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jeudi 11 avril 2024

Commentaire. Complices de Poutine dans les démocraties: traîtrise ou liberté d’opinion?


Le président de la Commission du renseignement à la Chambre des représentants du Congrès étasunien, Mike Turner, un républicain, a expliqué que son parti était infiltré par la propagande russe, un nombre d’élus s’en servant pour attaquer l’Ukraine et insulter son président Zelenski.

Cette révélation vient après celle du Parlement européen où des députés font de même et certains sont même rémunérés pour cette tâche.

Bien évidemment cela se traduit dans les votes et il suffit de voir qui, à la Chambre des représentants, bloquent tout débat et aide à l’Ukraine – notamment son «speaker», son président, Mike Johnson, un fidèle de Trump – et qui s’oppose constamment à cette aide au Parlement européen.

L’extrême-droite y est surreprésentée mais elle n’est pas la seule à être impliquée dans cette entreprise de déstabilisation.

Mais, rappelons-le, si les Etats-Unis et l’Union européenne ne sont pas en guerre ouverte et déclarée avec la Russie, le régime de Poutine, lui, a clairement signifié qu’il était dans un combat à mort contre l’Occident, c’est-à-dire les démocraties qu’il rêve de mettre au pas puis de les supprimer.

Doit-on alors considérer que ces prises de position et ces votes (ou non-votes) sont les manifestations d’une opinion qui se basent sur la liberté de celle-ci que garantissent les régimes démocratiques (à l’opposé de la Russie) ou sont des traîtrises envers le pays et devrait être sanctionnées comme telles?

Apporter son soutien à l’ennemi fait partie évidemment de la deuxième catégorie et force est de constater que le relais de la propagande poutinienne ainsi qu’une aide indirecte en refusant de lutter concrètement contre les menées de la Russie peuvent être assimilés à de la traîtrise, au moins moralement parlant.

Reste que juridiquement parlant, ce n’est pas le cas ce qui permet à tous ces agents du Kremlin de s’en donner à cœur joie sans se cacher comme on l’a encore vu à la télévision avec l’intervention de Thierry Mariani, député européen du RN.

Cette «faiblesse» des démocraties – rappelons que le fait de contester le pouvoir de Poutine conduit à la mort en Russie, le dernier exemple en date étant celui d’Alexeï Navalny – les extrémistes en jouent depuis toujours.

La question n’est évidemment pas de supprimer, même de limiter la liberté d’opinion (ce qui n’est pas le cas de la corruption qui est passible de sanctions pénales).

En revanche, peut-être qu’il serait intéressant de réfléchir comment on pourrait sanctionner des individus qui tentent de déstabiliser leur pays au profit d’un autre qui affirme ou qui démontre qu’il est en guerre informationnelle et idéologique avec le leur et dont l’objectif est de lui infliger une défaite voire sa disparition.

Il faut avancer avec des pincettes sur le sujet mais rester les bras croisés en attendant le pire n’est pas une option.

Défendre la démocratie est un impératif catégorique.