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lundi 9 novembre 2009

CHINE-INTERNATIONAL. Forum Chine-Afrique: huit mesures d’aides aux pays africains dont 10 milliards de prêt


La quatrième édition du forum regroupant la Chine et plus de cinquante pays du continent noir s’est ouverte dimanche en Egypte. Pékin a annoncé de nouvelles aides et des prêts.


Avec l’ouverture dans la station balnéaire de Charm-El-Cheik (Egypte) du quatrième Forum sur la coopération Chine-Afrique (Focac), les autorités de Pékin marquent une nouvelle fois le grand intérêt qu’elles portent aux pays africains. Ceux-ci représentent cinq priorités stratégiques. La première est de nouer des alliances diplomatiques essentielles aux yeux de la Chine afin qu’elle puisse peser sur la scène internationale. La deuxième est de signer des accords pour avoir accès aux formidables réserves de matières premières africaines pour permettre à l’économie chinoise de poursuivre sa forte croissance. La troisième est d’obtenir des débouchés pour les produits à bas prix chinois grâce aux marchés intérieurs des pays africains. La quatrième est d'acheter des terres cultivables pour pouvoir nourrir sa population sachant qu'en Chine il ne reste pratiquement plus de terres cultivables non travaillées et que l'urbanisation supprime un nombre important de champs chaque année. La cinquième est de de pouvoir fournir du travail à la population chinoise, les expatriés chinois étant de plus en plus nombreux à travailler en Afrique.

Afin de séduire les Africains, la Chine ne lésine pas sur les moyens. On se rappelle du faste de la troisième édition du Forum à Pékin en 2006. De même, les autorités chinoises n’hésitent pas à défendre toutes les dictatures africaines même les plus brutales comme celle du président du Soudan, Omar El-Béchir, ou les régimes corrompus comme celui du président du Zimbabwe, Robert Mugabe. Mais la Chine prodigue aussi ses largesses financières. Ainsi, la Chine investit de plus en plus sur le continent et les échanges commerciaux ont dépassé les 100 milliards de dollars en 2008. La Chine construit des infrastructures un peu partout en Afrique, des ponts à des écoles en passant par des routes. En outre, Pékin vient d’annoncer, à l’ouverture du Forum, une enveloppe de dix milliards de dollars de prêt bonifiés aux pays africains.

Ce prêt s’inscrit dans un plan d’aide en huit points pour les trois ans à venir, présenté par le Premier ministre, Wen Jiabao dont voici le détail publié par l’agence de presse officielle chinoise Xinhua:

«- Proposer de forger une partenariat Chine-Afrique dans la lutte contre le changement climatique : la Chine projette de réaliser 100 projets écologiques en Afrique.

- Promouvoir la coopération dans le domaine de la science et la technologie : 100 projets de recherche seront mis en œuvre conjointement avec les pays africains.

- Aider l'Afrique à renforcer la capacité du financement : la Chine fournira 10 milliards de dollars de crédits préférentiels aux pays africains, et mettra en place un fonds d'un milliard de dollars en faveur des PME africaines; la Chine annulera des dettes en faveurs des pays africains les plus endettés et les moins développés.

- Fournir plus d'accès à son marché aux produits africains avec un tarif douanier zéro pour 95% des produits des pays les moins avancés d’Afrique.

- Renforcer la coopération agricole: la Chine envisage de mettre en place 20 centres agricoles de démonstration technique en Afrique, d'y envoyer 50 équipes techniques agricoles et former 2.000 agronomes africains.

- Renforcer la coopération dans le secteur de la santé: la Chine fournira des équipements et d'autres matériels médicaux d'une valeur de 5 milliards de yuans RMB (plus de 700 millions de dollars) et formera 3.000 médecins et infirmiers africains.

- Renforcer la coopération dans les secteurs de l'éducation et des ressources humaines : d'ici en 2012, la Chine construira 50 écoles d'amitié sino-africaine en Afrique et de fournir 5.500 bourses aux étudiants africains.

- Elargir les échanges culturels et intellectuels: la Chine propose de lancer un programme de recherche et d'échange, et fournira un soutien intellectuel à l'élaboration de politiques de la coopération.»


Alexandre Vatimbella

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