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jeudi 11 octobre 2012

MONDIALISATION-ECONOMIE. La globalisation économique, une vaste escroquerie?


Dans un article publié dans le dernier numéro de la revue Futuribles (*), l’économiste Jacques Bichot revient sur la distinction élaborée par un de ses illustres confrères, Jacques Rueff, sur les «vrais» et les «faux» droits.
Pour les expliquer, il écrit que «la distinction que l’on fait de plus en plus couramment entre un déficit et un endettement ‘sains’, destinés à des investissements capables de générer à l’avenir des recettes fiscales suffisantes pour assurer le service de la dette, et un déficit et un endettement irresponsables, engendrés par des dépenses de fonctionnement ou de transfert, ou encore par des investissements non rentables, correspond aux concepts de vraies dettes et de fausses dettes chez Jacques Rueff».
Ainsi, une fausse dette engendre de faux droits. Puisqu’elle ne pourra être recouvrée en partie ou en totalité par ses créanciers, ceux-ci possèdent en réalité en partie ou en totalité des droits sur le montant de celle-ci qui n’existent pas, un débiteur déficient ne pouvant, in fine, ne payer que ce qu’il possède.
Et Jacques Bichot d’appliquer cette distinction au fonctionnement de la globalisation actuelle: «concrètement, les pouvoirs publics occidentaux émettent des fausses créances en grande quantité, ce qui leur permet de distribuer ou d’encourager la distribution de revenus nettement supérieurs à la production occidentale; ces revenus servent à payer des importations en provenance des pays émergents les plus compétitifs, dont la balance commerciale est fortement excédentaire; et les institutions financières de ces pays convertissent en dollar US et euros en titres des Trésors américains et européens. La monétisation des fausses dettes des Etats n’a pas besoin d’être totale, ni a fortiori d’être réalisée uniquement ou principalement par les banques centrales, pour qu’elles se diffusent au niveau planétaire».
Il est vrai que ce système a fonctionné de nombreuses années et continue à fonctionner largement. Mais la volonté de réduire les déficits publics et les déséquilibres de leurs balances commerciales ont amené les pays européens et les Etats-Unis a adopté des politiques plus rigoureuses, d’où des baisses de la croissance dans les grands pays émergents.
La grande question est de savoir s’il peut sortir de ces ajustements nécessaires un nouveau paradigme pour une globalisation plus vertueuse et produisant de la croissance suffisante.
Alexandre Vatimbella
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(*) Futuribles, octobre 2012, numéro 389, 14 €