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jeudi 6 janvier 2022

Le Focus. Et si Trump avait réussi son coup d’Etat?

Il y a un an, jour pour jour, une populace lancée à l’assaut du Capitole par les propos du président sortant et battu, Donald Trump, tentait, par la force, d’empêcher la confirmation du succès de Joe Biden en envahissant la Congrès des Etats-Unis d’Amérique au motif que l’élection présidentielle que ce dernier avait remporté avec sept millions de voix d’avance étaient truquées sans en apporter le moindre début d’une preuve.

Plusieurs personnes sont mortes ce jour-là et la démocratie a réellement été menacée par la faute de l’extrémiste populiste et démagogue qui regardait les scènes de violence confortablement installé sur un canapé de la Maison blanche, refusant de demander à ses partisans d’arrêter leur insurrection.

Mais, ce 6 janvier 2021, Trump n’a pu agir sans de multiples aides et complicités venues largement du Parti républicain ainsi que de tous les groupes d’extrême-droite qui gravitent désormais autour de lui.

La Commission d’enquête sur ces événements mise en place par la Chambre des représentants a entamé un long travail pour punir les participants mais aussi les organisateurs de ce qui était un vrai coup d’Etat.

Car ce qu’oublient tous ceux qui estiment que cette manifestation était plutôt «folklorique» et ne possédait pas les caractéristiques d’un renversement de régime, c’est que le plan de Trump était d’empêcher par la violence la confirmation de la victoire de Biden et, devant la chienlit créée, de décréter l’état d’urgence pour pouvoir prendre toutes les décisions qui lui auraient permis d’annuler l’élection présidentielle et, donc, de demeurer en place.

Personne ne sait si cela aurait réussi mais toute tentative de coup d’Etat, qu’elle soit bien ou mal ficelée, reste une tentative de coup d’Etat.

Ainsi, la plus importante et la plus vieille démocratie du monde aurait été emportée ou aurait sombré dans le chaos.

C’est pourquoi il faut absolument punir ses auteurs.

Déjà, nombre de meneurs de la manifestation et auteurs de violences et de dégradations ont été arrêtés et, pour certains, jugés et condamnés.

Beaucoup d’autres ont été identifiés et répondront de leurs actes.

Il reste à vraiment faire payer le prix de leur forfaiture à tous les instigateurs dont Trump, ses proches, les responsables et les élus républicains complices ainsi que tous les factieux et fripouilles qui se sont agrégés à ce groupe.

Le défi est à la mesure de ce qui s’est passé et qui montre tout le danger d’élire des personnages comme Donald Trump qui n’ont que mépris pour la démocratie républicaine, ses valeurs, ses principes et ses règles.

A ce propos, il sera intéressant de voir, cette année, comment se comporteront les admirateurs de l’extrémiste populiste américain au pouvoir dans leurs pays respectifs s’ils perdent les élections qui y sont organisées.

On pense notamment à Bolsonaro au Brésil, à Orban en Hongrie et à Duterte aux Philippines (qui ne peut se représenter mais dont les candidats qu’il soutient, dont sa propre fille et le fils de l’ancien dictateur Marcos, n’ont guère de respect pour les élections quand ils les perdent).

Mais faisons un peu de politique fiction pour bien mesurer à quoi nous avons échappé.

Donc, ce 6 janvier 2021, Trump parvient à arrêter le décompte des grands électeurs grâce à la complicité de son vice-président, Mike Pence, qui préside cette séance au Congrès et avec quelques élus républicains dont on a appris, de la bouche même d’un comploteur, qu’ils devaient faire en sorte de bloquer la certification du vote dans plusieurs Etats cruciaux.

Prenant prétexte d’une impossibilité de confirmer le vote de la présidentielle et face aux manifestations de rue de ses partisans, Trump déclare l’état d’urgence et suspend l’Etat de droit et les libertés publiques avec le déploiement de l’armée et de la garde nationale.

Evidemment, ce coup de force a pour conséquence de mobiliser les partisans de la démocratie qui tentent de contre-manifester mais sont réprimés durement par les forces de l’ordre et armées.

Trump reporte ensuite sine die de nouvelles élections et met en place une commission à sa botte qui déclare, sans recours possible devant les tribunaux, qu’il y a bien eu fraude lors de la présidentielle et qu’il a, en réalité, remporté les Etats cruciaux pour obtenir le nombre de grands délégués nécessaires pour demeurer quatre ans de plus à la Maison blanche.

Un certain nombre d’élus démocrates, entretemps, ont été arrêtés ce qui permet aux républicains d’être majoritaires au Congrès et de valider le coup d’Etat afin de lui donner une apparence de légalité.

Le reste ressemble à la Russie de Poutine aujourd’hui.

Et dans les pays démocratiques, alliés des Etats-Unis, la peur s’installe, non seulement de la situation dans le pays mais des conséquences sur les relations internationales et sur la précarité de leur situation face à des pays comme la Russie et la Chine qui, évidemment, tentent de profiter de la situation avec l’envahissement de l’Ukraine par les Russes et de Taïwan par les Chinois sans aucune réaction venue de Washington.

De plus, les forces réactionnaires, extrémistes et ennemies de la démocratie républicaine dans les pays européens voient dans ce coup d’Etat un signe et une opportunité pour copier Trump et les républicains.

Une ère d’instabilité et de violence s’installe dans les démocraties qui le deviennent de moins en moins.

L’échec de Trump le 6 janvier a peut-être sauvé le régime démocratique d’une extinction…