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jeudi 15 octobre 2009

CHINE-ECONOMIE. Wang Fei-Ling: «Il serait trop horrible de spéculer sur un effondrement de la Chine, mais…»


Le professeur américano-chinois de l’université de Géorgie à Atlanta estime que de nombreuses incertitudes pèsent sur l’avenir du pays mais que si celui-ci connaît une crise majeure, il entraînera le reste du monde.


«Que veut dire CCP?» demande en préambule de sa conférence au CERI (Centre d’études et de recherches internationales) de Sciences po Paris le professeur Wang Fei-Ling de l’université américaine de Géorgie en parlant du sigle du Parti communiste chinois. Et de proposer trois solutions: «Chinese consumer party (parti chinois de la consommation», «Chinese capitalist party (parti chinois du capitalisme)» ou «Chinese corruptive party (parti chinois de la corruption»…

Au-delà de cette boutade, le professeur sino-américain veut signifier que la Chine n’a plus grand-chose à voir avec le communisme. Par ailleurs, il estime que de grands succès ont lieu ces trente dernières années dans le domaine économique. Mais que cette conversion au business du PC chinois était également le seul moyen de sa survie. Le bien être de la population contre le pouvoir pour lui, tel fut le deal qu’il passa avec la population.

Reste que tout n’est pas rose dans le paysage économique et social du pays. Selon Wang Fei-Ling, si la Chine est peu innovante, c’est surtout du au contrôle social qui s’exerce sur le pays et qui bride les énergies dans ce domaine crucial. «Les Chinois installés à l’étranger, explique-t-il, sont beaucoup plus innovants que ceux qui habitent en Chine. En revanche, ce sont de très bons copieurs mais il ne sont pas capables de passer d’une croissance quantitative à une croissance qualitative». Il en veut pour exemple la montée du nombre de publications scientifiques par les chercheurs chinois: «ceux-ci publient beaucoup d’articles mais si l’on regarde les références de toutes les publications dans le monde, alors on s’aperçoit qu’ils ne sont jamais cités parce que leurs papiers ne sont jamais lus car ils sont de mauvaise qualité».

Quant à savoir si la rapide croissance de la Chine est soutenable, il répond qu’il n’en sait rien. De même, il refuse de se poser la question d’un séisme économique et social du pays car, pour lui, «Il serait trop horrible de spéculer sur un effondrement de la Chine, mais…». Et de pointer l’année 2012 qui sera, selon lui, l’année de tous les dangers en Chine tant au niveau politique, économique et social avec des échéances majeures.


Alexandre Vatimbella

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