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vendredi 24 juin 2011

MONDIALISATION-EDITORIAL. La mondialisation humaniste


Refuser la mondialisation ne la fera pas disparaître d’un coup de baguette magique et n’aboutira qu’à la subir au lieu de la maîtriser et de s’en servir positivement. Prôner la fameuse «démondialisation» à la mode chez quelques intellectuels et de politiques populistes en mal de buzz médiatique est une attitude qui ne résoudra pas les problèmes de la France, bien au contraire. A l’inverse, n’accepter qu’une mondialisation financière, sans règle et sans gouvernance digne de ce nom est irresponsable. La bonne réponse est une mondialisation humaniste.
Rappelons que la mondialisation est une mise en réseau du monde par un processus d’ouverture volontaire ou non de chacune de ses parties (continent, région, pays, ville et de leurs populations) aux échanges et aux influences de toute nature venus de toutes les autres parties, échanges et influences qui produisent de la richesse au-delà même du processus autonome qui les active. Et ce, quel que soit les gagnants et les perdants de ce processus de mise ne réseau.
Ce phénomène de mondialisation part d’un changement d’échelle des relations économiques et culturelles entre les pays. Il doit aboutir à un monde global où ces échanges et ces influences créent un lien direct entre tous les humains au-delà des frontières d’un pays, au-delà de l’appartenance à une nation, au-delà de la culture que l’on a reçue.
Dans ce monde global continuellement interconnecté, la division internationale du travail doit permettre, en théorie, une rationalisation de la production dans un fonctionnement gagnant-gagnant alors que l’individu mondialisé devient un citoyen du monde.
La réalité prouve que les dérapages sont nombreux. Et seule la dimension humaniste lui peut apporter l’équilibre nécessaire.
Une mondialisation humaniste est celle qui réunit sans uniformiser, qui rapproche sans contrainte, qui fait coopérer les individus volontairement et sur un pied d’égalité, qui crée des réseaux de communication et d’échange fonctionnant sur le principe du juste équilibre.
C’est également une mondialisation qui se réforme et se régule constamment, qui place le progrès de l’humanité au cœur de son projet et où la gouvernance mondiale a comme but la paix perpétuelle ainsi que le développement de la vie bonne (le vivre bien ensemble, le vivre bien individuel et la réalisation de soi) au niveau global.
Cette mondialisation ne se construit pas sur un fantasme mais sur le réel, c’est-à-dire en reconnaissant que toute société, mondiale ou nationale, fonctionne sur les mêmes principes du libéralisme social où la liberté et la solidarité sont deux piliers qui se complètent et non qui s’opposent pour bâtir la meilleure société possible.
Voilà donc cette mondialisation humaniste qui est essentielle dans ce monde global où les défis et les solutions à ceux-ci sont, le plus souvent, du domaine de la communauté humaine et non de communautés nationales divisées et n’ayant pas les moyens de réussir en agissant chacune de leur côté.
Relier les personnes entre elles – économique, socialement, sociétalement – au bénéfice de chacun, individuellement, et de tous, collectivement, telle est la raison d’être de la mondialisation humaniste, cette mondialisation respectueuse, progressiste, équilibrée. Tel est l’espoir de l’humanité depuis toujours.
Et, au lieu de fermer les portes à double tours et de se barricader derrière des murs en béton, dans une régression que nous paierons cher, tous autant que nous sommes dans le monde, nous devons prendre nos responsabilités. C’est peut-être cela qui fait peur, la responsabilité, aux adversaires de la mondialisation humaniste, qu’ils se trouvent autant chez les profiteurs d’une mondialisation sauvage que chez les craintifs supporters d’une renationalisation antagoniste de la planète.

Alexandre Vatimbella
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