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jeudi 9 juillet 2015

Chine. Economie – Les Chinois trompés par les mensonges de leurs dirigeants?

La crise boursière que connait ces dernières semaines la Chine – et qui n’est pas la première – avec des baisses très importantes des indices tant sur la place de Shanghai que celle de Shenzen, est une nouvelle illustration des difficultés récurrentes du gouvernement de Pékin pour contrôler l’économie du pays mais aussi de la falsification à long terme des statistiques qui trompent les investisseurs étrangers mais surtout les Chinois dans leur ensemble puisque 80% des investisseurs à Shanghai sont des petits porteurs qui ont cru à l’envolée sans fin des valeurs boursières du pays.
Avant les problèmes de la bourse, c’est une crise immobilière qui avait éclaté du fait d’une bulle qui a été sciemment entretenue par les pouvoirs publics pendant longtemps ce qui a abouti à une offre totalement démesurée par rapport à la demande réelle, avec des appartements qui ont perdu toute valeur quand ce n’est pas des immeubles entiers qui sont vides et dont les logements n’ont pas été vendus.
Tout cela pour gonfler les chiffres de la croissance par le déversement dans le secteur de la construction d’aides et de subventions grâce aux multiples plans de relance de l’économie qui se sont succédé et qui ont permis plusieurs années durant au Parti communiste chinois de soutenir de manière totalement artificielle la machine productive du pays, remettant toujours à plus tard les réelles réformes indispensables de peur de troubles sociaux, véritable hantise des potentats locaux et de la classe dirigeante nationale communistes.
Mais la tromperie sur les statistiques chinoises est bien connue depuis plus longtemps encore des économistes et des institutions internationales qui, devant l’absence de chiffres indépendants, se basent, in fine, sur ceux transmis par les officiels chinois tout en sachant qu’ils ne sont pas crédibles.
Sans oublier que ces statistiques sont déjà fausses quand elles atterrissent sur les bureaux des administrations centrales, totalement gonflée par les provinces et leurs dirigeants, ces derniers devant en grande partie leur avancement à leur réussite locale en matière de croissance (mais les autres statistiques sont aussi trafiquées…).
Le plus étonnant n’est pas dans une certaine passivité de la population (même si le pouvoir cache toutes les manifestations de mécontentement qui sont fort nombreuses et qu’il réprime durement tous ceux qui y participent) mais dans le fait que le système tient bon.
Nombre d’experts et d’analystes ont prédit un effondrement de l’économie et du système financier chinois sans que ces catastrophes ne se réalisent jusqu’à présent.
Bien évidemment, cela ne veut pas dire que cette hypothèse ne survienne jamais, un tel crash étant par ailleurs une des principales craintes de tous les acteurs de la globalisation.
En attendant, ce sont avant tout les Chinois qui trinquent et qui pourraient, si les difficultés augmentent (notamment par une baisse de la croissance en-dessous des 7% «officiels» ces prochaines années comme cela est prévu par les organismes internationaux) commencer à grogner plus fort.
C’est sans doute pourquoi le président et premier secrétaire du PCC, Xi Jinping, gouverne d’une main de fer et qu’il a inventé sa lutte contre la corruption pour se débarrasser de tous les gêneurs qu’ils soient dans le parti communiste ou à l’extérieur…
Comme pour les précédentes alertes, la crise boursière pourrait se résoudre avec une intervention massive de l’Etat.
Cela a déjà commencé avec des interdictions de vendre un certain pourcentage d’actions.
Reste que si aucune vraie réforme structurelle n’est lancée, n’est-ce pas reculer pour mieux sauter?
Alexandre Vatimbella avec la rédaction de l’agence
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