On le dit et on le répète assez souvent ici, Trump est en
train de changer les Etats-Unis en pays autocratique.
C’est non seulement ce qu’il veut mais c’est ce qu’il fait
quotidiennement au-delà de ses déclarations tonitruantes sur la situation
internationale, sur l’économie et le commerce, sur ses soi-disant
extraordinaires qualités et résultats, ce qui ne semble guère convaincre ses
compatriotes qui le disent dans des sondages catastrophiques pour l’extrémiste
populiste.
Ainsi, jour après jour, il s’arroge des pouvoirs qu’il n’a
pas (envoyer la garde nationale dans des villes démocrates sans l’assentiment
de leurs élus, attaquer des cibles dans des pays étrangers, licencier des
hauts-fonctionnaires nommés par le Congrès, etc.) et il règle ses comptes avec
ses opposants, voire des personnes qu’il estime ne pas être assez loyales avec
lui.
Le cas de l’ancien directeur du FBI, James Comey, est
emblématique.
Beaucoup ont oublié qu’il a aidé Trump à gagner l’élection
présidentielle de 2016.
Républicain mais nommé par Obama en 2013, c’est lui qui, à
quelques jours du scrutin, a réouvert sans aucune justification ou faits
nouveaux, l’enquête sur les emails d’Hillary Clinton qui auraient soi-disant contenu
des informations top-secrètes et qu’elle aurait envoyé sans les sécurités
habituelles, une accusation fausse mais qui a certainement coûté des voix à la
candidate démocrate dans certains Etats où l’élection s’est joué à quelques
milliers de votes (rappelons que Clinton, sur l’ensemble du pays, a gagné avec
près de 3 millions de voix d’avance sur Trump).
Il a ainsi été chaleureusement remercier par Trump et le
camp républicain.
Mais, était-ce des scrupules ou un sentiment de culpabilité,
toujours est-il qu’il a ensuite ouvert une enquête sur les liens entre une
puissance étrangère (la Russie de Poutine) et l’équipe de campagne de Trump, ce
que tout le monde sait et qui a été démontré.
Cela a provoqué la fureur de Trump qui l’a licencié et qui
essaye depuis de le mettre en prison pour des motifs inexistants.
Revenu au pouvoir cette année, il a constamment demandé à la
ministre de la Justice de poursuivre Comey, ce qu’elle a tenté de faire sans
succès.
Il est revenu à la charge dernièrement et, contrainte et
forcée, elle a dû accepter de trouver une raison de le faire.
Et Trump de claironner sur les réseaux sociaux que Comey ira
en prison comme tous ceux qui n’ont pas été fidèles avec lui ou qui sont ses
opposants politiques comme le sénateur démocrate de Californie, Adam Schiff,
qu’il hait et dont il veut la peau mais qui n’a rien commis de répréhensible.
Tout cela participe d’une offensive qui le voit attaquer les
médias à qui il demande des milliards de dollars de dommages et intérêts, de
bashing des présentateurs de talk-show qui le critiquent (il a eu la tête de
Stephen Colbert mais n’a pas réussi avec Jimmy Kimmel qui, après avoir été
suspendu suite à une demande de l’Administration Trump, est revenu à l’antenne)
et de demandes de plus en plus liberticides à la Cour suprême qui, étant à sa
botte depuis la nomination de juges d’extrême-droite, lui donne
quasi-systématiquement raison.
Sans oublier toute une série de mesures qui restreignent les
libertés des Américains ou qui les contraignent à devoir subir une politique
qui a comme fil rouge la vision de l’extrême-droite évangélique dont le
vice-président est un des principaux propagateurs ainsi que Charlie Kirk dont
l’assassinat a été un instrumentalisé par Trump pour attaquer le Parti
démocrate et faire une chasse aux sorcières à toutes les organisations de
gauche ou, même, simplement qui défendent la démocratie républicaine libérale.
A ce rythme, dans quatre ans, les Etats-Unis seront une
vraie autocratie, voire pire.