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samedi 6 août 2022

Le Focus. Les Hongrois, les nouveaux Britanniques de l’UE?

Il ne faut certes pas confondre les Hongrois avec le régime de Viktor Orban.

Cependant, comme ce dernier est au pouvoir grâce aux voix des premiers nommés, force est de reconnaitre qu’il possède une légitimité démocratique qui fait qu’il les représente.

Dès lors, comme pour Britanniques qui ont voté majoritairement pour le Brexit en suivant Boris Johnson, les provocations constantes vis-à-vis de l’Union européenne et surtout la violation de l’Etat de droit européen peuvent être considérées comme une approbation d’une majorité des électeurs hongrois d’autant que des législatives ont eu lieu cette année et qu’Orban les a remportées largement.

Du coup, même s’il s’agit d’une question provocatrice, certainement, mais sans doute pas dénuée de réalité, on peut se demander si les Hongrois ne sont pas les nouveaux Britanniques de l’UE et, comme pour ceux-ci, s’il ne faut pas souhaiter qu’ils s’en aillent de l’Union pour ne plus la parasiter, l’empêcher de fonctionner normalement et, surtout, aller de l’avant.

Parce que l’Europe ne peut être une manne dont on profite sans vouloir en accepter les règles, les principes et les valeurs.

Or, comme pour les Britanniques, c’est bien ce qui se passe avec les Hongrois actuellement.

L’idée que l’Union européenne serait une sorte de self-service est de celles qui la feront un jour disparaitre…

Sans doute que si la Hongrie ne faisait plus partie de l’UE, un ou plusieurs autres pays récupèreraient le flambeau du blocage nationaliste et populiste.

Cela pourrait être le cas de la Pologne, bien sûr, mais aussi de l’Italie si les prochaines législatives mettent au pouvoir une coalition entre les populistes et les extrémistes de droite, ou encore de la République tchèque, de la Slovaquie ou de la Slovénie.

Parce que, politiquement parlant, être le trublion de l’Europe permet de tirer des avantages du chantage fait à son bon fonctionnement.

Les Britanniques l’ont compris dès leur entrée (sic!) et surtout avec le gouvernement de Margaret Thatcher et son fameux slogan «Give my money back» (Rendez-moi mon argent) mais aussi les Hongrois et les Polonais ces dernières années.

Dès lors pourquoi se priver?!

Mais l’Union devrait activer tous les mécanismes qui lui permettent d’isoler ces comportements qui sont inadmissibles car, rappelons-le, aucun pays n’est obligé d’adhérer à l’UE, aucune clause secrète n’existe qu’il découvrirait une fois membre pour se rebeller contre l’ordre européen et il peut s’en aller quand il veut.

Invoquer des priorités nationales pour ne pas respecter les traités que l’on a signé librement et alors même que l’on peut quitter l’association que l’on a ainsi rejointe si l’on n’est pas satisfait de celle-ci, est une escroquerie politique.

Et aucune indulgence n’est tolérable.