Les Actualités sur www.ecoinfosmonde.com

dimanche 26 décembre 2010

LA SEMAINE DE LA MONDIALISATION. La Chine va-t-elle sauver l’Europe? / Les Etats-Unis vont-ils se relever plus vite? / Le Brics sera-t-il plus efficace que le Bric?


2648 milliards de dollars, tel est le montant des réserves monétaires de la Chine. Et, après les avoir massivement investies aux Etats-Unis (pour 907 milliards de dollars), Pékin s’apprête à agir de la même façon en Europe. Ceci permettra, sans doute, de donner du répit à la crise de l’euro dans les mois à venir et apaiser les angoisses des dirigeants du vieux continent.
Mais, ne nous y trompons pas, il ne s’agit absolument pas d’un geste amical de la Chine en direction de l’Union européenne et, plus particulièrement des pays de la zone euro. Point de bons sentiments. Il s’agit de l’intérêt bien compris de la première puissance exportatrice qui va protéger son principal client (l’Europe), tout en investissant ses réserves dans des produits financiers plus productifs que les bons du Trésor américains et dans des investissement économiques qui sont stratégiques pour ses produits (comme, par exemple, l’achat du port du Pirée en Grèce).
Néanmoins, les pays européens ne se plaindront pas de cet intérêt intéressé (!) de la Chine, eux qui fustigeaient voilà peu le manque de responsabilité de la désormais deuxième puissance économique dans les affaires mondiales. Mais si la mainmise chinoise sur l’Europe devait prendre des proportions beaucoup plus importantes, les sauveurs pourraient se muer en protecteurs fort encombrants…
Après les succès de Barack Obama en matière législative au cours des dernières semaines et la reconduction des baisses d’impôts couplée avec le rallongement de la durée d’indemnisation chômage pour les demandeurs d’emploi en fin de droit et le versement de nouvelles aides aux petites et moyennes entreprises, les économistes américains se montrent beaucoup plus optimistes pour la croissance en 2011 d’autant que les mesures de soutien décidées avant même la prise de fonction d’Obama, fin 2008-début 2009, semblent également permettre un redémarrage plus fort que prévu. Evidemment, tout cela devra être confirmé et le premier trimestre de l’année qui vient sera scruté avec attention…
La décision des pays du Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine), d’admettre dans leur club, l’Afrique du Sud (club qui s’appellera désormais Brics, S pour South Africa), va-t-elle donner une plus grande ampleur à des réunions qui affirment une bonne entente entre les grands pays émergents mais qui débouchent rarement sur de grandes décisions? Peut-être pas dans l’immédiat où la forte croissance de ces pays ne les engage pas à trop se concerter entre eux mais plutôt à jouer chacun sa partition à son profit et souvent contre ses soi-disant partenaires! Néanmoins, cette structure a le grand avantage d’exister et l’on peut s’y parler entre pays qui ont des objets de conflit parfois importants. De même, dans un futur plus ou moins proche, ce club pourrait bien se poser en concurrent du G7 (et non G8 puisque la Russie serait sans doute dans le premier)…
Alexandre Vatimbella
© 2010 LesNouveauxMondes.org