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jeudi 27 août 2015

Le Focus. Mondialisation – Va-t-on vers une crise économique?

Les indicateurs économiques de la Chine continuent à se détériorer et certains symptômes du château de cartes mondial tant redoutés commencent à se manifester.
Ainsi des chutes des bourses de New York à Paris dans le sillage de cette de Shanghaï mais si celles-ci semblent maîtriser pour l’instant.
La question est évidemment de savoir si la Chine tient à bout de bras la croissance mondiale et si le ralentissement, voire plus, de son activité économique peut être contourné ou atténué.
Les économistes, on s’en serait douté, ne sont pas d’accord entre eux.
Néanmoins, aucun d’entre eux ne parle d’absence d’effets négatifs sur la mondialisation.
En revanche, certains estiment que les problèmes chinois auront peu de répercussions sur les économies des pays avancés alors que celles des pays émergents ainsi que des pays exportateurs de matières premières vont souffrir fortement.
D’autres, au contraire, prédisent une nouvelle crise économique qui pourrait être, selon les plus pessimistes, encore plus terrible que la Grande récession de 2008.
Pour les optimistes, les problèmes des bourses chinoises viennent avant tout de la spéculation des petits porteurs et rappellent que les indices avaient doublés en un an, donc que l’on assiste à un ajustement nécessaire et bienvenu.
Quant à la baisse de la croissance, elle est dans l’ordre des choses puisque la Chine passe d’une économie avec une main d’œuvre à bas coût tournée vers l’exportation à celle où une classe moyenne va plutôt tirer vers le haut les importations.
Les pessimistes, eux, pointent l’incapacité du pouvoir communiste chinois à contrôler une situation où l’intervention de la puissance publique par le biais de dépenses d’infrastructures, de baisses des taux d’intérêt ou du taux de change de la devise nationale, le yuan, de subventions déguisées aux entreprises d’Etat exportatrices (qui, en retour, embauchaient à tour de bras pour ne pas faire monter le taux de chômage), etc. ne parvient plus à redresser la barre.
D’autant que les problèmes structurels de la Chine sont énormes (endettement massif, secteur financier sinistré, immobilier en berne, incapacité à créer suffisamment d’innovation et à restructurer une économie chinoise tournée vers l’exportation de produits de basse qualité à une économie tournée vers son marché intérieur et produisant des biens à haute valeur ajoutée, etc.).
Qui a raison? On le saura bien assez tôt.
Mais, à beaucoup de ces experts, il convient de rappeler que la rigueur est de mise généralement quand on veut analyser et commenter la situation économique d’un pays.
Aujourd’hui, nombre d’entre eux «découvrent» que Pékin a maquillé depuis toujours ses chiffres et ses statistiques – le pire étant que dans ce lot, certains le savaient mais ne le disaient pas pour entretenir le rêve… –, ce que tous les sinologues sérieux savent depuis des années, tout comme c’est le cas de l’Inde comme l’affirment les économistes les plus estimés de ce pays.
Si la croissance des pays émergents n’a pas été un mirage, loin de là, elle a été sciemment vue plus belle qu’elle n’était pas les autorités en place, notamment dans les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), il n’y a qu’à voir, à côté de celles de la Chine et de l’Inde, la situation dans laquelle se trouvent la Russie et le Brésil.
Et si une crise économique mondiale résulte de l’atterrissage chinois, ce sera en partie par cet aveuglement qui entretenait la croyance que les pays émergents et les Brics allaient sauver la planète au lieu de s’être attaqué aux vrais problèmes et à avoir trouvé des solutions pour une globalisation plus équilibrée et responsable.
La fuite en avant semble toujours le moyen le plus simple d’avancer.
Alexandre Vatimbella avec les journalistes de l’agence
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