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lundi 27 novembre 2023

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Nous payons le prix de n’avoir mené à leur terme, ni la dénazification, ni la déstalinisation

Les défaites du nazisme en 1945 puis celle du communisme en 1989 auraient dû permettre d’éradiquer définitivement ces deux totalitarismes qui venaient de se déconsidérer totalement en prouvant leur incapacité à gouverner ainsi que leur dangerosité sans parler de leurs crimes innommables.

Mais la communauté internationale a raté, et la dénazification, et la déstalinisation qui auraient pu permettre de bâtir un monde de liberté.

Quand je dis «raté» c’est plutôt qu’il y a eu un refus d’aller au terme de la démarche d’éradication.

La guerre froide – en grande partie mais pas seulement –  dès 1947 et la lutte contre le terrorisme ainsi que la marche triomphante de la globalisation dès les années 1990 après l’échec du mouvement étudiant de la place Tiananmen à Pékin sont des causes de ce refus des démocraties et des mouvements démocratiques d’engager une réelle et complète «détotalitarisation» de la planète.

Après la Deuxième guerre mondiale, la menace communiste a stoppé net la dénazification et nombre de serviteurs d’Hitler ont été laissé tranquille quand ils n’ont pas été utilisé pour combattre le nouvel empire stalinien.

Notons d’ailleurs que Moscou fit de même avec les anciens collaborateurs du nazisme dont nombre d’entre eux furent utilisés dans de multiples tâches souvent celle de la répression de ses opposants.

Après la chute du mur de Berlin, les démocraties avaient une peur bleue que l’ex-URSS ne se délite totalement en créant un situation hors de contrôle en particulier, on l’a oublié, en ce qui concerne les armes nucléaires qu’elle possédait à profusion et qui, crise économique oblige, étaient laissées à l’abandon quand ce n’était pas proposées à la vente à des organisation terroristes par des militaires peu scrupuleux.

Quant à la Chine, elle avait été élevée au rang d’usine du monde par les capitalistes et principal moteur de la croissance mondiale alors dans des moments difficiles.

Du coup, les tendances totalitaires sont réapparues en Russie et ont été confortées en Chine.

A chaque fois, la morale est passée au second plan voire a été évacuée pour des raisons qui n’étaient pas forcément illégitimes mais qui n’auraient pas dû se poser.

Ainsi, si nous avions aidé le nouveau pouvoir russe, peut-être ne se serait-il pas fourvoyé avec l’alcoolique corrompu Eltsine qui n’eut d’autre choix pour ne pas aller en prison de choisir Poutine comme successeur en passant un pacte pouvoir contre immunité.

Quant à l’arrêt totale de la dénazification à grande échelle, rien ne justifiait cet abandon sauf une peur panique qui s’était emparée des démocraties face à l’agressivité des régimes communistes, agressivité qui aurait pu et aurait dû être traitée différemment.

Et cela est bien dommage parce qu’aujourd’hui la menace totalitaire n’est pas seulement une question morale mais elle est surtout existentielle pour les démocraties républicaines et leurs valeurs humanistes, pour la liberté dans le monde.

On aurait pu espérer que ces deux ratages servent de leçon mais celui de la dénazification n’a été d’aucune utilité lorsqu’il a s’agi de procéder à la déstalinisation…

Aujourd’hui donc on a des régimes musulmans qui affichent au grand jour leur adhésion à l’idéologie hitlérienne et on a des régimes à Moscou et à Pékin qui ont réhabilité Staline et son clone chinois, Mao.

Deux exemples parmi tant d’autres que l’on aurait pu choisir, ailleurs, en Afrique, aux Amériques, en Asie et même en Europe avec la montée des populismes radicaux à l’extrême-droite et l’extrême-gauche.

Peut-être que le comportement de la communauté internationale dominée en 1945 et en 1989 par les démocraties qui auraient pu imposer leur ordre fait des valeurs qu’elles défendaient a été dicté par des impératifs conjoncturels légitimes qui ont empêché la réalisation d’objectifs structurels fondamentaux.

Reste que cette politique du moment a eu des conséquences que l’Humanité paye quotidiennement.

 Alexandre Vatimbella

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