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lundi 7 décembre 2009

EDITORIAL-MONDIALISATION. Copenhague: poker menteur ou vrais engagements?


Le sommet de Copenhague sur le réchauffement climatique s’ouvre aujourd’hui. Tout le monde y sera, des altermondialistes aux plus grandes puissances de la planète, pour parler pollution atmosphérique et comment lutter contre celle-ci. Dans ce cadre, tous les pays de la planète, ou presque, ont pris des engagements chiffrés pour limiter les gaz à effet de serre. C’est le cas des Etats-Unis, de l’Europe, de la Chine, du Brésil et même de l’Inde, pourtant la plus réticente, qui a été la dernière grande nation à le faire. Bien entendu, ces promesses de réduire la pollution sont loin d’être suffisantes pour les plus pessimistes qui estiment que la planète est en danger de mort. Pour d’autres, l’important est que, pour la première fois, tout le monde, sans exception, parle vraiment d’actions concrètes.

Le problème c’est de savoir si tout cela ressemble plus à du poker menteur ou à un serment du genre «si je mens je vais en enfer». Car la plupart des annonces se sont faites quasiment sous la contrainte. Ainsi, la plupart des pays ont pris des engagements chiffrés parce que le voisin, le partenaire ou le concurrent l’avait fait lui aussi. C’est un peu le cas des Etats-Unis et de la Chine, les deux principaux pollueurs de la planète, de l’Inde et même de l’Union européenne puisque les ex-pays de l’Est contestent les décisions prises par les grandes puissances du continent. La seule façon de pouvoir le savoir sera de vérifier sur le terrain si les engagements pris sont réellement tenus. Et là, ce n’est plus la même chose. Plus personne ou presque ne veut d’inspecteurs sur son territoire. C’est le cas des Etats-Unis, de la Chine et de l’Inde, notamment. Mais c’est le cas aussi de tous les pays en voie de développement qui demandent qu’on les aide financièrement à adapter leur machine productive et qui refusent que l’on contrôle où va cet argent.

Du coup, après les beaux serments main sur le cœur, on se retrouve à la table de poker. A moins que le sommet de Copenhague décide de mettre en place une organisation avec de réels pouvoirs pour contrôler les engagements pris et l’argent versé. Ce n’est évidemment pas ce qui est prévu et ce ne sera pas ce qui sera décidé. Dès lors, comme on dit, les promesses n’engagent que ceux qui y croient!

En réalité, nous nous trouvons ici devant un cas de figure emblématique où s’entrechoque le génie et la bêtise de l’humanité. La bêtise c’est que celle-ci a souvent joué le pire. La mort de civilisations comme celle de Rome ou des Incas ainsi que les deux conflits mondiaux du XX° siècle sont là pour nous le rappeler sans oublier tous les génocides à travers les siècles. Le génie c’est cette propension à aller de l’avant en trouvant des solutions, en inventant et en innovant, aux plus gros défis qui se sont présentés à elle. Ce qui se prépare dans les laboratoires de Californie, par exemple, redonne espoir en la matière. La seule question est de savoir si la mise au point de toutes ces nouvelles technologies propres ne viendra pas trop tard…


Alexandre Vatimbella

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