché des amis partout en Asie pour se prémunir de la menace chinoise, d’où les liens privilégiés avec l’Inde, par exemple, ou le Vietnam dans les années soixante-dix.
Reste que Moscou ne peut faire autrement que de tenter de bâtir une relation avec la Chine sur des bases solides. Il en va de sa présence en Asie et de sa capacité à contenir la montée en puissance de la Chine, non comme puissance asiatique mais comme superpuissance, statut qu’elle a chipé à feue l’Union soviétique…
Pour Aleksei Fenenko de l’Académie des sciences de Russie, «la situation actuelle de la Russie en Asie Pacifique se caractérise par deux traits principaux. La Russie a hérité des forces armées et du complexe militaro-industriel soviétiques, ce qui lui permet de demeurer formellement la deuxième puissance militaire en Asie après les Etats-Unis. Dans le même temps, la Russie n’a pratiquement aucune ressource politique monnayable».
C’est pourquoi, comme l’explique Isabelle Facon de Fondation pour la recherche stratégique que «tout en revendiquant sa position géographique ‘à cheval entre deux continents’ et son statut de très grande puissance, la Russie est curieusement restée en retrait de la scène politique, stratégique et économique asiatique».
Et si la Russie veut bâtir un «partenariat extensif avec la Chine», c’est bien, selon Valérie Niquet, directrice de recherche Asie à la même fondation, «l’ambiguïté plus que la confiance et le partenariat, qui caractérise les relations sino-russes. Moscou et Pékin partagent un seul véritable intérêt: la volonté de limiter la marge de manœuvre des Etats-Unis sur la scène internationale et dans leur environnement proche».
Car, ainsi que l’analyse Marlène Laruelle de l’université américaine George Washington, «l’entente sino-russe a reposé largement, de la chute de l’URSS jusqu’à aujourd’hui, sur un rejet commun du monde dit unipolaire sous domination américaine, et non sur un accord de fond. (…) Le jeu d’alliance entre les deux pays est par conséquent pragmatique, fonctionnel, et ne semble pas en tout cas appelé à se transformer en une alliance politique de long terme». Car le professeur de relations internationales est persuadé que les élites russes «ne sont pas prêtes à accepter la Chine comme modèle politique et culturel, ni à laisser leur pays devenir un satellite de Beijing».
Les années à venir seront, à ce titre, cruciales pour la Russie. Et celle-ci est tentée de se tourner, encore une fois, vers l’Occident pour la protéger de ses puissants «amis» asiatiques…

Alexandre Vatimbella
© 2012 LesNouveauxMondes.org

La Russie en Asie / Monde Chinois numéro 28, Editions Choiseuls, 20 €

jeudi 19 janvier 2012

MONDIALISATION. Le FMI veut renflouer ses caisses pour faire face aux problèmes issus de la crise économique


Le Fonds monétaire international souhaite porter ses réserves à au moins 885 milliards de dollars et a besoin, pour ce faire, d’une rallonge de 500 milliards de dollars qu’il compte demander à ses membres et plus particulièrement aux grands pays émergents (Inde, Brésil, Russie et surtout Chine).
Cette somme lui permettrait de faire face, entre autres, à de nouvelles turbulences dues à la crise de la zone euro, notamment pour aider certains pays européens comme l’Italie ou l’Espagne, si nécessaire.
Christine Lagarde, la directrice général du FMI a déjà reçu des assurances des pays de la zone euro qui débloqueront 192 milliards de dollars. Reste à trouver 308 milliards de dollars. Les Etats-Unis ayant déjà signifié leur opposition à fournir toute ou partie de cette somme, ce sont donc les pays émergents qui devraient être mis à contribution.
Jean-Louis Pommery
© 2012 LesNouveauxMondes.org

mercredi 18 janvier 2012

INDE-INFLATION-CROISSANCE. L’inflation baisse, tout comme la croissance… comme d’habitude


