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mardi 23 janvier 2024

Point de vue. Les électeurs américains sont-ils «déplorables»?


«Déplorables», tel était le qualificatif qu’avait utilisé Hillary Clinton en 2016 pour caractériser les électeurs de Donald Trump.

On se rappelle ou pas qu’à l’époque, cela avait provoqué un tollé, pas simplement chez les républicains et chez les fanatiques trumpistes mais également dans les médias américains.

Huit ans plus tard, une présidence populiste passée, des propos extrémistes, mensongers et haineux déversés en diarrhée verbale, une tentative de coup d’Etat, 91 inculpations dans des procès au niveau fédéral et local, une nouvelle candidature et des sondages qui le placent à égalité avec Joe Biden pour la présidentielle de cette année, la question n’est plus de savoir si ce sont ceux qui votent pour Trump qui sont déplorables mais bien tous les électeurs américains!

Parce qu’au vu des références du bonhomme que je viens de rappeler, il ne devrait même pas obtenir 0,1% des intentions de vote!

Or le voici autour des 45% selon les agrégateurs de sondages qui sont publiés par le CREC.

Sans parler de ceux qui sont «indécis» et de ceux qui ne se rendront pas aux urnes, souvent pour punir Biden ou en estimant qu’il est trop vieux alors que Trump a quasiment le même âge (77 ans contre 81 ans)!

D’autant que si l’on compare les bilans entre Biden et Trump, la balance ne penche pas en faveur du premier mais s’écroule littéralement vers celui-ci…

Que ce soit en matière de politique intérieure avec ses grands plans de relance suite à l’épidémie de la covid19 et de la crise économique qui s’en est suivie ce qui a permis une croissance forte et un chômage au plus bas depuis 50 ans (seule l’inflation qui est désormais maitrisée a posé un problème) qu’en matière de politique extérieure avec le retour du leadership américain sur le monde libre, la lutte contre le changement climatique, l’aide à l’Ukraine, le barrage fait aux volontés impérialistes de la Chine, la lutte contre les Etats terroristes comme l’Iran, tout est à l’avantage de Biden, Trump n’ayant hérité que d’une situation favorable due à la présidence de Barack Obama, dont le vice-président était… Joe Biden!

Et même si ce dernier a des problèmes d’élocutions (qui viennent autant de son âge que de son bégaiement qu’il a réussi à dompter), son esprit et son intelligence lui permettent non seulement de gouverner mais de bien gouverner.

Face à lui, il y a un personnage corrompu, menteur, narcissique, limité intellectuellement, grossier et vulgaire, admirateur des autocrates et des dictateurs et qui veut mettre en place un régime autoritaire à son profit en jouant sur les peurs et les haines.

Avec tout cela, comment ne pas parler d’électeurs «déplorables» et pas seulement de ceux qui soutiennent Trump?!

Et, derrière tout cela, une question angoissante s’impose: la démocratie est-elle en train d’enfanter en ce début de troisième millénaire des peuples inconséquents et irresponsables, incapables de se dresser devant des aventuriers médiocres comme Trump dont on rappelle que sa notoriété vient de son exposition médiatique passée notamment dans les émissions de télé-réalité.

Si l’on doit espérer en un sursaut des électeurs américains, on ne peut s’empêcher également de penser que dans nombre de pays démocratiques, dont la France, nous assistons à cette «trumpisation» de l’électorat, que ce soit ceux qui votent pour les populistes et les extrémistes que ceux qui refusent de se mobiliser contre eux.

Rappelons qu’en France, sondages après sondages, les extrémismes et les populismes tournent autour des 50% d’intentions de vote quand ce n’est pas largement au-dessus.

Aris de Hesselin