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samedi 6 octobre 2012

MONDIALISATION-CHINE-ECONOMIE. La pérennité de la politique industrielle chinoise


Alors que le pouvoir politique va connaître dans les semaines à venir un changement d’hommes à défaut d’un changement diamétral de cap ou, même, de réelle nouveauté dans la gouvernance du pays, la politique industrielle de la Chine devrait, elle, demeurer exactement la même comme l’a indiqué Jean-Paul Tchang, le rédacteur en chef de la Lettre de la Chine lors d’une conférence «Relève politique et enjeux industriels».
Car celle-ci fait consensus auprès des dirigeants chinois, au-delà des «conservateurs» et des «réformateurs» ou d’autres courants qui traversent le Parti communiste chinois.
Cela ne veut pas dire, néanmoins, que cette politique industrielle, longtemps ignorée par de nombreux observateurs qui en niaient l’existence même, ne fasse pas discussion sur sa nécessaire adaptation afin de lui permettre de demeurer l’atout principal de l’économie chinoise.
En effet, jusqu’à présent, si la Chine a bien été «l’usine du monde» de ces dernières décennies, elle doit faire les réformes nécessaires afin que son secteur industriel qui représente encore plus de 40% de son PIB, tire encore sa croissance alors que les environnements interne et externe se modifient.
Ainsi, pour Laurent Malvezin, éditeur de la Lettre de la Chine, le pays n’a pas réussi et ne sera pas capable de le faire dans l’immédiat, de transformer son économie tournée vers l’exportation par un modèle privilégiant la consommation intérieure.
Dès lors, la stratégie industrielle chinoise va être, dans les années qui viennent, une expansion à l’international avec le rachat de plus en plus d’entreprises étrangères et, notamment, européennes et américaines.
Par ailleurs, selon Jean-Paul Tchang, l’industrie chinoise souffre de deux grandes faiblesses: le manque de matières premières sur le territoire chinois et sa faible plus-value aux produits conçus et fabriqués ailleurs et seulement assemblés en Chine.
Quant aux difficultés actuelles de l’économie mondiale ainsi que de ses répercussions sur la Chine et la baisse de la croissance de celle-ci qui en résulte, Jean-Paul Tchang estime que les autorités politiques vont injecter quelques 1000 milliards de dollars dans les trois années qui viennent pour soutenir l’activité avec des lancements d’entreprises et la création de nouveaux pôles industriels disséminés un peu partout dans le pays, sans oublier les fameuses dépenses en infrastructures.
Une certaine fuite en avant mais il semble que le pouvoir chinois ne soit pas capable, en l’état, de repenser sa stratégie de développement et celle de son secteur industriel.
Alexandre Vatimbella
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