Le taux d’inflation en Inde s’est établi à 7,47% en décembre 2011 soit le chiffre le plus bas depuis deux ans. Et c’est la première fois depuis treize mois qu’il passe en-dessous de la barre des 9%.
Une bonne nouvelle pour le gouvernement qui fait de la lutte contre la hausse des prix un de ses combats prioritaires, sinon le prioritaire.
Mais ce ralentissement de l’inflation n’est pas une surprise. Il était attendu puisque, de son côté, la le taux de croissance, lui aussi, est en baisse (on s’attend à une croissance entre 6% et 7% pour l’année fiscale 2011-2012 qui se termine en mars prochain contre 9% attendu lors des prévisions du début de l’année dernière).
On en revient toujours à la situation paradoxale de l’économie indienne qui plombe le développement du pays. Soit celle-ci connait une forte croissance avec une forte hausse des prix qui oblige la Banque de réserve à relever ses taux d’intérêt afin d’éviter la surchauffe, soit l’inflation est plus ou moins maîtrisée et la hausse du PIB se ralentit. Jusqu’à présent, les autorités indiennes n’ont jamais pu réellement sortir de ce cercle vicieux.
Louis-Jean de Hesselin
© 2012 LesNouvauxMondes.org

CHINE-ECONOMIE. La croissance de la Chine a été de 9,2% en 2011


Selon les chiffres officiels (qui pourront néanmoins être corrigés plus tard, ce qui est souvent le cas), le taux de croissance de la Chine s’est élevé à 9,2% en 2011 avec une décélération au cours du dernier trimestre où la hausse du PIB a été de 8,9%.
Même si le chiffre est plus élevé que celui qui avait été prévu par les autorités au début de l’année dernière, il est néanmoins décevant par rapport aux prévisions du milieu de l’année qui prévoyaient une croissance aux alentour de 10%, voire plus (comme en 2010 où elle avait été de 10,3%).
De même, la croissance du dernier trimestre a été la plus faible des dix derniers.
Rappelons que pour l’année 2012, la prévision des autorités est sous la barre des 9%.
Nicolo Morfino
© 2012 LesNouveauxMondes.org

mardi 17 janvier 2012

RUSSIE-SOCIAL. Forte augmentation du nombre de Russes pauvres en 2011


Alors que les prévisions de la Banque mondiale prévoyaient une baisse des Russes sous le seuil de pauvreté l’année dernière, la réalité a été toute autre. Ainsi, selon Rosstat, l’institut national des statistiques, sur les neuf premiers mois de 2011, leur nombre a augmenté de 6,3% pour s’établir à 20,2 millions de personnes soit 14,3% de la population.
Le seuil de pauvreté en Russie a été fixé par les autorités à 168 euros par mois pour les adultes.
Jean-Louis Pommery
© 2012 LesNouveauxMondes.org

lundi 16 janvier 2012

INDE-SOCIAL-DEVELOPPEMENT. 42% des enfants indiens de moins de cinq ans seraient sous-alimentés


C’est une «honte nationale» a déclaré Manmohan Singh, le Premier ministre de l’Inde en commentant l’étude de l’organisation non-gouvernementale Save the children, selon laquelle 42% des enfants indiens souffriraient de malnutrition.
Un chiffre qui en dit plus long que tous les indicateurs qui tentent de décrire le développement actuel de la société indienne qui ne parvient pas à sortir d’une grande pauvreté une part très importante de sa population.
Pour les autorités, la croissance du PIB devrait être d’environ 10% par an pendant plusieurs années afin de pouvoir changer cet état de fait en profondeur. Mais ce n’est pas encore le cas et les difficultés qu’a connues l’Inde cette année auront comme conséquence une baisse de cette même croissance.
Par ailleurs, les spécialistes estiment que les dépenses de l’Inde pour la santé de sa population sont beaucoup trop faibles pour résoudre des problèmes de cette ampleur.
Louis-Jean de Hesselin
© 2012 LesNouveauxMondes.org

samedi 14 janvier 2012

MONDIALISATION-CHINE-MATIERES PREMIERES. Chute du prix des terres rares


Lors du dernier semestre, le prix des terres rares a baissé de 30% à 40%. Et la Chine n’a pas vendu la moitié des quotas qu’elle avait fixés afin de préserver ce qu’elle considère aujourd’hui comme un trésor national.
Rappelons que la Chine est le quasi-unique producteur de terres rares actuellement dans le monde, les autres pays ayant décidé d’arrêter leurs extractions parce que trop polluantes et pas assez rentables. Or ces dix-sept métaux sont devenus utiles voire indispensables pour élaborer certains produits de haute technologie.
Devant ce que certains pays ont vécu comme un chantage inacceptable de la Chine d’augmenter les prix et de ne plus vouloir fournir leurs industries de ces métaux en quantité suffisante, des plaintes ont été déposées devant l’OMC (Organisation mondiale du commerce). Surtout, des sites ont été ou vont être réouverts dans plusieurs pays comme l’Australie et les Etats-Unis.
Nicolo Morfino
© 2012 LesNouveauxMondes.org

jeudi 12 janvier 2012

CHINE/ETATS-UNIS-ECONOMIE. La Chine et les Etats-Unis tentent de relancer leur coopération sur fond de grande méfiance


