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mercredi 13 avril 2011

BRICS-ECONOMIE-COMMERCE-FINANCE. Les partenaires de la Chine dans le Brics mécontents de son comportement économique, commercial et financier


Le club réunissant le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud se fissure sur fond de différends de plus en plus importants dans tous les domaines.
Il fallait s’y attendre. La plupart des experts savaient que le club des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et depuis le sommet qui se tient actuellement sur le territoire chinois à Sanya, l’Afrique du Sud) réunissait des grands pays émergents qui ont, de plus en plus, des divergences quant à leurs politiques économiques, commerciales et financières.
Sans parler des autres points de désaccords sur les frontières, les visions de la mondialisation et des rapports internationaux, etc.
Seule une volonté d’être un groupe de pression au niveau international semble encore avoir un sens pour ces pays.
Important, sans doute, mais pas essentiel alors que l’Inde et le Brésil, par exemple, ont décidé de développer leurs liens avec les Etats-Unis et que la Russie en fait de même avec l’Union européenne.
Du coup, la Chine met les bouchées doubles afin de se montrer beaucoup plus amicale et flexible, en tout cas en paroles. Pas sûr que cela suffise.
Car les divergences en matière économiques, commerciales et financières ont été mises sur la table par les ministres avant la réunion proprement dite avec les chefs d’Etat qui se tiendra demain.
Ainsi, l’Inde, le Brésil, la Russie se sont plaints fortement des exportations des produits à bas prix chinois qui inondent leurs marchés. Ils ont fait remarquer qu’en plus la Chine ne jouait pas la réciprocité. La Russie envisage d’interdire certaines exportations chinoises tout comme le fait déjà l’Inde.
En outre, ils souhaitent que leur commerce avec la Chine soit constitué de plus en plus par des produits à forte valeur ajoutée.
De même, la Chine empêche leurs entreprises de pouvoir s’établir sur son sol dès lors qu’elles sont directement en concurrence avec les siennes.
Le Brésil et l’Inde ne veulent plus que leurs exportations vers la Chine soient presqu’exclusivement constituées de matières premières. L’Afrique du Sud s’est jointe à cette récrimination. Et la Russie a enfoncé le clou par la voix d’un de ses officiels qui a déclaré que son pays ne voulait plus exporter seulement ses ressources naturelles en Chine pour en importer des produits industriels.
En matière financière, tous, mais plus particulièrement le Brésil et l’Inde, ont à nouveau critiqué la manipulation du taux de change de la monnaie chinoise, le yuan, par Pékin. Une manipulation qui permet des coûts de production plus bas et des prix plus bas pour les produits chinois.
Ces divergences se font sur fond de croissance forte mais avec des déséquilibres économiques et financiers qui touchent chacun des pays sans oublier leur principale préoccupation actuelle, l’inflation.
Les mois qui viennent seront à coup sûr importants pour savoir si le Brics a un véritable avenir ou s’il n’est qu’une dénomination de plus inventée par un banquier américain. Un acronyme certes intéressant mais sans grande réalité.
Ce banquier, Jim O’Neill, président de Goldman Sachs asset management international, ne semble plus très séduit par son invention. Il déclarait, il y a quelques jours, que les pays du Brics «n’avaient pas les mêmes intérêts. Leurs revenus par habitant sont très différents, leurs politiques sont très différentes, leurs philosophies et leurs environnements économiques sont très différents». On ne saurait mieux dire…
Alexandre Vatimbella
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