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dimanche 23 janvier 2022

Commentaire. Le très regrettable «lapsus» du leader des républicains au sénat étasunien

Pour justifier le refus de son parti de voter la loi sur les garanties du droit de vote et le blocage organisé par ses troupes pour empêcher son adoption grâce à la technique du «filibuster», Mitch McConnell, le leader ultraconservateur du Parti républicain au Sénat a déclaré qu’il était mensonger d’accuser sa formation de faire, en l’espèce, une discrimination contre les Africains-américains car ceux-ci «votent comme les Américains»!

Pas «comme les autres Américains» mais bien «comme les Américains» pour ceux qui n’auraient pas compris…

Ce «lapsus» raciste n’en est pas un quand on sait que le Parti républicain, en votant dans chaque Etat des lois restrictives sur le droit de vote, cible avant tout les électeurs noirs qui votent très majoritairement pour le Parti démocrate et que la loi présentée par Joe Biden veut mettre fin à cette discrimination et à celle qui touche tous les Américains empêchés de remplir leur devoir civique par simple manœuvre politicienne afin de permettre aux républicains de pouvoir gagner des scrutins et, en premier lieu, la présidentielle.

Depuis l’abolition des lois Jim Crow et le vote des lois sur les droits civiques de Lyndon Johnson dans les années 1960, il ne devrait plus y avoir d’entraves pour la communauté afro-américaine de voter.

Mais la réalité n’a jamais été celle-là et la seule période pendant laquelle celle-ci put voter sans difficulté fut celle des années qui suivirent la guerre de Sécession et la victoire des armées du Nord.

Petit à petit, se mit en place le régime de ségrégation un peu partout dans le Sud et des freins furent institués pour exclure les noirs des bureaux de vote ou rendre particulièrement difficile leur participation au processus électoral.

Résultat, leur «abstention» record qui était plutôt subie que voulue.

Comme il était impossible pour les conservateurs de dire que les mesures prises étaient racistes, ils expliquèrent, comme le font aujourd’hui leurs dignes successeurs, qu’il fallait garantir l’honnêteté des scrutins afin de bannir toute fraude.

Il faut bien comprendre que ce ne sont pas les représentants de la droite radicale et extrémiste qui instituèrent une telle discrimination qui touche avant tout les noirs, mais une droite tout simplement conservatrice qui avait trouvé le moyen de fidéliser ainsi toute une partie de l’électorat blanc, en particulièrement dans les Etats sudistes mais pas seulement.

Aujourd’hui ce sont bien les extrémistes avec, bien sûr, Trump et ses troupes qui ont repris le flambeau avec d’ailleurs comme justification cette assertion que si on laisse voter les Africains-américains, une élection est toujours «corrompue» comme le clame le populiste démagogue raciste depuis sa défaite face à Joe Biden en 2020.

In fine, la question raciale n’a pas fini d’empoisonner les Etats-Unis parce qu’une minorité agissante, utilisant toutes les armes légales et illégales à sa disposition, tente d’exclure de fait de la communauté nationale toute une frange de la population uniquement à cause de la couleur de sa peau.