Tim Geithner, le secrétaire au Trésor des Etats-Unis vient de terminer une visite en Chine pour relancer une coopération économique peu active et tenter d’amener enfin les autorités de Pékin à prendre des mesures responsables contre les visées nucléaires de l’Iran.
Sur ce dernier point, il revient bredouille, comme d’habitude, les Chinois ne souhaitant pas se fâcher avec un de leurs principaux fournisseurs en pétrole.
Quant au premier, il a fait l’objet de déclarations d’intentions qui ne masquent pas le malaise entre les deux pays.
Car, au même moment, le Wall street journal annonçait que le président Barack Obama est en train de mettre sur pied un groupe de travail pour surveiller les éventuels manquements de la Chine à ses obligations internationales, notamment en matière commerciale et qui comprendra des responsables des du Trésor, du Commerce et de l'Energie. Une information qui n’a pas été confirmée par la Maison blanche.
Reste que Tim Geithner a déclaré, après un entretien avec Xi Jinping, le prochain président de la république et secrétaire général du Parti communiste chinois, que Washington souhaitait «renforcer et approfondir sa coopération avec la Chine sur de nombreuses questions économiques et stratégiques».
Il a également profité de cet entretien pour rappeler que les Etats-Unis désiraient augmenter leurs exportations vers la Chine afin de réduire leur déficit commercial bilatéral qui s’est encore aggravé selon les chiffres officiels américains au cours des huit premiers mois de 2011. Ce qui sous-entend que la Chine ne fasse pas barrage à celles-ci par des mesures protectionnistes plus ou moins déguisées.
De son côté, la Chine a mis l’accent sur la reprise économique mondiale. Selon l’agence de presse officielle chinoise Xinhua, le vice-premier ministre Wang Qishan a déclaré lors d’un entretien avec le secrétaire au Trésor américain que «la reprise économique mondiale doit rester la priorité de toutes les nations, la situation économique demeurant ‘très complexe et sombre’».
Et il a ajouté que «la partie chinoise est disposée à collaborer avec la partie américaine pour renforcer la coopération dans les domaines, entre autres, économique, commercial, financier, de l'investissement et des infrastructures, afin de relancer l'économie, favoriser la création d'emplois et créer davantage de bénéfices pour les peuples des deux nations».
Mais il n’a pas oublié non plus les desideratas chinois de longue date, demandant aux Etats-Unis d’assouplir leur position quant aux exportations de produits américains de haute technologie vers la Chine (frappées encore par un embargo datan de la répression féroce de la place Tienanmen) et de ne pas multiplier les recours commerciaux (contre les pratiques commerciales de la Chine jugées déloyales par Washington). Néanmoins, il serait étonnant qu’il soit entendu sur ces deux points.
Alexandre Vatimbella
© 2012 LesNouveauxMondes.org

CHINE-INTERNET. Internautes chinois: la barre des 500 millions franchies


Selon les statistiques du Ciric (Centre d’information du réseau internet de Chine), le nombre d’internautes serait, fin novembre 2011, de 505 millions contre 485 millions en juin de la même année, soit une progression de 20 millions en moins de six mois.
La Chine conforte ainsi sa première place mondiale quant au nombre d’internautes.
Ce qui est également notable est l’explosion des «microblogueurs» qui sont désormais 300 millions contre 195 millions fin juin.
Parmi les plus fortes progressions, outre les microblogs, on trouve le commerce électronique et les services de paiement en ligne.
Alexis Levé
© 2012 LesNouveauxMondes.org

mercredi 11 janvier 2012

MONDIALISATION-GEOECONOMIE-GEOPOLITIQUE. L’eau sera un enjeu majeur - sinon le majeur - du XXI° siècle


