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mardi 10 novembre 2009

CHINE-INTERNATIONAL. La Chine accusée d’exporter sa corruption en Afrique


La corruption est un problème endémique en Chine mais les pratiques ayant cours dans le pays s’exportent de plus en plus notamment en Afrique où elles trouvent un terreau accueillant auprès des régimes autoritaires.


La Chine a beau multiplier les déclarations sur sa volonté de combattre la corruption, les pratiques des fonctionnaires et des industriels vénaux du pays continuent à exister dans une relative impunité que les quelques procès retentissants ou les quelques arrestations médiatiquement gonflées, notamment celle l’année dernière de Huang Guangyu le second homme le plus riche de Chine, ne peuvent cacher. Sans oublier que certaines affaires de soi-disant corruption mise en avant ne sont que des moyens de se débarrasser de concurrents au sein du Parti communiste.

Toujours est-il que pour 75% des Chinois la corruption est la première préoccupation et le fléau contre lequel il faut lutter en priorité. Selon le New York Times, une étude du Carnegie Endowment of International Peace de 2007 a estimé le montant de la corruption à 3% du PIB du pays en 2003 soit 86 milliards de dollars. Et les autorités, pour calmer une population qui est, selon les experts «en colère» et qui manifestent de plus en plus dans les rues contre les fonctionnaires corrompus, a ouvert récemment une ligne téléphonique pour les dénonciations des malversations en la matière.

Mais, de plus en plus, les pratiques corruptrices de la Chine s’exportent et l’on retrouve les mêmes comportements notamment sur le territoire africain où, malheureusement, les gouvernements corrompus sont nombreux. Ainsi les entreprises chinoises mais aussi le gouvernement n’hésitent pas à acheter les autorités locales sur une vaste échelle avec des cas extrêmes comme au Zimbabwe avec le président corrompu Robert Mugabe. Ces pratiques sont une des raisons pour lesquelles la population africaine voit de plus en plus la Chine comme une puissance néocoloniale dont le seul but est de s’accaparer les matières premières et les terres arables du continent tout en trouvant des débouchés pour ses produits. D’où les heurts et les manifestations de plus en plus nombreuses contre les intérêts chinois en Afrique et même contre les expatriés chinois travaillant sur le continent. Des réactions qui inquiètent Pékin mais qui ne modifie pas pour autant ses pratiques…


Alexandre Vatimbella

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