Comme le rappelle dans l’avant-propos, Alain Bauer, «l’eau est le seul élément totalement indispensable à la vie avec l’oxygène», question de bien poser le débat de cet ouvrage, «Eaux et conflictualités» (*) qui reprend les actes d’un colloque fort intéressant organisé en décembre 2010 par le Conseil supérieur de la formation et de la recherche stratégiques (Csfrs), organisé par le spécialiste Franck Galland.
Ce dernier rappelle toute l’importance de la question de l’eau et de son accès en citant un expert américain, Peter Schwartz pour qui, «des confrontations militaires sont plus susceptibles d’être désormais déclenchées par un besoin désespéré de ressources naturelles, comme l’énergie, la nourriture et l’eau, que par des conflits autour de l’idéologie, de la religion ou de l’honneur national».
Parmi les contributions, on trouve celle de Loïc Fauchon, le président du Conseil mondial de l’eau, qui explique que «le temps de l’eau facile est révolu». Du coup, il faut trouver les solutions pour garantir un accès à celle-ci à toutes les populations de la planète, sachant que, selon les chiffres des Nations unies, 884 millions de personnes n’ont pas accès à une eau potable et salubre, 2,6 milliards n’ont pas accès à des services d’assainissement de base et près de 1,5 million d’enfants de moins de cinq ans meurent chaque année du fait de maladies d’origine «hydrique».
D’autant que, le 28 juillet 2010, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté une résolution dans laquelle elle affirme que «le droit à l’eau potable et à l’assainissement est un droit fondamental, essentiel à la pleine jouissance de la vie et à l’exercice de tous les droits de l’homme».
L’ouvrage donne ainsi de nombreuses pistes pour s’attaquer avec succès à ce défi énorme, de la coopération internationale pour distribuer l’eau équitablement quand cela est possible entre pays voisins au dessalement d’eau de mer qui est de moins en moins onéreux en passant par le recyclage des eaux usées ou une gestion plus rationnelle des réserves d’eau.
Comme le dit Loïc Fauchon, «nous n’avons plus le droit, où que ce soit dans le monde, de gaspiller l’eau, de mal la gérer, de mal la ‘gouverner’». Car si les intervenants se veulent optimistes en refusant de croire à la multiplication des fameuses «guerres de l’eau» que l’on annoncent un peu partout dans le monde au cours de ce siècle, ils n’en écartent néanmoins pas la possible survenance tout en notant que celles-ci pourraient être également des guerres civiles ou des «émeutes de la soif». Mais, jusqu’à présent, remarquent-ils, la concertation a permis d’éviter que plusieurs crises aigues se transforment en conflits militaires sans pour autant avoir résolu les questions au fond.
Surtout, si rien n’est fait le pire surviendra car, ainsi que nous commencions cet article, l’eau est indispensable à la vie… Et c’est en pratiquant l’«hydrosolidarité» mais aussi en faisant «évoluer les comportements vers des usages plus raisonnés de l’eau», comme l’explique Antoine Férot, Pdg de Veolia environnement, que l’on évitera la violence.

Alexandre Vatimbella
© 2012 LesNouveauxMondes.org

(*) Eaux et Conflictualités, sous la direction de Franck Galland, Ed Choiseul, 2012, 15 €

mardi 10 janvier 2012

ETATS-UNIS-ECONOMIE. L’économie américaine affiche un mieux notable en ce début 2012


Ce n’est pas encore l’embellie totale, encore moins le retour au beau fixe. Pour autant, l’économie américaine donne, en ce début 2012, de nombreux signes positifs dont le dernier est d’avoir créé en décembre, 200.000 nouveaux emplois, du jamais vu depuis février 2009, faisant baisser à nouveau le taux de chômage qui s’établit désormais à 8,5% (contre 9,4% il y a un an, soit un recul d’un point).
Du côté des prévisions de croissance, elles sont révisées à la hausse est oscillent entre 1,5% et un peu plus de 2%. C’est bien sûr peu, pas assez pour réduire drastiquement le chômage, bien éloigné des taux de croissance des grands pays émergents d’Asie mais c’est nettement mieux que les pays européens.
Surtout, les experts y voient une des preuves d’un redémarrage en cours de la machine économique américaine avec une production industrielle en hausse, tout comme l’investissement.
Quant aux bonnes nouvelles sur le front de la consommation des ménages lors des fêtes de fin d’année, notamment du «Black Friday», elles demandent à être confirmées.
Fini donc, pour le moment, les craintes d’une nouvelle récession, de ce fameux «double-dip» (récession-croissance-récession) qui avait la préférence des analystes il y a encore peu.
il faut dire que les autorités ont  pris des mesures de relance avec, notamment, une politique monétaire expansionniste de la Fed (la Réserve fédérale américaine, la banque centrale).
Evidemment, tout cela demeure encore fragile et il faudra attendre les chiffres des trois prochains mois pour la confirmation qu’il s’agit d’un mouvement de fond.
Alexandre Vatimbella
© 2012 LesNouveauxMondes.org